Autre planète sur camaïeu

A l’occasion de ce billet, nous allons procéder aux funérailles de « rapporter », qui décidément est quasiment foutu, tant « ramener » la ramène et lui bouffe son oxygène. Un mot au lieu de deux, c’est, vous pensez bien, d’un intérêt certain, plus simple, plus rustique, et l’horizon des 800 mots grand maximum est en vue : courage, amis journaleux !

Tiens, à propos de richesse du langage – il y a peu, j’achetais deux baguettes de pain à la boulangerie Z. dans la bonne ville de X… la première, bien cuite ; mais devant son aspect décidément très foncé, j’en réclame une un peu moins cuite… la vendeuse, jeune et souriante, commente : « ça vous fera un camaïeu de bruns« . Certes, le camaïeu s’applique en principe à la peinture, mais bon, le camaïeu était tout à fait en situation. Et, je vous l’affirme, il n’est pas dans la liste des 800 mots. Mes compliments et mon meilleur souvenir à la jeune vendeuse de chez Z.

Mais venons-en au sujet, chers amis… je traite de cet article, cet entrefilet du Fig’machin, qui nous conte une histoire à dormir debout : un chauffeur de taxi de Singapour a trouvé une enveloppe oubliée sur sa banquette par les passagers d’un précédent trajet. L’enveloppe contient l’équivalent de 700.000 euros en liquide et en monnaie locale ! bref, vous lirez ou pas l’article en question, mais…

– on se pince pour vérifier qu’on ne rêve pas. Par chez nous ça tiendrait de la fable : le chauffeur a rapporté l’enveloppe de fric au siège de sa compagnie ! chez nous on l’aurait traité de con, de blaireau, de…

– re-je me pince : la compagnie de taxis a transmis le fric aux flics, lesquels en ont retrouvé les propriétaires. Mais l’histoire ne dit pas si la cellule Tracfin, la brigade de répression du banditisme financier, le GIGN local etc… les ont, ou non, longuement cuisinés façon « allez, tu vas cracher le morceau, oui ? d’où y vient ce fric ?  » (bruit de baffes).

– l’histoire ne dit pas non plus si le chauffeur de taxi a ramené (rapporté, en français) les 1,1 millions de dollars en leur donnant la main… de même, «  le butin [ a été] ramené (rapporté, en français) au service des objets perdus » dixit le Figaro. Terme impropre, derechef… on persiste dans l’erreur… mais, me dira-t-on au Figaro, c’est pas not’ faute, c’est une dépêche de l’AFP. Ah bon, alors pas de problème.

Tibert

Environ deux mille trois cents

Il ne t’a pas échappé, lecteur estimé (les lectrices y sont aussi, qu’elles se rassurent, c’est le genre humain des lecteurs) qu’un de mes récents billets, intitulé « Du (Jos)pain sur la planche », avait eu droit à un commentaire fort pertinent concernant l’imminente diminution des effectifs d’élus, du fait de la mise en place des Conseillers Territoriaux, remplaçants des obsolètes Conseillers Généraux (départements) et Conseillers Régionaux (régions, oeuf corse !). Et alors ? et alors, c’est faux depuis hier.

Car, mesdames-messieurs, sur proposition des sénateurs, l’Assemblée Nationale va s’empresser d’abroger cette réforme voulue par le Petit Nicolas à partir de 2014. Et toc, que je te détricote ce que t’a tricoté. Donc, on va rester jusqu’à nouvel ordre avec nos ineffables conseillers généraux et régionaux, nos communes, communautés de communes, cantons, départements, régions. Je vous l’avais écrit, avec les élus nationaux, ça donne 1 élu pour 108 habitants, record du monde des effectifs, et de ce que ça nous coûte, évidemment.

Monsieur Valls a humoristiquement commenté la chose : « on avait voulu faire de fausses économies sur la démocratie locale. » Il s’agissait donc de fausses économies ? (*) voyons voir, voyons voir…

Ayant bien évidemment la flemme de compter un par un les élus départementaux et régionaux, je me suis rabattu sur l’excellent article de Wikipedia dont je vous donne le lien par la même occasion. Il en ressort que les effectifs actuels des conseillers généraux et régionaux sont au total de 5.829, quand le projet sarkozien devait nous infliger 3.517 conseillers territoriaux.

Eh bien, avec ou sans calculette, ça donnait à peu près 2.300 élus de moins. Deux-mille-trois-cents qui ne seraient pas allés en voyage « de travail » aux Galapagos pour y étudier l’acclimatation des tortues marines au bocage limousin. De fausses économies, nous dit-on, car la vraie bonne gestion, persuadons-nous-en,  c’est de payer plus cher, certes, mais pour un bien meilleur résultat ! et, avouons-le, les résultats sont excellents, et nous y tenons bigrement, nous souhaitons ardemment conserver ces deux structures, dont nous percevons avec acuité l’absolue nécessité, nos chers Conseillers Généraux, nos indispensables (mais chers, aussi !)  Conseillers Régionaux.

Tibert

(*) fausse économie : par exemple, s’acheter des godasses de m… et qui dureront 3 mois à 49 euros virgule 99, au lieu de vraies bonnes grolles solides, confortables, ressemelables à 149 euros virgule 95. D’ailleurs, les Conseillers Territoriaux n’ont même pas duré 3 mois, vu qu’on les a mis à la poubelle sans même les avoir déballés.

On a peut-être du pétrole, aurons-nous des idées ?

C’est du domaine de la foi : on croit dur comme fer aux gaz de schistes en France, ou l’on ne veut pas en entendre parler – l’eldorado ou le caca.

Monsieur Rocard, qui fut Premier Ministre et, comme fils d’un grand savant, a gardé des rudiments de démarche scientifique, nous a utilement rappelé en quoi ça consiste, une démarche scientifique, et, en l’occurrence, pragmatique, raisonnable, pas du domaine de l’acte de foi. Il propose, lui, de poursuivre les études en vue de les récupérer, ces gaz de schistes.

On est bien d’accord : les schistes bitumineux du Canada, extraits à la hussarde et salement, on n’en veut pas.

Nous sommes bien conscients que la fracturation hydraulique des schistes riches en hydrocarbures est une méthode dangereuse pour les nappes phréatiques(*), que la Nature n’a pas besoin qu’on la salope encore plus, déjà que des tas de malfaisants jettent leurs mégots de cigarettes bout-filtre n’importe où, que les emballages polystyrène des MacDo et consorts jonchent les trottoirs, etc.

Bon, nous sommes bien d’accord, en l’état actuel de nos connaissances, l’extraction des gaz de schistes en France est à proscrire, et d’ailleurs ça n’en vaut pas le coup, au prix où nous achetons le pétrole.

Mais, figurez-vous, la science peut progresser ! au 19ème siècle, les éleveurs de chevaux disaient pis que pendre du train. Au lieu d’interdire les élevages industriels de porcs en Bretagne (une supposition toute théorique, c’est de l’ordre de la fable…) car le lisier ça pue et ça pollue, on sait maintenant transformer efficacement le caca porcin en méthane ! on peut donc éviter de balancer le lisier dans la nature, on maîtrise ce problème (enfin, on peut le maîtriser).

De même, chers écolos de mon coeur, si de nouvelles techniques (technologies, pour faire plus journaleux, plus ronflant, plus anglo-machin) permettent d’ici quelque temps d’extraire PROPREMENT les gaz de schistes, seriez-vous prêts à réviser vos positions ? car ne soyons pas idiots, on peut isoler les bâtiments plus efficacement, récupérer l’énergie des hamsters dans leurs cages rotatives, installer des éoliennes sur les porte-bagages de nos vélos pour revendre à EDF le courant produit dans les descentes, mais si l’énergie est là sous nos pieds et qu’on peut la récupérer proprement, au nom de quel credo stupide faudrait-il s’en priver ?

Or, pour mettre en place de nouveaux et meilleurs procédés, il faut chercher, expérimenter, donc continuer à s’intéresser aux techniques d’extraction des gaz de schistes, au lieu de connement tout rejeter en bloc. Normal 1er a certes besoin de ménager ses alliés écolos, et jusqu’ici son discours se calquait sur ces Verts Ayatollahs, abrupts et dogmatiques :  « non non et non », mais hier, divine surprise, il l’a infléchi, ce discours : « la recherche continue. On ne peut pas empêcher la recherche sur d’autres techniques. Aujourd’hui, elle n’a pas abouti. Mais elle n’est pas interdite. Je laisse les chercheurs travailler. »

Bon, finalement le cas n’est pas désespéré, on en fera peut-être quelque chose, de ce gars-là. Juste une remarque : au lieu de « laisser les chercheurs travailler« , si on les encourageait ? car ça me semble valoir le coup, au vu des enjeux énergétiques.

Tibert

(*) monsieur Rocard le rappelait, à Lacq on a utilisé cette technique, sans dommages pour l’environnement. Comme quoi, en faisant attention…

Les hydroponiques du mandat

On s’en doutait : comment faire voter par les intéressés eux-mêmes la fin du cumul de leurs fonctions électives, délectable-détestable dérive parlementaire, qui voit des « professionnels » multi-cartes de la politique s’enkyster, s’encroûter, se cramponner à leurs multiples hochets  ? autant demander à un retraité de la SNCF de renoncer au train gratos, à un salarié d’EDF de payer son électricité comme tout le monde. On le devinait, ça ne va pas être de la tarte de réformer ces moeurs lamentables.

Et voilà, on nous ressort, chez les résistants, les acharnés de la multi-casquette, le coup de l’élu « hors-sol » ! imaginez, le pauvre député privé de son « enracinement » dans une mairie, un conseil général, que sais-je ? député hors-sol, tel une vulgaire tomate hollandaise sans couleur ni odeur ni saveur, juste la forme pour justifier ce que ça coûte. Le député, le sénateur hydroponique, juste nourri – à quel prix – par les largesses de la République, et là, ce n’est pas du goutte-à-goutte.

Mais, chers députés-et-autre-chose, sénateurs-à-temps-partiel, vous devriez, vous DEVEZ vous rendre assidûment, régulièrement, ça fait partie du boulot, dans votre circonscription, pour y tâter le terrain, le pouls de vos administrés, y entendre la vox populi, la faire remonter dans vos monuments historiques et sous vos plafonds à caissons, là-haut, à Paris, évidemment à Paris.

Outre que, député, sénateur, vous fûtes il y a quelques lustres quasiment tous conseillers municipaux, maires, que vous fîtes vos armes dans cette glèbe féconde, antithèse de l’hydroponique, que vous apprîtes (putain le passé simple, je vous dis pas) les B-A-BA de la démocratie et de la gestion administrative, vous avez maintenant, là, tout de suite, du boulot SUR LE TERRAIN. Vous semblez l’oublier.

Alors, hors-sol ? hors la démocratie, surtout, et hors votre mission, que vous nous avez pourtant ardemment suppliés de vous confier.

Tibert

Du (Jos) pain sur la planche

Le Rapport Nouveau est arrivé, quelques jours avant le Beaujolais du même métal (le Beaujolais, c’est le jeudi 15 à venir, préparez vos papilles, arômes de banane etc) . Le Rapport ? le rapport Jospin. Ils avaient dit qu’ils feraient vite, ils ont fait vite.

Que du bon dans ce rapport. Et,  enfin un qui avoue, le cumul des mandats, ah oui, c’est ma foi vrai, c’est lamentable, c’est une ignominie. Bon, on va peut-être un jour, enfin, voir la fin de « cette exception bien française », comme ils disent pudiquement.

On saluera la dose de proportionnelle, pas con.

On ne saluera pas, en revanche, l’oubli étourdissant de la révision du NOMBRE des élus. Chez nous, c’est l’armée mexicaine. Comptez : 601.000 élus environ, soit le record du monde, haut la main. Un élu pour 108 habitants !

Si l’on se restreint au parlement, députés-sénateurs, on en est à 920 (577 et 343). Pour une population de 5 fois la nôtre, les USA ont 535 élus en tout. En Allemagne (80 millions d’habitants contre 65 chez nous), 800. En Espagne, 614.

Or ces gens-là nous coûtent un max ((je traite des parlementaires, mais à l’échelle des communes il faudrait aussi regarder le poids des élus dans les copieuses taxes locales). Il leur faut des monuments historiques pour siéger – ou pas, l’absentéisme est fréquent -, des enveloppes de frais très larges, des… mais vous connaissez ça aussi bien que moi.

Clairement, nous avons un problème de surpoids du cheptel d’élus, et ça nous coûte les yeux de la tête ; cela en pure perte, connaissant le système dominant des partis, qui verrouille toute initiative personnelle. Le rapport Jospin n’en dit mot : eh bien, disons-le, ils me déçoivent, à la commission Jospin.

Tibert

Y a plus de gaieté (*)

Nous avons un tribun charismatique en diable et ne le savions pas ! Notre Ayrault national, qui, de sa voix sans timbre ni expressivité, détaillait avant-hier les décisions prises par son équipe pour renflouer sans tarder, en 2014, va savoir ?  la compétitivité des entreprises. Du style : je commence par t’assommer et puis je te passe une lingette sur le front. La gauche de la Gauche (ou inversement) hurle aux cadeaux Bônnux aux entreprises, et les entrepreneurs prennent ça comme ça vient, toujours ça de pris, ça sera ça de plus en moins (ou inversement).

Ce faisant, – mais non, pas ce faisan ! – le Premier des Ministres actuels nous a régalés à cette occasion d’un lapsus de chez Lapsus :  « renforcer l’innovation et la spéculation… euh pardon la spécialisation… » qui pourra concourir au GPL, le Grand Prix des Lapsus, après tant d’autres savoureuses saillies, fellation pour inflation etc.

Bon, c’est pas tout ça, mais je voulais vous causer d’un truc que le titre il est écrit pour. Les canards, tiens, ils en sont pleins, c’est la folie journalistique, gay par ci, gay par là. Le mariage gay, gay gay marions-les.

Moi je vous pose la question : comment va-t-on pouvoir dire, écrire, désormais, qu’un type,  normal, comme l’autre, là… Normal, celui qui fait équipe officieuse avec une Trierweiler – est gai, gai c’est-à-dire d’humeur  enjouée, d’esprit primesautier, souriant, bref GAI, le contraire de triste ? on ne pourra plus, on devra employer des synonymes, sauf à le voir soupçonner de moeurs pas normales(**). Vous allez me dire, je vous entends déjà : « ouais mais gay, y a un Ygrec à gay, c’est pas gai, c’est gay ».

D’accord, mais comment le prononcez-vous ? hein ? « gai ». Et voilà… vous n’allez pas nous donner du ga-ygrec ? déjà que l’autre, là, Dassault, il dit que c’est à cause de la gayté que la décadence s’est abattue sur la Grèce, comme les sauterelles sur les plaies d’Egypte. Alors, par pitié, journaleuses, journaleux, mes amis, ne tuez pas la gaieté : donnez nous de l’homo, de l’homo tant que vous voulez, homo sapiens, tiens, pour qualifier les homosexuels érudits, façon de traiter du gai savoir.

Et puis, tenez, « si t’es gai, ris donc« , cet inamovible pilier des astuces vaseuses, ça n’a plus aucune gueule, avec un Ygrec.

Tibert

(*) ou gaîté, puisque l’un et l’autre s’écrit, ou s’écrivent.

(**) la normalité étant ici entendue au sens statistique : l’item de loin le plus fréquent. N’y vois, cher lecteur, aucune ostracisation ni stigmatisation, comme de bien entendu.

+1 ("Et un rapport, un !")

Le courrier des lecteurs des divers magazines et journaux « en ligne »  (en ligne de quoi, je vous le demande) fourmille de ces « +1 » brefs, concis, abrupts, mais tellement clairs : « je suis d’accord avec le commentaire qui est juste avant le mien, ajoutez-y ma voix, ma foi » (*).

Oui, aujourd’hui je vote « +1 »  sur le coup du rapport sur le prix des carburants, que Bercy (le Ministère des Finances, métonymie oblige) attend pour pouvoir décider quelque chose. Quels scoops ne va-t-on pas nous sortir de ce rapport !! on en est la langue pendante. Quoi ! l’Etat nous abreuve de taxes sur les carburants, et nous l’ignorions ? Ciel ! la marge du pompiste ressemble à une feuille de cigarette vue de profil ? et vous en avez encore, des révélations fracassantes comme ça, à nous faire ?

+1 = vous vous foutez de nous, là-haut. Ayez le courage, une fois (ce n’est pas une expression belge, c’est vraiment  « une fois », cette fois ) de reconnaître que, oui, bon, le carburant est cher, parce qu’il faut des sous pour financer l’Etat et ses impedimenta, son très coûteux train de vie, ses pompes à fric et ses ors, ses largesses et ses niches.

Et cessons de nous plaindre, en Italie c’est 25 centimes de plus le litre, au bas mot. Il est vrai qu’en revanche pour les Etats-Uniens c’est un euro de moins, facile. Mais on ne va pas traverser l’Atlantique avec un jerrican pour faire le plein, non ?

Suggestion : qu’on nomme un Ministre des Rapports. Il va avoir un boulot fou.

Tibert

(*) d’où la nécessité de bien aligner les commentaires dans l’ordre… pas envie que mon « +1 » aille n’importe où, moi.

Gardarem lou terres agricoles, suite

Ayant lu ce matin un entrefilet sur une action plus ou moins anar-contestataire, où le néologisme « Ayrault-porc » était utilisé, je crois opportun de rappeler que « aéroport » (aréoport, disions-nous quand nous étions petits, et papa nous reprenait, « aréoport comme a raie des fesses« ), que « aéroport » prend un « t » à la fin, comme le port-salut, le port de tête et le port-tavion.

« Ayrault-port » est le terme correct, déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres : dérision sur le projet bétonnesque de chez Vinci (Vinci, comme d’hab’, et en plus ils vont faire aussi les aires de stationnement, payantes, vous pensez bien !) et aéro-pharaonique soutenu à bout de bras par l’ex-maire de Nantes, qui n’en peut plus de voir survoler SA ville, passer les avions en approche d’atterrissage au dessus de la Petite-Hollande (si si, authentique, la Petite-Hollande, célèbre esplanade nantaise en centre-ville)  les jours de vent dominant sud-ouest – les autres jours, ce sont les canards sauvages de la réserve ornithologique (*) du lac de Grandlieu qui regardent par en dessous sortir les trains d’atterrissage.

Mais Ayrault-port est toujours aussi inutile, ruineux et absurde : feraient mieux de promouvoir massivement les infrastructures de visio-conférence, la fibre optique, l’internet à très haut débit ; car les hommes d’affaires et les cadres baladeurs en ont ras le bol de passer leur vie dans des halls d’aéroports, ces « non-lieux » où Madrid ressemble à s’y méprendre à Kuala-Lumpur, où le sandwich culmine à 6 euros 50 et le petit noir à 3, où la voix-off de la Grande Superviseuse  Sécuritaire vous enjoint inlassablement de « not to leave your luggage unattented« . Ils en ont ras la casquette de contempler le bout de leurs godasses en attendant qu’on les convoque « passengers for flight gnagnagna… gate number fortytwo« . C’est pas une vie.

L’aéroport de Nantes ? il existe, je l’ai même rencontré. Certes, il est d’abord un peu Bougon, mais il a un bon fond. Laissons les landes à Notre-Dame-Des-Landes, elle l’a bien mérité. Et tant pis pour Vinci, ils trouveront bien à bétonner ailleurs, je leur fais confiance.

Tibert

(*) Non non, y a pas d’y-grec, j’ai vérifié.

Chacun son blot

Notre néo-Premier Secrétaire du PS, élu démocratiquement par madame Aubry – un Secrétaire nommé Désir, comme le tramway du même nom – se dit très fâché que monsieur Copé, candidat aux manettes de l’UMP, appelle les Français « qui s’indignent et qui s’inquiètent (…) à se mobiliser dans la rue ». Non mais on rêve, où va-t-on ? « «L’appel à la rue du principal dirigeant de l’opposition relève d’une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d’un républicain», clame monsieur Désir.

Je crois avoir observé, ces dernières décennies, un certain nombre d’appels à manifester dans la rue. Que ce soit venu de la CGT, du PCF, du PS, de la CFDT, de FO, de… j’en oublie ?  ou de toute combinaison subtile de ces partis et syndicats, on a eu droit à tout plein d’appels à manifester, pour tout et n’importe quoi.

Donc, récapitulons : quand le « principal dirigeant de l’opposition » appelle à la rue, si c’est la gauche, ça va, il a bon. Si c’est la droite, c’est indigne d’un républicain, surenchère dangereuse, irresponsable, tout ça. Mais c’est qu’ils vont finir par nous faire regretter le bon vieux temps où la Droite était aux manivelles ! on savait qui faisait quoi, ça tournait rond, ça faisait grève à Air France et à la SNCF les veilles de départs en vacances – remarquez, ça continue – la Gauche descendait dans la rue, elle maîtrisait merveilleusement le processus, bref chacun était dans son rôle. Mais là maintenant on n’a plus nos repères… la Droite veut manifester… au secours la République !

Tibert

La Gastro en ses rites

Les naïfs qui cherchent sur la Toile une bonne adresse de bouffe dans tel genre et tel quartier ressortiront plus lucides de la lecture de ce blog. On n’a encore, hélas, rien trouvé de mieux que le bouche à oreille, en la matière, car comme dans la chanson, la chronique gastronomique, nique nique !

On pourra lire, en effet, sur le blog sus-indiqué, que le Directeur Général Délégué (ça ronfle bien, ça en jette, Directeur Général Délégué) de « Marie-Claire », célèbre périodique de la presse féminine,  souhaitait se faire inviter  – et donc bouffer à l’oeil, et accompagné – « Chez Vivant », estimable restau parisien, aux fins de « tester et échanger« , écrivait-il, sur la carte dudit restau. En contrepartie, l’heureux cuistot sélectionné, monsieur Jancou en l’occurrence, aurait le bonheur de figurer au sommaire de la future livraison de « Marie-Claire » – photos alléchantes et reportage laudatif, bien évidemment, ça va de soi.

Mais monsieur Jancou a refusé de jouer à ce petit jeu – vous pourrez d’ailleurs savourer l’acidité des échanges de mails à ce propos. On l’a traité de radin – mais qui est le radin, là-dedans, quand un magazine prétendûment célèbre n’est même pas foutu d’imputer en note de frais professionnels un repas payé normalement – et incognito, de préférence – aux fins de « tester et échanger » ?

Bref : « Chez Vivant » est peut-être un bon restau, ou pas, je n’en sais rien, je n’y ai jamais mis les pieds, mais son patron me botte !  j’ignore si sa cuisine a du caractère, mais lui en a. Et voilà qui donne un éclairage cru et sans fard sur les pratiques pas franchement claires de certains en matière de « critique gastronomique ». Le « bidon » est partout, décidément, et à qui se fier, je vous le demande ?

« Continuez à vous occuper de mode ce sera mieux pour tout le monde » concluait monsieur Jancou. Excellente recommandation.

Tibert