Le Droit et sa Remington 11.43 terrassant la Négligence

C’est d’un vieil article datant de janvier 2016 – mais que Le Monde garde pieusement en ligne, pour l’édification des foules – que je vous cause.  Cet article édifiant, donc, stigmatise les abus de procédures administratives, et notamment les perquisitions injustifiées ou mal fagotées dans le cadre de l’ état d’urgence…

Voilà, donc, trois perquisitions ordonnées par le Préfet de l’Isère, ordres dûment libellés avec les adresses des immeubles où la Police devait se rendre et fouiller… mais il manquait les noms des personnes incriminées, ce qui n’a pas gêné les flics, vu qu’ils devaient savoir à quelles portes frapper.  Et alors ? alors les avocats se sont judicieusement engouffrés dans la brèche, vu que perquisitionner ça nécessite un nom, et ils ont gagné : il y avait vice de procédure. Tenez, je cite : « Le tribunal correctionnel de Grenoble a relaxé, mercredi 13 janvier, selon le jugement révélé par  « Le Dauphiné », trois personnes qui étaient poursuivies pour détention de drogue, de munitions et d’arme. »

Et donc bravo, nous sommes assurément dans un état de Droit vrai de vrai : indépendance de la Justice gnagnagna, le Préfet avait qu’à faire correctement son boulot, etc. On est bien d’accord. Et tant pis pour les policiers qui ont travaillé pour la peau.

Mais les trois perquisitions, bon elles étaient mal emmanchés, mais qu’est-ce que ça avait donné ? ah les perquisitions, chez l’un du shit, des sacs plastique, des bricoles… chez un autre des bricoles aussi, beaucoup de shit, de l’héroïne, et un pistolet Remington 11.43 (gros calibre, donc, pas un flingue de Mickey) avec une quarantaine de cartouches. Juste une question, donc : a-t-on rendu son flingue et ses cartouches – pour la pêche au gros, sans doute – à l’ injustement perquisitionné, avec les excuses de la Police ? ce me semble en l’occurrence la moindre des choses, s’agissant d’un abominable vice de procédure.

Tibert