Journées sans

J’ai lu ça ce matin : « C’est une tradition modeste qui fête pourtant ses 22 ans. Depuis 2001, le 6 février est la Journée mondiale sans téléphone portable » . Damned ! trop tard, on est le 7 ! Remarquez, moi je m’en passe plutôt bien de ce bidule envahissant, il traîne au fond d’une de mes poches au cas où l’on me hélerait sur la 4G, c’est rare, et c’est à peu près tout… mais le nombre d’individus dans la rue qui vous foncent droit dessus, les yeux rivés sur leur portable, leur cellulaire, leur mobile, leur palmette ? Palmette, qui se substitue à palmuche, trop argotique sans doute, c’est un terme à moi, et si ça vous plaît, faites passer, qu’on tue enfin l’ignoble, l’immonde smartphone, ce Frankenstein du jargon techno-journalistique, cette horreur anglomorphe qui écorche nos glottes latines.

( A ce propos, quand sera-t-elle remboursée par la Sécu, la palmette, et son chargeur avec ? plus moyen de faire sans… c’est désormais l’accessoire incontournable dans toute transaction commerciale ou administrative, d’où ma requête. On naîtra bientôt avec… Tenez, vous montrez un bon vieux billet-papier à un contrôleur SNCF, il tire la gueule et marmonne qu’on est bon pour l’Ehpad… )

Non, le 7, c’est la journée sans transports, sans écoles, sans… sans travail, vu que ça va manifester un peu partout, et que lorsqu’on manifeste, on n’est pas au boulot. On a l’habitude : la France est internationalement renommée pour ses grèves, ses transports à l’arrêt, ses queues aux pompes de carburant, ses attentes interminables aux Urgences des hôpitaux, ses pénuries de… de médecins, d’infirmiers, de bouchers, de plombiers, de couvreurs, de personnel d’hôtellerie-restauration, de cartes d’identité, de passeports, de masques, de paracétamol, d’antibiotiques, j’en oublie… pour ses syndicalistes qui beuglent et revendiquent en agitant des drapeaux de couleur rouge, et, corrélativement, pour ses 35 heures de boulot « ma non troppo » .

Et puis ce sera une journée sans surprise, au parlement. Sans surprise, les LFI vont faire de l’obstruction, sans surprise, le RN va voter contre mais pense à autre chose, sans surprise (*) les LR vont réclamer des faveurs, on imagine le scénario. Reste que cette réforme est mal emmanchée, précipitée, casée au mauvais moment, et que ces bouts de ficelles de bouts de « carrières longues » négociées à 43 ans, non 44, non 42,5… font bricolé, rapetassé, pas sérieux. Quand je pense qu’il était question, sous Macronious Premier (2017-2022), d’une refonte radicale, de retraite universelle, à points… mais non, de la bidouille ! Nous méritons pourtant mieux ; ou plutôt, nous méritions mieux.

Tibert

(*) C’est une anaphore, vous avez remarqué ? comme Hollandouse en 2012 face à Sarko, « Moi président… moi président… moi… etc » : et ça a marché ! on est bien cons, hein ? rétrospectivement, quand on voit le résultat…

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