Latéralisation des grosses bouffes

( Impératifs, péremptoires, les Verts actuels ne sont plus des démocrates, mais des pères-la-morale culpabilisants et brutaux. En gros, EUX ( ooups… excusez, « Elles-et-Eux » ) savent, agissent, ordonnent, et c’est forcément, de base, pour notre bien. Les initiatives urbanistiques « apaisées » de Grenoble, Bordeaux, Montpellier – liste non limitative – le prouvent abondamment. Mais en plus, ils sont compliqués à plaisir ! tenez, ils proposent de rétablir un ISF – le Saint-Graal des Gilets Jaunes, l’Alpha et l’Omega de la Justice Sociale – qui fera derechef fuir les assujettis qui le pourront, donc les plus fortunés. Jetez un oeil à ce projet ubuesque, où l’on va jauger l’empreinte carbone d’une action Crédit Agricool, Pernault-Rikard, d’un placement foncier, d’une SICAV monétaire… à quelle aune ? celle des ONG bien-pensantes qui promeuvent la chose. On peut néanmoins et raisonnablement conjecturer que les élections à venir nous épargneront cette nouvelle, aberrante et inefficace – mais hautement symbolique ! – usine à gaz (d’effet de serre)).

Mais autre chose : Le Monde nous régale d’un article « orienté » sur « Viande, digestif et extrême droite : bienvenue dans la Mangeosphère » : il ressort que bouffer gras et calorique, des cochonnailles et des plats de terroir, et s’en réjouir, et le faire savoir, c’est d’extrême-droite. Bien… si l’on prend bêtement le contrepied, à l’extrême-gauche on se taperait donc des carottes Vichy arrosées de jus de citron, des fromages maigres et des nouilles à l’eau ? c’est trop idiot. Mais reprenons le point-de-vue du Monde, qui pourrait, qui sait, voir dans l’apologie de la cochonnaille un penchant raciste, islamophobe ? il est d’autres credos alimentaires tout aussi extrêmes, voire extrémistes, que nos zélés journaleux de gauche se gardent de stigmatiser : quid des ridicules interdits religieux, qui préjugent que le Très-Haut, là-haut, note d’un crayon sourcilleux le contenu de milliards d’assiettes ? des carences alimentaires assumées du veganisme ? sans aller chercher jusqu’aux délires sectaires des buveurs de pipi ou de jus de pissenlit, des bouffeurs de racines crues, des jeûneurs rituels… si d’aucuns glorifient avec abus la bonne bouffe à la française , a) ils n’ont pas totalement tort sur la qualité, il nous reste encore ça d’agréable dans ce pays avant que les bekabs-frites, les BigMaqs et les fafalels vegan aient triomphé ; 2) Ils bouffent trop ? trop gras ? eh bien ils mourront plus vite, le Monde devrait s’en réjouir, ça fera des ennemis de moins. Et puis, au fond, c’est une façon comme une autre de choisir sa fin de vie, comme Noiret, Mastroänni, Piccoli et Tognazzi – qui n’étaient pas, à ma connaissance, d’extrême-droite.

Tibert

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