White lave plus que blanc

Une revue de « bons mots » du Figarôt de ce samedi nous montre M. Valls Manuel (*), maire d’Evry, député (député-maire, donc, encore un qui cumule 2 boulots quand on a des chômeurs à ne plus savoir qu’en faire), nous montre, donc, M. Valls arpentant les rues colorées de sa bonne ville en commentant : « Belle image… belle image de la ville d’Evry : tu me mets quelques blancs (…) quelques blancs, quelques white, quelques Blancos« … et au long de ce commentaire passent des passants blancs, noirs, colorés… beaucoup de passants colorés, et M. Valls, qui porte à l’insu de son plein gré un micro-cravate, de converser avec son accompagnant, dans les termes que j’ai reproduits ci-dessus.

Evidemment, le Figarôt se marre, se gausse, se tape sur les cuisses, car M. Valls, du PS, de gauche, donc, en principe, est ici pris en flagrant délit de pas correct politiquement !! C’est clair, SOS-Pas-Correct serait en droit de rouscailler, de froncer le sourcil, de faire un procès ! Que sous-entend donc M. Valls ?? qu’il y aurait trop de gens de couleur à Evry ?

Ben non, c’est très clairement autre chose que dit M. Valls. C’est le propos inverse : selon lui, il n’y aurait pas assez de blancs, de white, de blancos. « Tu me mets quelques blancs… » (parsemons cette foule de quelques visages pâles). Il est en fait très très correct, M. Valls : en quoi serait-il répréhensible d’appeler de ses voeux une injection visible, constatable, de population blanche à Evry (**) ? Loin d’invoquer l’arrêt de l’immigration, légale ou pas, M. Valls verrait d’un bon oeil (« tu me mets quelques…« ) l’arrivée dans son fief d’autres populations. Et, tiens, des blancs, ça serait jouli.

(*) Piqué à Wikipedia, pour la petite histoire : Manuel Valls, fils d’un immigré Catalan et d’une Suissesse italophone, naturalisé Français depuis 27 ans environ.

(**) Tenez, supposez que j’exprime « Il y a trop d’immigrés » : ouh c’est pas beau, c’est vilain de dire ça. Si, en revanche, je formule « Il n’y a pas assez d’immigrés », ah là oui, c’est bon là, c’est correct, ça sonne bien.

Dépouillologie

Plusieurs quotidiens nous informent, en ce moment, et assez largement, du procès contre la structure nommée Scientologie, pour exercice illégal de la pharmacie. Intéressante chronique des pratiques assez curieuses de cette boîte, qui arrive à soutirer des dizaines de milliers d’euros à des recrues assez crédules pour suivre des programmes de « purification », de sauna intensif, de vitamines et de mesures de résistance électrique à l’aide d’un multimètre (prix chez Casto, environ 50 euros) qui coûte, lui, 4.800 euros, une fois labellisé « Officially Scientology Certified ». Moi, si je devais formuler un souhait, ce serait de trouver ce superbe ohmmètre plaqué-or en location chez Kiloutou ou chez Casto, justement, vu que ça sert occasionnellement, et certainement moins qu’un vibro-masseur de forme anatomique – qui procure, par ailleurs, de plus grandes satisfactions.

C’est là sans doute que réside la différence, nette, claire, tangible, entre une Eglise et une Secte : outre qu’elles professent toutes deux les mêmes inepties à dormir debout, outre que le désir d’immortalité, ou le refus de mourir, en est le ressort sous-jacent constant, outre que les officiants ont tous le même goût du déguisement et des accoutrements farfelus et rigolos – qui en chapeau pointu, qui en robe longue et dentelles, qui en s’interdisant de se raser la barbe – bref, outre tout le reste, dans les églises on vivote avec les 35 euros et 4 boutons de culottes de la quête, tandis que dans les sectes on retourne les poches des fidèles, pour vérifier qu’ils ont tout bien vidé.

D’où l’intérêt d’être dans une secte !  bien évidemment, pas du côté des fidèles, mais du côté des officiants. C’est là tout l’enjeu de la chose : soit on fonde sa secte, et on en est bien évidemment le Grand Officiant, donc habilité à plumer les adeptes ; soit on entre dans une secte, et alors il faut ramer, payer, payer… s’accrocher, tenter de gravir les échelons, jusqu’à atteindre le niveau où ça se retourne, où l’on passe du statut de pigeon à celui de vautour. On n’est plus là dans la sciento, mais dans l’ornitho-logie. Drôles d’oiseaux.

Sur la gratuité de certaines argumentations

Libé, fidèle à sa juste ligne « C’est la faute à Sarko », donne ce jour la parole à la MAFM, la Mutuelle Autonome des Fraudeurs du Métro : moyennant une cotisation de 7 euros par mois, vous fraudez autant que vous voulez, sautez les portillons par dessus ou par dessous ou par le côté, bref vous fraudez ad libitum, et si vous vous faites gauler, moyennent le justificatif du talon de contravention, on vous rembourse. Gardez donc précieusement le talon de votre contravention.

J’ai donc écouté sur ma bouzine (c’est une bande audio) la voix délicieusement parigote, acidulée, et jeune, évidemment – ce ne sont pas des arguments de quadragénaires ou au delà, car ça devient dur de sauter le portillon – dérouler ses sophismes… Poussant cette logique autonome et pleine d’excellentes contradictions ( – 1 : on emmerde l’Etat et tout ce qui y ressemble ; – 2 : Tout besoin de vie devrait être du ressort du service Public, donc des services de l’Etat), j’ai deux questions à poser :

a) Ouais, pourquoi que la MAFM, elle est pas gratos ? c’est un service public, l’indemnisation des fraudeurs malheureux ! Encore des gens « de gauche » qui s’engraissent sur le dos du Peuple !

b) Moi, j’habite à 420 km de Paris : et si j’ai envie de venir à Paris me baguenauder au trou des Halles, LE nombril du Monde, le Nirvana de tout glandeur qui ne sait pas quoi foutre de sa carcasse, quoi, merde, pourquoi que moi je devrais payer ? hein ? y a même pas de bouche de métro chez moi… je veux une bouche de métro devant le pré à Jules, avec un portillon. Et la gratuité des transports pour aller glander au trou des Halles.

Pcc : Tibert

Sondage, mon beau sondage, répète après moi

Il en est des sondages comme des fraises en barquettes : on met sur le dessus celles qui ont bonne gueule.  Et comme notre musclé gouvernement veut absolument nous mettre au pas – littéralement – sur la route, et prépare quelques mesures répressives supplémentaires – le délinquant en bagnole a ceci de sympa qu’il se balade avec sa carte d’identité punaisée sur le dos, il est donc simple, rapide, sans risque, économique de le gauler – , un opportun sondage sorti du chapeau de nos grands manipulateurs nous apprend que les Français, masos comme c’est pas possible, approuvent le projet de confiscation des véhicules en cas de grosse bêtise sur la route.

Si ça se trouve, ce n’est pas du tout comme ça que la question a été posée au téléphone – c’est un sondage par téléphone – tenez, si je vous demande : que choisissez vous : 1) offrir aux délinquants de la route un voyage aux Seychelles 2) leur confisquer leur véhicule ? euh… réponse 2, je crois. Et voilà, c’est dans la poche, les Français approuvent massivement leur gouvernement.

Si ça se trouve, le Ministère du Domestique (de l’Intérieur) a commandité 3-4 sondages chez 3 boîtes distinctes, se réservant de publier largement et faire mousser celui qui lui va bien. C’est comme ça, la démocratie, les larges masses peuvent s’exprimer.

Maintenant, si  vous loupez un panneau « 50 » parce que la remorque du gros cul qui vous précède l’a caché… vous continuerez benoîtement à rouler à 90, allez, disons 93, c’est la marge d’erreur… paf dedans ! gros excès de vitesse, points de permis, amende, véhicule : la triple peine. Et vous continuerez à pied. Mais vous étiez d’accord, hein, les sondés l’ont bien confirmé. Criminel de la route, si si ! vous l’aurez pas volé.

Tibert

PS : les journaleux qui nous recrachent texto et sans recul ces manipulations et ces salades font-ils leur boulot ? permettez moi d’en douter.

La fiche rouge

« … parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles » : c’est pour ça que lorsqu’un « jeune » au prénom peu hexagonal est impliqué dans une histoire (un rodeo, un tapage nocturne, une tournante, du kif qui circule, etc…), bref un fait divers, on n’a pas droit à son blaze.

– Donc, qu’il s’appelle Bachir ou Mouloud, Mohamed, Tarek, Hocine… ami lecteur, tu n’en sauras jamais rien.

– en revanche, s’il s’appelle Adrien, pas de problème ! Adrien est cité nommément – voir ce fait divers sur Libé, un mort par 22 long rifle, hier (tapage nocturne, selon les premiers éléments de l’enquête).

C’était notre petite chronique : « A propos de la discrimination positive dans la presse ».

Tibert

Le voleur de bicyclette

Traduttore, traditore, comme toujours : le titre français de ce film de De Sica trahit l’original : « ladri di biciclette« , « les voleurs de bicyclettes », le tout au pluriel ; car il y a d’abord Antonio, 40 ans, qui se fait voler sa bécane par un « jeune », l’empêchant ainsi d’aller bosser, puis, échouant à la récupérer, et voulant néanmoins aller bosser, se résout à en voler une lui-même – et se fait gauler, pas de pot.

Cette histoire triste bégaye aujourd’hui, avec ces mioches de 6 et 10 ans qui se font interpeller à la sortie de l’école à Floirac (pas « arrêter », comme l’écrit Le Monde… « interpeller », nuance ! ) et emmener au poste, sur suspicion de vol de bicyclette. Effectivement, un des 2 vélos a été « emprunté », comme on dit pudiquement, c’est l’euphémisme qui convient. L’autre vélo ? nickel-chrome, il serait d’origine honnête.

Et la France entière de hurler à la Stasi, à la dictature, « salauds de flics », etc. La France entière ? non pas, le courrier des lecteurs de l’Hibernation est très largement dans cet esprit, mais pas tout le monde… et il y a du bon sens, et du vécu authentique – parce que ça m’est arrivé à moi aussi, de me faire piquer des vélos, biciclette, en italien – dans la réaction que je cite partiellement : « Personnellement, j’ai déjà passé plusieurs fois 4h dans un commissariat pour déclarer des vols de vélos, et j’aurais largement préféré que ce soient les merdeux qui ont volé mon vélo qui soient à ma place au poste de police » . Et  je vous invite à lire la suite, tout aussi pleine de bon sens et de vécu.

Il se peut que la méthode des flics de Floirac soit trop brutale. Il se peut que le deuxième vélo soit d’origine honnête, que l’emprunt du premier soit un réel emprunt (avec accord du propriétaire, donc !) : la suite le dira. Mais je reste scié devant ce fait ahurissant : c’est la première fois, à ma connaissance, que la police s’intéresse à un vol de vélo. C’est un début, on va peut-être enfin amorcer un retour à une société normale, où le voleur est poursuivi et puni, où la victime est considérée comme la victime, et non comme un acariâtre et un emmerdeur.

On va peut-être bientôt voir péricliter les revendeurs d’antivols de vélos ! il n’y en aura plus besoin… on va gagner du temps, sans ces putains d’antivols… non, je blague, là.

Tibert

Décentralisation : par Paris, comme d'hab'

Je parcourais aujourd’hui une revue « Demain Clermont » – vous ne l’aurez pas, à moins d’être de la région de Clermont-Ferrand, désolé pour vous, vous y verriez la trombine du sénateur-maire de la ville, monsieur Godard Serge, pas Jean-Luc (deux mandats électoraux majeurs en même temps, donc, pourquoi s’gêner… comme beaucoup d’autres, mais ça n’excuse rien), vous y verriez sa trombine, donc, à presque toutes les pages ousqu’y a des images.

Et on nous tartine encore là dedans sur l’urgent besoin du TGV qui relierait enfin l’Auvergne à… à ?? à ?? devinez… vous avez deviné ? Donc, les élus du coin sont mobilisés, ils rameutent la population, il faut pétitionner, tout ça pour que la SNCF, en se faisant tirer l’oreille (pas rentable, pas rentable), tire une ligne TGV Paris-Lyon, une autre donc, qui passerait « pas trop loin de Clermont-Ferrand » ! Pas trop loin, c’est à dire Montluçon ou Moulins, probablement. D’ici 15 ans, hein, eh oh, doucement. Resterait à mettre un tortillard TER entre la ville élue du TGV, Moulins ou Montluçon, et Clermont, et wouala ! du presque TGV pour Clermont.

Mais, je cite le préfet du coin, monsieur Schmitt, donc, qui s’est occupé du dossier : « Mais pour la desserte de Clermont-Ferrand à Lyon ( 2h15 minimum en TER, pour 200 km, note de la rédaction) on fera le maximum, mais pas à n’importe quel prix« . Traduisons : si on vous fait votre TGV pas trop loin de Clermont, pour la desserte directe de Lyon vous irez vous faire cuire un oeuf !

Je pose la question : en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, on construirait un TGV non pas entre Clermont et Paris, mais entre Clermont et Lyon ! oui, Lyon. Dans ces démocraties modernes, pas embousées dans le schéma con-centré sur Paris, des métropoles comme Hambourg, Birmingham, Bologne, Turin, Glasgow, Munich, Naples… ont plus d’importance dans leur sphère d’influence que Rome, Londres ou Berlin.

Je vous affirme donc que pour un Clermontois, pouvoir aller à Lyon en moins d’une heure avec une bonne fréquence des trains serait bien plus intéressant que d’aller à Paris en 2h 15. Et en plus, il y a de la cervelle de canut et du tablier de sapeur, du Beaujolais et des bugnes.

Dans le même esprit, relier Nantes et Rennes – comme Metz et Nancy – en 25 minutes par navette rapide serait une bien meilleure idée que de « pousser » la ligne TGV de Rennes… faisant ainsi de cette belle ville une banlieue de la capitale – quel honneur !

Au fait, la région Auvergne tente timidement – sans succès, pas rentable, pas rentable – de promouvoir l’idée d’un TGV Turin-Lyon-Clermont-Tours-Nantes : ça ce serait une idée qu’elle serait bonne, mais allez donc désembourber les neurones de tous nos indécrottables centralisateurs !

Tibert

Pas "pour", c'est forcément "contre" ?

Il y a des termes qui nécessiteraient des précautions oratoires, des commentaires, des développements. Terrain miné, sinon minet.

Exemple : « homophobie ». On nous tartine sur l’homophobie : les canards, Act’up, tout le monde « progressiste » nous bassine sur l’homophobie, sur la Gay Pride, slips léopard, talons vertigineux et musique boum-boum-boum à fond à fond à fond (pourquoi faut-il en être fiers, hein ? et le proclamer en Rosbif, en plus ? est-ce que je suis fier de mes goûts, moi ? ni fier ni honteux, il sont comme ils sont, et c’est ma vie privée, point barre). Bref, nous enjoint-on, combattons, combattez l’homophobie, l’homophobie au boulot, l’homophobie dans la vie, l’homophobie chez ma crémière…

Précisons : l’homophobie, c’est un sentiment négatif envers l’homosexualité et / ou les homosexuels. On n’aime pas les homosexuels, ou on les craint, ou l’homosexualité nous rebute… et alors ? pourquoi faut-il combattre l’homophobie ? hein ? je n’aime pas la soupe aux choux : pourquoi diable devrais-je me forcer à aimer la soupe aux choux ? pourquoi tenterait-on mordicus de me faire bouffer de la soupe aux choux ? si je vis bien comme ça ? si ça ne « nuit pas gravement à votre santé » ?

Si, en revanche, j’avais la prétention d’interdire à quiconque d’aimer la soupe aux choux parce que personnellement je ne l’aime pas, j’aurais bien évidemment grand tort. L’innocuité de la soupe aux choux étant établie (et l’innocuité de l’homosexualité étant supposée établie itou), que ceux qui aiment ça s’en bâfrent jusqu’aux yeux si ça leur chante !

Homosexuels, aimez-vous comme ça vous plaît, c’est votre droit le plus strict ; mais arrêtez de réclamer que tout le monde vous aime – est-ce que tout le monde m’aime, moi ? – soyez fiers si ça vous chante, mais veuillez admettre qu’on n’ait pas vos valeurs.

Tibert

Le respect se perd

Au vu de ce que je lis (que ce soit sur ce journal-sur-Toile, ou les autres, tous rapportant à peu près les mêmes faits, soit le surinage d’une prof’ de maths de 5ème par un « apprenant » de 13 ans – élève, ça fait plouc, on dit « apprenant » chez les pédagos de l’Educ’Nat’ en débine – parce qu’elle refusait de lever une sanction consécutive à un devoir non rendu…, à lire ça, donc, je me félicite des propositions du ministre Darcos, concernant l’équipement des établissements d’enseignement en portiques de détection d’armes. Il faudrait y ajouter, pour éviter tous ces petits incidents qui gâchent l’ambiance, la fouille au corps des élèves, des maîtres-chiens à l’entrée pour renifler les cartables garnis d’herbe, quelques miradors pour guetter la possible survenue de bandes de zivas encapuchonnés en expédition intrusive, et bien évidemment des casques lourds et des gilets pare-balles pour les enseignants, dûment entraînés par ailleurs au close-combat.

Le pire n’est pas là : il semblerait qu’au cours de l’échange verbal entre la prof’ et l’apprenant – l’ apprenant au centre du système, comme on vous le serinerait en IUFM – celui-ci aurait dit : « bien, je vais TE tuer ». Voilà où nous en sommes, le respect se perd… on se permet de tutoyer les enseignants, maintenant… le respect se perd.

Comme le dit le recteur du coin où ce fait divers s’est passé,   « Désormais, il y a beaucoup plus d’enfants venus de milieux défavorisés. C’est le choc des cultures ». Eh oui, vous comprenez, dans les milieux défavorisés, on surine, que voulez-vous, on règle les devoirs pas rendus à coups de poignard, c’est culturel. Et il faut préserver cette richesse, cette diversité plurielle… si si.

Le choc des cultures, le choc de la lame du surin d’un gosse de 13 ans sur la 3ème côte gauche de sa professeure (*)  de  maths, qu’il tutoie.

L’Educ’Nat’ se porte à merveille ; l’apprenant est bien au centre du système, et envoie les enseignants à l’hôpital, après les avoir tutoyés.

Tibert

(*) Les castreurs/casse-burnes de la bien-pensance ont décrété qu’on doit écrire « professeure », c’est le respect, ça… qu’on tutoie, qu’on surine, soit, mais la professeure ! non mais…

Va savoir !

Les sujets du jour sont légions…

– du Papam en visite en Israël et Palestine, qui a trouvé très moche le mur de la honte (pas celui en grosses pierres où l’on se lamente, l’autre, là, le gris, genre Berlin-Est, en béton…),

– aux interrogations sur les conséquences de la loi Hadopi-hadoptée massivement par des gens dont plus des trois-quarts n’ont jamais téléchargé de zizique ni de films sur la Toile. On y reviendra, car il faudrait, paraît-il, que chaque internaute installe sur sa bécane un « mouchard » pour prouver sa bonne foi ! Tous présumés coupables, donc, et tous sur Wouinedose de Microsofte, car le « mouchard » ne cause ni logiciels libres, Linux et assimilés, ni Appeul-La pomme  ! ça s’appelle de la vente forcée. Au reste, que fera ce mouchard, à part nous espionner ? toutes les craintes sont possibles… le Grand-Frère est là, chers z’auditeurs, et vous observe.

– et aux occupations de facs, le grand bazar, le fourre-tout de tous les malentendus. Là ce n’est pas du Hadopi, c’est du LRU. Bon, on lit tout et le contraire de tout là-dessus ! Par exemple, le Modem nous balance ceci :

« Il semble aujourd’hui impératif de rappeler que l’université est un des rares lieux d’apprentissage de connaissances et d’outils critiques enseignés non pas dans un but directement utilitariste mais surtout dans une démarche de gratuité qu’il est essentiel de préserver dans une société souvent matérialiste et utilitariste. »

Et a contrario, la palme du malentendu, du contresens, de la terrible méprise, revient à cette étudiante en Histoire à St Etienne, qui glose pour le Figarôt :

«En tant qu’ancienne étudiante de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, je soutiens totalement le blocage du campus Tréfilerie (…) Les étudiants stéphanois comme leurs collègues des autres universités en ont ras le bol de faire 5 années d’études supérieures pour ne pas avoir d’emploi au final.
Titulaire moi-même d’un MASTER 2 Histoire en 2005, je ne cesse depuis de galérer admissible une fois au CAPES pour être refusée l’année suivante. Aujourd’hui je gagne 500 euros par mois… Les étudiants Stéphanois ne veulent pas de cet avenir là et je les comprends. L’Université produit des fonctionnaires mais l’Etat n’en recrute plus. Donc il ne faut pas s’étonner que ca pète !!!
»

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Modem et l’étudiante citée ci-dessus n’ont pas le même point de vue ! ou bien les facs sont là pour former à un  métier – allez, lâchons le mot, pour former des profs, quoi d’autre ? dans le cas précis des filières d’Histoire -, ou bien pour apprendre et apprendre à réfléchir.

Allez, je vous donne quelques repères, garantis « perso », pour orienter le débat :

* les facs dispensent un savoir, et des méthodes pour travailler. Elles ne forment pas à des métiers ; pour cela, il y a des filières professionnelles.

* Les facs ne forment pas des fonctionnaires, ça se saurait… il y aurait un contrat…

* On peut être instruit et pratiquer un métier non « intellectuel » ; il n’y a aucune contradiction à bosser comme étalagiste, ou horticulteur, ou réparateur d’ascenseurs, et posséder une maîtrise de Philosophie, ou d’Histoire, ou de Lettres classiques : un horticulteur qui a étudié Hegel et Spinoza vit mieux qu’un horticulteur qui n’a jamais lu que Poilant-magazine et Pif-Gadget.

* Le travail manuel est aussi noble que la production de pensée. Et ça paye souvent mieux ! Et ça n’empêche pas de penser…

* Vouloir que les facs forment à un métier – ce qui est une tragique méprise – et refuser tout partenariat des facs avec les entreprises, c’est comme demander à un cul-de-jatte de s’inscrire au saut en hauteur.

* En cette époque de grand brassage de populations, où les distances sont abolies, où le terrassier vient du Sri-Lanka et le toubib de Lituanie, pourquoi diable faudrait-il que toutes les fac’s de France dispensent pile-poil le même enseignement  ? Si la fac’ de Neuneu-les Mines a un super Mastère en Histoire de l’Art, tant mieux pour elle et les étudiants en Histoire de l’Art qui s’y inscriront ; et que le meilleur gagne.

* Prétendre que l’enseignement supérieur doit rester gratuit, c’est se foutre du monde et c’est démagogique. Il est déjà payant, et depuis longtemps.

Allez, à la prochaine.