Le froid et le classement

( Macronibus ayant usé de l’invective scatologique envers les non-vaccinés, ceux-ci le lui rendent bien : « Macron on t’emmerde ! » ont-ils clamé et affiché hier samedi après-midi en défilant de plus belle, revigorés par l’offense. Nous voilà bien embarqués ! pas de quoi être fier, monsieur le Président. Voyez donc les Italiens, ils ont pris les bonnes décisions, eux, ils vaccinent OBLIGATOIREMENT. Sans gros mots, sans se lancer dans des « incazzare« , « vaffancullo » et autres amabilités contre-productives. )

Mais autre chose : l’affaire Estelle Mouzin, cette gamine enlevée en 2003, violée et assassinée par Fourniret… ses restes n’ont pour le moment pas été retrouvés, malgré de nombreuses fouilles. Il faut dire que la « veuve » de Fourniret, qui sait très probablement où ça se trouve, joue un jeu assez ignoble – à la hauteur de son personnage – avec ses soi-disant trous de mémoire. France-Info – qui use obstinément du terme « pass » au lieu de « passe » , ça fait plus anglais – y consacre un article… le père d’Estelle a réagi au remplacement de la juge chargée du dossier, atteinte par une limite de temps, et donc remplacée. Je cite : « D’après les informations de franceinfo, la nouvelle magistrate qui a repris le dossier attend la création du pôle « coldcase » (les affaires non-résolues, ndlr), prévue par la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire promulguée le 23 décembre dernier » . Voilà…

On va donc avoir un ou des pôles « cold cases » , en anglais ? dans des institutions administratives gauloises ? j’ai tenté de trouver dans la touffeur des textes de lois la teneur littérale de cette fameuse « loi de confiance etc… » : indémerdable ! on est dans le classique labyrinthe du genre « l’alinéa 3-27c est annulé et remplacé par... ». Pour une formulation synthétique, exhaustive et sans rature, on peut se brosser ! On laissera donc ça aux juristes, ils aiment ça, c’est leur gagne-pain. Mais une question me hante : s’agit-il d’affaires classées, ou non-résolues ? la morne et fade série télé qui nous a légué le terme anglais pour « cas froid » est intitulée « Cold case : affaires classées » . C’est une formule incomplète, donc fausse ! Toutes les affaires commencent à l’état « non résolu » , avant qu’on les élucide, ou pas. « Classer » une affaire, c’est l’archiver et ne plus s’en occuper : c’est alors une affaire « froide » : aussi bien celles qu’on a résolues (Ravaillac, Petiot…) que celles qu’on a laissé tomber sans résultat (Jack l’éventreur). En fait, la série télé titre sur des affaires « froides » ET non résolues, qu’on ré-ouvre pour divertir les téléspectateurs !

En l’occurrence monsieur Mouzin se bat, non pour qu’on reprenne le dossier qui lui tient à coeur – il n’a jamais été « classé » , c’est une affaire en cours, non (entièrement) résolue – mais pour qu’on ne la gâche pas à l’occasion du changement de juge. Il ne s’agit donc pas d’un cold case ! et surtout pas en anglais. Hélas, selon ses dires, l’espoir tenait au fait que l’ancienne magistrate « avait su établir un lien avec la personne mise en examen, Monique Olivier » : un lien avec madame Olivier ! qui appâtait et rabattait les proies de Fourniret, et qui le secondait dans ses crimes.

Tibert

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