Tango épicène

En fait ce sont deux affaires liées… de une, Télérama, très GBP, Gauche-Bonne-Pensée – ça remonte aux racines chrétiennes du canard, mais pas que ! – déplore l’annulation conflictuelle du spectacle « Pour un temps sois peu » , qui met en scène les heurs et malheurs d’une personne « trans » , créatrice de cette pièce, et s’interroge : faut-il être trans pour jouer un trans ? la réponse est pourtant évidente : zut quoi, c’est du théâtre ! Raimu n’a jamais été marié à l’épouse d’un boulanger, pas plus que Jouvet alias docteur Knock n’était toubib ! Et vous avez déjà vu la statue du Commandeur chanter « da mi la mano » en baryton pour emmener Don Giovanni aux enfers ? Une dernière, pile-poil dans le thème : qui jouait la danish girl transgenre dans le film de Tom Hooper ? Eddie Redmayne, un mec, un vrai… c’est grave ? il n’était pas crédible ? ça insultait les trans ? Quelle inculture dans cette affaire, quelle bornitude !

Et de deux, la prof de « danses de salon » à Sciences-Po Paris s’est fait jeter : elle était trop vieux jeu, des lubies farfelues du genre un homme-une femme (chabadabada), et a suscité « des plaintes d’étudiants dénonçant des propos sexistes, dégradants, discriminatoires, racistes » , rien que ça ! Propos hautement condamnables, donc… tenez, elle disait « deux femmes qui dansent ensemble, je trouve ça moche » ! on n’a pas le droit, elle devait trouver ça beau, forcément ! ou fermer sa margoulette. Plus triste encore, elle professait qu’en danse de salon il y a un homme, qui mène, et une femme, qui suit (personnellement j’ai toujours vu danser le tango, la valse, la java, la rumba et le rock comme ça), mais on a changé, car c’est sexiste ! on a donc trouvé les ineffables et épicènes leader et follower – toujours un(e) qui mène et un(e) qui suit, mais en anglais ! Le tango est argentin, mais on le danse en follower ! comprenne qui pourra…

Bref, selon ces diktats on va devoir, entre autres, refaire l’ « Acrobate » de Jean-Daniel Pollet, mais avec une nana – ou mieux, un(e) vrai(e) trans – pour remplacer Claude Melki : là ce serait correct ! du moins à l’aune des canons actuels de la Correctitude du Genre.

En guise de péroraison je citerai la boutade de cette très vieux-jeu prof de danse de salon de Sciences-Po, décidément incurable : « À quand Le lac des cygnes avec un cygne poilu ? » Interdiction de rigoler.

Tibert

Un peu d’exercice

Magnifique ! vous allez pouvoir, si votre extension palmée (*) a suffisamment de batterie, consulter en temps réel l’état EcoWatt de la France, votre ville, votre rue, votre compteur Lin’qui. Le gouvernement, vous ayant enjoint de démarrer le lave-vaisselle aux heures creuses, d’éteindre en sortant des WC, etc, nous annonce que certes on va « délester », mais dans l’ordre et la bonne humeur ! On pourrait, charitablement, omettre de rappeler que notre pays fut riche en énergie, que nous maîtrisions au petit poil la filière nucléaire, pas carbonée pour deux sous, que nous exportions des Megawatt-heure, mais que des années de courbettes électorales envers des écolos dogmatiques et obtus nous ont privés de cet atout. Eh bien non, ne soyons pas charitables : disons-le, depuis Hollande et en passant par Macronious-1, on a pieusement, connement sapé notre énergie nucléaire, et nous voilà comme des… comme des imbéciles, à devoir éteindre en sortant des WC, ce que je faisais déjà spontanément.

Mais il est une voie de recours à cette pénurie ! J’en ai eu l’idée lumineuse ce matin, au vu d’un article de Ouest-France : « Six conseils pour réduire votre empreinte carbone à Noël (**) » . Le but n’est pas, voyez-vous, de fêter l’arrivée du Petit Jésus dans la crèche de Bethleem ; non, ça va être la fête à l’empreinte-carbone ! En fait c’est tout bête, souvenez-vous des dynamos de vélos, avant les piles-bouton et les ampoules à LED : certes ça usait le flanc du pneu, ça faisait du bruit, mais ça fonctionnait ! à plus qu’on pédalait, à plus que ça éclairait. Donc, tout jeu « à piles » ou à brancher, offert sous le sapin ou devant les charentaises, devrait désormais, obligatoirement, être pourvu d’un pédalier-dynamo ad hoc. Dynamos produites localement, de première pression à froid, bien évidemment. Tout bénéfice : les plus sportifs vont pouvoir revendre leurs décawatt-heure à EDF, ça aidera à faire passer la crème au beurre de la bûche bien nommée, et puis ça vous fera des mollets divins.

Tibert

(*) Un « palmex » ? je veux dire, l’immonde smartphone, pour lequel je m’obstine à trouver un terme imagé, seyant, bien de chez nous, pas de l’engliche ! Mais personne me m’aide. Sans blague, ça vous plaît, smartphone ?

(**) Cette année, on constate que le mot Noël passe sans problème, il n’est plus caca… personne à ma connaissance, du côté de la gauche Bonne-Pensée, ne proteste qu’il s’agit des fêtes de « fin d’année » . C’est bien normal, tant que les musulmans useront du terme « ramadan » pour leur mois de jeûne, que les Juifs prononceront « Yom Kippour » en V.0, etc.

L’hôpital et la charité

( L’édito du Monde, hier… vibrant appel à limiter la vitesse, 110 km/h sur les autoroutes ! pour le climat, forcément, et puis sécurité, économie, gnagnagna… Mesure du genre « pouïème » pour gratter en théorie 0,02 % de production de l’atroce CO2, mesure d’adjudant-chef de caserne, « je veux voir qu’une tête » ! Faut-il rappeler à ces messieurs-dames, premio, qu’on nous prend là, obstinément, pour des mineurs irresponsables ; je suis pourtant capable, si ça me chante, si je le juge pertinent, si je veux moins consommer, etc, de rouler moins vite que les 130 plafond. Incroyable, non ? deuxièmo, ON LES PAYE, et très cher (*), ces trajets sur autoroutes ; où est le service rendu ? en principe, dans la sécurité et la rapidité, bonne réponse. La rapidité… Quant au CO2, il y a d’énormes gisements de CO2 à pourchasser ailleurs – tenez, vous allez voir, cet hiver, les chauffages d’immeubles ! – sans s’acharner, encore et encore, sur les automobilistes. )

Mais, autre chose : le CERD fait les gros yeux à la France. Le Monde, toujours lui, nous régale d’un article « à charge » là-dessus. Le CERD ? le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale, illustre instance de l’ONU, formée d’un collège de 18 « experts indépendants de haute moralité possédant des compétences reconnues dans le domaine des droits de l’homme » , en principe choisis (par qui ? mystère et boule de gomme) selon une logique d’équilibre hommes-femmes, origines, parcours… le CERD, donc, s’est fendu d’un topo très critique, 10 pages écrites serré (**), pour mettre en garde nos institutions contre le racisme (inquiétant !), notamment à l’égard des Noirs et des Arabes, les discours de haine (en hausse !), les violences policières (préoccupantes !), la situation des Roms (très critiquable !), le recours croissant aux contrôles « au faciès » , etc. Leçons de morale, bons sentiments, Bonne-Pensée à tous les étages. J’ai été voir qui sont ces experts donneurs de leçon d’humanité ; tenez. Les pays représentés : Qatar, Turquie, Chine… parangons de vertu sur les Droits Humains ! Puis trois européens, Pologne, Grèce, Allemagne ; les Etats-unis, et le Pérou, l’Ile Maurice, la Jamaïque. Restent 8 experts, tous Africains, dont l’Algérie et l’Afrique du Sud. L’équilibre penche sérieusement… au fait, ça fait 6 ressortissants des anciennes colonies françaises, sur ces 18. Pas mal, non ? Peu de chances que cet aréopage équilibré d’experts entonne quelque couplet que ce soit sur le racisme anti-blanc – qui serait, paraît-il, aussi rare que le loup de la même eau.

Tibert

(*) On pourrait enfin moderniser les systèmes de péage, peut-être ? archaïques, abonnements payants (le beurre et l’argent du beurre), bouchons chroniques et pertes de temps : minable, digne de la Biélorussie – je suis méchant pour la Biélorussie.

(**) Célèbre « erreur 404 » , le lien donné par l’article du Monde fait plouf. Plein de sollicitude, je l’ai opiniâtrement recherché, et vous le livre (pas délivre, livre !) ici. Vous pourrez télécharger cet édifiant PDF, pour les longues veillées d’hiver.

Obsolète, obsolescence

( Intéressant article du site Les Numériques, sur la probable manoeuvre de « greenwashing » (on dirait l’alibi vert) de la firme Epson, qui arrête ses imprimantes laser : trop énergivores ! j’ai ricané tristement à lire ça : les imprimantes sont renommées comme porteuses d’obsolescence programmée ; et puis, ayant jadis et par erreur acheté une « jet d’encre » – je tairai charitablement la marque, « B… » – j’ai pu pester à loisir contre les cartouches hors de prix, les séances de « nettoyage des têtes » incessantes à gaspiller de l’encre, les buses bouchées quand je laissais la machine trop longtemps inutilisée… un désastre ! je l’ai poubellisée, ladite « jet d’encre », et je m’en porte bien mieux, avec ma vieille laser, que je n’allume ponctuellement que lorsque j’imprime. )

Mais on nous annonce, c’est triste, la prochaine fin des minibars dans les chambres d’hôtels. Trop énergivores, pensez : chaque minibar bouffe « entre 30 et 50 % de la consommation électrique d’une chambre », tout ça pour maintenir au frais 3 canettes (1 Quoca, 2 mousses), 4 paquets de cahuètes et de chips, une demi-roteuse de champ’ et 6 mignonnettes gin-vermouth-whisky-calva (… il en manque deux : à signaler au chef). On se demande comment les activistes violents « pour la Planète » , dégonfleurs de pneus, souilleurs de tableaux, peuvent laisser perdurer un tel scandale. Bref, désormais, au lieu de vider le minibar pour se cuiter sans mettre le nez dehors, il faudra descendre au lobby (à l’accueil), au vu de toutes-et-tous (*), mettre trois-quatre balles dans le bastringue à distribuer des boissons fraîches (flacons évidemment consignés) et des sachets de trucs à grignoter, remonter dans sa piaule, dans un ascenseur scandaleusement énergivore… ça, dans le meilleur des cas. Planète oblige, ça va sûrement empirer, les amuse-gueule seront à disposition en vrac, comme les graines de chia (**) et les canneberges séchées dans les magasins Ya-Bon-Bio ; on pourra apporter son sachet de papier, pour fayoter ! Un bon point sur son carnet de notes « EcoloScope » , et une mignonnette (consignée !) de jus bio « carotte-radis noir » gratuite au bout de dix sachets réutilisés.

Bon, je laisse tomber, je vais boire au robinet du lavabo.

Tibert

(*) J’ai bon, là ? je m’entraîne, pour les prochaines élections…

(**) comme leur nom l’indique, ça facilite le transit, ces petites graines riches en fibres. Mais cessez de ricaner, ça se prononce « tchia » .