( La temporalité n’est pas la même, on le constate ! à Nantes, riante cité bretonne – sauf pour l’administration – les commerçants des halles de Talensac, vieille institution de la bonne bouffe (bonne chère, dans tous les sens du terme) râlent ferme, car les lieux sont en déshérence. Des travaux, lourds, sont « urgents » … depuis la dernière grosse intervention, il y a 22 ans. Madame la maire, socialiste, ex-groupie de monsieur Ayrault et madame Hidalgo (des références ! ), envoie un second couteau au contact des rouspéteurs, qui leur sort ça, je cite : « Maintenant, nous arrivons sur une période électorale où tout le monde devient fébrile, y compris du côté de l’opposition qui utilise ce sujet. Evidemment qu’il y a des travaux à faire, mais vu le sujet dont on parle, cela demande de l’anticipation et de la planification » . Ah ! les besoins sont évidents… dont acte. Et puis on entre dans une période électorale : ça doit être pour ça que les commerçants rouspètent, forcément ; sans doute manipulés par l’opposition, non ? Et surtout : ça demande de l’anticipation : depuis 2003, vous pensez bien, ils n’ont pas eu le temps d’anticiper. On tente de les prendre au dépourvu, là… c’est pas du jeu. )
Je voulais enfin, ici, entonner un chant funèbre à Quidam. Je ne suis pas Bossuet, mais je vais essayer. Il est mort, Quidam, et sérieusement. Tué par 1) la cupidité, 2) l’administration, 3) les réseaux sociaux. L’administration, vous l’avez tous constaté, maintenant tout est « en ligne », ou presque. On est pistés, et gravement. Et les réseaux sociaux, en plus, c’est de votre faute ! quel besoin de bavasser à longueur de journées sur votre quotidien ? ça intéresse quelqu’un ?
Il fut un temps – pas si vieux – où l’on achetait un trajet, en car, en train, en métro… on s’appelait madame (monsieur…) Anonyme, et c’était très bien comme ça. Le contrôleur contrôlait que le billet était valide, ou pas, et basta ! Avec la carte de réduc’ qui allait avec, ou pas. Maintenant on scrute des billets nominatifs, comme si le Paris-Trouville « plein tarif » de monsieur Dugenou était d’essence différente du Paris-Trouville « plein pot » de madame Schmoldu. La SNCF sait quand vous voyagez sur ses lignes, peut vous sortir l’historique de vos trajets, se permet de vous abreuver de pubs pour des hôtels, des bagnoles de location, des machins à-côté. Idem en avion, à la RATP… partout !
Vous me direz : oui, mais… en cas de problème, on peut vous joindre, vous envoyer un texto, un mail… certes ! mais si MOI je décide que je m’en passe, des mails de retard prévu ? je prends le risque, et je préserve mon anonymat. La vie privée, zut quoi. Je me demande ce que fiche le Conseil Constitutionnel : existe-t-il, quelque part, un droit à la vie privée ? si oui, on doit le surnommer « peau de chagrin » .
Tibert