Marie-Chantââl et les barbants pièges à prunes

AS (PS) – C’est un anté-scriptum, pas un post : une lectrice m’a discrètement déclaré (j’ai gommé son commentaire, usant de mes prérogatives de modérateur : j’ai ma fierté, tout de même ! ) que le billet ci-dessous (version d’hier, donc) l’avait salement barbée, fi donc quel ennui ! je vous le signale ici, afin que vous preniez vos dispositions, café fort, bonnes résolutions etc… pour le cas où vous tiendriez absolument à le lire, ce billet sous-mentionné. Et puis relativisons : si UN billet l’a fait ch… suer, c’est a contrario, comme le coup des trains qu’arrivent pile-poil et qu’on en cause jamais, qu’en général elle apprécie, qu’elle lit ma prose avec plaisir et intérêt. Et toc !

Je trouve ce matin dans le Firagots une perle, une pépite, un petit bijou de reportage, fignolé par Madame Figue-à-rôts : « Dresscode, look, clubbing : ce qu’il ne faut surtout pas faire au festival de Cannes« . Une caricature de snobinardise, un  feu d’artifices de termes anglais vaguement raboutés par de la syntaxe de chez nous… Echantillon : « … autour d’un Sunny Splash au bar du Martinez. The spot to be en before. Ça y est, vous venez d’intégrer le crew des cannois branchés ». Soyons juste, les termes en rosbif sont en italiques, ça autorise toutes les dérives. Bravo à ce très réussi second degré – c’est trop, c’est forcément du second degré, non ?  – du journalisme à parcourir « d’un derrière distrait ».

Mais les choses sérieuses… un maire de Gironde interdit symboliquement – ça sera illico invalidé par le préfet, évidemment – les radars punisseurs embarqués (c’est dans le Parigot)  : c’est très dangereux pour la conduite, tout ce bazar électronique sur la planche de bord. Il faut savoir que l’état veut confier ces mitrailleuses à fric et à permis de conduire à des sociétés privées. On sait aussi que la ville de Paris a connu et connait toujours des tas de problèmes avec ses sous-traitants privés chargés de distribuer des prunes de stationnement : bidonnages… chiffres trafiqués… malhonnêteté. Alors posons la question :

… Nous le savons, ce pays croule sous la charge de centaines de milliers de fonctionnaires injustifiés, pas régaliens du tout, surtout dans la « territoriale ». Il est clairement inutile qu’un jardinier, un cantonnier, un cuisinier  de cantine scolaire, une aide-soignante, un mécanicien… soient fonctionnaires : des contrats standard alignés sur  le droit du travail standard des pauvres Français standard font ça parfaitement. A contrario, on touche avec les contraventions (*) à une fonction de police, c’est tout aussi clair. Privatiser ça, c’est ouvrir la porte à des abus – c’est déjà parti ! Alors, donnons à la police les moyens de mieux sanctionner les chauffards  : des alcootests beaucoup plus fréquents, et puis des radars qui ne visent pas la rentrée de fric du 4 km/h de trop mais les comportements dangereux. Mais que ça reste une fonction de police ! Sinon, on va où, là ? comme ils disent élégamment.

Tibert

(*) le stationnement abusif c’est selon : tantôt dangereux ( sur un passage piéton, en double file…), tantôt inoffensif (la voiture bien garée mais le parcmètre frustré). On ne va pas faire travailler deux équipes distinctes, ce serait ridicule. Eh bien alors, si l’on doit privatiser, qu’on contrôle les agents, nom de diou ! qu’on les contrôle vraiment, qu’on les marque à la culotte ! et que les sanctions pour fraudes soient dissuasives.