Dur ban à Genève

D’abord, savez-vous où se situe Durban ? hein ? à Genève ? c’est pas la bonne réponse, quoique… mais non, Durban… En Afrique du Sud, sur la côte Est, état du Natal, bande d’ignares. Et le racisme, en Afrique du Sud, on connaît, on a vécu ça, avec Travaux Pratiques, si le passé composé suffit ici… l’Apartheid, ça c’était du racisme pur jus, dur de dur.  Pas beaucoup plus affreux d’ailleurs que dans les Etats du Sud des USA avant que ça change en pratique, mais presque (fermez le (dur) ban).

Mais Durban II ? la foire, messieurs-dames. La foire prévisible, organisée, préméditée, annoncée. Pas la peine de venir à Genève pour s’en rendre compte… ! tout cuit, le bide de Durban II-Genève !

Et pourtant… par delà les déclarations provocatrices du Président Iranien (*), il faut constater qu’il ne s’agit plus de négationnisme, car M. Amadinedjabe (ortografe fonétique, je n’écris pas en Persan) a cette fois-ci cité l’Holocauste sans en remettre en cause l’authenticité – gros progrès. Il a juste affirmé qu’on (les pays occidentaux)  l’avait instrumentalisé (le génocide), et qu’Israël est un “gouvernement totalement raciste en Palestine Occupée“.

Là dessus, disons que quitter bruyamment la salle de conférence en signe de protestation, non seulement ne sert à rien, car de toutes façons ça n’est pas assez fort aux yeux des Israéliens, qui auraient voulu nous voir boycotter cette conférence – ils savaient ce qui allait se dire, mais on n’est pas obligés de voir les choses comme eux   – mais ça nous prive de toute possibilité de réponse. Mais bon, soit, on pouvait boycotter… point de vue “pur et dur”, et façon d’évacuer la polémique.

Monsieur Amadinedjabe dit des insanités à propos de “gouvernement totalement raciste“, certes. Mais sa hargne ne vient pas de NULLE PART. Il n’a pas inventé la situation actuelle, monsieur Amadinedjabe ; en 1948 il n’était pas né. Car il y a une zone géographique qui pose problème, quelque part entre la Syrie et l’Egypte, entre la mer Méditerranée et la Jordanie. Non,  là-bas tout ne va pas très bien madame la Marquise, et ce n’est pas une histoire de racisme, c’est juste une histoire de haine, une histoire qui occupe tout l’espace. Et il faudra en sortir, y imposer une solution – humaine, pacifique, évidemment ! – pour pouvoir enfin passer à autre chose.

(*) Je cite : “Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils (les Alliés, NDLR) ont eu recours à l’agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de la souffrance juive (…) Ils ont envoyé des migrants d’Europe, des États-Unis et du monde de l’Holocauste pour établir un gouvernement totalement raciste en Palestine occupée

Pas de quoi en faire un fromage

Elle n'oublie rienSavoureuse, cette expression, non ? surtout si c’est un fromage au lait cru.

A propos de lait cru, au Leclerc du Cannet (06) pas plus qu’à celui de Clermont-Brezet (63) il n’y a de camembert AOC. Fini, LE camembert, place au machin plâtreux fade et blanc fabriqué dans le Tarn-et-Meuse (service consommateurs à Nanterre ou à Creteil-Cedex, au milieu des prés et des vaches laitières)  : bien joué messieurs et mesdames les industriels alimentaires – et les acheteurs de chez Leclerc, pas au courant que les fromages, ça a normalement du goût.

Mais là n’est pas mon propos, je ne traite pas de fromage, aujourd’hui ! c’est une locution imagée, “pas de quoi en faire…” : pas assez copieux pour que ce soit utilisable, trop mince pour que ça mérite d’être exploité, trop banal pour mériter d’être cité. Voilà ! trop banal, tellement banal !

Tenez, cet article du Monde, “La femme qui se souvient de (presque) tout” ; avec une photo montrant la femme en question face à l’interviouveuse (il n’est pas dit laquelle des deux est l’interviouveuse, la grosse vaguement fringuée en noir à droite ou la mince fausse blonde à gauche, très amerloque BCBG, avec des papiers dans les mains) ; mais on vous signifie autre chose que le titre de l’article du Monde ! traduction très tendancieuse, donc, oyez plutôt :

– “La femme qui se souvient de (presque) tout)” (le Monde)

– “She never forgets – woman remembers everything”  (elle n’oublie jamais – la femme se souvient de tout) (légende de la photo, piquée sur You Tube, d’ailleurs).

Donc, pour “Le Monde”, il y a quelque part une femme qui peut vous sortir la date de la Pâque juive en 1982 comme ça tout à trac, bref, un phénomène de foire… un tout autre discours que celui de la photo : “la femme n’oublie jamais”.

Mais enfin, c’est de notoriété publique ! la femme n’oublie jamais ! Elles se souviennent de tout ! et très à propos, généralement. Je l’ai constaté depuis très jolie lurette, et rapporté dans mon blog il y a longtemps. C’est super banal, ça ! Voyez comme on nous ressasse des lieux communs… qu’est ce qu’on peut perdre comme temps à lire des âneries…

(Tenez, si ça se trouve, en ce moment Ségo la Royale fait rechercher, par un détective privé, l’anonyme individu qui s’est vu invectiver par not’ président, il y a quelques mois : “casse toi, casse toi, pôv’ con” : vous vous souvenez ? elle voudrait lui adresser des excuses, comme à monsieur Zapatero).

(Et au fait, si par hasard vous aviez vent d’une remarque désobligeante, ou supposée telle, de notre président à l’égard de quiconque, prière de noter l’identité de l’offensé, ou supposé tel, le lieu et la date, et d’adresser le tout à Mme Ségo la Royale, afin qu’elle s’en excuse).

Ceci n'est pas une pipe

Eh non, dans le métro, Tati – “mon oncle” – sur son Solex avec sa gabardine et sa pipe, n’a plus sa pipe, nom d’une pipe (censuré)  ! C’est une affiche dans le métro pour une expo “Jacques Tati”, une photo extraite de “Mon oncle”, mais châtrée. “Ceci n’est pas une pipe”, suivant la célèbre formule, c’est devenu un moulinet de plastique jaune.

Dernièrement je feuilletais un “spécial Prévert” : sur quasiment toutes les photos, le père Prévert tirait sur sa clope, ou la laissait pendouiller à sa lèvre. Alors allons-y, hop, Prévert, un caviardage sur les lèvres, gommons les clopes : un peu de correction, M. Prévert.

Brassens sur ses pochettes de disques, avec sa pipe… idem Tati, Georges, tss tss, pas convenable.

Gainsbourg et ses clopes. Non mais, quel malotru ! Plus de cigarettes, M. Gainsbourg.

Ferré : “Quand je fumerai autre chose que des Celtique“. Revoyez votre copie, M. Ferré. De la correction, enfin… je ne sais pas, moi… “Quand je tisserai autre chose que du batik“, par exemple.

Bientôt, après les films colorisés – “La traversée de Paris” avec du jambon rose dans la valise – nous aurons droit aux films dénicotinisés : Humpfrey Bogart dans “Le faucon maltais“, Piccoli dans “Le Mépris“, Ventura dans “Classe tous risques“… sans clopes et sans fumée. Faut que tout ça soit “correct en ordre”.

( On a bien gommé Trotsky de la photo où Lénine harangue la foule du haut de la tribune, alors, hein, une pipe… )

Et je vous pose la question : où s’arrêteront les fadas des ciseaux ? à quel niveau de connerie descendra-t-on ? quelle veulerie barbare nous guette ?

Pas trop Friendly, le 75

J’étais frappé, hier, lisant la presse et paressant devant les infos nationales à la télé, de la convergence des analyses et des commentaires à propos des nouvelles plaques d’immatriculation automobiles. Plusieurs fois on est revenu sur la question “quel département allez-vous afficher à droite de la plaque ?” ; plusieurs fois on a entendu cela : “surtout pas 75” (c’est mauvais, on se fait emmerder, c’est mal vu…). Alors, les Parigots, aucune authenticité, honteux d’être Parigots ? vous qui brocardez pourtant si facilement la Province et ses ploucs… poussez votre logique, honteux du 75, allez donc vivre ailleurs, il reste des endroits vivables – chez les ploucs, hélas.

Et encore la bagnole : Heuliez, célèbre et emblèmatique entreprise des Deux-Chèvres, “mise sur les véhicules électriques pour son sauvetage.” Donc il aura fallu la dernière extrêmité, le fond du désespoir, la détresse totale, pour envisager de se tourner vers les véhicules électriques ? c’est si atroce que ça ? soi-disant ce serait pourtant l’avenir ? du moins c’est c’est ce qu’on nous raconte… l’avenir façon pub’ de barbier : “demain on rase gratis“.

Et devinez comment elle va s’appeler, la bagnole électrique de monsieur Heuliez ? “Friendly“. Pas “L’Amicale”, “la copine”, “Ma pote” ; non ! du Rosbif, forcément, sinon, électrique, française, construite par une boîte sous perfusion de l’Etat : aucune chance ! Heureusement, “Friendly”, ça va fonctionner, c’est du Rosbif. Achetez vite une “Friendly”, ce sera une preuve d’amitié, et faites-la immatriculer 79 : les Deux-Chèvres.

Comme un vol de chacals

Je l’ai lu, je ne l’ai pas inventé. Et encore, le journaleux qui a trouvé cette belle image n’est pas tombé dans le travers du “un chacal, des chacaux”.

La phrase complète : Au cours de la crise, nous avons vu des fonds spécialisés dans ces techniques littéralement s’abattre comme un vol de chacals sur les actions des banques en difficulté, que ce soir Bear Stearns, Lehman Brothers ou Citi, et bien d’autres.”

Il s’agit d’un article financier intitulé “Les ventes à découvert bientôt réglementées aux Etats-Unis“. Et l’on ne peut que se féliciter de cette nouvelle, regrettant que cela arrive un peu tard, tout comme les vertueuses dispositions des banques désormais bien décidées à ne plus “titriser” des prêts hypothécaires foireux (putain, quel jargon !).

Est-ce que je vends des trucs que je n’ai pas, moi ? hein ? c’est le bon sens même, on ne devrait pouvoir vendre que ce que l’on possède, c’est un principe de base du commerce…

Tenez, ça me fait penser… nous avons, vous le savez tous, des proverbes enracinés dans la sagesse populaire, les points d’ancrage de la morale et du bon sens ; l’un d’eux nous enseigne, dans le droit fil de ce billet :

“Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué”.

Il en existe une autre version, plus “financière” – d’aucuns disent que c’est une histoire juive, mais bon…

” A quoi bon tuer l’ours si l’on n’a pas vendu sa peau ?”

Attention pièges

Une nouvelle et intéressante initiative de Bruxelles, qui a de curieuses idées sur la défense des consommateurs… après, par exemple, l’autorisation de n’importe quelle graisse dans la fabrication du chocolat et le rosé du 21ème siècle par mélange de vins rouge et blanc, après de multiples tentatives – restées vaines, heureusement pour nous – pour tuer le fromage qui a du goût, Bruxelles nous a préparé en douce, sans trop de pub’, et on les comprend, l’emballage “à la gueule du client”, ou plutôt “aux bons soins des markéteux”, les rois du ” virgule 99″ et des promos bidons.

Si vous achetiez votre beurre au quart ou au demi-kilo, eh bien vous allez le trouver, si ça se trouve, en paquets de 230, 372, 265 grammes, 493,99 grammes ou tout autre poids qui plaira au fabricant. Et pas que le beurre : tout plein de produits.

Il s’agirait, selon nos inventifs commissaires Bruxellois, et par un retournement subtil et dialectique, en permettant aux fabricants de faire comme bon leur semble, de défendre le consommateur !! si si.  Je vous engage, quitte à revenir ensuite lire la conclusion de mon billet – si ça vous dit – à consulter ci-après cet article instructif ; on en apprend d’édifiantes sur l’art et la manière de “biaiser” le consommateur.

Conclusion : puisqu’on ne pourra plus se fier aux étiquettes de prix, il faudra bien évidemment consulter avec attention le prix unitaire, prix qui, comme vous le constatez tous les jours, figure en minuscules caractères dans un coin des étiquettes. Ou bien emporter sa calculette, réviser ses règles de trois, un papier et un crayon, une loupe… il va y avoir du sport dans les rayons de nos supérettes. Merci Bruxelles, une fois !

Lever la papatte pour laisser une trace

La pyramide du Louvre a 20 ans, et il s’en trouve qui jugent utile de marquer le coup. Marquons donc le coup…

Outre qu’elle est aussi naturellement posée dans le cadre du Louvre qu’un égoutier parmi des danseuses en tutu, elle est fort peu fonctionnelle, puisque qu’incapable d’abriter des intempéries les visiteurs faisant la queue pour entrer au Musée. En gros, c’est un énorme abribus pyramidal, sans abri ni bus, prétendument transparent mais quasiment opaque.

Il est remarquable, à ce propos, que deux de nos présidents aient absolument voulu laisser leur signature sur Paris, y lever la papatte, Evidemment pas De gaulle, qui s’en foutait, ni l’auvergnat Giscard, qui, lui, s’est focalisé sur Clermont-Ferrand, pas plus que Chirac, trop occupé à placer ses arts primitifs.

Mais Voyez Pompidou : les autoroutes des voies sur berges, erreur majeure, contresens historique, et Beaubourg, l’exception, allez, soyons juste,  ça a de la gueule. Mitterand, lui, s’est acharné sur Paris, Opéra-Bastille, grosse mocheté qui perd sa peau par plaques sous ses bas résille, la Grande Bibliothèque, construction aberrante sur le plan fonctionnel et sans aucun intérêt esthétique – c’est encore un moindre mal-, la pyramide du Louvre…

Bref, vingt ans après, marquons le coup, tirons-en les leçons : ce n’est pas parce qu’on est un homme politique de premier plan qu’on a bon goût. Laisser une trace sur cette terre, nous en avons tous le besoin vital ; mais pourquoi s’en prendre aux édifices, à notre cadre de vie ? les demoiselles Tatin ont bien laissé leur trace, trace savoureuse, elles, et sans gâcher le paysage. Laissons donc l’actuel président méditer là dessus, nous mijoter une recette de sa façon, un truc qui restera… je ne sais pas, moi… d’un Hadopi loupé pourrait naître un plat savoureux, qui sait ?

Je change de sujet : passant hier devant une enseigne baba-coût, “Hard-discount”, comme on dit, horrible assemblage de phonèmes, blasphème linguistique, je pensais à “casse-coûts” : ça serait déjà mieux, non,  “casse-coûts ? et puis ça fait hardi, jeune, entreprenant… Lideul le casse-coûts, ça sonne bien, non ? … non ?

… plus c'est bon ? (*)

Je sais, ce n’est pas un sujet dans le ton de la semaine pascale des chrétiens, du moins telle qu’on nous la ressert chaque année – hémoglobine et grand guignol, brandade de morue et mortification – mais tant pis, j’ai sous la dent un article, paru ce jour du samedi d’avant Pâques, et qui me paraît propre à nourrir un bon billet.

Le bonheur est dans le spray” : il nous y est dit que des éjaculateurs précoces ont vu leurs prestations, si l’on peut dire, durer 6 fois plus que d’habitude grâce à un “spray” insensibilisant poétiquement dénommé PSD502. Pour beaucoup de “cobayes”, ça va de quelques secondes (bonjour-bonsoir) à plus de 4 minutes ! Tandis que d’autres “cobayes”, traités avec un placebo, voyaient leur tour de piste durer 1,7 fois plus que d’habitude. Quelles leçons peut-on tirer de cette annonce fracassante ?

– “spray” pourrait sans dommage se remplacer par “pulvérisation”. Mais évidemment ça tuerait le jeu de mots :  “le bonheur est dans la pulvérisation”, c’est original mais nul. Accessoirement, on remarquera que les pulvérisateurs en bombe sont des produits à proscrire, du fait de leur haute nocivité vis à vis de la couche d’ozone ; à remplacer par un pulvérisateur à poire, ou par un badigeon. C’est assez sympa, un badigeon, avec un petit pinceau qui chatouille…

– Les sujets traités avec un placebo ont nettement augmenté leurs performances ; 17 secondes au lieu de 10, ça vous change un homme ! preuve, si l’on pouvait en douter, que l’éjaculation précoce est très largement d’origine psychique, le rapport aux femmes – ou à une femme – et la peur de l’échec… donc, plutôt qu’une pulvérisation bidon sur la zigounette, pourquoi pas une pastille PulleMolle ? ça donne bonne haleine, en plus, ce qui ne gâte rien.

– L’histoire ne dit rien du ressenti des partenaires des “cobayes” réellement traités. Et pourtant, c’est logique, si le PSD502 est un insensibilisant, par contact avec la muqueuse du vagin (en espérant que ce n’est pas carrément nocif), ça va aussi provoquer un retard à l’allumage ! c’est un peu la ligne bleue des Vosges, cette histoire de faire durer la partie : plus on avance, plus elle recule… elles ont dû trouver le temps long, les partenaires ? et si elles avaient un frichti sur le feu ?

– Enfin, cerise sur le gâteau, ce traitement au PSD502 n’est pas sans contre-indications ; quid de la fellation ? quel goût ça a, le PSD502 ? ne pourrait-on pas en avoir rapidement des versions aromatisées, à la fraise, au chocolat ? et puis, si c’est un insensibilisant, ça va faire comme une piqûre dans la gencive chez le dentiste, non ? la mâchoire en bois pendant 20 minutes… et le frichti sur le feu…

(*) Plus c’est long, meilleur c’est, évidemment, en bon français. Mais ça ne rimerait  plus.

C'est meilleur quand c'est fait maison

Le rejet du projet de loi “anti-piratage sur la Toile et protection des auteurs” (alias HADOPI, acronyme ridicule qui sentait déjà sa petite Beresina) montre, preuves à l’appui, que mesdames et messieurs les députés ne travaillent pas sérieusement, malgré tout le fric et les avantages en nature que nous leurs payons : ils battent la campagne au lieu de siéger, comme c’était leur boulot. Bien fait.

Deuxièmement, il montre que Mme la secrétaire d’Etat Kosciusco-Morizet, alias NKM, directement chargée de  ce dossier avec Mme Albanel, et qui énonçait “être déjà dans l’après-Hadopi“, a pris trop d’avance. D’accord, il faut anticiper, mais… elle devrait attendre le gros de la troupe.

Troisio, et c’est ça le plus clair, c’est que la musique en conserve, malgré tout le plaisir qu’elle peut nous procurer, n’est que de la conserve. On le sait, les éditeurs de zizique se foutent de notre frimousse en nous fourguant des CD à des prix indécents, et il est moral qu’ils boivent le bouillon : je l’ai déjà exprimé dans de précédents billets. Il reste que les artistes qui se produisent en direct (en direct live, comme ils disent maintenant, sinon ce n’est pas assez redondant) continueront à se faire correctement payer, sans piratage, et c’est très bien comme ça.

Moralité : la musique c’est comme le sport et la bouffe, c’est meilleur quand c’est fait “maison”. Plutôt que de vous passer la 628 ème mouture sur CD de la Petite Musique de Nuit, essayez donc d’en jouer un bout vous-même ; apprenez à jouer d’un instrument, c’est autrement chouette. D’accord ce sera moins pro, mais autrement plaisant ! Idem pour le sport : un match à la télé devant une bonne bière ça peut être agréable, mais ça ne fera jamais de bons abdominaux – mieux vaut donc chausser ses baskets et aller trottiner, faire une virée à vélo ou taper dans un ballon.

Et au diable, HADOPI.

Voyons voir, voyons voir…

Je ne sais où donner du clavier d’ordinateur ce matin. Ca fuse, ça foisonne d’informations toutes plus craquantes les unes que les autres. Celle qui suit me plaît assez…

MAM (la ministre de l’Intérieur et des Cultes) songe à interdire les cagoules dans les manifs. C’est vrai, quoi, quand on a quelque chose à hurler en masse, on ne se cache pas, au contraire ! Mais pour être exhaustif, et éviter un nouveau millefeuille législatif, je lui suggère de proscrire, dès le premier jet du texte, les masques (de Zorro, de Mickey, de Chirac, de…), les écharpes relevées sur le nez, les cols roulés relevés itou, les capuches de duffle-coats, de sweaters, de survêtements, les hidjabs, les burqas afghanes, les faux-nez de clowns, les maquillages trop appuyés, les casques de moto intégraux, et j’en oublie sûrement.

Et ça : un policier est en garde à vue pour avoir présumément divulgué une video de camera de surveillance dans un bus, montrant une violente agression. Evidemment, aussi sec ladite video se retrouve sur la Toile, vous pensez, avec tous ces voyeurs…  On se demande bien où est le coeur du délit, ou plutôt on subodore que le fond du fond du problème, c’est qu’il ne faut pas inquiéter les braves gens. Oui, braves gens, dormez tranquilles, tout est calme. Comme à Strasbourg, où il ne s’est rien passé, puisque les membres de l’OTAN n’ont rien entendu.

Mais je me dis que le circonstanciel est trop fugace, évanescent, et que les seuls billets qui resteront, que la postérité retiendra, sont ceux qui savent se détacher de l’actualité immédiate, au ras des feuilles de chou, pour atteindre l’universel, l’intemporel. En parlant de feuille de chou, tenez, ce titre du Figarôt tout frais du jour – encore du circonstanciel, direz-vous – qui interpelle à plus d’un titre :

Saisi en 2007 par l’ex-premier secrétaire du PS, le Conseil d’État a annulé, «pour une erreur de droit», le refus du CSA de ne pas comptabiliser le temps d’expression présidentiel dans les médias.

L’ex, c’est Monsieur Hollande, François. IL se réjouit d’avoir gagné devant le Conseil d’Etat, pour la raison exposée plus haut. Mais alors, si le CSA (les sages de l’audiovisuel public) refusait de ne pas comptabiliser le temps de parole… voyons voir, voyons voir… deux négations égalent une affirmation… les ennemis de mes ennemis sont mes amis… moins par moins donne plus… donc le CSA voulait comptabiliser le temps de parole, c’est clair ! mais pourquoi faire aussi compliqué ? c’est un test de logique ?

Hélas, cher lecteur, si Monsieur Hollande se réjouit d’avoir gagné, c’est – on le lit dans le corps de l’article – que le CSA s’est fait gronder car il refusait de comptabiliser le temps de parole présidentiel. Vous suivez ? on vous dit le contraire de ce qu’on veut vous dire, et c’est à vous de suivre. C’est rigolo, non ?