Méli-mélo de valeurs

La saga Poutine continue… monsieur Biden, en visite en Pologne, l’a qualifié de « boucher » et s’est exclamé « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. ». Que vient faire Dieu là-dedans, grands dieux ? on n’est pas assez stupides, sur cette Terre, pour s’entretuer consciencieusement sans invoquer Dieu ? sans doute ce même Dieu qui inspire les billets verts du Dollar, « In God we trust » , « Nous faisons confiance à Dieu » , qui visiblement a entendu le message ! Mais c’est aux Russes de se débarrasser de ce dictateur manipulateur, cynique et agressif, pour qui tout rapport se résume à la dualité dominant-dominé, comme chez les canidés. Ils vont avoir du mal, les Russes, qui n’ont eu depuis les années 1900 qu’une brève « fenêtre » de démocratie avec Boris Eltsine, avant de se retrouver avec le KGB derechef aux manettes, et la chape de plomb qui va avec.

Mais je suis frappé par ce téléscopage de « valeurs » qui apparaît dans cette guerre d’agression. J’ai pu voir à la télé des ultras-droite Serbes se féliciter de l’action poutinesque, souhaitant qu’il « libère toute la Planète » : on sait la Serbie, orthodoxe, alphabet cyrillique, etc, voisine de coeur de la Russie, bien que candidate à l’Europe. C’est un raccourci contrasté et saisissant de ce qui se joue : Poutine, sa propagande bien cadrée, ses popes, disent oeuvrer pour défendre les valeurs « européennes » , la famille, la chrétienté, la morale… bref : l’Occident ! Face à quoi ? un peu à tout… d’une part, la décadence des moeurs, la déliquescence des valeurs, l’invasion ethnique ; mais aussi la mainmise des USA sur ce même monde occidental.

Il n’est d’ailleurs pas si aberrant, ce dessin – censuré – du compte Thouitteur de l’ambassadeur russe qui montrait les Européens léchant servilement les fesses de l’Oncle Sam : c’est vrai que la plupart de nos pays de l’UE se fient au bouclier militaire des USA ; que le Dollar fait la pluie et le beau temps ; que l’anglo-états-unien est devenu ipso facto le langage de référence. Même sur des trucs aussi basiques que les mesures, 220 ans après le Système Métrique, on en est encore à traîner ces boulets, les pouces, les pieds, les gallons, les PSI et les BTU, tout ça parce qu’un seul pays au Monde, les USA, a décidé que ça lui coûterait trop cher de changer.

Bref, en déclarant la chasse aux prétendus « néo-nazis », Poutine fait un paradoxal, curieux amalgame de ce qu’il prétend combattre, tout en se regardant dans la glace : décadence des démocraties – sapées par l’immigration incontrôlée, la débandade des religions – de la religion chrétienne, en fait -, la perte des repères moraux, famille, genre… -, inféodation aux USA, menaces militaires « à 800 km de Moscou » (*) ; à ses compatriotes, il serine un refrain « obligé » dont on a déjà entendu des variantes : Russie über alles, Valeurs, Valeurs ! (Travail, Famille, Patrie…)

Tibert

(*) A l’époque des missiles intercontinentaux, quelle est la distance « de sécurité » qui contenterait monsieur Poutine ? combien de kilomètres ?

2 thoughts on “Méli-mélo de valeurs”

  1. Tibert a raison. Des idéologies et autres histoires que les politiciens débitent sont souvent avant tout des prétextes. En réalité, des considérations économiques & militaires sont décisives. Quand on regarde la carte universelle, on peut voir que la Russe côtoie presque en aucun lieu à une mer ouverte, manque des havres importants, contrairement aux États-Unis, la Chine (et la France, les Pays-Bas, etc., etc.).
    Prétextes vis-à-vis des considérations économiques – ça ne date pas d’hier. Le combat de Troie, avec la plus belle femme du monde comme casus belli ? J’ai appris de mon beau-père (il était officier de notre force navale) que Troie était situé en Turque près de Çanakkale à l’entrance de Dardanelles. C’est le croisement des routes maritime et terrienne pour atteindre l’Asie…

    1. La Russie a quand même un accès direct à la mer, à l’Est ! avec vue imprenable sur les USA, en l’occurrence l’Alaska. Mais il est vrai que les mers « chaudes » (Mer Noire, Méditerranée…) sont moins gelées et plus « sexy ». Le yacht de Poutine est amarré quelque part en Toscane, pas vers Mourmansk !

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