Prise de conscience ? ça ne mange pas de pain

Bon, je ne vous ennuierai pas plus avec les Jeux Zoolympiques. Je résume comme ça se présente : comme d’hab’, la presse-Cocorico tartine copieusement, anticipant sur les prouesses à venir de Dubéret, dans l’attente de l’inratable Médaille D’Or promise : Dubéret va gagner ! puis Dubéret se plante vaguement, ou fait un four, ouais bof bon OK c’est pas de chance, mais attendez, il va y avoir Dugenou, Dugenou c’est un monument, Dugenou supestar, la médaille inzepocket, etc etc, et ça continue comme ça, et au suivant.

Non, je vais vous entretenir de lucidité. C’est la Chancellerie (traduisons : le ministère de la Justice) qui avoue « avoir conscience du problème soulevé »  par un certain rapport. Quel rapport ? le rapport d’une mission interministérielle proposant de punir la consommation de cannabis d’une simple amende, au lieu d’envoyer le fumeur fautif en taule pour un an – c’est la Loi, actuellement. Donc on morflerait trois-cents euros d’amende en cas de prise en train de fumer un pétard. Trois-cents euros d’amende c’est dissuasif, remarquez. Moi si j’étais fumeur de pétards – c’est juste une  supposition –  j’arrêterais aussitôt, vous pensez bien, sachant comme en France on applique scrupuleusement les lois, des lois simples, claires, réalistes, équilibrées.

Notez toutefois,  la Chancellerie, qui donc « a conscience du problème« , continue ainsi : « il n’y a pas de volonté de modifier la législation à court terme, sous pression médiatique ». Je traduis en français : l’opinion serait contre la dépénalisation du cannabis (??), et donc, courageusement, le gouvernement (« il n’y a pas« , c’est le gouvernement) traine les pieds à se bouger le cul sur ce sujet. Certes, la loi est inadaptée et  inappliquée ? bof, ça durera encore bien un peu comme ça… On les a vus plus pugnaces, ramant carrément à contre-courant, tenez, sur le « mariage pour toutes et tous », pourtant largement controversé.

On en est donc là : tout le monde sait que la législation actuelle sur la consommation de cannabis est irréaliste, pour parler poliment : en fait c’est une loi « en l’air ».  Nous sommes champions du Monde du lancement de lois « en l’air »,  jamais appliquées – si au moins on en  testait la pertinence avant de les promulguer, mais je t’en fiche, comment des parlementaires largement hors-sol pourraient-ils voter des lois qui collent au quotidien du peuple ? (*)

Tibert

(*) ne confondons surtout pas avec le Quotidien du Peuple.