Mitage et Saupoudrage

( Hier je passe dans la rue… des bornes de rechargement électrique des véhicules « propres » sont là, au bord du trottoir. Une superbe et longue Jagouard rutilante, une grosse Béhèmme 4×4 vernissée y pompent le jus à un tarif que j’ignore mais sûrement plus bas que le kwh-gasoil. Sachant que le gouvernement pompe, lui, 60 % grosso-modo du prix d’un litre de ce gasoil (sur 1,40 € pour le client final il s’octroie 0,84), justifiez que les propriétaires des modestes Reunôt ou Citron fatiguées mais toujours vaillantes, bien incapables de supporter l’achat d’un véhicule électrique neuf même modeste, prennent de plein fouet, eux, la hausse des prix de l’essence, quand les mahousses et ruineux SUV électriques « verts » y échappent. Nos gouvernants s’apprêtent à saupoudrer de chèques-énergie par-ci par-là « les ménages les plus modestes » , bien évidemment : c’est le modèle social français en acier inox façon Bercy-Usine à Gaz. Salauds de riches, qui se marrent à voir tout ça, eux qui rechargent leurs luxueux SUV à l’électricité ! )

Mais je reviens sur les débats houleux qui ont suivi les déclarations de madame Wargon sur la maison individuelle, ce « non-sens écologique » . Devant les réactions assez unanimes – sauf chez les Verts, qui ont de la peine à cacher leur joie – elle a ensuite adouci ses propos, madame Wargon. Elle l’aime bien, la maison individuelle, si si, mais… le mitage du territoire, les rognages toujours plus importants sur les terres agricoles pour bâtir des lotissements toujours plus éloignés des centres, l’éloignement, justement, qui impose l’usage de la voiture honnie, gnagnagna… le logement collectif, lui, n’est-ce-pas, n’a pas ces défauts, dit-elle.

Elle pourrait se poser la question, justement, madame Wargon : pourquoi les Français boudent-ils les immeubles collectifs ? parce qu’ils sont moches, construits avec des plafonds toujours plus bas quand on est de plus en plus grands, des surfaces de chambres dépassant péniblement le pourtour du plumard, parce qu’on entend les voisins pisser, parce que les ascenseurs sont trop souvent en panne, parce que les espaces verts autour sont pelés et sales, parce que les terrasses sont absentes, ou rikiki, ou réduites à des balcons avec vue sur la barre d’immeubles en face ; parce que les charges de copropriété, les syndics, les réparations… le logement collectif, en France, c’est une punef. Il est des pays où l’on sait les bâtir correctement, sans mégoter sur les volumes, où ils sont bien foutus – et pas forcément plus chers. Yaka aller y voir, comment ils s’y prennent…

Tibert

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recopiez ces symboles *