C'est la pause

On va donc pouvoir tirer le casse-croûte du sac de gym’, s’asseoir sur le bidon de peinture après avoir mis la fraiseuse en veille et donné un coup de chiffon sur l’établi : c’est la pause. Camembert, flûte fendue en deux, sauciflard, quiche froide, que sais-je ? on peut souffler, on a le droit.

Après ? après la pause, évidemment, au coup de sifflet ou de sonnerie électrique, on remettra ça. C’est réglé comme du papier à musique – en musique aussi, après la pause ça repart, pareil, on reprend le thème.

Tenez, Normal-Premier nous l’octroie, la pause. Interviouve au Monde : « Grâce à l’engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire – plus tôt qu’il n’avait été prévu – une pause fiscale« . Entre parenthèses, petit sondage du Figues-haro sur la question : Vous y croyez, vous, à la pause du Père François ?

– Oui : 5 %

– Non : 95 %

Bon, on ne va pas cruellement commenter ces chiffres, tout en nuances. Juste remarquer, hein, remarquer, que la « pause » c’est pour souffler avant de repartir de plus belle. Le dentiste qui vous charcute une molaire : vous gigotez sur votre fauteuil, bavant, hagard et poussant des cris inarticulés… il arrête sa chignole, « on va faire une petite pause, rincez-vous la bouche« … et ensuite il remet ça ! forcément.

En fait de « substantielles économies », c’est l’économie d’une vraie réforme de la retraite et de ses inégalités honteuses que notre courageux gouvernement a faite : mesurettes mesurettes, je te rogne un pouième par ci, je t’élague une bricole par là… ça tiendra bien jusqu’à l’année prochaine, ne fâchons personne.

Bon, je disais ça, c’est juste pour meubler, en attendant la reprise (des hausses d’impôts-et-des-taxes), après la pause.

Tibert