L'agglo, moi je trouve ça beau (*)

Ah non, on ne va pas encore se tartiner du ch’val à longueur de blog ! marre, marre ! (…à bout, bout d’ficelle, selle…). C’est trot, euh non, trop, parlez nous d’autre chose, traitez donc de sujets moins rebattus, cher Maître.

Pourtant… si vous saviez… aïe aïe aïe, même les boulettes scandinaves de chez IKEA, celles servies à la sauce aux airelles avec des frites, vendues avec les meubles en agglo de chez Chinagglo et qu’on ne monte qu’une fois – contrairement aux chevaux – en contiendraient, du ch’val, ou seraient susceptibles d’en contenir. Alors, adieu boulettes IKEA, moi qui y allais exprès pour ça, on va devoir se rabattre sur le gravlax, probablement, certainement même non chevalin – mais allez savoir !

On s’aperçoit que c’était pourtant, dans cette affaire, LA chance de réconcilier le consommateur avec la viande de cheval, du moins le consommateur qui ne nourrit pas de préjugés défavorables à la manducation de viande équine. Déjà à Stalingrad, lors du siège hivernal de 1942-43, on se tapait, aussi bien chez les Allemands que chez les Russes, de la soupe, du râgout, du miroton de cheval congelé – de toute façon c’était congelé, qu’on l’ait voulu ou non –  et ma foi on était bien content qu’il y en ait, du ch’val !

Il est des pub’s – débiles, je vous le concède – où la tablée familiale se pourlèche et s’extasie sur le plat délicieux qu’a mitonné la maîtresse de maison – c’est forcément elle, vous n’imaginez tout de même pas le papa en tablier de cuisine, non ? – et celle-ci, mutine, de minauder qu’en fait de plat « maison » elle a réchauffé une boîte de chez William Surin, ou de Gare-bite, et tout le monde de clamer en choeur les louanges de l’industriel qui a commis la boîte.

Eh bien, je reste persuadé que chez Spang-et-Rault ou similaires,  on a voulu travailler le concept hippophagique dans ce type de scénario, sur un habile coup de pub’ en quatre temps :

1° On vous colle discrétos du ch’val dans les lasagne « pur boeuf »,

2° Tout le monde trouve ça super bon, ruée sur les bacs de surgelés,

3° On vous révèle le secret de fabrication : ahh ! ça alors ! c’est vraiment délicieux, du ch’val, parbleu, c’était donc ça !

4° La viande de ch’val s’arrache aux comptoirs des boucheries hippophiles et hippophages, dont le nombre croît à grande vitesse, aux dépens des sushi-shops.

… et voilà, ce n’aurait pas été plus difficile que ça, une superbe campagne de pub’ « mettez de l’hippo dans vos envies« , impeccable, sauf que ces abrutis de Britanniques ont tout fait foirer, c’est venu trop tôt, pas dans le bon tempo. C’est toujours pareil avec eux, ils jouent mal le coup.

Bon, ce coup ci, j’arrête sur le sujet, ça suffit comme ça, comme disait Goethe sur son lit de mort – en VO, évidemment.

Tibert, du groupe littéraire Hou l’hippo.

(*) et merci à Boby Lapointe

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