Le Droit et sa Remington 11.43 terrassant la Négligence

C’est d’un vieil article datant de janvier 2016 – mais que Le Monde garde pieusement en ligne, pour l’édification des foules – que je vous cause.  Cet article édifiant, donc, stigmatise les abus de procédures administratives, et notamment les perquisitions injustifiées ou mal fagotées dans le cadre de l’ état d’urgence…

Voilà, donc, trois perquisitions ordonnées par le Préfet de l’Isère, ordres dûment libellés avec les adresses des immeubles où la Police devait se rendre et fouiller… mais il manquait les noms des personnes incriminées, ce qui n’a pas gêné les flics, vu qu’ils devaient savoir à quelles portes frapper.  Et alors ? alors les avocats se sont judicieusement engouffrés dans la brèche, vu que perquisitionner ça nécessite un nom, et ils ont gagné : il y avait vice de procédure. Tenez, je cite : “Le tribunal correctionnel de Grenoble a relaxé, mercredi 13 janvier, selon le jugement révélé par  “Le Dauphiné”, trois personnes qui étaient poursuivies pour détention de drogue, de munitions et d’arme.”

Et donc bravo, nous sommes assurément dans un état de Droit vrai de vrai : indépendance de la Justice gnagnagna, le Préfet avait qu’à faire correctement son boulot, etc. On est bien d’accord. Et tant pis pour les policiers qui ont travaillé pour la peau.

Mais les trois perquisitions, bon elles étaient mal emmanchés, mais qu’est-ce que ça avait donné ? ah les perquisitions, chez l’un du shit, des sacs plastique, des bricoles… chez un autre des bricoles aussi, beaucoup de shit, de l’héroïne, et un pistolet Remington 11.43 (gros calibre, donc, pas un flingue de Mickey) avec une quarantaine de cartouches. Juste une question, donc : a-t-on rendu son flingue et ses cartouches – pour la pêche au gros, sans doute – à l’ injustement perquisitionné, avec les excuses de la Police ? ce me semble en l’occurrence la moindre des choses, s’agissant d’un abominable vice de procédure.

Tibert

Loup y es-tu ?

Une correspondante de mes amies – nommons-la Arlette – Arlette donc, me relatait hier soir avoir emprunté la fameuse autoroute A75 giscardienne et gratos – vous réalisez, une autoroute gratuite en France ? on hallucine – dans le “sens des retours” comme ils disent, terme idiot puisqu’Arlette, qui habite l’Hérault,  partait – s’en allait donc, ne “retournait” pas du tout – vers le Nord. Et voili voilà qu’elle décide de ne pas emprunter le célèbre et superbe viaduc de Millau : c’est devenu cher, presque 10  euros, et puis elle a le temps, et elle veut faire le plein de carburant sans se faire plumer aux stations d’autoroute. Elle descend donc vers Millau, y croisant, surprise, des tas des tas de voitures. Surprise, oui, pourquoi tout ce monde en face d’elle, “dans le sens des départs”, donc ? Arlette part en supputations, se perd en conjectures, serait-ce la crise, la dèche au point que le péage du viaduc soit devenu insupportable à tous ces braves gens ? le viaduc serait-il en réparation ? pourtant rien n’était annoncé… bref elle s’interroge.

Mais bon… plein fait, Arlette remonte de Millau vers le nord et l’autoroute, donc, et découvre alors, après la curieuse présence de policiers en nombre sur un des 498 ronds-points qui précèdent la bretelle d’accès au ruban d’asphalte (putain les périphrases, je vous dis pas), le poteau rose : juste au niveau du péage, des tracteurs bloquent, dans le “sens des départs” justement, toutes les voies sauf une.  Effarée, elle va, sur sa chaussée Sud-> Nord quasi déserte, remonter pendant plus de trois kilomètres un énorme, magnifique et immobile bouchon : les bagnoles qui “dans le sens des départs” se sont fait b…, pardon, piéger. Evidemment tous ceux qui le peuvent et dès que possible se rabattent vers la bretelle de sortie vers Millau… encore faut-il l’atteindre !

Serait-ce la Loi Travail ? les quotas laitiers ? le prix des céréales ? le cours du porc sur pied au marché de Saint-Pol de-Léon ? les taxis en colère contre Uber ? les Uberistes en colère contre les taxis ? les agents de la SNCF en lutte pour leur prime-charbon ? vous n’y êtes pas. C’est original et bien trouvé, les chauffeurs bloqués hier pendant des plombes vont apprécier : c’est la faute aux loups !

Y a trop de loups, eh oui, ça c’est sûr, et ça pose problème aux agriculteurs et surtout aux éleveurs de la Lozère et de l’Aveyron. Donc ils protestent, et, c’est d’une logique impeccable, pour protester contre la politique gouvernementale en matière de gestion des loups, on emmerde salement les automobilistes sur une autoroute, ça va de soi. Au passage, notez que les paysans lozériens, qui ne disposent pas de l’arme létale du blocage de viaduc à péage, ont pu trouver aide, support et assistance auprès de leurs collègues aveyronnais. La solidarité n’est pas un vain mot, et c’est réconfortant de le constater.

Tibert

PS – J’apprends l’abominable attentat de Nice. C’est horrible ; ceci étant, on est depuis novembre 2015 en “état d’urgence”, mais où est-il, cet état (d’urgence) ?

Enfin des nouvelles

Bon, ça y est, on va pouvoir passer à autre chose. Les footeux partout, le foot le foot et rien d’autre, ah si en page 7 un entrefilet, une tuerie de flics à Dallas, ouais mais on s’en fout, savoir si Pierre-Antoine Griezgnac et Dimitri Dugenou auront suffisamment récupéré en à peine trois jours pour terrasser la Seleçao dou Pourtougal qui a eu droit à quatre jours, elle ?? ça c’est bien plous important.

OK c’est triste maintenant on a la réponse, “on” n’a pas gagné, “ils” ont perdu. Mais soyons positifs, pensons à la joie – ahurissante, quasi obscène – des footeux portugais et peut-être aussi, on peut l’imaginer, des concierges parisiennes, alors un peu d’altruisme que diable. Le côté très con du foot, en définitive, c’est qu’on perd ou on gagne 1-0 ou 0-1, c’est binaire, c’est vrai quoi il n’y a pas de juste milieu, le match nul c’est vraiment nul, alors à la fin on exulte à un point que ç’en est ridicule ou l’on sanglote comme une Madeleine, c’est idiot quoi … il faudrait se partager les bonheurs, ce serait plus humain. Je vais donc proposer à l’ International Board de la FIFA un  assouplissement de la règle du hors-jeu, les scores donneront de généreux 32-26 au lieu de poussifs et abrupts 1-0, il y aura des buts et puis ce sera nettement plus fraternel.

Et le plus important : on va enfin avoir des informations, des vraies, autre chose que le foot, on va pouvoir causer d’autre chose. Tiens, le Tour de France : savoir si Bartali va mettre 2 minutes à Merckx dans le col de Tourbisque ?

Tibert

 

 

BlackBlanc sans Beur ?

Monsieur Cantona – ex-footeux talentueux – qui accusait le sélectionneur des footeux français, monsieur Deschamps, de racisme (racisme anti-arabe, en fait) car notre équipe de foot nationale ne comporte quasiment pas de Maghrébin (*), excluant notamment les deux talentueux Benzema et Ben Arfa, monsieur Cantona, donc, a trouvé un relais, un écho, une alliée  au “Monde-sur-Toile”. Une journaleuse s’y emploie en effet à développer le thème suivant : décidément, “dans les banlieues populaires“, l’absence de ces deux footeux “ne passe toujours pas“. Lisez donc cet intéressant papier-  et les commentaires des lecteurs, qui valent le coup mais pour d’autres raisons – car c’est un modèle de défense et illustration, bref, d’apologie du communautarisme.

Citation : “ma génération est déçue qu’il n’y ait pas de reubeus des quartiers, des mecs qui nous ressemblent“, dit un reubeu des quartiers, justement. Notez le vocabulaire, “les quartiers” : les quartiers de noblesse ? les quartiers de viande ? non, comprenez : les quartiers de banlieues peuplées entre autres, voire majoritairement, de Français d’origine maghrébine. De Français, notez bien. L’auteur (l’auteure, si vous y tenez, allez…) de l’article parle des “banlieues populaires” : sachez donc que “populaire” = maghrébin. Donc tant pis pour les Français caucasiens, les Français noirs, les Français asiatiques, les… qui vivent, eux aussi, dans des banlieues populaires. Tant pis, tenez,  pour les Asiatiques : ils ne sont pas représentés dans la liste des vingt-trois footeux sélectionnés ; tant pis pour les Français d’origine italienne ou espagnole, ils n’y sont pas représentés non plus. Je pourrais continuer avec d’autres origines, migratoires ou sociologiques ou que sais-je…  mais aucun journaleux du Monde ne s’est fendu d’un article pour dire la tristesse des Français issus de l’immigration italienne ou espagnole ou vietnamienne, qui ne se reconnaîtraient pas dans cette équipe : eux ne rouspètent pas ! ou s’ils rouspètent ça ne mérite pas que “Le Monde” y consacre un article.

Alors qu’est-ce qu’il dit, cet article ? il dit bien clairement que le communautarisme sévit en France – et dans un groupe ethnique bien précis. Mais il le dit d’une façon détestable, parce qu’il le justifie. Venant d’un canard supposé avoir quelque hauteur d’analyse comme “Le Monde”, c’est tout simplement injustifiable.

Tibert

(*) A ma connaissance, Adil Rami, qui joue dans l’équipe de France actuelle, a la double nationalité française et marocaine. Alors ? ça ne compte pas ? ce n’est pas un “reubeu des quartiers” ? et puis quand bien même ? c’est une équipe de foot, pas un patchwork.

O tempora, o mores !

Bon allez, ce n’est pas de moi, vous pensez bien. Je vous le traduis, ça vous évitera d’aller sur ce site, lecteurs non-latinistes, pour y trouver que c’est du Ciceron, et qu’il s’exclamait déjà  “Quels temps ! quelles moeurs !“, dans le genre indigné.

Donc indigné, ça oui, car 9-10 mois avant la Présidentielle monsieur Normal-Premier annonce pouvoir ouvrir généreusement les cordons de la bourse (cordons que d’autres que lui auront à tenir, “après moi le Déluge” donc) pour les classes moyennes qu’il a matraquées allègrement pendant quatre ans. Si si, nous assure-t-il, on peut baisser les impôts de deux milliards, l’an prochain, pour ces bonnes vaches à lait. C’est-y-pas du racolage de bas étage, ça, et putassier en diable ?

Indigné itou, car la Haute Administration Françouaîse, la HAF,  se livre dans toute sa morgue et  son cynisme en réintégrant benoîtement, après six mois de purgatoire, une de ses ouailles qui a fraudé et abusé des fonds qu’on pressure aux contribuables et des moyens qu’on lui octroyait. La Justice glisse sur la HAF comme l’eau sur les plumes du canard : ça ne la mouille pas. Le commun des mortels, le fautif banal aurait bien évidemment été licencié, viré “faute lourde”, avant tout recours aux tribunaux. Là, attention, il s’agit de la HAF, on se protège, on se soutient entre Hafistes.

Tenez, cette dame va reprende un job – un autre, quand même ; elle va bosser – je vous le cite, c’est savoureux,  le sujet vaut son pesant de langue de bois façon Bonne-Pensée, et fleure bon les émoluments à cinq chiffres ; il s’agit d’ “une mission rattachée au secrétariat général du ministère, consistant à piloter la double démarche de labellisation « égalité professionnelle » et « diversité ». Ah l’excitant pilotage d’une démarche de labellisation ! de labellisation “diversité”, dont je vous causais dans un précédent billet… vaste sujet… de quoi creuser… et profond… peut-être trouvera-t-on un jour le fond ?

Tibert

Qui chauffe le Pôle

Vous aimez “liker” ? J’en connais qui se cognent aux réverbères, les yeux rivés sur leur petit écran, les doigts pianotant fiévreusement sur la vitre du bidule chéri, le sourire extatique aux lèvres : la rue n’existe plus, ils causent sur Fesse-bouc… j’ai une copine, appelons-la Paulette, elle “actualise son profil” Fesse-bouc quatre fois par jour. Et que je t’ajoute une photo, et que je te remets un lien vers une page web, et que je te sors Urbi et Orbi une phrase creuse… elle y passe sa journée, c’est sa vie, ce machin, on se demande quand elle trouve le temps de bouffer. Grand bien lui fasse, direz-vous, après tout si elle y trouve son compte, si ça l’occupe, pendant qu’elle fait ça elle emmerde personne (*). Sauf que si, justement !

Sauf que ces fondus du Fesse-bouc font fondre la calotte glaciaire et fuir les ours blancs. Ce n’est pas de leur faute, notez, c’est la maison Fesse-bouc qui,  pour économiser l’énergie et réduire ses frais, a installé ses grosses bécanes informatiques au Pôle Nord, enfin, pas bien loin : au Nord de la Suède, près du Cercle Polaire, à Lulea. Electricité très bon marché, et surtout, refroidissement pas gratoche mais presque : l’air froid-froid ambiant est aspiré et utilisé directement pour réfrigérer les milliers de serveurs informatiques qui vous permettent de dialoguer dans le vide, de populariser vos pensées creuses, de répandre vos images sans intérêt et votre vacuité existentielle.

Et l’air polaire, lui, sort évidemment réchauffé de cette superbe installation de Lulea, mais ça tout le monde s’en fout. Réchauffé pour tiédir le Cercle Polaire, cuire la banquise et faire fondre les icebergs. “Le réchauffement climatique il est là“, mes amis, comme on dit dans le poste : ce ne sont pas les gaz à effet de serre – qui soit dit en passant nous coûtent la peau des fesses en taxes écologiques, c’est la planète Fesse-bouc et ses monceaux quotidiens de niaiseries oiseuses. Qu’on taxe donc Fesse-bouc : un euro la pensée stupide, la photo inutile envoyée aux “amis”. Moi je vous le dis, ça va se calmer, ça va cogiter avant d’envoyer des âneries sur la Toile. Et ça sera bon pour la planète. A tous points de vue.

Tibert

(*) Enfin, si quand même. Moi par politesse je l’ai conservée dans ma liste des “amis” avec plein de guillemets : eh bien N fois par jour la maison Fesse-Bouc me notifie, driiiiing,  que Paulette a diffusé sur son site une nouvelle niglerie. Pensez si je me précipite toutes affaires cessantes !

Anatole France habite à Manhattan

Malgré le foot omniprésent, malgré ses mètres-cubes de bière et ses hooligans débiles et violents, malgré les pétages de plomb de quelques leaders syndicaux que l’éventuelle future Loi Travail “spécial secteur privé” empêche de dormir, malgré les grèves à répétition de “certaines catégories de personnels” contre la même Loi Travail qui justement ne les concerne pas, malgré les assassinats islamistes artisanaux – fin de mon anaphore,  virgule – on passe le Bac’ en France en ce moment.

Oh mais c’est que c’est dur ! et ça rouspète sur les “réseaux sociaux”. Il fut une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas, et ça ne rouspétait pas, ou si peu. Par ci par là, rarement, localement, des pétitions, des protestations, mais dans l’ensemble on fermait sa gueule, on potassait son programme, on serrait les fesses et on attendait les résultats. Il est vrai que les taux de succès ne dépassaient pas 70 % en 1970, contre 91 % maintenant. Vous vous rendez compte ? seulement 9 % de mauvais élèves en 2015, et les profs se plaignent !  Mais s’ils réussissent en masse, s’ils sont savants comme jamais, nos bacheliers sont râleurs.

Tenez, au bac de français, option S : “«La question de l’homme dans les genres de l’argumentation, du XVIe siècle à nos jours», avec des extraits de Victor Hugo, Paul Eluard, Emile Zola, Anatole France. Qui c’est ce mec, là, Anatole France ? une station de tram, ouais, mais ?…(*)

Tenez encore, pour l’anglais, une pétition circule pour qu’on retire un texte du bac, texte qui «relevait d’une certaine complexité au niveau du sujet et nécessitait d’une certaine culture». Sachez qu’on demandait de nommer – en anglais, of course – la ville où se situe le lieu nommé Manhattan, ce qui, vous l’admettrez, “nécessite une certaine culture”. Réaction d’une lycéenne : “J’ai perdu du temps à réfléchir si Manhattan était une ville, alors qu’on est censé parler anglais, pas connaître la géographie des États-Unis !“.  Si je suis sa logique, face à l’abominable et traditionnel problème de certificat d’études primaires, robinet qui coule et baignoire qui fuit, je m’insurge à juste titre : zut quoi, c’est n’importe quoi cet exam, on passe l’épreuve de maths, pas le CAP de plomberie !

Tibert

(*) A contrario, extasions-nous sur la vaste culture de ces potaches qui tutoient Hugo, Zola, Eluard. Il faut savoir positiver.

N’oublions pas QQIAAP, et plus si affinités

L’effroyable massacre d’Orlando aux USA, qui démontre – mais est-ce bien nécessaire – l’aberration d’une politique qui permet à tout un chacun de  détenir légalement un fusil d’assaut avec les munitions ad hoc, a évidemment donné lieu à des salves de condoléances officielles. Notre Moi-Président a, semble-t-il, fait une boulette à cette occasion, ou plus probablement dit une boulette qu’un “nègre” lui avait écrite : “L‘effroyable tuerie homophobe d’Orlando a frappé l’Amérique et la liberté. La liberté de choisir son orientation sexuelle et son mode de vie “.  Bronca des LGBT et associés : quoi, nous “choisissons” notre orientation sexuelle ? elle est raide, celle-là !  n’importe quoi…

Ouups ! le Normal-Président a rectifié son touïtt, plus conforme aux thèses en cours : sachons-le, on ne choisit pas d’être homo (“gay” si vous y tenez, mais c’est triste pour la gaieté), bi, trans, etc etc…, on est comme ça, comme on est blond, poilu ou pas, râblé, etc.

Cette rectification étant faite, je me suis aperçu que le sigle des non- conformités à l’hétérosexualité dominante tient du langage agglomérant, comme l’allemand, “ZweiUndSiebzigTausend“. Moi j’en étais resté à LGBT, ça suffisait à ma petite encyclopédie perso, eh bien “Le Monde” a tout cassé, il y aussi un Q !  LGBTQ. Le Q, c’est soit Queer, soit Questionning. Queer ? voyez ce mot dans le dico, c’est assez tordu, louche, peu clair. Questionning, c’est plus facile, c’est le  genre “Où suis-je ? où me situé-je ? dans quel état j’erre ? “, etc. Avouez que sur le plan sexuel , le questionnement se défend.  Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ?

Et la  totale, du moins c’est l’état actuel de l’art, c’est, nous dit-on, tenez-vous bien, le LGBTQQIAAP.  J’explicite : QQ, vous  savez ce que c’est maintenant ; voir plus haut ; QQ, comme ça il n’y a pas de jaloux. Et le I ? “intersexué”, bref entre les deux.  A ? les A-sexuels (ceux que le sexe rebute, qui s’en passeraient volontiers : ça existe, c’est une orientation sexuelle) ; l’autre A ? les Alliés (les compagnons de route, en quelque sorte). Et il reste les P : les “pansexuels”, qui prennent tout comme ça vient, sans a priori.

Dépêchez-vous de le mémoriser, ça va sûrement encore s’allonger. Pour le moment on en est là, 10 lettres c’est encore gérable, après il va falloir inventer un mot, un concept. Bref un terme qui signifie LGBTQQIAPP etc etc, mais qui se prononce sans avoir à sortir son pense-bête pour éviter de vexer une des composantes ; ce sera sûrement plus confortable. C’est à vous  : quel doux mot pour désigner commodément et synthétiquement les LGBTQQIAPP ?

Tibert

Salmigondis à l’eau

Tenez, je lis ce papier dans “Le Monde”. C’est une certaine Gisèle Sapiro, intellectuelle sociologue, qui s’inquiète de la “dérive des intellectuels médiatiques”. Apparemment elle ne se conçoit pas assise dans l’embarcation “à la dérive”, elle la regarde juste passer, inquiète… le vocabulaire employé participe des psalmodies ressassées dans les milieux bien-pensants, islamophobie, amalgame, xénophobie, j’en passe.  Bref lisez donc ça, c’est intéressant. Je ne résiste pas à commenter une des phrases de ce topo pétri de Bonne-Pensée, bien dans la ligne journalistique du Monde  : “ils [ les intellectuels à la dérive] pratiquent l’amalgame jusqu’à imputer des actes terroristes à une religion [devinez laquelle] en tant que telle“. Moi je ne sais pas, mais tout comme l’Eglise catholique a pratiqué un terrorisme caractérisé jadis – voyez l’inquisition, voyez  la politique de Louis XIV à l’égard des Protestants – le fait de punir l’apostasie de mort, n’est-ce pas du terrorisme ? le fait de lapider à mort itou les fautifs supposés d’adultère, n’est-ce pas du terrorisme ? ou alors qu’est-ce ?

Je change de sujet : monsieur Macron s’est vu accrocher enfin une casserole aux fesses, ça lui manquait, et ça permettra peut-être aux nombreux qui lui trouvent les canines trop pointues de se rassurer : il va rentrer dans le rang, “il est des nô-otres, il traîn’ sa cass’role comme les au-au-tres! “. Il est vrai que c’est ballot de se planquer  des foudres de l’ISF (*), cet impôt démago, mal bâti et contre-productif,  quand on est ministre, ambitieux et pas encore marqué par une quelconque bidouille condamnable. Mais il est jeune, il apprendra à se méfier. Souhaitons-lui, outre de ne plus oublier sa déclaration de patrimoine, de rester inventif, actif, icônoclaste et pragmatique.

Je re-change (encore ! ) de sujet : hier des “antifas” manifestaient dans Paris pour commémorer l’anniversaire de la mort de Clément Méric, ce jeune homme tué dans une rixe avec des “skinheads” rencontrés par hasard dans un magasin de godasses.  Pour fêter dignement ça, certains ont cassé sur leur passage, comme d’hab.  Commentaires de nombreux lecteurs : “fascistes de gauche comme fascistes de droite, c’est du pareil au même“… “Oui mais c’est pas pour les mêmes idées“, rétorque l’un d’eux. Aaaah ! les commerçants aux vitrines démolies et aux magasins saccagés seront ravis d’avoir été agressés par des jeunes qui pensent à gauche : ça change tout !

Tibert

(*) Il est contre cet impôt, monsieur Macron, et c’est peut-être pour ça qu’il a oublié de se déclarer  😉  Il lui préfère l’imposition des héritages. C’est du bon sens : l’héritage, c’est la richesse en se tournant les pouces. L’argent amassé en bossant mais sans trop consommer, c’est… du boulot, eh oui.

 

“Avec une bite et un couteau”

Vous connaissez sûrement cette délicieuse expression, que les informaticiens utilisent pour signifier qu’on essaye de faire quelque chose sans en avoir ni s’en être donné les moyens – notamment des outils adaptés.  Il y a peu je l’ai aussi entendue dans la bouche d’autres professionnels, c’est donc que la pauvre dotation {bite + couteau} pour travailler est plus commune que je ne le pensais. Au passage, remarquez qu’avec un couteau, on peut faire plein de choses, tout de même !

Je vous cite cette expression car je la trouve très bien choisie pour décrire la façon don la France traite ses problèmes d’effectifs ethniques. Vous savez sûrement qu’il est INTERDIT de produire des statistiques ethniques ? vous n’avez pas le droit de savoir, encore moins de faire savoir. Pourquoi ? ça pourrait stigmatiser. C’est totalement con, obscurantiste et con, mais c’est comme ça.

Et donc – je viens à mon propos – il se trouve que monsieur Cantona, célèbre ex-footeux, monsieur Debbouze, acteur et fantaisiste, monsieur Benzema, actuel footeux bien noté techniquement, vitupèrent la sélection des footballeurs français choisis pour l’Euro 2016, car en somme selon eux ça manque de Maghrébins. Avec des variantes : le sélectionneur serait carrément raciste, on néglige hélas les banlieues qui mériteraient mieux, on cède à des pression racistes… bref selon ces trois-là, pas assez de Français “issus de l’immigration maghrébine”.

Mais comment se fait-ce ? pas assez ? combien en faudrait-il ? on n’a pas de statistiques. On a “une bite et un couteau” – le doigt mouillé au vent si vous voulez, et furtivement, c’est à peine légal  –  pour évaluer les proportions de Caucasiens, d’Asiatiques, de Noirs, d’Arabes dans notre population. Et donc, sélectionner des footeux maghrébins “en proportion des pourcentages dans la population”, c’est mission officiellement impossible : on n’a  pas les chiffres, ou ils sont fantaisistes. Tenez, si je me fie au nombre de Noirs dans notre belle équipe de foot, et si ça reflète leur proportion en France, notre pays est peuplé d’environ 60 à 65 % de Noirs.  Etonnant, non ? mais chhhuuut, on risque de stigmatiser, voire, pire, de faire des amalgames.

Tibert, la tête dans sable pour ne pas savoir