Présumons, subséquemment

Je lis ça, à propos d’un jeune provençal qu’on a retrouvé mort dans la neige, après une virée en « boîte » (il va pouvoir rester en boîte maintenant, dans une boîte en bois) – entrefilet tiré de l’IB du jour :

« ... en tee-shirt au bord d’une route, dimanche par les secouristes, est décédé d’hypothermie. (…) « Nous avons de fortes présomptions de croire qu’il était alcoolisé« , a ajouté la gendarmerie. »

Langage décidément surprenant ! on aurait pu dire familièrement  « il devait être complètement bourré » –  mais soit, ce n’est pas du langage de gendarmerie. Alors, simplement : « il était probablement ivre« . Mais ce n’est pas assez compliqué, ça ne fait pas sérieux, ampoulé, officiel… alors, avec « de fortes présomptions sur son imprégnation alcoolique« , ça oui, ça le ferait, on saurait tout de suite que le gars qui énonce ça est quelqu’un d’important.

Mais ça n’est pas encore assez ronflant, alors on en remet une louche, avec une construction ma foi assez coquette : on a de fortes présomptions de croire... ils présument fortement qu’ils croient, donc ? c’est le doute de la foi, c’est Pascalien, ce truc.

(Ou bien serait-ce le journaleux de l’IB qui aurait voulu se payer la fiole de la gendarmerie ? va savoir !)

Tibert

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