Le Styx ? à Narbonne !

Une révélation ! lisant ce matin une chronique nécrologique d’un ex-amuseur public oubliable, que nous oublierons rapidement et dont je ne vous impose donc pas la mémoire (chansonnettes façon « danse des canards », bons mots, plateaux télé à paillettes avec échanges de flagorneries, talcs chauds, tout ça…), mais qui avait pile mon âge, donc quelque part ça marque, zut une crise cardiaque, comme ça, pffft, on est peu de chose ma brave dame… bref, je lis ça au courrier des lecteurs :

« Après Roger Gicquel, c’est autour d’un compagnon radiophonique, de partir, pour l’aude-là! Adieu les amis, en attendant mon tour…« .

Ceci lève un mystère… où donc Orphée était-il allé repêcher son Eurydice ? où donc Charon fait-il traverser les âmes défuntes ? dans l’Aude, putainng conng, si j’ose cette orthographe phonétique. Le Styx, c’est sûrement le canal de la Robine… robine, robine…  ? la ruine, tiens, bon sang mais c’est bien sûr ! le corps en ruine, allez hop chez Charon.

Tous dans l’Aude, là, un jour ou l’autre… à bientôt, à Narbonne !

Tibert

Crépusculaires et matutinales

Tiens, au cours de ma lecture très très matinale des informations et non-informations, je lis ça…

1) Dans la rubrique « Brèves » ou « Dépêches », « Toulouse punit Paris« . Ah ? enfin, la vengeance des « provinciaux » ? serait-ce pour la capitale le juste châtiment de sa suffisance, de son égo surdimensionné, de sa morgue, de sa monopolisation du spectacle ? Je clique : c’est une image, des types en shorts et maillots colorés qui se chamaillent pour un ballon ovale. Déception…

2) « … la tempête Xynthia (…) a fait au moins 51 morts et 8 disparus en France, l’ampleur de la catastrophe posant une nouvelle fois la question des règles de construction en zone inondable. » Ah… il y a des règles de construction en zones inondables… personnellement je pensais naïvement que la règle numéro 1, c’était de ne pas construire en zone inondable. Du moins pas autre chose que des cabines de plage et des cabanes de pêche. Mais on a changé tout ça… faut vous recycler, mon vieux(*). Y a du blé à faire.

Tibert

(*) on ne dit plus « vieux« , c’est grossier, incorrect… on dit « senior » ! si, senior. Les hispanophones l’avaient compris bien avant nous.

Déni de course

Hier j’ai racheté (pas acheté : racheté, si si) des godasses de course ; mes vieilles Pegasus sont bien fatiguées. En fait, je suis reparti du magasin avec sous le bras des godasses de running.

Voilà : on ne court plus, on run. Ou plutôt on « fait du running » (il y a quelques années on faisait du jogging, comme en des temps plus lointains on faisait du footing, bref : on courait !). On « fait du running » comme on fait des pâtes au beurre, comme on fait de l’exéma… « on fait » + « du » + un truc-en-« ing ». Il reste encore quelques ilôts de parler normal, par exemple on baise, on ne fait pas encore du fucking, mais ça viendra.

Mais qu’est devenue la course ? quelle  course ? ben, LA course… avec quoi ? avec ses pieds, tiens. Courir… tagada tagada… comme quand on était gamins… on courait… la course !

Oui mais non, « course » c’est ambigu, ça peut être les courses à vélo, à ch’val, en bagnole, en mob’ autour de la cité, au marché du coin… tandis que « running » c’est clair, ça veut dire la course à pied.

D’accord admettons mais alors « course à pied » ça le ferait pas ? ah c’est trop long ? alors « course » tout court – sous-entendu « à pied« , LA course de base, quoi – c’est encore trop long ? cour-se contre run-ning, trop long ?

Et « chaussures de course à pied« , c’est moins précis que « chaussures de running » ? et puis pourquoi préciser « course à pied« , puisque c’est des godasses, c’est forcément pour les pieds, non ? pour la course à pied !

Ah mais pas du tout, y a des godasses pour la course à vélo, pour la course sur piste, pour la course en sac, la course en montagne…  et le running ! pour courir, quoi.

Bon soit l’anglais est toujours plus court, admettons… y a plein de contre-exemples, « technique » par chez nous ça donne chez eux « technology« , « chéri » c’est sweetheart« , « marié » c’est « bridegroom« , mais bon, soit, l’anglais est plus court…

Oui mais « run »  ça prend plein de sens en anglais, c’est loin d’être clair… tenez, « the butter runs » ? hein ? le beurre fait du running ?  de la course à pied ? ben non, « le beurre fond« . Et « the tide runs » ? la marée court ? au Mont-St-Michel ? comme un bourrin cataclop cataclop ? que nenni… « la marée monte« . Alors, vous voyez, « run », c’est n’importe quoi.

Et puis, « is the engine running ?  » c’est « est-ce que le moteur marche » ?  Tiens, voyez ! run = marche ! il court pas, il marche. Moi ce que je voulais c’est des godasses de course, pas de marche.

Tibert

LOL ! MDR ! on se marre (à bout)

On a les poilades qu’on peut.

Dans les années 50, c’était « Poilant magazine »  (« Le Hérisson », « Marius » et autres recueils de blagues superbes du style « Comment vas-tu yau… et toile à… », « Mademoiselle, avec vous on ne sait plus à quels seins se vouer… » (wouaf wouaf).

Et puis nous avons eu les formats états-uniens à la télé, avec ados niais gaffant ou racontant des inepties, tandis qu’un supposé public supposé assister à ces non-aventures est supposé s’esclaffer (rires enregistrés). On se rapproche du guili-guili sous les doigts de pieds.

De nos jours c’est « Poilant-internet ».

le poilant-internet se dit LOL (en VO) et MDR (en VF). Lots-Of-Laughs ; Mort-De-Rire. Exemple, courrier des commentateurs stupides sur « Le Post », à propos du couple Nicolas-Carla : ça fait deux ans qu’ils sont ensemble, donc commentaires, glose et tartine journalistique.

– « 2 ans de mariage et toujours pas d’enfant. Voilà qui est inquiétant. »

– « mais si ,mais si ! Sauf que Carla refuse de les reconnaitre »

– « son mari lui meme,LOL !  »  (NDLR : vous avez là les rires enregistrés : riez, merde quoi !)

– « nunuche première et sarkonabot, le couple pestilentiel français dont toute la presse étrangère se gausse !!!! »

——————————————————–

(Fin des citations ; un ange passe, un peu d’air frais… et merci pour le « nabot », connard, j’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pense de ce « racisme » minable et déshonorant).

——————————————————–

Bon, les gars… j’espère que ça vous a dilaté la rate ? là ousqu’y fallait rigoler, c’est à LOL. Merde quoi, c’est pas compliqué, vous devriez pouvoir suivre, non ?

Tibert

Platitudes et cécité

Je pensais dans ma tête, cette nuit, je pensais aux mots. J’ai le droit, non ? de fait, j’étais préoccupé par le terme « cécité« , terme d’ailleurs quelque peu incorrect politiquement, en ces temps de  « non-voyants« , « de couleur« , « malentendants » etc. J’y pensais car le terme anglais « blindness »  ( cécité, donc) correspond exactement à l’adjectif  « blind » … « aveugle » ! Tiens donc, me disais-je en moi-même, me retournant sur ma couche (et non pas dans ma couche, je m’en passe encore), tiens donc, blind-blindness, (comme kind-kindness, Elliot-Elliot Ness…) et cécité-aveugle ! Comment se fait-ce ?

De fait, plus généralement, la  formation des adjectifs dans notre langue, à partir des substantifs, ou lycée de Versailles, souffre de nombreuses irrégularités ou lacunes. Ainsi « glauque » ou « blême » n’ont pas de substantif correspondant, à ma connaissance, et madame Royal devra se fendre par exemple d’une « glauquitude » pour combler ce manque ; inversement, laxisme-laxiste, facile, mais charisme ???  je ne vois pas. Chariste ?

Donc, disais-je, « cécité-aveugle » ! nom d’une pipe. En fait, aveugle vient du vieux françois avocle, « ab oculi », privé des yeux ; mais mais, justement, et c’est là que le bas-latin blesse, cécité, lui, vient de caecus, (aveugle) !! et, tenez-vous bien, il existait un vieux mot (et non pas un mieux veau), cieu : aveugle ! Ce cieu est hélas tombé en désuétude. Pourquoi hélas, me direz-vous, puisque ça me donne ici l’occasion de rédiger sous mes yeux éblouis l’un de mes plus brillants billets ? parce que, lecteur-lectrice estimé(e), cieucécité formait un couple bien plus logique qu’aveugle-cécité.

D’autant plus hélas, hélas, que, du fait de son caractère technique, et même savant, n’ayons pas peur des mots,  « cécité » passera probablement à la trappe dans les décennies à venir : trop savant, justement, pas dans la liste des 800 mots nécessaires et suffisants, et puis « aveuglement » serait bien plus logique, non ? … non ? aveuglement, c’est un autre concept ? une autre acception ?  ah bon. Madame Royal, s’il vous plaît… aveuglitude ? aveuglitude… mmmouais, mais politiquement, c’est mauvais. Non-voyance? on va avoir le syndicat des cartomanciennes aux fesses.

Tibert

Lideur chippe

Et que je vous remets un petit sondage sur le métier, histoire de… là c’est le Figarôt du jour :

« Haïti : estimez vous normal que Washington exerce son leadership sur les secours ? »

Je me contrefous de la proportion de lecteurs du Figarôt qui estimeront normal, ou pas, ou qui ne sauront pas. Mon propos n’est pas là.

Non : premio on a confirmation que leadership est un mâle : son leadermachin, pas sa leadertruc. C’est logique, quelque part, n’est-ce-pas, il s’agit de pouvoir…

Deuxio, on apprend également que Washington (traduisez les USA) ont le leaderchose ! ils l’ont déjà (… exerce son leardership…), mais doivent-ils l’exercer, s’en servir ? hein, à votre avis ? vous avez une opinion, connaissant les Etats-Unis ?

Troisio, on découvre que les journaleux du Figarôt ne prennent pas quinze secondes pour bâtir une phrase claire dans leur langue (mais est-ce leur langue ?) ; par exemple : « Estimez-vous normal que les USA prennent la tête (la direction, le commandement…) des secours ?  » . Non ; ils vous faut, cher lecteur du canard dont auquel je vous cause, du « leadership », ça sonne engliche, et pour les USA, avec un petit accent ch’wingum dans la bouche, ça le fait, pas vrai ?

Au fait, vous trouvez normal, vous, que l’énorme voisin suréquipé ne laisse pas la direction des secours au petit maigrichon agité et nerveux avec son béret et sa baguette sous le bras ?

Tibert

ça eût Peillé, mais en fait non

Encore une histoire de sondage, on n’a rien d’autre à se mettre sous la plume ; à part Haïti, mais Haïti, hein, c’est le pays maudit de l’Ile maudite, on regarde ça de loin, catastrophés, on se demande ce qu’ils ont fait pour mériter ça.

Bref : encore le Monde, grand spécialiste en sondages qui fâchent :  monsieur Peillon, huile Socialiste, invité d’une émission de débat sur « l’Identité nationale » en compagnie de la fille de monsieur Le Pen et du ministre Besson, se défile au dernier moment, informant mâame Chabot que finalement, non, il ne viendra pas. Et on apprend le lendemain que c’était prévu, arrangé, goupillé comme ça depuis le début. Question : Vous, lecteur du Monde, vous…

– approuvez, c’est une façon spectaculaire de s’opposer à ce type de débats et courageux d’assumer la méthode. (34,7 %)

– désapprouvez, c’est cavalier vis-à-vis des autres débatteurs et a pour seul but d’attirer l’attention sur lui. (60,4 %)

– le reste (QSP 100 %)  ne sait pas.

Bon : il y a un énorme courrier des lecteurs là-dessus. Du pour et du contre. Mais ce qui est encourageant – à mes yeux, hein, mon opinion personnelle à moi, et je suis d’accord avec –  c’est que grosso-modo les 2 /3 des sondés trouvent que monsieur Peillon aurait dû débattre, comme il s’y était engagé. Ce qui peut se traduire ainsi :

– il n’est pas vraiment fiable, ce monsieur Peillon,

– madame Le Pen ? quoi madame Le Pen ?  elle porte la poisse ? elle postillonne ? si ses thèses sont horribles, alors ça vaut la peine d’être dit, au lieu de se défiler,

– les absents ont toujours tort. Tort de laisser le champ libre, tort de ne pas être foutu d’argumenter ses idées, tort de se draper dans une posture pure et dure que le PS est peu fondé à revendiquer. Et surtout, ils n’ont rien à dire.

Tibert

Badaboum

L’IB du jour nous annonce que « Le secrétaire du Pape a rencontré la jeune femme qui a fait tomber Benoît XVI« .

Il fut un temps où une « chèvre » permettait de faire tomber un malfrat, genre Al Capone ; où une fausse et candide jeune Bretonne permettait de faire tomber un proxo… ici et maintenant, Susana Maiolo a permis de faire tomber Benoît, le « Capo », ainsi qu’un de ses lieutenants, un Basque, je crois.

Comme quoi, il y a une justice ! Ils finissent tous par tomber.

Tibert

Qui veut des voeux ?

Vous en voulez, des voeux ?  j’m’en vas vous en souhaiter, des voeux, moué. Alors, allons-y, Alonzo…

« Bonne année ! Bonne ET HEUREUSE année ! et bonne santé ! aaaaah la santé surtout, hein ! sûr… c’est sûr ça ! ah là vous avez bien raison ma brav’ dame, ça c’est vrai ça, la santé, c’est ça qui compte le plus. Vous prendrez bien une petit’ goutte de quèque chose ? on va bien fêter ça ?  (on sort la bouteille de vieille prune ou le vin de noix de l’an dernier – slurp, gloups, c’est du bon !) »

Bon ben voilà, chers lecteurs, parcoureurs, passeurs par hasard dans ce blog, c’était mes meilleurs voeux. Ce qui sous-entend que j’en ai de moins bons, mais pour mes lecteurs, le meilleur, sinon rien !

Bonne chose de faite ! sûr qu’avec ça on va avoir une bonne année.

Et bonjour chez vous, hein.

Tibert

Présumons, subséquemment

Je lis ça, à propos d’un jeune provençal qu’on a retrouvé mort dans la neige, après une virée en « boîte » (il va pouvoir rester en boîte maintenant, dans une boîte en bois) – entrefilet tiré de l’IB du jour :

« ... en tee-shirt au bord d’une route, dimanche par les secouristes, est décédé d’hypothermie. (…) « Nous avons de fortes présomptions de croire qu’il était alcoolisé« , a ajouté la gendarmerie. »

Langage décidément surprenant ! on aurait pu dire familièrement  « il devait être complètement bourré » –  mais soit, ce n’est pas du langage de gendarmerie. Alors, simplement : « il était probablement ivre« . Mais ce n’est pas assez compliqué, ça ne fait pas sérieux, ampoulé, officiel… alors, avec « de fortes présomptions sur son imprégnation alcoolique« , ça oui, ça le ferait, on saurait tout de suite que le gars qui énonce ça est quelqu’un d’important.

Mais ça n’est pas encore assez ronflant, alors on en remet une louche, avec une construction ma foi assez coquette : on a de fortes présomptions de croire... ils présument fortement qu’ils croient, donc ? c’est le doute de la foi, c’est Pascalien, ce truc.

(Ou bien serait-ce le journaleux de l’IB qui aurait voulu se payer la fiole de la gendarmerie ? va savoir !)

Tibert