Se hablà french ?

Hier midi j’écoutais une controverse radiodiffusée entre deux camps, l’un soutenant l’introduction de cours dispensés en anglais à l’université, les contradicteurs réfutant cette initiative. Il se trouve d’ailleurs que c’est un projet de loi (encore une, ça s’empile, ça s’empile) en discussion aujourd’hui.

J’ai ainsi appris, écoutant tchatcher les protagonistes de ce débat, que les grandes écoles de commerce – et même de moins grandes – dispensent plein plein de cours en anglais, l’Essec étant carrément pour le 100 % rosbif-purée – la purée, ce sont les phonèmes « r » « wr » « th » « thr » etc… que les anglophones arrivent plus ou moins à distinguer et émettre, quand pour nous c’est du petit pot Premier âge.

Il se trouve en effet que pour nous autres Latins, l’anglais pose problème, les minables succès dans l’apprentissage de cette langue chez nous en témoignent. Certes c’est une langue grammaticalement un peu plus aisée que la nôtre (quoique…) ;  il n’ya pas de genre en dehors des humains (*), c’est tout « it » et ça simplifie, quand entre le français et l’italien la mer change de sexe. Mais pour qui se frotte aux postpositions c’est super coriace, vous collez un « by » « up » « down » « through » « under » etc… derrière un verbe apparemment peinard, et hop ça change tout, démerdez vous.

Mais entendons nous bien : si l’on parle d’  « anglais », c’est évidemment d’  « états-unien » qu’il s’agit. La langue anglaise doit son hégémonie actuelle 1°) à un passé colonial copieux – largement plus que le nôtre, 2°) au rayonnement « culturel » avec plein de guillemets des Etats-Unis, ce rouleau compresseur commercial. Et, j’oubliais, 3°) à nos serveurs de soupe, journaleux, commerciaux, si heureux dès qu’ils parviennent à larder leurs propos de termes anglais.

Et l’Europe là-haut, à Bruxelles-une-fois, en est à utiliser quasi exclusivement l’anglais. En hommage aux 2 pays, l’un dedans, l’autre dehors, qui font tout pour saboter cette belle idée. Piteux, « pathétique » plutôt, c’est le terme à la mode.

Mais voilà, ceux qui courent après l’anglais chez nous ont, encore une fois, et comme d’hab’, 2 métros de retard.

Ouno : c’est le chinois qui monte qui monte…  le commerce, c’est le chinois ! do you speak chinois ?

Doué : le chinois c’est indémerdable et trop ardu comme langue véhiculaire internationale, il faut carrément 16 bits par signe de chinois sur ordinateur, quand il nous en faut la moitié. Et je vous dis pas la calligraphie !  si en plus il faut réécrire toutes les notices techniques verticalement et en commençant par la fin, alors là…

Tré : c’est l’espagnol, le langage qui monte ! les Etats-Uniens s’y mettent à toute vapeur, les Hispaniques sont bientôt majoritaires aux States, leur culture vaut largement les autres, c’est une langue puissante et nuancée, et, divine surprise, c’est immédiatement dérivé du latin, intelligible à nos oreilles, et avec plein de mots copiés-collés : tenez, tous les ….tion, chez nous, ça fait …cion, tout simplement. Constitutution, constitucion ; émotion, emocion ;   amélioration, mejoria… enfin, presque.

Reste à Incarnacion et Pedro à modérer leur velocidad verbale ; ils sont certes perfectibles sur ce point : doucement, doooucement. Moderato cantabile, Dolores.

Tibert

Pas de genre en anglais, mais ce sont eux qui essayent de nous enfumer avec leur « gender » théorie aussi nocive que débile.