Deux femmes puissantes

Ségolène “bravitude” Royal, encore ministre de l’Ecologie pour quelque mois, apporte de l’eau au moulin de madame Hidalgo, olé ! Madame Hidalgo s’asseoit sur les éprouvants problèmes de circulation qu’elle provoque, rendant les voies sur berges parisiennes au silence, aux pigeons et à quelques rares promeneurs en cette saison hivernale ; madame Hidalgo veut une vignette de pureté écologique pour les bagnoles circulant sur son territoire, nostalgique qu’elle est du bon vieux temps des vignettes-Ramadier qui constellaient nos pare-brises. Et madame Royal, itou, veut supprimer les moteurs Diésel.

Allez hop, à la casse, interdisons les bagnoles Diesel dans toutes les villes de France, et pas qu’à Paris (*), propose-t-elle. Judicieuse initiative ! comme disait César – pas Jules, l’autre, celui du Bar de la Marine (pas “Marine”, non, l’autre, celle à voiles) – “si tout le monde devenait borgne, ce serait la ruine des fabricants de lunettes ! “. Reste simplement aux 70 %  d’automobilistes français qui  roulent au Diesel – notamment parce qu’ “on” (**) les a fortement incités à le faire – à se précipiter pour aller faire la queue chez leur concessionnaire préféré, le chéquier à  la main. Simple, non ? c’est ça qui est chouette, avec madame Ségolène, les choses sont simples. On la regrettera.

Tibert

(*) Pas qu’à Paris, Noël à minuit !

(**) Je l’ai déjà signalé dans un précédent billet, “on” est un pauvre irresponsable, pardonnons-lui.

Cumulards pas morts

je devais vous entretenir – non, je ne vais pas vous entretenir, ce n’est pas dans mes moyens – vous entretenir de, c’est totalement autre chose, du projet de mise en place d’une instance unique de contrôle de la Justice. Les magistrats sont arc-boutés contre ce projet, criant qu’on veut les mettre “au pied”, à la botte du pouvoir. Mais lisez ce truc, c’est instructif, on en recausera.

Non, le sujet du jour, tous billets cessants, c’est ça : Monsieur Fillon se fait mettre la pression (sans faux-col) par ses collègues élus de LR, Les Républicains, qui espèrent bien qu’il se prononcera pour la suppression de l’interdiction !

De quoi, qu’est-ce ? eh oui, “La loi [ Non-cumul des mandats électifs ]  promulguée en février 2014 impose aux députés, sénateurs et parlementaires européens d’abandonner leurs mandats locaux au lendemain du renouvellement de leur assemblée. Soit au mois de juillet 2017 pour les députés, le 1er octobre 2017 pour les sénateurs et en mai 2019 pour les députés européens.

Vous voyez le tableau ? ces messieurs-dames n’ont décidément rien compris, rien capté de ce qui écoeure les Français : ils désirent ardemment, les LR élus, retrouver leur marigot bien saumâtre, ce délicieux cumul des mandats… ces types n’ont rien à cirer de faire sérieusement ce pour quoi on les a élus à UN poste, plein temps, et au boulot. Ah, collectionner les casquettes, virevolter du Sénat à la Mairie et puis au Conseil Régional, et puis divers Groupes d’Amitié de ceci et de cela, et quelques petites Commissions encore par dessus..  et présider des trucs, faire son important… se gonfler de sa cocarde tricolore…

Eh bien non. Monsieur Fillon n’a pour l’heure pas l’intention de revenir à ce jeu minable, exécrable, qui use toujours des mêmes justifications de faux-jetons, “pour garder le contact du terrain“. Ben voyons… Il y est, le contact du terrain, il y est déjà, et comment, pourvu qu’on ne se prenne pas la grosse tête et qu’on veuille bien descendre de son carrosse. Les acolytes fillonesques le disent clairement, en tout cas : pas question de faire marche arrière sur le non-cumul des mandats. C’est toute la grâce que je nous souhaite,  et acceptons-en l’augure. Dans le cas contraire je ne manquerais pas d’être fortement déçu, ce qui serait cruellement décevant, vous en conviendrez.

Tibert

 

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Trouvailles portugaises

Je connais maint ménage retraité de par chez nous qui songe très sérieusement à se réfugier chez les Lusitaniens, Porto, Nazaré, Lisbonne… histoire d’échapper aux sanglants bouffeurs de fric  que sont nos – pour quelque mois encore – dirigeants socialistes, pompeurs-redistributeurs de revenus devenus fous et surtout extrêmement généreux vis à vis de qui pourrait bien voter pour eux en avril. Tenez, le SMIC… + 0,93 % en janvier prochain ! le SMIC le plus haut d’Europe. Comparez avec les pensions de retraite de base, dont le curseur est rouillé à force de ne plus avoir servi : fastueux, + 0,1 % depuis avril 2013 – bientôt quatre ans – soit environ une bonne baguette de pain par mois.

Mais bon, on sait tout ça. Ce qu’on ignorait jusqu’ici, c’est que cette terre promise portugaise, hâvre des retraités français, abrite des taxeurs encore plus imaginatifs, pervers, dingues que les nôtres, et comme dit l’autre, faut l’faire ! Remarquez bien, ils sont socialistes aussi, là-bas présentement, ça explique…

Ils ont donc décidé, les Portugais, de surtaxer les logements de plus de 250.0000 euros selon la situation et la vue : beau panorama depuis les fenêtres du salon, orientation Sud ? on se fait assaisonner. Vue imprenable sur le cimetière, sur la station d’épuration, horizon bouché, orientation plein Nord ? clémence fiscale. C’est bien trouvé… reste à faire un gigantesque travail de notation – à la louche et à la tête du client – de tous ces logements juteux, mais ça vaut le coup, il y a du blé à faire. Et puis on fera ensuite comme en France pour la taxe foncière : quarante ans plus tard toujours les mêmes bases, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les bonnes soupes fiscales.

Citation savoureuse de Joao Galamba, porte-parole des socialistes portugais : “Personne ne peut comprendre qu’une personne vivant dans une cave et qu’une autre habitant au dernier étage avec une vue fabuleuse paient exactement le même impôt“.  Dans le même esprit, quid des grands, disons à partir de 1,85 m., qui sans rien avoir à faire que de braquer leur regard voient sans problème par dessus les têtes des autres, n’ont pas besoin d’escabeau, de talonnettes ? c’est anti-égalitaire, indéniablement. “Personne ne peut comprendre etc etc…“. Donc soit on alloue gratuitement un escabeau à tous les petits, soit on taxe les grands.

Tibert, 1m 84.

La paille et la poutre, remake

Dans le Figaro – car Le Monde est d’une discrétion remarquable sur le sujet, quasiment le black-out – les  brillantes têtes chercheuses du Premier Ministre, alias France-Stratégie, têtes payées pour trouver de nouvelles recettes – pas des recettes de cuisine, non, des fiscales (*), après les bordées d’indignation étranglée sur leur proposition récurrente, lancinante, têtue, de taxer les propriétaires-occupants, ces brillants sujets, dis-je, répondent ! et dans le Figaro, là justement où ils se sont fait copieusement engueuler, envoyer aux Gémonies. Bref ils défendent leur thèse, et leur bifteck par la même occasion.

Et que disent-ils ? deux choses essentiellement :

  • que l’actuelle taxe foncière, qui fait payer les propriétaires, est une vieille chose tordue, fatiguée, injuste, à mettre à la benne : “… tant son calcul repose sur des valeurs cadastrales totalement obsolètes, puisqu’elles n’ont pas été actualisées depuis 1978, et qui conduisent à des injustices criantes...”
  • Que les “petits” propriétaires-occupants, si on mettait en place leur nouveau machin-à-taxer tout en supprimant cette bonne vieille taxe foncière, seraient gagnants… “Nombre de ménages propriétaires, non imposables ou faiblement imposables, ou en phase d’accession, paieraient non pas plus, mais moins d’impôt qu’aujourd’hui“.

Notez au passage que, sous-entendu mais chuuut, les autres ménages, eux, se feraient encore assaisonner un peu plus, comme si la coupe n’était pas déjà pleine ras la gueule.

Voilà… eh bien, résumons : la taxe foncière est une sombre merde, tout le monde le sait depuis des lustres, mais tout le monde s’en fout, “on” (“on” est un pauvre irresponsable, pardonnons-lui) continue donc depuis des lustres de nous ponctionner à l’aveuglette, sur des bases débiles, iniques… Mais qu’y faire ? hein ? c’est qu’on peut peu, au gouvernement, au ministère des Finances. Alors au lieu de la remettre sur de bonnes bases, de la réformer correctement, cette taxe, tiens, et vu qu’on n’en a pas le courage, si on en créait une autre ? allez hop.

Deuxio, et là c’est moi Tibert qui cause, ce n’est pas du second degré  : ce ne sont pas les contribuables qui ne payent pas assez, ils sont déjà imposés plus que largement trop (voir les niveaux d’imposition en Europe) :  c’est le gouvernement qui a un train de vie insupportable. Au lieu de chercher encore et encore à nous faire les fonds de poches, que ne regardent-ils, ces brillants France-Stratégiens, du côté de ceux qui dépensent NOS sous comme des incapables ou des négligents, comme des paniers percés –  pas percés pour tout le monde, eh eh. Les dépenses liées au fonctionnement de l’Etat, des parlementaires, de leurs sbires, sont une provocation quotidienne. Les effectifs des élus sont ridiculement élevés. Le train de vie des Régions, des Départements, est insolent. Le statut de travail et des retraites des agents de l’Etat est une insulte aux salariés “ordinaires”. Messieurs-dames de France-Stratégie, tournez donc la tête un chouïa, regardez du  côté où ça coince, du côté de là où ça yoyotte. Mais vous n’êtes peut-être pas payés pour ça ?

Tibert

(*) Diable, c’est qu’il faut trouver des sous, des sous encore et encore : l’effectif des fonctionnaires a encore augmenté de 7.000 clampins en 2015,  malgré tous les signaux au rouge, les mises en garde, les promesses de modération etc : la machine à fabriquer des fonctionnaires est incontrôlable.

A côté de leurs pompes

J’ai pas trop envie ce matin tôt de me casser le baigneur à composer un billet salé, tenez… une diatribe sur les effectifs innombrables et inutiles  de nos élus, soit  577 députés et 348 sénateurs, donc 925 parlementaires qui votent en gros comme 6 ou 7, ce qui nous ferait de très grosses économies.

J’ai pas envie non plus de gloser sur l’indispensable rôle que joue mon blog dans le paysage médiatique de ce pays, mais c’est pas l’envie qui m’en manque, et très modestement, si je puis me permettre, juste une anecdote… au Monde, ils on lu mon blog : nom de Dieu il a raison ! quelle bourde !  et ils ont tout de suite rectifié le coup de la banquise qui fond : maintenant elle fond plus en trois minutes, ça rassure.  Ils ont mis le titre comme je le suggérais affectueusement.

Mais baste, je veux z’ici vous souligner deux faits juteux relatés ce matin dans la presse nationale ou presque :

  • Le Figaro : Les flics du 3-0, le Gard quoi, voient une bagnole au comportement quelque peu zarbi… ils l’arrêtent, c’est une conductrice âgée… “papiers siou plaît ! ” etc… la nana, 72 piges sur lesdits papiers, a les pupilles dilatées, vous voyez le topo ? allez hop, contrôle salivaire… cannabis… cannabis ? affirmatif chef ! cannabis !

Le Figaro vous sort ça, c’est tout comme si la Tour Eiffel avait été se baigner dans la Seine ! Une nana – elle avait 24 ans en mai 68 – qui fume du cannabis, à son âge ! où va-t-on ! Pauvre France, et toutes ces sortes de choses.

  • Le Parigot-aujourdhui-en-France : un toubib, un pneumologue, Philippe Even, 84 balais, retraité depuis 16 ans, et qui  ne figure plus au tableau de l’Ordre des Toubibs, crache dans le potage à Diafoirus et sort un brûlot contre les “Putains académiques” (il parle de ses confrères…). Allez hop, les pontes médicaux mis en cause vont pas laisser passer ça comme ça, on va te le soigner ce mouton noir, et donc réunion de la Chambre Disciplinaire du Conseil de l’Ordre des Toubibs – il paraît que ça existe, la Chambre etc etc… – qui décide logiquement de le saquer, le mouton noir. Et ils l’ont salement, durement  assaisonné ! Savez ce qu’ils lui ont mis ? “Radiation de l’Ordre des médecins” ! Moi je vous le dis, il va pas s’en remettre.

Tibert

Non, tu ne chanteras pas !

Et revoilà France-Stratégie, organisme voulu et créé aux petits oignons en 2013 par le gouvernement Ayrault, brillant aréopage – un aéroport, des aréopages – de penseurs pour la gauche, et donc à la botte dudit Premier Ministre, qui entre-temps a changé deux fois. La devise de France-Stratégie, c’est, je vous l’apprends sans doute, “Evaluer anticiper débattre proposer“,  et nous citoyens de base constatons tous les jours combien les membres de France-Stratégie se cassent le baigneur à évaluer etc… et surtout à débattre ! pas avec nous, en tout cas.

F-S (appelons ce prestigieux et indispensable organisme F-S, ça ira plus vite) se fait un devoir de sortir de sa discrète torpeur chaque fois qu’il vient un nouveau Premier Ministre : on les voit agiter les bras, faire coucou c’est nous on est là ! c’est qu’il faut justifier de son boulot, de son utilité, de ses menus émoluments. Et donc voilà derechef F-S qui fait son intéressant pour monsieur Cazeneuve, le nouveau Chef en Chef de Matignon. Et de nous / lui ressortir sa plus belle proposition, et populaire avec ça : instituer une (encore une !) taxe pour que les salauds de propriétaires-occupants payent, rendent gorge : la taxe de “loyer fictif”. Car ils trichent, les propriétaires-occupants, ils échappent au loyer, c’est anti-égalitaire. Tenez, au temps béni de l’Allemagne de l’Est, tout le monde là-bas était locataire, et ça fonctionnait nickel sous l’oeil bienveillant d’Ulbricht puis de Honecker, et accessoirement de la Stasi.  Donc, nous re-re-dit F-S, il faut assaisonner ces mauvais Français qui ont économisé et investi pour n’avoir pas, une fois retraités, à raquer tous les mois des sommes possiblement plus à leur portée, et puis pour pouvoir faire égoïstement comme chez eux, peindre les portes en jaune canari et percer des trous dans les murs si ça leur chante et là où ça leur chante.

Et ils montrent l’exemple, à F-S : tenez, sont-ils propriétaires de leur lieu de travail, modeste hôtel particulier situé par hasard dans le quartier des ministères, à Paris, et non pas à Pontault-Combault, cité des Pinsons ? ben non, ils sont locataires, eux, de l’Hôtel de Vogüé, 3.374 petits mètres carrés de planchers, oui, ils sont en location, et ils s’en portent très bien.

Reste au Cazeneuve à pousser hâtivement en coulisses – mais ils vont pas la fermer, oui ! – ces pourrisseurs d’ambiance, avec interdiction d’en sortir et de l’ouvrir ; avec leurs gros sabots et des propositions résolument enthousiasmantes à foutre la m… le feu, ils plomberaient encore un peu plus les chances des sortants, déjà que c’est pas la joie, pour rester dans l’euphémisme.

Enfin, c’est juste pour les cinq mois qui restent… ensuite, voir un de mes précédents billets : “Vous auriez pas un strapontin pour moi ?

Tibert

Le plus-que-féminin

Grand moment à Stockholm, la remise des prix Nobel en présence de tas de pots de fleurs parfumés et de pingouins… que du beau linge, amidonné et froufroutant. Et puis comme on s’en doutait Robert-Bob Zimmerman-Dylan n’y était pas, pris par ses obligations, mais avait envoyé un mot d’excuse, comme quand gamin il voulait sécher la gym. Pour se faire pardonner, il avait toutefois demandé à sa pote Patti Smith de chanter à sa place un de ses tubes les plus longs – sept bonnes minutes – monocorde et musicalement assez pauvre, mais le texte serait paraît-il très chouette, une fois traduit, évidemment : “A hard rain’s a-gonna fall“, soit “Une pluie dure va pas tarder à tomber“.

Tenez, un bel échantillon :

“Et c’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure,

C’est une dure pluie qui va tomber”

Bon, c’est beau mais ça on s’en fout, vous écouterez si ça vous chante Patti Smith interprétant Dylan, c’est assez bien fait, à un moment elle se plante, s’arrête, s’excuse, reprend… émouvant, si si !! certaines écrasaient des larmes furtives. Mais Le Monde, qui nous régale d’un article avec vidéo youyoutube sur ce sujet, y va de cette phrase : “Visiblement bouleversée, sa consœure Patti Smith, chemise blanche boutonnée jusqu’au cou et blazer bleu marine, est venue interpréter A Hard Rain’s a-Gonna Fall”.

C’est, on le suppose, mais si, c’est forcément une coquille ? sa consoeure ? et lui alors c’est son confrèr’ ? et allons-y pour l’orthographe genrée, la beautée de la couleure , et les testiculs du légionnair… et puis tiens tant qu’à féminiser à la hussarde, pourquoi pas la conne-soeure ? ce serait bien plus homogène.

Tibert, nettement genré.

PS – Je trouve ce titre dans la même livraison du même canard, et ma foi je vous le soumets ; comme quoi un énoncé ça se soigne, sinon ça dit n’importe quoi : “Comprendre comment la Planète perd sa banquise en trois minutes“. Donc, le temps d’aller pisser, se laver les mains – pour certains c’est avant de pisser, pour d’autres, après, plus rarement les deux –  un coup de peigne devant la glace, et la banquise est fondue ! pffff, ça craint ! Evidemment, si le titre était “Comprendre en trois minutes comment la Planète perd sa banquise“, on irait pisser plus serein ; ça craint, mais pas si vite tout de même !

 

Déclaration au vide

Il est évident que, et nous le savons tous, les diverses chapelles traditionnelles d’extrême-gauche, groupies de Feu le barbichu  Léon Davidovitch T., tentent et vont tenter de se mêler aux candidatures des Présidentielles : tribunes de propagande “gratuites”, horaires de grande écoute à la téloche, pour des topos que nous connaissons par coeur, phrases convenues mille fois entendues, “travailleurs-travailleuses, le grand capital gnagnagna… aucune illusion… lutte…  grève générale… blahblahblah” et je vous fais grâce des tartines qui vont avec. Madame Arlette, du très discret groupe Lutte Ouvrière, y excellait, une vraie présence ! et tous les 7 ans on se régalait de ses prônes attendus, réglés comme du papier à musique, un peu comme on se plaît à revoir et ré-entendre inlassablement le regretté  😉 Mike Brant dans “C’est ma prière”. En même temps on la regardait vieillir… 7 ans, 14 ans, 21 ans… ça marque ! enfin, toute une époque.

C’est, ces temps-ci, monsieur Poutou, successeur médiatique d’ O. Besancenot,  qui doit s’y coller pour le NPA, une autre chapelle du même gourou barbichu ; il bosse pour réunir ses 500 signatures, ce sera dur. Et puis il fait des interviouves, bref il essaye d’exister médiatiquement, c’est du boulot. Au Huffington, dernièrement, il a repris ses thèmes inoxydables et bien huilés, les assaisonnant de considérations de politique actuelle : le programme de monsieur Fillon lui fait souci, on peut l’imaginer… allez savoir, si par extraordinaire c’était Fillon et non pas Poutou qui était élu, hein ? et de nous sortir :

D’une certaine manière, quand on dit qu’on vire 500.000 fonctionnaires, qu’on augmente le temps de travail ou qu’on repousse l’âge de départ à la retraite, c’est une déclaration de guerre“.

Et c’est là qu’on se demande :  à qui ? à qui la déclaration de guerre ? pas à monsieur Poutou, tout de même ? “Poutou, combien de divisions ? ” aurait pu demander Joseph Vissarionovitch D., Feu l’ennemi juré de Feu le barbichu susnommé… car lorsqu’on déclare la guerre, on le fait contre une entité identifiée, qui porte un nom, non ?

Bref selon monsieur Poutou, en voulant réduire les pléthoriques  effectifs de la fonction publique de 9,3 % (*) (s’il y arrive, il va en rester tout de même presque 5 millions, ça devrait largement suffire aux fonctions régaliennes et autres tâches pas régaliennes du tout mais qu’on ne veut décidément pas confier à de vulgaires salariés “ordinaires”, fi donc ! ) monsieur Fillon “déclare la guerre”. La guerre à … ? à qui ? aidez-le à se trouver un ennemi.

Tibert

(*) On comptait récemment 5,4 millions de fonctionnaires. A la mode Fillon, il en resterait donc 4,9. Ce que monsieur Juppé, qui maîtrise farpaitement notre langue, qualifiait de “tout juste pas possible” – en français, ça se dit d’un mot : “impossible“, qui n’est pas français, comme on sait. Douloureuse contradiction ; tandis que “tout juste pas possible“, ça c’est du français !

Encore plus nuls que tout à l’heure

Un article du Monde me donne à mettre mon grain de sel, ou du grain à moudre, comme vous voulez, ou les deux – alors c’est du grain de sel à moudre. Ce canard, dans l’article référencé ici – oui ici ! – et dont auquel je vous cause,  se paye la margoulette de quelques ex-ministres “nuls en maths“. Bon, il épingle d’abord monsieur Montebourg car il n’arrive pas à compter jusqu’à quatre ; grand moment ! à mon humble avis il y aurait plus à tartiner sur les options programmatiques et le positionnement calculé au quart de poil – à gauche de la gauche libérale mais pas trop, un huitième de poil plus que Dugenou mais un chouïa moins que Schmolldu… c’est assez délicat à définir. Mais Le Monde poursuit, un coup à gauche, un coup à droite,  en flinguant monsieur Luc Chatel, ex-ministre de l’Educ’Nat’, qui s’est vu poser le problème suivant par un interviouveur de RMC, problème extrait du cahier d’évaluation des élèves de CM2, et soluble en principe par calcul mental.

10 objets identiques coûtent 22 euros. Combien coûtent 15 de ces objets ?

Je cite Le Monde: “Le même Luc Chatel qui préconisait de faire faire 15 à 20 minutes de calcul mental chaque jour aux élèves de primaire, a répondu 16,50 euros (au lieu de 33)“.

Wouahh le nul, s’exclame le journaleux hargneux. Sauf que, sauf que le problème est très mal posé. Je ne sais pas si  Luc Chatel l’aurait résolu à l’écoute d’un énoncé clair et précis, mais bon, au moins laissons-lui le bénéfice du doute  (ceci étant, je ne vois pas où il est allé pêcher ses seize euros cinquante !).

10 objets identiques coûtent 22 euros“…  chacun ? au total ? ce point essentiel n’est pas précisé. On nous dit qu’ils sont identiques, et alors ? on s’en tape, aucun intérêt : on cause du prix, pas de la tête des articles. Pourquoi auraient-ils des prix identiques, ces objets dits identiques ? eh bien c’est loin d’être une évidence. Moi la recharge de savon liquide “Le Petit Laton Raveur” de 20 cl parfum vanille je la trouve à 5,29 chez SuperMegaDiscount et à 4,95 chez CasiMono. On est chez le premier ou chez l’autre ? ce n’est pas dit… et, comme disait madame Aubry qui en connaît un rayon, “quand c’est flou y a un loup” !

Donc basta avec le loup, le floup 😉 et les énoncés de maths rédigés par des intérimaires en bâtiment : soyons précis. Et clairs, c’est pas plus cher.   “Soit une collection d’objets dans un magasin, tous affichés à un même prix.  Sachant que le prix total de dix de ces objets est de vingt-deux euros, calculer mentalement le prix total de quinze de ces mêmes objets.”

Et là, avec un énoncé clair et précis de chez Clairéprecy, je vous fiche mon billet que Luc Chatel aurait pas répondu une co… une ânerie. Ils sont pas si nuls, tout de même. Ils ont plein de défauts, ça c’est sûr, mais faut pas noircir le tableau.

Tibert, et huit font seize.

 

Vous auriez pas un strapontin pour moi ?

On va voir des recasages, et on n’a pas fini d’en voir.

Tenez, madame Royal, 63 ans, qui, sortie du Poitou vécut une période un peu flottante et désoeuvrée avant de se retrouver un bon job au gouvernement dans l’écologie ( il faut dire qu’elle y avait des  relations)…  que va t-elle devenir dans six mois ? pauvre  femme, 63 balais c’est encore jeune, encore deux ans à tirer avant de faire valoir ses droits à la canne à pêche et à la peinture sur soie. Eh bien on lui cherche activement un boulot-point de chute autre que d’ouvrir la porte d’un bureau de poste en tendant la main en forme de cuillère. L’ONU, ça irait ? c’est assez classieux ? ouais… à la rigueur… plus tard, d’ici une douzaine d’années et si la gauche revient aux affaires, il lui sera possible de briguer l’Institut du Monde Arabe (actuellement on peut y chercher Jack Lang,  77 printemps ; quant à l’y trouver…), puis encore plus tard le Conseil Constitutionnel (Lionel Jospin, toujours “disponible” à 79 balais). La politique ça conserve ! et comme les sardines en boîte, c’est encore meilleur à oublier au fond d’un placard.

Madame Touraine, Marisol, celle qui a gommé le trou de la Sécu – si si, c’est elle qui le dit – sauf qu’il n’y a plus grand-chose qui soit remboursé, madame Touraine veut recaser potablement un des ses collaborateurs, en fait un des conseillers de son cabinet : jeune et brillant, le nommé Frédéric Varnier. Mais zut alors, ça choque les us et coutumes de la profession : en principe, traditionnellement, le sous-directeur de l’Institut Gustave-Roussy (il s’agit de cette boîte et de ce poste, un truc quand même assez classieux pour un ex-inspecteur des Finances et futur-ex-conseiller de la Ministre de la Santé) devrait être désigné ou du moins validé, accepté par son supérieur hiérarchique (*).  Meuuuh non, la ministre n’a que faire de ces contingences mesquines, et donc elle veut coller son poulain là où ça lui va, et tant pis pour ceux qui ne sont pas contents.

Mes amis, on n’a donc pas fini d’ici mai 2017 de voir des types bien sapés sortir des ministères pour frapper à des portes que Popaul-Emploi ne sait pas ouvrir – dont il ignore même l’existence, d’ailleurs, puisqu’au besoin on sait en haut lieu créer des structures ex nihilo pour y loger des gus suffisamment bien pistonnés. C’est choquant ? eh oui c’est choquant, mais restons lucides et impartiaux, admettons que Droite et Gauche pratiquent ce sport de bidouillage-recasage de leurs ouailles avec une ardeur égale : l’exemplarité des moeurs de la classe politique peut attendre.

Tibert

(*) Moi, personnellement, que le choix du sous-chef soit agréé par le chef, ça me semblerait assez normal, mais bon, va savoir…