Remplir des baignoires trouées

( Prolongation de l’histoire des trois lycéennes voilées au bahut Maurice Ravel : dans un collège à Auxerre, on rejoue la scène, avec trois femmes adultes, dont deux extérieures à l’établissement, membres d’une association « L’olivier 89 » , qui y entrent voilées … ce ne sont pas des élèves, et donc, la règle de laïcité « pas de signes religieux ostentatoires » s’applique-t-elle aussi ? le directeur le pense, et leur demande d’ôter leurs voiles ; le directeur académique (niveau N+1 ?) le contredit ; le recteur (niveau N+2 ?) le soutient ! Voyez comme c’est simple… ira-t-on jusqu’à soupçonner les militant(e)s de l’islam conquérant de titiller la Loi, d’éprouver toutes ses faiblesses ? L’assoce de l’Olivier-89 déclare à propos de cet incident : « Nous croyons en l’égalité des chances et en un environnement inclusif où chacun peut s’épanouir, indépendamment de sa religion ou de sa culture » . Magnifique langue de bois, mais justement : indépendamment de = sans tenir compte de, en dehors de. Ici, ces voiles, bien visibles, y sont en plein dedans, et l’affichent : pas vraiment « indépendamment de…  » )

Et puis à Paris, à l’occasion et en prévision des J.O. 2024, on s’est avisé que les humains pissent ! eh oui, ça pisse, un humain, et la moitié de l’effectif – les humaines – doit même se déculotter et s’asseoir, ou s’accroupir, pour le faire proprement. J’ai plusieurs fois, dans ce blog, souligné comme dans nos pays latins, et chez nous tout particulièrement, le besoin de miction est nié : c’est simple, on ne pisse pas ! Hélas la dure réalité vésicale étant têtue, on doit donc se débrouiller… entre deux voitures, contre un arbre, dans un recoin… l’illégalité obligatoire, en quelque sorte. Voyez cette éloquente photo de l’article du Parigot : la queue devant une des rares sanisettes « Deux-côts » disponibles, au compte-goutte 😉 pour les Parisiens et les visiteurs…

Mais pour les J.O. on va nous arranger ça ! Il est prévu 240.000 spectateurs à la cérémonie d’ouverture : ça va bien durer quelques heures, supposons donc 1,5 miction par spectateur – compte non tenu des canettes de bière à effet diurétique – durant la séance. A 25 cl. par personne, ça fait à la louche 😉 90-100 mètres-cubes de pipi. Imaginez, si chacun doit se soulager subrepticement dans ou aux abords des tribunes…

La suite ? l’article sus-mentionné ne dit pas si les massifs moyens urinatoires mis en place pour les J.O. seront conservés plus tard : connaissant ce pays, gageons que non ! on reviendra sûrement à la maxime commode : en France, on ne pisse pas. C’est sale, ça coûte trop cher (*), et puis c’est subalterne, pas valorisant… etc.

Tibert

(*) On l’a bien compris dans les pays où l’on peut pisser : les toilettes, ça se nettoie ! fréquemment, autant que nécessaire (**) et sérieusement. Forcément, ça coûte de l’argent, eh oui… mais c’est utile ! Voyez le beau film de Wim Wenders sur le sujet, « Perfect days » : on peut faire ce métier sans déchoir.

(**) On peut aussi, ce n’est pas interdit, avoir de la pédagogie, sensibilisation, travaux d’intérêt général, stages… l’armée a nommé ses opérations éducatives « corvées de chiottes » ; on peut imaginer des termes plus motivants.

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