On a peut-être du pétrole, aurons-nous des idées ?

C’est du domaine de la foi : on croit dur comme fer aux gaz de schistes en France, ou l’on ne veut pas en entendre parler – l’eldorado ou le caca.

Monsieur Rocard, qui fut Premier Ministre et, comme fils d’un grand savant, a gardé des rudiments de démarche scientifique, nous a utilement rappelé en quoi ça consiste, une démarche scientifique, et, en l’occurrence, pragmatique, raisonnable, pas du domaine de l’acte de foi. Il propose, lui, de poursuivre les études en vue de les récupérer, ces gaz de schistes.

On est bien d’accord : les schistes bitumineux du Canada, extraits à la hussarde et salement, on n’en veut pas.

Nous sommes bien conscients que la fracturation hydraulique des schistes riches en hydrocarbures est une méthode dangereuse pour les nappes phréatiques(*), que la Nature n’a pas besoin qu’on la salope encore plus, déjà que des tas de malfaisants jettent leurs mégots de cigarettes bout-filtre n’importe où, que les emballages polystyrène des MacDo et consorts jonchent les trottoirs, etc.

Bon, nous sommes bien d’accord, en l’état actuel de nos connaissances, l’extraction des gaz de schistes en France est à proscrire, et d’ailleurs ça n’en vaut pas le coup, au prix où nous achetons le pétrole.

Mais, figurez-vous, la science peut progresser ! au 19ème siècle, les éleveurs de chevaux disaient pis que pendre du train. Au lieu d’interdire les élevages industriels de porcs en Bretagne (une supposition toute théorique, c’est de l’ordre de la fable…) car le lisier ça pue et ça pollue, on sait maintenant transformer efficacement le caca porcin en méthane ! on peut donc éviter de balancer le lisier dans la nature, on maîtrise ce problème (enfin, on peut le maîtriser).

De même, chers écolos de mon coeur, si de nouvelles techniques (technologies, pour faire plus journaleux, plus ronflant, plus anglo-machin) permettent d’ici quelque temps d’extraire PROPREMENT les gaz de schistes, seriez-vous prêts à réviser vos positions ? car ne soyons pas idiots, on peut isoler les bâtiments plus efficacement, récupérer l’énergie des hamsters dans leurs cages rotatives, installer des éoliennes sur les porte-bagages de nos vélos pour revendre à EDF le courant produit dans les descentes, mais si l’énergie est là sous nos pieds et qu’on peut la récupérer proprement, au nom de quel credo stupide faudrait-il s’en priver ?

Or, pour mettre en place de nouveaux et meilleurs procédés, il faut chercher, expérimenter, donc continuer à s’intéresser aux techniques d’extraction des gaz de schistes, au lieu de connement tout rejeter en bloc. Normal 1er a certes besoin de ménager ses alliés écolos, et jusqu’ici son discours se calquait sur ces Verts Ayatollahs, abrupts et dogmatiques :  « non non et non », mais hier, divine surprise, il l’a infléchi, ce discours : « la recherche continue. On ne peut pas empêcher la recherche sur d’autres techniques. Aujourd’hui, elle n’a pas abouti. Mais elle n’est pas interdite. Je laisse les chercheurs travailler. »

Bon, finalement le cas n’est pas désespéré, on en fera peut-être quelque chose, de ce gars-là. Juste une remarque : au lieu de « laisser les chercheurs travailler« , si on les encourageait ? car ça me semble valoir le coup, au vu des enjeux énergétiques.

Tibert

(*) monsieur Rocard le rappelait, à Lacq on a utilisé cette technique, sans dommages pour l’environnement. Comme quoi, en faisant attention…