Ravel, le petit trot et les CRS

C’est en résumé un mauvais jeu de mots, un jeu de mots laid : « six bourres »…

Ciboure, bien sûr, bon sang ! je me souviens, nous fûmes ma petite famille et moi, il y a 2 ou 3 ans, en novembre à Saint-Jean-de-Luz. Et, le croirez-vous, nous eûmes un été indien et basque, basque mais indien, un temps délicieux, ensoleillé, doux, et sec !

Bref nous en jouîmes – le passé simple de « jouir », je vous raconte pas, il vaut mieux jouir au présent de l’indicatif ! – nous en profitâmes un maximum, et, à cette époque adepte du la course à pied (le jogging, le footing, bref en français et à mon allure, le trot, ben quoi, il n’y a pas que les chevaux qui font du trot), donc, trotteur,  je me régalais à faire l’aller et retour jusqu’au bout de la jetée à Ciboure, sur la bande de terre en face de Saint-Jean. Parcours aéré, sauf à la traversée de la Nivelle (*) sur le pont quasi toujours embouteillé, parcours plat, iodé, coloré, pittoresque, bref le pied.

On passe ainsi, trottant, devant la maison natale de Ravel – salut Maurice ! – qui a rejoint son infante défunte, on suit le muret qui longe la plage et les rochers sur l’océan, en veillant à contrôler son souffle et ses foulées, et immanquablement on passe devant un minibus de CRS.  Bon… pourquoi pas ? il doit y avoir une raison… le lendemain, même scénario, et le surlendemain, etc. Il y avait toujours un véhicule de CRS garé sur le quai, face aux baraques bourgeoises alignées à Ciboure devant la baie. Ils n’étaient pas six, mais 3-4 généralement, si mes souvenirs sont bons.

J’avais zappé ces constatations, supposant que la maison natale de Ravel avait un intérêt insoupçonné, que l’on surveillait une planque, que… bref j’avais oublié Ciboure. Et ce matin, ouvrant mon journal internet, que vois-je ? l’illumination ! la révélation. Je vous le donne en mille : c’est la résidence temporaire de madame Michèle-Alliot-Marie à Ciboure qui est ainsi chouchoutée.

Ce genre d’informations ressort maintenant, un peu partout… tiens, pour vous faire une idée de ce que ça nous coûte, allez voir ça, on vous donnera des détails. Devant le tollé que ça provoque – avec nos impôts, en temps de vaches maigres, tout ce fric, et l’insécurité etc etc… – on apprend, ce matin, que Michel Charrasse, du Conseil Constitutionnel, l’homme au gros cigare, aux doubles lunettes carrrées et aux bretelles, vient de se voir priver de ses gardes du corps à Puy-Guillaume, commune tranquille de l’Est auvergnat. Justifiant ce traitement de faveur, il déclarait ne pas s’être fait « que des amis » lors de sa vie gouvernementale…

Et moi alors, avec mon blog impertinent, voire irrespectueux, où sont-ils mes gardes du corps ?

Tibert

(*) et non, ce n’est pas la Bidassoa, j’ai vérifié.

Quand on vote à Sion

Ajourd’hui on a voté en Suisse, on a encore consulté le peuple sur des sujets de peuple suisse. Des sujets comme le durcissement des lois sur le droit d’asile (on a dit « oui »), sur l’élection du Conseil Fédéral directement par les citoyens (c’est « non« , c’est le parlement qui continuera de s’y coller). On a aussi voté à Carouge, banlieue gènevoise, pour savoir si le budget serait laxiste ou si on se serrerait la ceinture – la question était, sans rire, « Voulez-vous payer plus d’impôts ?« , et, le croirez-vous, on a répondu « non ». La Gauche municipale a pourtant ramé, à Carouge, pour vanter un budget plus ambitieux, plus copieux, et donc, évidemment, plus coûteux… mais non, à Carouge on en a marre de payer toujours plus.

Bon mais vous vous en foutez, de la Suisse et des Carougiens, qu’est-ce qu’il vient nous importuner ce Tibert suissophile, avec ses votations à Sion ? chez nous en France on ne nous demande JAMAIS notre avis, c’est le parlement, le cénacle des godillots, une fois élu pour 5 années peinardes sans opposition possible, qui fait le boulot. Et si par extraordinaire le parlement renâcle, et bien on gouverne par ordonnances : c’est la démocratie française, tous les 5 ans – l’avenir est radieux, demain on rase gratis, si si, votez pour moi, etc.

Reste au peuple, privé de consultations directes, à se faire consulter dans la rue, façon « manif’ pour tous » ou défense de l’école privée ; le problème c’est qu’au dessous de 2 millions de manifestants – selon la police, et donc 5 à 6 millions selon les organisateurs – ça vaut pas, c’est pas assez puissant. Et, de toutes façons, ça ne serait pas possible, nous disent, doctes, les savants constitutionnalistes.

Il se trouve en effet que les députés ont voté, en avril dernier, – ce n’est pas vieux – une disposition instituant le « référendum d’initiative populaire » (ou « initiative partagée », si vous y tenez (*)). Evidemment, le temps que le Sénat y mette son grain de sel, vous pensez, on verra ça à l’automne, au mieux. Mais que dit cette disposition ? il faut, pour déclencher ce truc, « un cinquième des membres du Parlement soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales – soit actuellement 4,5 millions de personnes« . Autant dire que la « Manif’ pour tous » peut se brosser, avec ses 300.000 manifestants – selon la police, ça va de soi. Bref, référendum, pas question, car…

– premio ils sont pas assez nombreux, comme on a vu, et puis c’est aux parlementaires d’actionner le dispositif,

– deuxio la loi promulguant le référendum gnagnagna… n’est pas encore publiée au Canard Officiel, et toc !

– troisio le « mariage pour tous » n’est pas un sujet valable pour un référendum : voyez ce lien passionnant, il vous explique tout, assez clairement. On peut ratifier un traité, revoir l’organisation des pouvoirs publics, ça oui, mais bref non là ce n’est pas possible, pas la peine d’insister.

Et le « Petit juriste » – que je vous ai indiqué son site web, là, juste au dessus ! – conclut son article par ce commentaire désabusé : « D’initiative populaire, le référendum n’a plus donc que le nom… » : on ne saurait mieux dire. Reste à jalouser les Suisses, ces veinards, qui non seulement ont du blé, du Fendant bien frais en pichets de 2 décis, mais aussi les votations, et que l’on consulte, et souvent.

Détail juteux : le Parti de Gauche a voté contre cette nouvelle disposition référendaire, dénonçant un « simulacre de référendum ». Monsieur Mélenchon et ses potes, le Petit Juriste et moi, on est bien d’accord.

Tibert

(*) partagée, mon cul ! comme dirait Zazie. C’est le législateur qui prend l’initiative, pas les électeurs.

Extrêmes guerriers

Monsieur et madame Poutine ont divorcé…

Un tennisman professionnel français va jouer aujourd’hui un match important…

Non mais on s’en fout ! on s’en fout… la France entière ne bruit que de ça : un skinhead a tué un étudiant unanimement connu comme étant d’extrême-gauche, lors d’une bagarre « de rue ». Il l’a tué, ou il l’a frappé très violemment, et, bref, le résultat est le même. Voilà… (*)

Bon, grand branle-bas de combat anti-fasciste (prononcer « fâchiste », de même que fascination se prononce « fâchination », et ascenseur, « achenseur ») dans Paris et toute la France. Slogans guerriers, le Premier Ayrault se fend d’une déclaration belliqueuse : il veut « tailler en pièces » – mais légalement, rassurez-vous – les groupes d’extrême-droite. Monsieur Bergé veut un million de manifestants, et un peu partout fleurissent des accusations comme quoi ce serait la faute à la « Manif’ pour tous », qui aurait inspiré, suscité, encouragé ce débondage des extrêmistes de droite.

Sur ce on aperçoit dans une vidéo madame NKM, qui a eu l’initiative courageuse et quelque peu imprudente, voire saugrenue, de manifester son émoi à ce propos, se faire très violemment insulter par de jeunes manifestants – elle n’a pris aucun coup, grâce aux flics et services d’ordre vigilants, mais c’était très chaud. Elle est « de droite », modérée mais de droite, DONC elle est coupable, haïssable, à abattre. De multiples photos montrent également des jeunes et des moins jeunes brandir le poing fermé et levé, dans une gestuelle pas vraiment pacifique. On pourrait presque les entendre chanter, sur un air connu, des textes traitant vraisemblablement de combat terminal : pas un chant de Bisounours .

Voilà… bien évidemment c’est horrible qu’une jeune vie en plein devenir soit fauchée comme ça, dans la rue, pour des remarques, des insultes ou des regards, ou juste des fringues trop identitaires. C’est horrible, et surtout c’est terriblement con, dans un pays où l’expression des opinions est en principe libre, à part quelques limitations (racisme, anti-sémitisme, blasphèmes autres qu’anti-chrétiens, négationnisme, j’en oublie peut-être…).

L’enquête dira qui a commencé à provoquer, qui a prononcé des mots insupportables pour l’autre bord, ou commencé à cogner. Elle dira si on a frappé pour tuer ou juste pour faire mal, si c’est un assassinat ou un meurtre, etc. Mourir pour des mots, c’est injuste et révoltant. Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, chantait quelqu’un de moustachu.

Mais on découvre assez unilatéralement, à cette occasion, un fait permanent : les extrêmes, gauche et droite, se sont toujours affrontés, et violemment !  le Quartier Latin des années 60-70 voyait les militants de l’Unef, les Jeunesses Communistes, les abonnés à « Clarté » (le canard des étudiants du PCF), etc, arpenter le pavé pour, littéralement, « casser du faf' » ; les membres des chapelles opposées, Fane, Occident, la fac’ de Droit d’Assas… en voulaient autant à l’encontre des précédents ; d’innombrables colleurs d’affiches nocturnes et sauvages, des deux bords, se sont fait casser la gueule ; les manif’s se peuplaient de pancartes dont les supports n’étaient pas de frêles baguettes de sapin, mais de robustes manches de pioches, etc. Les extrêmes se rejoignent, oui, mais la plupart du temps ce n’est pas pour se faire du bien.

Résumons-nous : foin des oeillères idéologiques à sens unique, ce qui fait mal, ce que la démocratie doit craindre et combattre, c’est l’ extrême-, pas les suffixes qu’on lui accole.

Tibert

(*) Un tic qui s’installe dans les débats, conversations, bavardages… « et voilà, et… » : écoutez bien, ça fait un tabac.

Eh non c'est pas pareil !

On entend d’étranges choses à la radio.

On y entend que le gouvernement, plutôt que de limiter son train de vie et celui de l’Etat par la même occasion (*), cherche au fond de nos poches les picaillons qui y seraient restés coincés.

Politique familiale, retraites, taxes, cotisations, tout est bon pour faire un peu de blé, d’argent de poche pour permettre de continuer à flamber, là-haut.

Mais v’la-t-y-pas, qu’une Conseillère d’Etat remet un rapport sur les pistes de réforme des retraites pour permettre d’équilibrer valablement, pérennement, les budgets des différents régimes… et, le croiriez-vous, elle évoque, dans sa candeur et son inconscience, l’allongement aux 10 meilleures années – les dernières, en général  – au lieu des 6 derniers mois, de la  base de calcul des retraites du Secteur Public.

Réaction des syndicats du Secteur Public ? « c’est pas possible », « si on nous cherche on va nous trouver », « casus belli »… et un délégué F.O. (du secteur Public, évidemment) de découvrir : « c’est pas du tout du tout pareil » !

On est contents de l’entendre dire, mais à vrai dire on s’en doutait un peu. Ce n’est donc pas pareil, les 25 meilleures – ou moins mauvaises – années, et les 6 derniers mois… et c’est maintenant qu’on le découvre.

Remarquez, elle y va pourtant mollo, notre Conseillère d’Etat : 10 ans au lieu de 25, il reste comme un écart.

DEUX Droits du Travail, dans un pays qui a écrit – ça fait longtemps, remarquez – « EGALITE » au fronton de ses édifices publics.

Reste à savoir si le gouvernement aura les c… de la faire, cette réforme. Les paris sont ouverts.

Tibert

(*) ceci en complète contradiction avec les recommandations de la Commission Européenne et du FMI.

L'identité de genre expliquée aux petits n'enfants

A madame Taubira t’obéiras, magistrat : elle t’a convoqué, ce lundi matin à 9 heures à Paris – forcément, à Paris, un Paris sinon rien – pour un stage sur  les « violences et discriminations à raison de l’orientation sexuelle». Et dans le corps du texte de la convocation, on développe, on explicite :

(…) le progrès [du mariage « pour tous »] « ne fera pas, à lui seul, reculer du jour au lendemain les expressions de peur, de rejet, d’intolérance, et de violence vis-à-vis de la différence relative à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre qui continuent de se manifester dans la société française». La citation est un peu longue, excusez, mais ça vaut le coup.

Car – je poursuis la logique de la pensée-Taubira, là – si ça « continue de se manifester », nom de nom, faut que ça cesse ! la peur de la différence relative à l’identité de genre ? meuh non faut pas avoir peur. As pas peur mon gars (ou ma petite ma lesbienne mon gay mon travelo hormoné/pas hormoné mon lesbien mon hétéro mon trans-MTF, mon trans-FTM, mon nullo, rayez les mention inutiles) , as pas peur, et pas de rejet, de violence, d’intolérance, faut tolérer, par la porte ou par la fenêtre.

Peut-être faut-il aussi définir, ou redéfinir ce qu’est le GENRE ? l’identité de genre ? réunir le Congrès à Versailles pour inscrire ces mots, ces termes, ces expressions dans la Constitution ? il y a peu on hurlait à gauche contre toute tentative de traiter d ‘ « identité », l’identité nationale en particulier, sujet maudit, sujet de droite, propre à ressusciter les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire. Mais la revoili la revoila, l’ identita, l’ identité à la sauce socialisto-trois-points, flanquée de son Genre en Papillotte et de ses Petits Légumes.

Eh bien, allons-y pour re-définir l’identité de genre… il nous faudra sans doute adopter l’une des deux démarches :

– soit supprimer toute référence à « il » ou « elle », à « monsieur », à « madame »  (« mademoiselle » on lui a déjà fait la peau), et définir un nouveau « genre » indifférencié, universel, propre à ne vexer personne, bref un non-genre,

– soit, à l’inverse, enrichir la nomenclature officielle, dresser un catalogue exhaustif, détailler finement toutes les variantes d’identité sexuelle présentes dans la nature humaine, afin d’épouser étroitement les courbes du terrain. Vaste programme, aurait dit De Gaulle.

Tibert

PS – Ecrivant « la nature humaine », je frémis : « humaine »… vous voyez le truc ? humain, humaine, du latin homo, l’homme. LA nature HUMAINE : comment qu’ils ou elles vont nous reformuler ça ?

Tibert

Phile et Phobe sont dans un bateau

Un visiteur de mon blog me faisait tout dernièrement « ksss-ksss » bisque-bisque-rage à propos d’un de mes billets, et employait le terme « gay-friendly » (*). Il va sans dire que c’était à dessein, pour agiter le chiffon rouge, tout un chacun sachant que ce mot composé peut avantageusement être remplacé par « homophile ». C’est hérité du grec, je sais, mais que voulez-vous, le grec ancien se fond plus harmonieusement dans la langue française, où il a pris ses aises depuis des siècles, que les termes anglais contemporains.

Ainsi Montpellier serait une ville homophile. Je m’en doutais, d’ailleurs. Curieuse façon, n’est-il pas, de retourner comme un gant une réalité statistique – ce sont plutôt les homos qui sont Montpellier-philes, appréciant plus de vivre là qu’à Maubeuge, Niort ou Châlons-en-Champagne, ce qui peut aisément se concevoir. Mais passons.

Je m’interroge ici sur phile et phobe, les célèbres duettistes. Car, de même que « homo » et « hétéro », autre couple antagonique, s’utilisent de façon assez cahotique, Phile et Phobe ont leurs bizarreries.

Tenez, vous avez sûrement déjà rencontré Hétéroclite ? eh bien son pendant est aux abonnés absents ! Homoclite, connais pas.  A contrario, si Homologue fréquente la langue, son frère ennemi fait défaut.

Il en va de même pour Phile et Phobe : on y distingue des couples harmonieux – hydrophile et hydrophobe, par exemple – et des unijambistes :  aquario- et haltéro- ne souffrent pas les -phobes, tandis qu’inversement claustro- et agora- ne se rencontrent que difficilement flanqués de -phile… sans insister sur le squalophile, l’ami des requins, qui relève certainement d’un traitement psychiatrique.

Mais là ou Homo- et Hétéro- sont purement techniques, ne traduisant qu’identité ou différence, Phile et Phobe ont des prétentions morales, qui les distinguent singulièrement ! ainsi Phobe, appliqué aux humains, ne se conçoit, le malheureux, que péjoratif : homophobe, pouah ! islamo- raciste, claustro- va te soigner, (anglo- ? oui pourquoi pas ? non, je blague, là). Bref, le -phobe, c’est vilain.

Et pourtant… tenez, l’Hitlerophobie, la génocidophobie seraient des sentiments louables, non ? eh bien elles n’existent pas. -Phobe, tout faux. Tenez, le pédophobe : sûrement un vieux grincheux qui déteste les enfants.

A propos de pédophobe – défiant la logique qui voudrait que le contraire d’un défaut soit une qualité – son inverse en -phile est bien mal barré, de même que le copro-, le nécro-, et j’en oublie. En somme, celui qui déteste a toujours tort, celui qui aime… ça dépend de sa façon d’aimer !

Tibert

(*) Notre Sarko national avait d’ailleurs commis une regrettable erreur en tentant une phrase en anglais – avec Angela, je crois – en usant de « friendly » comme d’un adverbe (« amicalement », voulait-il dire) alors qu’il s’agit d’un adjectif. Damned, la terminaison en « ly » l’avait enduit d’erreur.

Gay comme un pynson

Eh ouy, on le sayt, ça y est, enfyn, et madame Boutyn peut rouscayller que nous sommes envahys de références au maryage homo. Bon, on peut passer à aut’chose ? j’en ay marre, qu’yls / elles s’ayment, et nous rendent notre adjectyf perdu.

GAI : enjoué, de bonne humeur, et pas autre chose, je persiste.

Au passage…

1° Je persiste aussi à penser que le petit enfant a besoin de sa mère, ou à la rigueur, d’une mère – de sexe féminin, avec des seins, etc…, c’est physique, symbiotique, et ce rôle ne peut être joué que très imfarpaitement par un homme mal rasé, fût-il très doux. A contrario, le gamin sorti de la petite enfance grandit mieux avec un père – un homme, quoi, qui fasse son boulot : fixer la Loi, les limites… c’est con, hein ? terriblement daté. Pathétique.

2° C’est la fin de la folie des clébards : teckels, scottish-terrier, king-charles… chez les couples homos, ils vont pouvoir passer à autre chose.

3° Nous avons pu admirer la gestion des priorités par Normal-Moi-Président, qui a déclaré la guerre au chômage, Priorité Nationale de Première Bourre – après le mariage homo, oeuf corse ! pas con, il sait que c’est LE truc qui va lui permettre de laisser une empreinte dans l’Histoire ; c’est toujours ça, faute de résultats mémorablement positifs sur les dossiers qui nous intéressent, nous concernent et nous cernent.

Bon, juste un mot sur l’actualité politique, justement : comme un seul homme et d’une seule voix, François et Jean-Marc, nos Grands Timoniers (de pédalo, suggérait le cruel Mélenchon) s’insurgent contre les urgentes et péremptoires  recommandations de la Commission Européenne à la France : non mais ! de quoi je me mêle ? d’abord c’est qui, ce Barroso, là ? qui c’est qui commande, ici ? qu’ils s’occupent des flacons d’huile d’olive sur les tables des restos, et basta !

C’est là qu’on voit qui c’est qui porte la culotte.

Tibert

Egyptologie chinoise

Un graffito chinois (un graffito, des graffiti, non ? ) remue les blogs : il faut dire qu’il est tout bonnement écrit « sur le corps du Dieu Amon à l’extérieur du sanctuaire d’Alexandre le Grand, qui est lui même à l’intérieur du temple d’Amenhotep III », à Louxor, en Egypte, Louxor, ça vous dit quelque chose ?  et pas un tag bombé, ça peut s’effacer – quoique… –  mais une sculpture au caillou pointu ou au canif, ou… Chapeau petit con, tu as laissé ta signature minuscule en dégradant un monument, ça y est tu es célèbre, et il n’y avait pas d’adulte responsable sur place pour te mettre un bon coup de pied au cul ou une baffe au moment de ta bouffée délirante.

Remarquez, les Chinois, paraît-il – c’est dans l’article dont auquel je vous cause – ont l’habitude de graffiter un peu partout, l’incontournable « cherche salope pour suçer » sur les murs des latrines, évidemment – j’ignore comment ça s’écrit en chinois – mais aussi, carrément, des textes gravés sur les parois de la Grande Muraille, et pourquoi pas sur le mausolée de Mao, tant qu’on y est ?

Je vous le fais remarquer : si ces abrutis avaient sévi au temps de Champollion, on n’aurait jamais déchiffré la Pierre de Rosette ! tout simplement… Il est vrai, confessons-le, nous avons eu, dans notre jeunesse, la faiblesse de graver des coeurs et des initiales sur des troncs d’arbres, en toute innocence – c’était con, déjà ! mais regardez autour de vous, et si vous êtes amateurs ou amateuses de vieux films, comparez les paysages urbains d’alors et de maintenant : aujourd’hui, le tag, omniprésent, laid, obscène, partout. Et il y a même d’anciens ministres socialistes pour trouver ça beau – sauf sur la porte cochère de leur immeuble, ça va sans dire.

Dépêchons-nous donc de visiter Pompéi et Louxor avant que les barbares finissent de les rendre illisibles. On brûlait des livres du côté de Nuremberg dans les années 30 : maintenant on anéantit l’Histoire, et ce n’est même pas justifié par une idéologie quelconque, aussi néfaste soit-elle : c’est juste des pulsions de primates.

Tibert

Se hablà french ?

Hier midi j’écoutais une controverse radiodiffusée entre deux camps, l’un soutenant l’introduction de cours dispensés en anglais à l’université, les contradicteurs réfutant cette initiative. Il se trouve d’ailleurs que c’est un projet de loi (encore une, ça s’empile, ça s’empile) en discussion aujourd’hui.

J’ai ainsi appris, écoutant tchatcher les protagonistes de ce débat, que les grandes écoles de commerce – et même de moins grandes – dispensent plein plein de cours en anglais, l’Essec étant carrément pour le 100 % rosbif-purée – la purée, ce sont les phonèmes « r » « wr » « th » « thr » etc… que les anglophones arrivent plus ou moins à distinguer et émettre, quand pour nous c’est du petit pot Premier âge.

Il se trouve en effet que pour nous autres Latins, l’anglais pose problème, les minables succès dans l’apprentissage de cette langue chez nous en témoignent. Certes c’est une langue grammaticalement un peu plus aisée que la nôtre (quoique…) ;  il n’ya pas de genre en dehors des humains (*), c’est tout « it » et ça simplifie, quand entre le français et l’italien la mer change de sexe. Mais pour qui se frotte aux postpositions c’est super coriace, vous collez un « by » « up » « down » « through » « under » etc… derrière un verbe apparemment peinard, et hop ça change tout, démerdez vous.

Mais entendons nous bien : si l’on parle d’  « anglais », c’est évidemment d’  « états-unien » qu’il s’agit. La langue anglaise doit son hégémonie actuelle 1°) à un passé colonial copieux – largement plus que le nôtre, 2°) au rayonnement « culturel » avec plein de guillemets des Etats-Unis, ce rouleau compresseur commercial. Et, j’oubliais, 3°) à nos serveurs de soupe, journaleux, commerciaux, si heureux dès qu’ils parviennent à larder leurs propos de termes anglais.

Et l’Europe là-haut, à Bruxelles-une-fois, en est à utiliser quasi exclusivement l’anglais. En hommage aux 2 pays, l’un dedans, l’autre dehors, qui font tout pour saboter cette belle idée. Piteux, « pathétique » plutôt, c’est le terme à la mode.

Mais voilà, ceux qui courent après l’anglais chez nous ont, encore une fois, et comme d’hab’, 2 métros de retard.

Ouno : c’est le chinois qui monte qui monte…  le commerce, c’est le chinois ! do you speak chinois ?

Doué : le chinois c’est indémerdable et trop ardu comme langue véhiculaire internationale, il faut carrément 16 bits par signe de chinois sur ordinateur, quand il nous en faut la moitié. Et je vous dis pas la calligraphie !  si en plus il faut réécrire toutes les notices techniques verticalement et en commençant par la fin, alors là…

Tré : c’est l’espagnol, le langage qui monte ! les Etats-Uniens s’y mettent à toute vapeur, les Hispaniques sont bientôt majoritaires aux States, leur culture vaut largement les autres, c’est une langue puissante et nuancée, et, divine surprise, c’est immédiatement dérivé du latin, intelligible à nos oreilles, et avec plein de mots copiés-collés : tenez, tous les ….tion, chez nous, ça fait …cion, tout simplement. Constitutution, constitucion ; émotion, emocion ;   amélioration, mejoria… enfin, presque.

Reste à Incarnacion et Pedro à modérer leur velocidad verbale ; ils sont certes perfectibles sur ce point : doucement, doooucement. Moderato cantabile, Dolores.

Tibert

Pas de genre en anglais, mais ce sont eux qui essayent de nous enfumer avec leur « gender » théorie aussi nocive que débile.

Sainte Probité et ses trois copines

Madame Lebranchu, ministre de la Fonction Publique et de la VGM, la Vieille Garde Mittérandienne, se confiait il y a peu à un chat du monde.fr. Je Un chat ? miaou miaou ? meuuh non, prononcez un « tchatt‘ », une tchatche, quoi. Nous avons ce délicieux mot d’argot pour « bavardage », « causerie », les Québecois aussi, « placotage« , mais non, faut qu’on nous colle le « chat », l’anglais chat, the rosbif cat, maoww. Et que disait-elle, madame Lebranchu ? allez-y voir, aux dernières nouvelles le lien fonctionne encore, j’ai trouvé cette causerie fort intéressante, instructive, pleine d’informations.

Notons au passage que la refonte des structures empilées Etat-Régions-Départements-Sous-préfectures-Cantons-Regroupements de communes-36.000 communes (excusez du peu) c’est pour les Calendes Grecques, car « on ne supprime pas les départements en période de crise« . Et quand ça ira mieux, à l’horizon 2014 ( le mieux était annoncé pour 2013 mais l’horizon recule, vous voyez ?) on trouvera une autre excuse.

Voyons ce que raconte madame Lebranchu… gnagnagna… ah, tenez : « Il restera toujours un statut différent pour la fonction publique« . Moi personnellement ça ne me choque pas, la question étant : qu’est-ce qu’englobe la fonction publique ? si c’est le policier le juge le contrôleur du fisc le douanier l’inspecteur du Travail, je vote pour. Personnel assermenté, tout ça, rien à dire, ça ne se discute pas. Statut différent, bon.

Mais madame Lebranchu entretient soigneusement la confusion – et pour cause – entre Service Public et Fonction Publique, c’est à dire : est-il vraiment  nécessaire de faire appel à des fonctionnaires pour faire fonctionner un Service Public ?

Par exemple : pour tenir un bureau de poste ? certes pas. Répartir le courrier et le distribuer, vendre des timbres, c’est à la portée de tout un chacun, ce n’est pas régalien du tout – mais c’est un Service Public, et très utile, de plus. Mais pas besoin de fonctionnaires. D’ailleurs l’Etat salarie des tas de « contractuels », qui font exactement le même boulot : c’est donc que ça peut tourner comme ça… deux critères simples :

– un contractuel peut-il faire ce  travail ? si oui, pas besoin du statut de fonctionnaire.

– y a-t-il dans le « privé » des métiers identiques ? (jardiniers, enseignants, infirmières…) ? si oui, pas besoin du statut de fonctionnaire.

Mais voyons les arguments de la Défense : madame Lebranchu justifie les deux Droits du Travail au pays de l’Egalité, et la dévolution de tâches pas du tout du tout régaliennes à des fonctionnaires, car ils ont une déontologie, figurez-vous ! s’ils ont des droits, ils ont aussi des devoirs – je pensais que c’était le cas pour tout citoyen normal – et c’est pour ça qu’on ne changera surtout rien au régime des fonctionnaires, et qu’ils sont priés –  et ont intérêt – de continuer à voter PS : la tétralogie probité, impartialité, réserve et laïcité.

Et le discours de madame L. , qui cite les 4 saintes vertus de la fonction publique, nous amène à retourner le propos : a contrario donc, le salarié lambda qui n’est pas touché par la grâce de la déontologie et du fonctionnariat est dépourvu de ces quatre qualités, ou d’au moins l’une de ces quatre, c’est logique… il  faudrait alors qu’on m’explique en quoi le boulot d’une infirmière de clinique privée est différent de celui d’une infirmière d’hôpital. Remarquez, comme dans le Privé il n’y a pas de devoir, pas de règles de déontologie, l’infirmière « privée » pique normalement dans l’armoire à pharmacie (surtout les produits du Tableau « B », évidemment), pique Pierre en faisant exprès de lui faire mal tandis qu’elle chouchoute Paul qui lui a refilé un bifton, chante à tue-tête que le malade de la 23 a une chaude-pisse, et récite son chapelet pendant ses heures de travail.

Vous l’avez perçu, le placotage de madame Lebranchu est selon moi un hymne à la gloire des idées les plus éculées sur les tâches de l’Etat, une ode à l’immobilisme hollandien. Fonctionnaires, mes amis, dormez tranquilles, tout est calme.

Tibert