Du calme, allons, du calme !

( Madame S. Rousseau, députée et pétroleuse, estime que les pillages de ces dernières nuits interrogent sur la pauvreté ! eh oui, voler une douzaine de polos Lakoste, des pompes à 300 balles la paire, quelques brassées de mobiles à 600 euros pièce, c’est qu’on en a besoin ! pour le bizness… et pas les moyens de se les payer en temps normal. En temps « pas normal », comprenons cette situation insurrectionnelle et favorable, on peut faire ses courses de « pauvre » , rentrer à la maison sur une moto toute neuve et gratuite, avec par exemple, au gré des magasins visités, 12 Haïphones et autres menus achats. Ce sont donc de pauvres djeunes dans le besoin, des mâles à 95 % (les filles sont consignées à la maison, leur précieux hymen, leur réputation et donc l’honneur des proches étant en cause), mais ça n’interpelle pas madame Rousseau, qui tire pourtant plus vite que son ombre quand elle aperçoit un mâle à l’horizon. Un élu local thouïttait à son endroit : « Mais ferme ta putain de gueule et viens voir dans nos mairies comment ça se passe. Pauvre fille ». Je m’associerais volontiers à cette sobre réaction. )

Mais, autre chose, deux gros syndicats de police se sont fendus d’un manifeste sur les émeutes de ces dernières nuits ; il ne s’est trouvé, à ma connaissance, que Le Monde pour en causer ; ailleurs, c’est silence de plomb. Il y aurait donc eu un premier jet du tract, plutôt véhément, édulcoré ensuite au vu des réactions indignées ici et là. Les mots employés reflètent pourtant, à mon humble avis, la réalité des choses : émeute est bien propret quand des émeutiers tirent au fusil de chasse sur les flics, quand des milliers de mortiers d’artifice sont lancés dans l’intention de blesser, voire plus. Le tract énonce : « C’est donc contre une guerre urbaine que nos collègues luttent pour gagner » ; ma foi ça y ressemble, non ? Mais la gauche politique, notamment les Insoumis, qui boivent ces jours-ci du petit lait – des fois que la mayonnaise du Grand Soir prendrait ! – a tonné contre cet appel à la sédition ! Sédition ? « soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie » ; ou, plus modestement, « mouvement insurrectionnel » . En somme, la sédition des djeunes, on minimise, eh oui que voulez vous ils n’aiment pas les flics, ils sont « en colère » , voyez-vous, et puis ils ont envie de changer de smartphone. Meuuuh oui ça va se calmer, allez ça suffit maintenant ; en face, c’est clairement l’appel à la sédation : halte aux violences policières ! les flics, de la mesure, de la retenue. Du sang- froid, quoi, allez-y mollo…

Tibert

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recopiez ces symboles *