Vous m’oublierez. Vous m’oublierez ?

Mais non je ne vous causerai pas du tango “Dès que j’avance tu recules” Guy Bedos–Arnaud Montebourg, vous lirez ça dans votre canard, c’est assez juteux. Aujourd’hui ce sera une séquence Nostalgie. Non pour revenir sur nos sauvages chevauchées à vélo, à fond à fond vers la piscine à travers le petit bois et ses sentiers poussiéreux, mais ça c’est personnel ; je vais plutôt vous parler de madame Laborde, Catherine, qui à soixante-cinq balais a fait sa dernière météo sur TF1. Je ne regarde pas des masses la télé, c’est de plus en plus nul et putassier; et si je la regarde c’est entre autres pour la qualité et la justesse des  bulletins météo… mais rarement sur TF1. Ce n’est pas la faute de la météo, c’est celle de TF1.

Bref… madame Laborde, qui à la différence des politiciennes-et-des -politiciens ne se cramponne pas comme un morpion à son petit bout de pouvoir, de notoriété, part à la retraite. Et à la fin de sa “dernière séance” – rappelez-vous, la gorge serrée, Daudet et la “Dernière classe” de monsieur Hamel, l’instituteur alsacien – elle nous dit [NDLR – pour la ponctuation, c’est de mon cru, vu qu’à l’oral ça se perçoit comme ça peut] : “Je vous emporte avec moi ; vous m’oublierez, moi non. Je vous aime.“.

Bon, elle nous aime, elle a bien du mérite. Et puis “vous m’oublierez“.  C’est selon moi un constat. Doit-on y percevoir une interrogation ?  la supplique non formulée d’une dénégation, tout ça ? ben non. “Vous m’oublierez“. Et je parie un paquet de cahuètes que c’est aussi un souhait : qu’on l’oublie ! que dans la rue où elle passe pour aller acheter du beurre et des mandarines on lui foute la paix, on ne la bassine pas avec des “Ah mais regarde qui c’est c’est Catherine Laborde !“. Encore une fois, c’est le contrepied de nos cacochymes anciens ministres ou ex-grosses légumes qui font des pieds et des mains pour jouer les prolongations, pour qu’on – un copain bien en cour, évidemment – leur trouve un dernier gros nonos à ronger à soixante-dix, soixante-quinze ans et plus.

Moi aussi on m’oubliera, madame Laborde ; d’autant plus que je ne fais pas la météo sur une chaîne “grand public”, pour rester poli. Et puis ? c’est bien normal. C’est un constat : nous sommes de petits tirets dans l’espace-temps, un long tiret pour Napoléon ou Alexandre le Grand – ou plutôt la mémoire qui en reste – un tout-petit-tout-petit pour le charcutier au coin de ma rue. Et c’est très bien comme ça.

Tibert

Mes veilleurs meuh à moi pour 2017

je voulais vous entretenir de Charlie-Hebdo qui blasphème Vladimir Poutine et les glorieux Choeurs de l’Armée Rouge endeuillés par un accident d’avion : pas la peine, il se trouvera bien quelques nationalistes Grand-Russes et fanatiques bornés pour démontrer, Kalachnikov ou parapluie bulgare à l’appui, qu’il est interdit de se marrer de certains trucs – surtout si c’est de mauvais goût, ce qui est mon sentiment.

Je voulais vous causer de monsieur Estrosi qui, fort de l’appui (qu’il dit) de la Région PACA et de la Métropole Nice-Côte d’Azur, va en Israël bichonner monsieur Netanyahou dans le sens du poil et l’assurer de sa solidarité pleine et entière face à la récente résolution de l’ONU qui vitupère les implantations de colonies en Cisjordanie occupée. Monsieur Estrosi joue là un peu beaucoup perso, comme on dirait au foot. Il va se faire tacler.

Eh zut non, je ne vais pas vous gonfler avec de la politique, des problèmes de société, des histoires de bien-pensance : enfin une bonne nouvelle, c’en est fini de 2016, annus horribilis paraît-il pour les chanteurs en vogue. En fait j’ai du mal à suivre : s’il est vrai que j’ai pleuré la mort toute récente de Pierre Barouh, “chabadabada, chabadabada”, en revanche quand on m’a causé de George Michael, j’ai levé les sourcils “c’est qui ce mec ?” Bon, il faudrait suivre, mais j’ai du mal à suivre, je le répète ; à ma décharge il faut dire que George Michael ne m’a jamais été nécessaire.

Alors voilà : l’année 2017 sera, je le, je vous le souhaite ardemment :

  • pas bissextile : elle en restera à 365 jours, sinon elle serait divisible par 4 sans être un multiple de 100, ou dans ce cas ce serait un multiple de 400 (le prochain multiple de 100 et de 400 se fera sans moi, très probablement).
  • Première : 2017 n’est divisible que par 2017 ou par 1, ce qui est peu. Ce qui rend inutile également le paragraphe du dessus, expliquez pourquoi : vous avez une heure.
  • Ensoleillée le jour, et pluvieuse la nuit – modérément, mais assez pour arroser mes plants de haricots. Qu’il fasse jour à Honolulu quand il fait nuit chez moi me culpabilise un peu, mais bon, ils se feront une raison, c’est loin Honolulu.
  • Pas trop froide : je me chauffe au gaz, et comme le gaz va augmenter de 5 % alors que mes revenus sont immuablement identiques, hein, mollo les gelées matinales.
  •  Et surtout, surtout, hein, la santé ! ah ça oui, la santé c’est sûr que c’est précieux. Ma devise : “deux-mille-dix-sept, et péter de santé”. Sauf certains malfaisants, bien entendu, que j’ai déjà leurs statuettes de cire sur mon bureau, avec des aiguilles pour m’occuper d’eux.

Mais on l’a dit, pas de politique ! et puis, bonne année, hein, etc.

Tibert

All Blacks contre Macchabées

Je lis ça dans la langue du blond et rigolo Boris Johnson et dans le très sérieux Guardian (*)… et puis non zut, je vous traduis ça aussi sec et au fil de la lecture : “Le premier ministre israélien a appelé Murray McCully, ministre des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, avant la résolution de vendredi  [ NDLR  : résolution inattendue dans le morne et statique climat de l’ONU, demandant instamment à Israël de geler ses implantations coloniales en Cisjordanie occupée ] , résolution qui était co-parrainée par Wellington.  Netanyahou lui a déclaré  : C’est une décision scandaleuse. Je vous demande de ne pas la soutenir, de ne pas la promouvoir. Si vous persistez à la promouvoir, de notre point de vue c’est une déclaration de guerre” (ici c’est moi qui mets en gras, c’est trop  mignon !).

Vous voyez le topo ? Israël en guerre contre la nouvelle-Zélande ? le théâtre d’opérations semble promis à des empoignades sévères, les obus de 115 vont siffler, et sur les frontières communes ça va saigner. Quant à la glorieuse aviation de Tsahal, il va lui falloir des avions ravitailleurs d’avions ravitailleurs pour ravitailler ses chasseurs-bombardiers à l’aller et au retour de ses raids, sauf évidemment à  projeter hors de Méditerranée un de ses porte-avions nucléaires – avec les patrouilleurs, vedettes, bateaux-ravitailleurs  et corvettes qui vont z’avec – au Sud-Est de l’Australie, alliée inconditionnelle d’Israël.

Bon, restons sérieux. Autre chose : monsieur Normal-Premier a eu des scrupules, et voulu finir le boulot à moitié fait concernant madame Jacqueline Sauvage, graciée partiellement il y a peu : allez, bon, c’est Noël, je la lui fais totale, a-t-il concédé. C’était du travail “ni fait ni à faire”, comme disait ma mère : comme ça maintenant c’est propre et net. Notons bien que dans cette histoire la Justice se prend une baffe : elle a donc mal jugé, elle a merdoyé, la Justice, et Normal-Moi le lui signifie… en bégayant. Reste que quarante-sept années de violence, dont des viols sur les trois filles du couple, sans aucune plainte aux flics, avant que la mère en vienne à faire sa justice à coups de fusil, ça interroge, tout de même ! Enfin bon… il vaut mieux voir ça que d’être sourd.

Tibert

(*) Note d’un anglologue émérite : Guardian se prononce gardianne, comme garde-à-vous ou Gare du Nord, pas gouardianne comme goualante, ce que font tant d’ignares en Rosbif, merci master Capello.

Sur la prévention situationnelle de proximité

La quoi ? la “prévention… (zut quoi, lisez le titre ! ). Il s’agit de dissuader grâce à des particularités topographiques certains êtres vivants de nuire à notre environnement. Un exemple : pour se protéger des chiures et déjections diverses des pigeons – ils font comme des cochons n’importe où, mais de préférence en hauteur – on les dissuade de se poser grâce à des petites piques verticales disposées en damier régulier.

Autre exemple : vous disposez en ville, en façade sur rue, d’un bâtiment qui fait un angle rentrant. Je vous parie un paquet de cahuètes que  tous les matins vous retrouvez votre angle rentrant dans l’état d’une pissotière sauvage. Eh oui, c’est un coin farpait pour uriner subrepticement, le soir venu. Solution n° 1 au problème : vous mettez une caméra juste au dessus et vous allez porter plainte tous les matins au commissariat – mais je doute que ça fonctionne, les flics ont d’autres chats à fouetter que de faire appliquer l’interdiction d’uriner sur la voie publique. Solution n° 2, vous faites bétonner à vos frais dans votre angle rentrant un énorme plot  saillant genre quart de cône, ou bien fixer une barrière en quart de cercle à grosses piques : le pisseur occasionnel ira chercher ailleurs un coin propisse. Agissant ainsi, et tel monsieur Jourdain, vous aurez fait appel à de la “prévention situationnelle”. Idem pour le clochard qu’on empêche de s’allonger sur un banc, banc qu’on a judicieusement saucissonné au moyen de séparateurs verticaux, etc etc…

Mais pourquoi je vous cause de ça ? parce qu’on fait de la prévention situationnelle avec les migrants, maintenant.   Oui, vous prenez un terre-plein quelconque sur un large boulevard… dans le 7-5, le 9-3 (plus rarement à Revest-du-Bion, 600 habitants dans le 0-4, que nous saluons ici), bref vous voyez le genre. Si vous ne faites pas gaffe, aussi sec dans trois jours ce terre-plein sera plein… de petites tentes rapidement montables-démontables, avec dans et autour des tentes, des tas de gens – en très grande majorité de jeunes mâles non-Caucasiens et parlant mal notre langue, voire pas du tout. C’est gênant, alors vous mettez en oeuvre la “prévention situationnelle” : vous interdisez l’accès au terre-plein  au moyen de grilles, et tant pis pour les migrants – et pour les autres aussi. Evidemment des tas d’assoces lèvent alors les bras au ciel et crient  au scandale, la France Pays des Droits de l’Homme, Terre d’Asile, les Heures Les Plus Sombres, tout ça. Mais hein, faut ce qu’y faut, non ?

Alors ? alors on marche sur la tête, parce que si l’on en arrive là, c’est que l’Etat ne fait pas son boulot et ce pour quoi on le paye, l’Etat. De même que l’urineur sauvage et furtif est supposé se prendre une prune chaque fois qu’il se fait gauler, de même le “migrant” qui n’est pas demandeur d’asile devrait – selon la Loi – être systématiquement refoulé à la frontière (*) : il est en effet en situation illégale. Mais je t’en fiche, nos gouvernants regardent arriver les vagues de migrants comme les vaches regardent passer les trains.

Alors ? alors on fait de la “prévention situationnelle”, et puis les assoces poussent des glapissements, etc etc.

Tibert

(*) laquelle ? là est la question.

Omar m’a gonfler

Il n’y a rien à se mettre sous la dent du clavier ces temps-ci ; les canards de par chez nous rament pour produire assez de copie – dame faut justifier les tarifs d’abonnement, faut tartiner. Mais allelouïa, aubaine, en cette fin de 2016 où le papam François ne fait rien que du très classique avec sa bénédiction Ourby-et-Torby, où les Pères-Noëls se baignent à poil dans la Baltique – c’est d’un banal… –  le Parigot-aujourd’hui-en-France sort son inénarrable et bi-annuel classement des 50 Français les plus appréciés des Français.

Et puis voilà qu’aussi sec, le Monde et le Figaro, qui entre-temps ont pu boucher un trou dans une page avec la Reine des Anglais qui a séché la besse de Biduit à cause d’un gros rhube, emboîtent le pas au Parigot et nous régalent, comme de vulgaires torchons de salles d’attente de coiffeurs façon “Voilà” ou “Plusprès”, de ce palmarès de daube. Et surprise, la tête de liste est Omar Sy, le comédien Noir d’origine sénégalaise né à Trappes dans le 7-8, révélé, crois-je, supposé-je, par le film à succès “Intouchables”. Avant lui on a eu le même, ou Yannick Noah, ou l’Abbé Pierre, ou Jean-Jacques Goldman, ou Roger Dugenou… avec des “Poulidor” solides aux accessits, l’incontournable, l’icônique madame Simone Weil, ou Poivre d’Arvor, ou… bref vous voyez le topo.

C’est une enquête de faussaires, puisque la liste restrictive et préformatée des “nominés” (des sélectionnés) est mise sous le nez des 1.000 cobayes, échantillons représentatifs du peuple français. Supposez que par extraordinaire, le gus du Parigot vous sonde… vous voulez citer votre idole Yvonne Choquet-Bruhat, matheuse prestigieuse, ou l’illustre  Jacqueline Plaisir, membre du quadriumvirat qui pilote ATD-Quart-Monde, parce que c’est quand même un engagement qui vous épate ? eh bien le sondeur vous envoie dans les cordes. D’abord il ne connaît pas : “Qui c’est çui-là ? mais non, vous choisissez dans la liste ! là dans la liste !  Marine LeBen, Muriel Ropin, Cyril Hamouna, Gad Elbaleh, Martine Augry, Michel Molnareff…“.  Autant dire que c’est nul, biaisé de chez Biaisé.

Concluons : premio c’est un palmarès débile, quelque estime qu’on puisse avoir pour monsieur Sy qui a une trombine sympathique et en vaut bien d’autres ; deuxièmo, que des quotidiens supposés sérieux relayent sans aucun recul cette escroquerie racoleuse en dit long sur la navétude – merci madame Ségolène – où ils se vautrent. Allez, on va être indulgent, c’est la faute aux vacances ?

Tibert

C’est interdit, et alors ?

Il est des époques et des cultures. Notre époque est moderne, et notre culture est celle des mises en garde omniprésentes : “pour notre sécurité“. Pas un emballage qui ne contienne – surtout pas le mode d’emploi, ça c’est sur Internet si vous parvenez à le dégotter, ni le schéma du bidule avec la liste des pièces détachées, ça c’est top-secret, on est trop cons pour comprendre, encore moins des conseils de réparation, vous rigolez, non ? – qui ne contienne, donc, des “Attention…” et des “Ne pas…” en pagaille. Ne pas utiliser votre sèche-cheveux sous la douche, ne pas le mettre au micro-ondes, débrancher la prise de courant avant de le ranger dans son tiroir, le nettoyer avec un chiffon sec et doux, ne pas y introduire de tige métallique quand il chauffe… et bien entendu, s’il tombe en panne, 1) est-il branché ? 2) y a-t-il du courant ? 3) sinon alors le confier à un réparateur agréé, what else ? et si le prix de la réparation excède, comme c’est quasi sûr, le prix d’achat, alors mettez-le à la benne et achetez-en un autre.

Bref on est des incapables et des gogols, faut rien nous expliquer mais nous gaver de consignes. Dans cet esprit, et “pour notre sécurité“, la Promenade des Anglais, à Nice, est interdite à la circulation des camions de plus de 3,5 tonnes. C’est en principe un arrêté préfectoral, donc, nous dit la mairie de Nice, sa police municipale n’est pas habilitée à le faire respecter. C’est con, hein ? bon… mais encore ? mais encore, cet arrêté est assorti de dérogations. Tenez, sur Nice-matin :

“Il existe toutefois des dérogations à cet arrêté, a fait valoir la municipalité de Nice, évoquant par exemple les camions de déménagement ou les livraisons. “Si on voit un camion circuler dans Nice le 14 juillet, cela ne suffit pas pour simplement l’arrêter” car “il peut avoir une dérogation”, a-t-on souligné de même source.”

Donc les camions de plus de 3,5 tonnes sont interdits mais seule la Police Nationale peut sanctionner, et puis il peut y avoir des dérogations… donc en pratique les gros camions font comme ils veulent, vu que : 1) la police municipale s’en fout, ce n’est pas son job ; 2) la police nationale a le droit d’intervenir, elle, mais à supposer qu’elle soit présente sur les lieux pour constater la présence d’un camion, elle est fondée à supposer qu’il bénéficie d”une dérogation, vu qu’il en faut une, c’est logique, non ? d’autant plus que les warnings du bahut sont en fonctionnement : quand on allume ses warnings ça veut forcément dire qu’on bénéficie d’une dérogation.

… Ce qui explique le bilan du 14 juillet 2016 à Nice ; travail soigneusement préparé, le camion de 19 tonnes assassin de 86 piétons – sans oublier tous les estropiés – était passé en repérages onze fois auparavant, les jours précédents et le jour-même, sur ce parcours “interdit aux camions” (sauf dérogation). Vous pensez bien, Nice est truffé de caméras de surveillance, tout ça a été enregistré, forcément, mais comme “il peut y avoir des dérogations” et qu’en plus les bandes vidéo sont trop nombreuses et chiantes à analyser, ça a donné ce que ça a donné : onze passages peinards du même camion en infraction, et pour finir un massacre.

Mon sentiment est que les vidéos c’est bien mignon mais si personne ne les exploite c’est comme pisser dans un violon. Ce qui aurait été utile, c’est qu’un policier ait pris l’initiative “pour notre sécurité” de demander à l’islamiste-chauffeur, lors de ses onze repérages, à quel titre dérogatoire son camion se trouvait là… “papiers siouplaît” : vous y avez eu droit maintes fois, moi aussi, alors ?

Le courrier des lecteurs du Monde qui relate la plainte du maire de Nice contre Mediapart – ce site a eu indûment accès, et comment ?  à des documents en principe secrets  – donne beaucoup dans la politique, contre LR, contre monsieur Estrosi, également contre monsieur Sarkozy – c’est toujours quelque part “la faute à Sarko”, forcément –  mais je retiens surtout ce court commentaire, que je vous propose de méditer :

Il y a dans ce pays une culture de l’impunité ; il faudra très longtemps pour s’en débarrasser“.

Tibert – et encore faudrait-il qu’on le veuille !

Deux femmes puissantes

Ségolène “bravitude” Royal, encore ministre de l’Ecologie pour quelque mois, apporte de l’eau au moulin de madame Hidalgo, olé ! Madame Hidalgo s’asseoit sur les éprouvants problèmes de circulation qu’elle provoque, rendant les voies sur berges parisiennes au silence, aux pigeons et à quelques rares promeneurs en cette saison hivernale ; madame Hidalgo veut une vignette de pureté écologique pour les bagnoles circulant sur son territoire, nostalgique qu’elle est du bon vieux temps des vignettes-Ramadier qui constellaient nos pare-brises. Et madame Royal, itou, veut supprimer les moteurs Diésel.

Allez hop, à la casse, interdisons les bagnoles Diesel dans toutes les villes de France, et pas qu’à Paris (*), propose-t-elle. Judicieuse initiative ! comme disait César – pas Jules, l’autre, celui du Bar de la Marine (pas “Marine”, non, l’autre, celle à voiles) – “si tout le monde devenait borgne, ce serait la ruine des fabricants de lunettes ! “. Reste simplement aux 70 %  d’automobilistes français qui  roulent au Diesel – notamment parce qu’ “on” (**) les a fortement incités à le faire – à se précipiter pour aller faire la queue chez leur concessionnaire préféré, le chéquier à  la main. Simple, non ? c’est ça qui est chouette, avec madame Ségolène, les choses sont simples. On la regrettera.

Tibert

(*) Pas qu’à Paris, Noël à minuit !

(**) Je l’ai déjà signalé dans un précédent billet, “on” est un pauvre irresponsable, pardonnons-lui.

Cumulards pas morts

je devais vous entretenir – non, je ne vais pas vous entretenir, ce n’est pas dans mes moyens – vous entretenir de, c’est totalement autre chose, du projet de mise en place d’une instance unique de contrôle de la Justice. Les magistrats sont arc-boutés contre ce projet, criant qu’on veut les mettre “au pied”, à la botte du pouvoir. Mais lisez ce truc, c’est instructif, on en recausera.

Non, le sujet du jour, tous billets cessants, c’est ça : Monsieur Fillon se fait mettre la pression (sans faux-col) par ses collègues élus de LR, Les Républicains, qui espèrent bien qu’il se prononcera pour la suppression de l’interdiction !

De quoi, qu’est-ce ? eh oui, “La loi [ Non-cumul des mandats électifs ]  promulguée en février 2014 impose aux députés, sénateurs et parlementaires européens d’abandonner leurs mandats locaux au lendemain du renouvellement de leur assemblée. Soit au mois de juillet 2017 pour les députés, le 1er octobre 2017 pour les sénateurs et en mai 2019 pour les députés européens.

Vous voyez le tableau ? ces messieurs-dames n’ont décidément rien compris, rien capté de ce qui écoeure les Français : ils désirent ardemment, les LR élus, retrouver leur marigot bien saumâtre, ce délicieux cumul des mandats… ces types n’ont rien à cirer de faire sérieusement ce pour quoi on les a élus à UN poste, plein temps, et au boulot. Ah, collectionner les casquettes, virevolter du Sénat à la Mairie et puis au Conseil Régional, et puis divers Groupes d’Amitié de ceci et de cela, et quelques petites Commissions encore par dessus..  et présider des trucs, faire son important… se gonfler de sa cocarde tricolore…

Eh bien non. Monsieur Fillon n’a pour l’heure pas l’intention de revenir à ce jeu minable, exécrable, qui use toujours des mêmes justifications de faux-jetons, “pour garder le contact du terrain“. Ben voyons… Il y est, le contact du terrain, il y est déjà, et comment, pourvu qu’on ne se prenne pas la grosse tête et qu’on veuille bien descendre de son carrosse. Les acolytes fillonesques le disent clairement, en tout cas : pas question de faire marche arrière sur le non-cumul des mandats. C’est toute la grâce que je nous souhaite,  et acceptons-en l’augure. Dans le cas contraire je ne manquerais pas d’être fortement déçu, ce qui serait cruellement décevant, vous en conviendrez.

Tibert

 

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Trouvailles portugaises

Je connais maint ménage retraité de par chez nous qui songe très sérieusement à se réfugier chez les Lusitaniens, Porto, Nazaré, Lisbonne… histoire d’échapper aux sanglants bouffeurs de fric  que sont nos – pour quelque mois encore – dirigeants socialistes, pompeurs-redistributeurs de revenus devenus fous et surtout extrêmement généreux vis à vis de qui pourrait bien voter pour eux en avril. Tenez, le SMIC… + 0,93 % en janvier prochain ! le SMIC le plus haut d’Europe. Comparez avec les pensions de retraite de base, dont le curseur est rouillé à force de ne plus avoir servi : fastueux, + 0,1 % depuis avril 2013 – bientôt quatre ans – soit environ une bonne baguette de pain par mois.

Mais bon, on sait tout ça. Ce qu’on ignorait jusqu’ici, c’est que cette terre promise portugaise, hâvre des retraités français, abrite des taxeurs encore plus imaginatifs, pervers, dingues que les nôtres, et comme dit l’autre, faut l’faire ! Remarquez bien, ils sont socialistes aussi, là-bas présentement, ça explique…

Ils ont donc décidé, les Portugais, de surtaxer les logements de plus de 250.0000 euros selon la situation et la vue : beau panorama depuis les fenêtres du salon, orientation Sud ? on se fait assaisonner. Vue imprenable sur le cimetière, sur la station d’épuration, horizon bouché, orientation plein Nord ? clémence fiscale. C’est bien trouvé… reste à faire un gigantesque travail de notation – à la louche et à la tête du client – de tous ces logements juteux, mais ça vaut le coup, il y a du blé à faire. Et puis on fera ensuite comme en France pour la taxe foncière : quarante ans plus tard toujours les mêmes bases, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les bonnes soupes fiscales.

Citation savoureuse de Joao Galamba, porte-parole des socialistes portugais : “Personne ne peut comprendre qu’une personne vivant dans une cave et qu’une autre habitant au dernier étage avec une vue fabuleuse paient exactement le même impôt“.  Dans le même esprit, quid des grands, disons à partir de 1,85 m., qui sans rien avoir à faire que de braquer leur regard voient sans problème par dessus les têtes des autres, n’ont pas besoin d’escabeau, de talonnettes ? c’est anti-égalitaire, indéniablement. “Personne ne peut comprendre etc etc…“. Donc soit on alloue gratuitement un escabeau à tous les petits, soit on taxe les grands.

Tibert, 1m 84.

La paille et la poutre, remake

Dans le Figaro – car Le Monde est d’une discrétion remarquable sur le sujet, quasiment le black-out – les  brillantes têtes chercheuses du Premier Ministre, alias France-Stratégie, têtes payées pour trouver de nouvelles recettes – pas des recettes de cuisine, non, des fiscales (*), après les bordées d’indignation étranglée sur leur proposition récurrente, lancinante, têtue, de taxer les propriétaires-occupants, ces brillants sujets, dis-je, répondent ! et dans le Figaro, là justement où ils se sont fait copieusement engueuler, envoyer aux Gémonies. Bref ils défendent leur thèse, et leur bifteck par la même occasion.

Et que disent-ils ? deux choses essentiellement :

  • que l’actuelle taxe foncière, qui fait payer les propriétaires, est une vieille chose tordue, fatiguée, injuste, à mettre à la benne : “… tant son calcul repose sur des valeurs cadastrales totalement obsolètes, puisqu’elles n’ont pas été actualisées depuis 1978, et qui conduisent à des injustices criantes...”
  • Que les “petits” propriétaires-occupants, si on mettait en place leur nouveau machin-à-taxer tout en supprimant cette bonne vieille taxe foncière, seraient gagnants… “Nombre de ménages propriétaires, non imposables ou faiblement imposables, ou en phase d’accession, paieraient non pas plus, mais moins d’impôt qu’aujourd’hui“.

Notez au passage que, sous-entendu mais chuuut, les autres ménages, eux, se feraient encore assaisonner un peu plus, comme si la coupe n’était pas déjà pleine ras la gueule.

Voilà… eh bien, résumons : la taxe foncière est une sombre merde, tout le monde le sait depuis des lustres, mais tout le monde s’en fout, “on” (“on” est un pauvre irresponsable, pardonnons-lui) continue donc depuis des lustres de nous ponctionner à l’aveuglette, sur des bases débiles, iniques… Mais qu’y faire ? hein ? c’est qu’on peut peu, au gouvernement, au ministère des Finances. Alors au lieu de la remettre sur de bonnes bases, de la réformer correctement, cette taxe, tiens, et vu qu’on n’en a pas le courage, si on en créait une autre ? allez hop.

Deuxio, et là c’est moi Tibert qui cause, ce n’est pas du second degré  : ce ne sont pas les contribuables qui ne payent pas assez, ils sont déjà imposés plus que largement trop (voir les niveaux d’imposition en Europe) :  c’est le gouvernement qui a un train de vie insupportable. Au lieu de chercher encore et encore à nous faire les fonds de poches, que ne regardent-ils, ces brillants France-Stratégiens, du côté de ceux qui dépensent NOS sous comme des incapables ou des négligents, comme des paniers percés –  pas percés pour tout le monde, eh eh. Les dépenses liées au fonctionnement de l’Etat, des parlementaires, de leurs sbires, sont une provocation quotidienne. Les effectifs des élus sont ridiculement élevés. Le train de vie des Régions, des Départements, est insolent. Le statut de travail et des retraites des agents de l’Etat est une insulte aux salariés “ordinaires”. Messieurs-dames de France-Stratégie, tournez donc la tête un chouïa, regardez du  côté où ça coince, du côté de là où ça yoyotte. Mais vous n’êtes peut-être pas payés pour ça ?

Tibert

(*) Diable, c’est qu’il faut trouver des sous, des sous encore et encore : l’effectif des fonctionnaires a encore augmenté de 7.000 clampins en 2015,  malgré tous les signaux au rouge, les mises en garde, les promesses de modération etc : la machine à fabriquer des fonctionnaires est incontrôlable.