l’arroseur, tout mouillé, comme d’hab

Il y a peu, j’écrivais « Boris le Blond, le Churchill du Brexit, annonce aux Britanniques de la sueur, du sang et des larmes : « Beaucoup de familles perdront des proches ».

Ce jour, je lis que Trump, le pote à Boris, le grand ami des Britanniques, y va d’un « tous les américains prient pour [son] rétablissement« . J’y vois là au moins deux mensonges, disons plus gentiment deux abus de langage :

  • Que monsieur Trump se croie fondé à parler au nom des Etats-Uniens, ça peut s’admettre ; mais les Canadiens, les Guatémaltèques, les Argentins, les Mexicains… tous habitants des Amériques, ne sont pas ses administrés, que je sache. Cette façon des USA de s’annexer un continent entier est assez détestable.
  • Non tous les Etats-Uniens ne prient pas pour monsieur Johnson : j’en suis sûr, car je connais de ses compatriotes, qui ont deux sous de jugeote et ne gobent pas le truc à dormir debout du Grand-Sachem-Barbu qui veillerait sur nous, là-haut derrière les nuages – il nous aurait même envoyé son fils en otage ! – bref, des salades et des contes de fées.
  • S’agissant du Boris qui est en soins intensifs à Londres et annonçait benoîtement aux Britanniques qu’ils allaient, en nombre, perdre des proches, permettez-moi un rictus amer : c’est encore et toujours l’histoire du mec qui se prend les pieds dans le tapis qu’il vient de dérouler. On ne va pas dire que c’est bien fait – ne soyons pas inutilement méchant – mais tout de même, imaginons qu’il existât par extraordinaire un Grand-Sachem-Barbu qui, de là-haut, administrasse une bonne leçon à un décideur blond et froidement cynique : on aurait là un bon scénario – peu crédible, certes, mais vendable.

Tibert

Des histoires de blonds

Nous avons Marine la  blonde ; les Ricains ont leur blond-jaune vif gominé Trump (Donald !! comment peut-on se prénommer Donald ? coin-coin-coin, le canard de Mickey, et sa Daisy…) et maintenant voilà le blond en épis hirsutes Boris Johnson, l’ex-maire de Londres, le Brutus de César-Cameron, qui lui a planté un couteau Brexit dans le dos. Le voilà donc ce blond supplémentaire, il ne lui manque que la gomina Trumpienne pour ressembler, physiquement et presque programmatiquement, à son pendant états-unien : mêmes analyses dégagées à la tronçonneuse, mêmes anathèmes putassiers, mêmes vieilles rengaines populistes. Et ça marche !

Et ça marche, sauf qu’à présent, déconsidéré, mis hors-jeu  et muni du couteau qu’il planta dans le dos de l’imprudent Cameron – monsieur Cameron : quelle idée d’aller faire un référendum sur un thème aussi diviseur, et sans argumentation solide ! –  Boris le blond se trouve maintenant comme la poule qui le trouve, ce couteau : qu’est-ce qu’il va bien pouvoir en faire ?

Tibert