Miam !

On a des relations au Canada… ils nous disent, là-bas en ce moment les légumes c’est patates chou betteraves chou courge chou chou courge. Et si chez nous c’est “bio bio” l’antienne à la mode (oh pardon, “tendance”, fashion, trendy, ce genre de patois), là-bas c’est “local local, buy local” : acheter des trucs du coin, bio ou pas trop, mais surtout économiser sur le transport, et favoriser le canadien fait canadien.

Par exemple, éviter la crevette pêchée en Norvège, décortiquée au Maroc, surgelée en Bulgarie, conditionnée au Dadjikistan…

En fait d’économies sur le transport, les lasagne (*) Findus viennent nous donner un éclairage intéressant sur l’économie des transports alimentaires. On comprend mieux pourquoi nos routes sont constamment embousées d’énormes camions rugissants.

Des lasagne surgelées Findus, donc… qu’on retrouve en Grande-Bretagne, et, oh horreur, how schocking, il y a du cheval dans le boeuf, le boeuf hennit ! chez les Grands-Bretons, le cheval, le lapin, la grenouille, l’escargot sont tabou – pas pour les mêmes raisons – et on n’en mange pas.

Bon, c’est juste un peu de cheval, pas que du cheval, pas partout… mais c’est la société française Comigel, en ce moment, qui fabrique les lasagne Findus… alertée, elle a contacté un de ses fournisseurs de barbaque, Spanghero, de Castelnaudary, lequel a enquêté et trouvé que sa viande “de boeuf” qu’était en fait du cheval (pourtant ça ne se ressemble pas, les carcasses de boeuf et de cheval) venait d’un abattoir roumain. Lequel abattoir “traite”, délicieux euphémisme, les deux bestiaux sans trop de discrimination, d’où sans doute le mic-mac.

Pour la petite histoire, Comigel fabrique entre autres des plats Findus, qui fait fabriquer ses surgelés “suédois” entre autres par Comigel ; le siège est à Metz, mais c’est la filiale “Tavola” qui fabrique – sinon ce serait trop simple : au Luxembourg !  le luxembourg, le paradis des plats cuisinés surgelés. Encore heureux que les barquettes de lasagne n’aillent pas se faire étiqueter “Findus” en Suède !!

Je résume : du cheval abattu en Roumanie – on ignore de quel pays vient le cheval… va savoir ? de Biélorussie ? de Bulgarie ? de Pologne ? part en camion à Castelnaudary, en compagnie de boeuf  ( ils voyagent volontiers ensemble, une fois dépecés) où l’on en fait des ?? va savoir, bref on le traite, et puis ça part en parpaings au Luxembourg se faire mettre en lasagne, avant de repartir, étiqueté par exemple “Findus” ou “Machin-Fine-Cuisine” (“Comigel” c’est peu vendeur, et puis Findus c’est suédois, comme Volvo, du solide, du sérieux !) et dûment surgelé vers la Grande-Bretagne, pour finir dans des bacs réfrigérés quelque part au Pays de Galles ou dans le Northumberland.

Entretemps d’innombrables camions rugissants ont trimballé sur les routes d’Europe du cheval et du boeuf sur pied, en carcasses, en quartiers, en… et au passage, au long des kilomètres d’autoroutes ou de nationales, “cheval” est devenu “boeuf”, c’est l’assimilation, le mimétisme bovin.

Mais pas de panique : le cheval c’est comestible, quoiqu’en pensent les Grands-Bretons, et ça ne rend pas malade.

Bref, si c’est ça le “local”, on est mal barrés. On me dira que c’est sûrement qu’il n’y a aucun boeuf, aucune vache au Luxembourg, non plus qu’en Lorraine voisine, ça doit être pour ça… faut aller les chercher, vachement loin…

Et, au fait… aux dernières nouvelles, Spanghero et sa maison-mère Pujol (forcément, le système des poupées russes) sont passés par l’intermédiaire d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas. Simple comme une recette de lasagne, quoi…

Tibert

(*) des lasagne suédoises ! n’importe quoi… pourquoi pas du couscous japonais ? mais lasagne ? au pluriel, et sans “s” à la fin ? eh, c’est de l’italien, en suédois je ne sais pas, mais en italien il n’y a pas de pluriel en “s”, c’est la voyelle finale qui change, en général. Et toc. Et tiens, au fait, un panino, des panini, pas “un panini, des paninis”. Mais bon, si on commence comme ça, où va-t-on ? scénario, risotto, fiasco…

PS –

Délinque, astuce et cinéma

On ne voit plus guère ce verbe qui fleurissait dans les années 70 : délinquer. On “délinquait” éventuellement, et ma foi c’était bien pratique de pouvoir l’écrire, au lieu de “tomber dans la délinquance” ou “commettre des actes délictueux” etc. Court et clair. Alors osons cette “délinque”, qui vaut bien la délinquitude de madame Ségolène. La délinque, oui, comme la broque pour la brocante : plus bref, un poil argotique – juste un poil.

La délinque existe probablement sous une forme stupide, car je le lisais hier, il existe une brigade de répression de la délinquance astucieuse ! il doit donc exister, idem, une brigade dédiée aux nuls, aux Rantanplan de la délinque… ça demande moins de neurones, on peut le supposer. Tenez, il me souvient que des malfrats du 9-3 avaient braqué une bijouterie un jour qu’il neigeait, et s’étaient enfuis à pied. Figurez-vous que la Police les a retrouvés dans l’heure, et sans faire appel aux techniques scientifiques les plus sophistiquées.

Concernant la délinquance astucieuse, c’est, on le suppose, plus coton que de suivre des traces de pas dans la neige ; mais  l’exemple des infirmières astucieuses qui a inspiré ce billet – voir le lien plus haut – donne à penser que l’astuce a ses limites, à l’inverse de la bêtise – je ne sais plus qui disait que seule la connerie pouvait donner une idée de l’infini. Ces  dames, outre qu’elles facturaient des soins plusieurs fois, travaillaient (sur le papier, évidemment) plus de 24 heures par jour, frisant ainsi le burn-out, en français l’épuisement, eh oui, tant redouté des professions médicales surmenées.

Les anti-gangs de la Sécu ont été très bons : leurs ordinateurs ayant mis à jour des soins cumulés pour des journées anormalement longues, ils se sont doutés d’un truc. Toutes nos félicitations ! Reste que la parade imparable, astucieuse de chez Astuces, a été trouvée, et tout récemment, par des “djeunes” d’une cité de l’Est marseillais, lors de l’arraisonnement d’un TGV qui quittait la ville : c’était filmé pour un clip de rap !

On peut le dire : les débouchés sont énormes pour tous les vidéastes en herbe – qu’ils rejoignent une équipe de malfrats, ils embauchent. C’est tout bénèf’, en effet :

– soit le coup fonctionne : la gloire, la vidéo tourne sur You-you-t’entube, ils sont célèbres.

– soit ça foire, ils se font gauler :

– Ouais, on faisait une vidéo, c’était juste pour tourner un clip, Votre Honneur.

– Braves petits, bien sûr ils font des erreurs, mais bon… allez, filez, galopins. Au fait, vous devriez demander une subvention au Ministère de la Culture.

Tibert

Nommage et biscottos

Allez allez , on bosse un peu…

On se tapera d’abord un petit exercice de dégourdissage mental à prendre connaissance de l’étude que je vous cite ici : Il semblerait que les sportifs soient plus intelligents que les étudiants ! Je suis très sérieux, c’est scientifiquement prouvé, au Canada du moins. En prolongation de ces résultats, on pourra utilement dégager quelques corollaires :

– Les études rendent con.

– Plus j’étudie plus je creuse mon déficit d’intelligence vis à vis des sportifs, qui en revanche se musclent toujours plus la comprenette en forçant sur les séries de pompes et d’abdominaux.

– Les “bac +8” blanchis sous les néons blafards des amphis sont largement dominés intellectuellement par les joggeurs du dimanche, fussent-ils pouvus de leur CAP de coiffure.

– Quid des étudiants sportifs ? c’et l’oxymore de la journée, certes, mais on les a oubliés, semble-t-il.

Allez, on passe à autre chose, je vous donne une autre info qu’elle est positive, celle-là : le Fouquet’s, LE Fouquets de l’ignoble, l’inadmissible rizotto crevettes-artichauts d’investiture de Sarkozy en 2007, n’a pas fermé de honte, il fonctionne encore. D’autres que le Petit Nicolas n’ont pas honte de s’y montrer, et sans vergogne, ne craignant point désormais les journaleux qui pointent désormais leurs flingues médiatiques sur d’autres cibles, besogne faite.

Et ces autres, des pointures du show-bizz cinématographique, Podalydès Bruel Djamel etc… y étaient hier pour fêter leurs nominations aux futurs César du cinoche tricolore. Leurs nominations, pas leurs nominénations ! car au mur du Fouquet’s s’affichait ceci : “Nommés Césars 2013 – Déjeuner des nommés“. Et, je vais vous l’avouer, nos minets non pas “nominés”, mais nommés, ça me va droit au coeur. Des années que nous subissions les infects, anglicisants et barbares “nominés“. Merci, ô Fouquet’s, ce “nommés” lave enfin la souillure du rizotto sarkozien.

Tibert

"Les heures les plus sombres" etc

Le débat parlementaire sur le fameux “mariage pour tous”, ma tata et son tonton, Pommègue et Ratonneau, mon chat et  le hamster de la voisine… ne fait que commencer, mais nous savons tous que ce n’est que du cirque, car c’est mathématique, la majorité étant la majorité, la loi sera votée, nananè-re, et bisque-bisque-rage. Seul le Conseil Constitutionnel pourrait invalider une loi mal foutue, tordue, bancale. Donc c’est plié d’avance, on le sait tous.

A vrai dire, le mariage des homos, on s’en tape – ce n’est que la 4.392 ème préoccupation des Français, il n’y a que monsieur Bergé à regretter amèrement de n’avoir pu dire Oui, devant monsieur le maire, à l’élu de son coeur en tenue YSL – la classe ! nos compatriotes homos, gais ou tristes, sont en fait pressés de voir comment ça fait de faire comme les mariés hétéros, se tromper, découcher, cocufier l’autre, s’engueuler sur la couleur des brosses à dents, s’envoyer leurs avocats, divorcer, se déchirer comme tout un chacun. Le bonheur, quoi.

Mais c’est intéressant tout de même, gratuitement, sans enjeu, pour le spectacle. On va se régaler à voir les arguments débiles, les prises de bec, les amendements ahurissants, les engueulades “pour de rire” de nos parlementaires, vu que les dés sont pipés. On en a déjà entendu de bien bonnes : “louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ?”  (c’est un homme qui dit ça, évidemment, et qui n’a vraiment pas besoin de louer ses bras : il est donc parfaitement fondé à dire une ânerie) et c’est symptomatique : le problème sociétal n’est pas le couple, c’est la famille ; la famille, quand il y a des gosses.

Bon, à vos journaux, ce sera drôle, tragique, triste, gai ? va savoir. Le “Monde” traite des “premiers dérapages du débat parlementaire” : c’est donc que c’est un sujet à déraper ? par exemple, en tenant des propos homophobes ? nous aurons donc certainement droit, en représailles, aux “heures les plus sombres de notre histoire“. Mais iront-ils jusqu’au “ventre fécond (…) la bête immonde” ? ce serait déplacé.

Tiens, pour finir, un superbe slogan de la manif’ anti-anti-mariage homo, bref la manif’ “pour”, hier – à peine demi-“consistante”, la manif’, au vu des effectifs : “Hollande si tu recules, on t’enc…“. On comprend qu’il soit motivé !

tibert

Et, quelle est la bonne nouvelle ?

La bonne nouvelle, ce sont les chiffres du chômage : c’est le plein emploi ! à en péter les compteurs ! songez que pour le poste de Président de l’Institut du Monde Arabe, à Paris, on a eu un mal fou à trouver un candidat ; tout le monde est tellement occupé, faut dire… on a dû racler les fonds de tiroirs, aller chercher un retraité chenu, et dans les Vosges ! 73 ans… il n’était pas chaud, il a posé plein de questions, la cantine, des détails comme ça… il a fallu le convaincre… mais si, pépé, la soupe est bonne !  il s’appelle… voyons… ah oui, un certain Lang, Jack. S’il connaît le monde arabe ? vous n’allez pas en plus faire la fine bouche ? déjà bien beau… Le plein emploi, vous pensez, ça faisait longtemps, même Michel Sapin en rêvait.

La bonne nouvelle, c’est que Michel Sardou, LE Michel Sardou, est favorable au mariage “gai” (pas gai-joyeux ; “joyeux” entre guillemets, homosexuel, ou “pour tous”, je traduis). Une telle autorité morale, une pointure intellectuelle de ce calibre, ce phare dans la nuit de la pensée, et qui nous donne la bonne direction… on sait maintenant où aller, on avait des doutes… Des doutes ? il n’y a plus à hésiter. Et merci aux journalistes qui savent, eux, où est l’information décisive, incontournable.

Et la mauvaise nouvelle ? voyez ci dessus, choisissez… ou les deux…

Tibert

Sur le tarmac du Champ-de-Mars

On joue les prolongations juridiques et financières à la manif’ du 13 janvier, la manif “consistante”, “Tous nés d’un homme et d’une femme“, vous voyez ? eh bien, la pelouse du Champ-de-Mars n’ayant pas résisté au piétinement d’un nombre “consistant” de manifestants, il va falloir la refaire, et le maire de Paname réclame 100.000 euros – notez bien, pas 79.817,58 euros, ni 102.612,32, non : 100.000 tout rond, ce qui donne avec une TVA à 19,6, gnagnagna… 83.612,04 euros : ah, enfin des vrais chiffres, pas une estimation au doigt mouillé, comme on craignait. Une vraie facture, quoi.

Eh bien, c’est la Préfecture de Police de Paris qui a reçu la douloureuse : normal, direz-vous, c’est elle qui a imposé le Champ-de-Mars comme point de rassemblement final à cette manif’. Laquelle Préfecture de Police a retransmis aussi sec aux organisateurs, estimant que c’est eux qui ont piétiné là où il aurait fallu survoler le gazon, mais on ne sait pas encore léviter ( l’éviter ? quoi ? de fouler le gazon).

Mais voilà-t-il pas que la passionnaria de la manif’, Frigide Barjot – c’est peut-être un pseudo – déclare que 100.000 euros ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, et continue : “J’appelle tous les citoyens aujourd’hui à venir replanter le Champ-de-Mars (…) S’il faut replanter le Champ-de-Mars, on le replante, mais on n’a pas 100 000 euros comme ça pour le Champ-de-Mars“.

Voilà, monsieur le futur ex-maire de Paris, une idée qu’elle est bonne ! si toutes les manif’s de la CGT-CFDT-FO-SGEN-FSU-RATP-SNCF-Autonomes-SUD-SUD-Rail-et-j’en-oublie, depuis la Libération de 1945, avaient fini  en séances de jardinage, râteau sarcloir rouleau fumier cordeau binette arrosoir et brouette, comme Paris serait beau et vert, comme nos rives de la seine seraient luxuriantes ! mais hélas vous êtes bien, monsieur le Maire, le premier et le seul à réclamer des sous, comme si vous ne les aimiez pas, ces manifestants du 13 janvier…

Une suggestion maintenant : il n’y a rien de mieux qu’un bon vieil aérodrome pour accueillir les manif”s. Les organisateurs de “raves” le savent bien, et ne s’en privent pas ; suffit de passer le tarmac au bulldozer, puis au nettoyeur-vapeur le lendemain. Un aéroport désaffecté fait farpaitement l’affaire : je vous fiche mon billet que d’ici 20  ans, si Notre-Dame-des-Landes, ce qu’à Dieu ne plaise (*) et en dépit du bon sens, se construit, c’est sur ses deux pistes envahies par les mauvaises herbes que finiront les manif’s du “Grand Ouest”. Soyons donc pragmatiques, réalistes, économes : faites, monsieur le Maire de Paname, atterrir les manif’s sur un tout neuf tarmac au Champ-de-Mars. Les ampoules aux mains des jardiniers “consistants” à venir vous diront merci.

Tibert

(*) c’est une figure stylistique, rien de plus.

Pas de quoi rire

Le saviez-vous, une journaleuse de France-TV a été filmée pendant la manif’ “familles”, dimanche dernier, là… vous voyez ?  la manif’ à 800.000 personnes, 340.000, ou  simplement consistante, selon les sources (*). Bon… filmée se marrant, rien de pendable, mais elle a quand même exigé et obtenu que cette séquence soit coupée à la diffusion. Elle  ne voulait pas qu’on la voie se marrer ! aurait-elle de vilaines gencives ? une dent gâtée, manquante ? eh non, elle ne voulait pas qu’on voie avec qui elle se marrait.

Et avec qui se fendait-elle la poire ? avec monsieur Collard, alias maître Collard, l’un des deux députés FN. Mais c’est que c’est horrible, aff-reux, et elle risquait sa peau au Service Public, ou, va savoir, un procès, intenté par l’une des officines gardiennes de la BPJCC, la Bonne Pensée Judéo-Chrétienne et Charitable, SOS Trucmuche, etc, il y a le choix.

Car – ce n’est pas écrit, mais… –  il est malotru d’engager un dialogue humoristique avec un représentant du FN. D’abord parce qu’ils sont obligatoirement sinistres, et puis il convient, face à de tels individus, de rappeler gravement “les heures les plus sombres etc etc..”, si possible dans le ton de Malraux au transfert des restes de Jean Moulin, et puis ça donne la gale, le béri-béri et la vérole.

Notez bien : en principe, normalement, tous les journalistes sont de gauche, enfin, devraient être de gauche, et donc bannir toute compromission, fût-elle verbale, avec des représentants du FN, sinon où va-t-on ? d’autant plus que l’ancien directeur de Cabinet de monsieur Jospin, monsieur Schrameck, vient d’être opportunément bombardé au CSA. Il y a intérêt à serrer  les fesses.

Et quelle était la blague si marrante, qui faisait poiler Me Collard et la prudente journaleuse ? vous donnez votre langue au Chat Tibert ? allez, je vous la raconte, parce que c’est vous, je l’ai lue sur leurs lèvres.

La journaleuse  (LJ): “Maître (vous permettez que je vous appelle maître ?)… vous.. euh…”

Maître Collard (MC): “passez au large, malheureuse, je n’ai point sur moi ma crécelle de lépreux, mais c’est tout comme… on va vous lapider, ma pauvre dame, si l’on vous voit m’adressant la parole.”

LJ : ” ah boudiou, c’est vrai, ah la la, quand je pense, la tête de mon patron s’il nous voit causer ensemble ! la cata ! ”

MC  : “les yeux révulsés, l’apoplexie, au secours la République, à moi le Peuple, vous voyez le tableau ? ”

Et ça les faisait marrer, tous les deux, là, dans la manif’, d’imaginer la tête que ferait le Chef à la télé quand il verrait les rushes (**). Sauf que, réflexion faite, ce n’était pas marrant, juste dangereux.

Tibert

(*) “consistante”, et non pas “molle”, “liquide”, “grumeleuse”… ça évoque Sganarelle, “la matière est-elle louable ?” à propos du contenu du pot de chambre. On connaît ses classiques, à l’Elysée.

(**) les rushes : les prises de vue brutes avant montage. Holà du Dictionnaire de la langue française, il y a quelqu’un ?

Le taxi pour tous

Tout frais du jour : la manif’ anti-“mariage pour tous” (je m’étonne d’ailleurs que nos habiles et chevronnés politiciens professionnels, cramponnés à leurs mandats jusqu’à ce que leur sénilité soit par trop visible, n’emploient pas les termes “mariage pour toutes et tous“, bien plus “corrects” – et putassiers), fermez la parenthèse, virgule, cette manif’ a donc rassemblé des centaines de milliers d’opposants à  ce projet de loi. Notez bien, ils peuvent flûter, le gouvernement s’en tamponne et se cramponne, non non non, ça se fera, nananère, et pas de référendum, y a pas de raison, article 11 machin, car nous l’avons programmé, gnagnagna.

La question n’est pas, en fait, nous le savons tous, de permettre ou non aux homos de se marier : le PACS n’est pas pour les chiens, les curés ne marieront toujours pas les homos, seuls les maires pourront, ou devront, c’est selon, unir les joyeuses-et-les-joyeux (c’est plus gai que “gay”, ne trouvez-vous pas ?). Mais c’est de plus en plus ringard de se marier, même Normal-1er ne s’est pas remarié, c’est dire ! la question se joue ailleurs, sur le statut de la famille. Et s’il s’agit de mettre une robe blanche, de lancer des poignées de riz, de défiler en bagnole klaxon coincé, ça peut se faire quand on veut, suffit de trouver une occasion, ça peut aussi bien être la première dent du petit dernier qu’un mariage en bonne et due forme.

Non, la question est ailleurs, sur la définition de la famille. Le slogan de cette manif’ : “tous nés d’un homme et d’une femme” pointe bien, d’ailleurs, où est le débat, pas chez le maire, mais dans les foyers.  Notons que les jusqu’auboutistes du foutage en l’air de la structure familiale ont reculé, reportant sagement la discussion de la PMAPTT, la Procréation Médicalement Assistée (Pour Toutes et Tous, j’y tiens), à plus tard. Et, voyez, ils ont également reculé ailleurs, c’est tout récent, souvenez-vous, devant l’ampleur de la réforme visée et les bouleversements pressentis…

… ils ont en effet molli sur la remise à plat des transports en ambulances-taxis. Il est vrai que quelques milliers de taxis avaient pacifiquement (sic !) bloqué les avenues de Paris et quelques autres lieux, tout comme la manif’  de ce dimanche, d’ailleurs. Il est vrai que faire des économies et en finir avec les abus des transports de plus ou moins malades par des taxis plus ou moins remplis ou plus ou moins adaptés , ce n’était pas un engagement du candidat Normal.

Moralité : si la manif’ anti-mariage “pour tous” avait réquisitionné les taxis de la Marne (et d’ailleurs) pour défiler, elle aurait gagné, et à l’aise, Blaise. il faut toujours en revenir aux taxis pour faire plier le gouvernement. Et ça en dit long sur  ses engagements profonds à réformer notre société.

Tibert

PS du lendemain : on me prie de rectifier une erreur historique dans mon billet : Normal-Moi ne s’est jamais marié, lui, donc encore moins remarié, bien entendu. Toujours vécu à la colle, ou un PACS discret, qui sait ? avec la pénultième dame de son coeur, mais chuuut ! le mariage pour tous ? pas pour lui.

Abusifs abus

Je lis ça sur le Figues-sur-Toile, et franchement là il y a de l’abus, je cite : “… quelque 200 abus sexuels commis sur des enfants  (…) [il en a] sans doute abusé plus de 500, et violé plus d’une trentaine“. Il s’agit d’un ex-animateur de la BBC, qui se révèle être un redoutable prédateur pédophile.

Voyons : qu’est-ce qu’un abus ? un excès (au delà du raisonnable) ou une tromperie. “J’ai abusé des choux à la crème“… “il a abusé de sa bonté“… et au passif ça donne par exemple : “ma bonne foi a été abusée“… “il a été abusé par l’ombre portée“…

Vouais… hmmm… les pauvres enfants auraient-ils été trompés ? on aurait abusé de leur naïveté, de leur innocence ? leur aurait-on fourgué des Carambars périmés comme étant frais du jour ? c’est très très flou comme qualification délictuelle. Et, chers lecteurs de votre blog favori, je m’en vais vous dire de quoi il retourne : c’est un anglicisme !

Bon sang, mais c’est bien sûr, vous le saviez : “to abuse“, en anglais, c’est maltraiter ! les enfants ont été maltraités (agressés, si vous voulez), voire plus précisément, violés ! un “abus sexuel” tel qu’on l’écrit ici improprement, c’est non pas un usage excessif de la veuve Poignet (ça rend sourd), des sextoys (ça use les piles) ou des galipettes amoureuses (ça ne rend pas sourd, ça n’use pas les piles, mais ça fatigue) : c’est une agression sexuelle.

Reste à faire un subtil distinguo entre “agression sexuelle” et viol ; chez nous c’est quasiment de la même eau, la notion de viol est assez extensive. Outre-Manche, qui sait, le Politiquement Correct et l’édulcorant journalistique ont peut-être tendance à traiter de sexual abuse (“agression sexuelle”, et non pas “abus sexuel”, qui ne concerne que les insatiables du cul) ce qui est viol (rape). Mais ceci est une autre histoire.

Moralité : nous avons déjà des cargaisons d’anglicismes ; n’en “rajoutons” pas, ou nous y perdrons notre latin. N’est-ce pas, chers journaleux du Figues-à-rôts et autres canards peu regardants sur la précision des termes ?

Tibert

Fromages et gérontophilie

Je l’apprends, entre atterration (atterritude, madame Ségo ?) et ricanement triste : l’Institut du Monde Arabe, IMA en bref, dont le siège est non pas à Rabat, ni à Médine – je vous le donne en mille : à Paris – et qui se cherchait une “pointure” pour le diriger depuis le ménage et le remue-ménage des élections, va se tourner (enfin, “on” va le tourner) vers monsieur Jack Lang, 74 ans aux vendanges, ex-titulaire d’une veste aux Législatives de Juin dans les Vosges.

Et l’on nous raconte que la priorité des priorités, “avec les dents” s’il le faut, dixit Normal-Moi d’un air décidé dans ses voeux, c’est l’emploi ? mais p… de b… de m… c’est encore UN poste de salarié jeune et compétent qu’on pique aux demandeurs légitimement inscrits à Popaul-Emploi ! ce vieux monsieur Lang, là, j’ignore ses états de service, mais ça fait au moins 8 ans qu’il devrait être à la retraite ! on n’a donc point de bon sens, au Château ? on recrute dans les maisons de retraite ?  je sais que c’est dans ses vieilles charentaises – je ne parle pas pour vous, madame Ségo – qu’on est encore le mieux, mais il y a des millions de chômeurs, et l’on va nous extraire de son village vosgien un septuagénaire rangé des voitures ! et de m’interroger : aurait-il un “piston” ? des amis bien placés et bienveillants ?

Mais non, ils vont sûrement en terminer avec la Semaine de Bonté… la démocratie et la bonne gestion fonctionnent aux compétences, pas aux copinages, c’est clair, enfin, je suppose.

Tibert

(PS du lendemain) : dans l’avalanche de commentaires rejoignant ma réaction – dans quasiment toute la presse en ligne – j’extrais cette perle (le Monde) : “Le gouvernement nous présente ses meilleurs vieux“.