Chiffres, postes et carrières

On le dit, madame Jouanneau, qui doit présider la commission du Grand Débat….llage Spécial Gilets-Jaunes, ex-sénatrice, énarque, haute fonctionnaire et karatéka – moi je fais du footing alpin, chacun son truc – va toucher 176.000 euros bruts annuels pour ce taf. Et ça passe mal, ça rouscaille dans les chaumières où, le 20 du mois, le beurre fait place à la margarine. Aura-t-elle besoin de ses talents de pugiliste pour ce boulot, je ne sais.

Il faut comprendre ! il y a en France 180 énarques de plus tous les ans ; ils ont, garanti sur contrat, emploi  sans soucis, salaire élevé, postes juteux, avec en prime des « avantages annexes », logement, voiture, voire chauffeur, personnel de maison, que sais-je ? il faut donner à croûter à ces gens-là ! à tous ces gens-là, qui restent en poste des fois très tard – difficile de décrocher, n’est-ce-pas – sans trous de carrières, avec si possible des progressions, leur trouver des tâches vraisemblables, des fauteuils pas trop fictifs… tenez, un poste qu’il est bien : « haut fonctionnaire à l’égalité, à la diversité et à la prévention des discriminations, auprès du secrétaire général du ministère de la Culture« . Ca en jette, hein ? « haut fonctionnaire« , eh oui, forcément, quelles que soient les compétences et les attributions. Quel boulot concret ça recouvre, alors là…

Sachant qu’il y a tous ces gens coûteux à caser, entretenir, choyer sur des 40-50 années, on dispose, en haut-lieu, d’un stock d’agences et de commissions très fourni, extensible ad libitum, vu le flou des missions. Le copinage avisé permet en outre de se répartir au mieux du moment et des équilibres politiques les meilleures gâches… vous lirez avec profit ce papier si vous voulez en savoir plus ; ça date de 2014 mais fondamentalement rien n’a changé depuis, sinon en pire.

Si vous ne saviez pas où diable peuvent passer tous les tombereaux d’impôts qui nous pompent la substance, voilà de quoi apporter des éléments partiels de réponse. De réponse, pas de solution, j’en suis conscient et navré.

Tibert

5 thoughts on “Chiffres, postes et carrières”

  1. … Au lieu de verser à tours de bras de l’huile sur le feu (surtout au prix où qu’est l’huile au jour d’à ç’t’heure…), je suggère à notre bien-malaimé gouvernement quelques mesures gracieuses* à prendre immédiatement et qui pourrait déjà atténuer – sinon éteindre – bien des rancunes : 1°) Dissoudre immédiatement et sans autre forme de procès l’ENA au vu de ses résultats ; une école « supérieure »de gestion qui fait très fort puisqu’aux dernières nouvelles, elle serait au seuil de la cessation de paiement. Autrement dit en faillite, quoi… Bel exemple d’efficacité !
    2°) … Supprimer les scandaleuses « retraites » des anciens présidents de la République (Pensez à VGE, par exemple, qui est à la retraite depuis plus de 38 ans, soit 5 fois et demie le temps qu’il a passé à L’Elysée… et encore : du temps des septennats ! au tarif du quinquennat, ça ferait bientôt 8 fois !) et les remplacer par une retraite dégressive, à la fois dans le temps et en fonction de leurs revenus par ailleurs (exemple : Sarko et Hollande, parfaitement en âge et en état de bosser et qui se font des testicules en or en donnant des conférences, comme membres du Conseil Constitutionnel ou encore en tant qu' »intervenants extérieurs » auprès d’entreprises privées… pour du moins ce qu’on en sait !
    Quant aux 1244 commissions ministérielles et autres « Comités Théodule » divers et avariés, à la vocation parfois des plus obscures, un coup de balai salutaire permettrait, rien qu’en matière de double – voire triple emploi – et sans diminution d’efficacité aucune, de stopper des hémorragies financières bien inutiles !
    Mais pour ça, encore eût-il fallu que nos gouvernants possédassent au moins deux vertus dont apparemment leur promotion d’énarque ne leur a jamais fait seulement effleurer la moindre notion : 1°) le « Sens de l’État ». 2°) la simple décence.
    Et là, c’est pas gagné d’avance.
    Porca miseria !
    T.O.

    (*) ici, au sens de « gratuites »

    1. Ah, vous connaissez Porca miseria ? savoureux juron transalpin… à propos de transalpin, la déclaration de soutien. de M. Salvini, le ministre « Ligue du Nord », aux GJ me fait dilater la rate : voilà qui est clair. Regardons qui sont les amis supposés (tels l’ours et l’amateur de jardins de la fable ?) des GJ. En tout cas, les aimables relations entre Macron & Co et les gouvernants italiens ne manquent pas de piquants, au pluriel.

  2. Dernière minute, et toujours dans la rubrique « Huile sur le feu », un coup de chapeau tout spécial à notre cher ex-ministre de l’Education Nationale Luc Ferry pour son récent appel au meurtre… Un boxeur qui se défend à poings nus d’une paire de gendarmes mobiles hyper-armés, ça se retrouve illico devant un tribunal des flagrants délits ; un pseudo-philosophe « à la retraite »* confortablement installé dans son fauteuil et qui appelle carrément à l’usage des armes contre le peuple excédé en rébellion, on ne lui dit rien ? On est en plein délire. La trouille verte leur fait dire n’importe quoi, aux princes qui nous gouvernent et à leurs acolytes. Je n’aimerais pas avoir à inspecter le fond de leurs frocs : ça doit pas être beau à voir… et moins encore à sentir ! M’est aviss que son grand-père doit faire des bonds dans sa tombe au Lucky-l’embrenneur** ! Et pour ce qui est des « philosophes » bien de chez nous – du genre Finkelkraut, BHL ou maintenant Luc Ferry -, ils gagneraient beaucoup à la fermer dans ces moments d’exaltation : la chienlit, c’est bien chez eux qu’elle fait son nid !
    Par ailleurs, un « like » à la Jouanno, beaucoup plus fine que ces messieurs et qui a tout de même compris qu’en acceptant la mission du Grand Déballage – et surtout le pactole qu’on lui offrait avec… – elle n’améliorait pas son image, loin s’en faut !
    Vue d’ici, la France a de plus en plus l’air d’un canard sans tête qui partirait dans tous les sens ; la question qu’on se pose surtout, c’est « Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion ? »

    (*) De Gaulle, à propos des généraux fomentateurs du Putsch d’Alger, si vous l’aviez oublié…
    (**) « Et bren, bren, bren ! » ; tout aussi bien qu’« embrenné », Rabelais met cet archaïsme du mot « merde ! » dans la bouche de Pantagruel si mes souvenirs sont exacts. Mais toujours dans cette acception, le mot était encore en usage dans le Nord quand j’étais gosse, à Roubaix au début des fifties.

    1. Pas vraiment d’accord sur le « boxeur qui se défend à poings nus« , ou alors c’est du second degré ! PERSONNE n’est obligé d’aller traverser une passerelle hors circuit de manif et barrée. Outrepasser, c’est sciemment, belliqueusement aller au conflit.
      Par ailleurs : Jouanno, je ne like (quelle horreur ce mot) pas du tout. Cette nana, outre qu’elle est karatéka, ce qui aurait eu son utilité, est présidente de l’in-dis-pen-sa-ble CNDP 😉 et touche son très juteux salaire à ce titre, et non du fait qu’elle aurait dû présider le Grand Déballage. Salaire qui a d’ailleurs augmenté de 14 % en deux ans (*), comparez avec les retraites ! Mâame Jouanno a mauvaise conscience – c’est à peu près tout ce qu’on peut lui trouver de positif dans cette dérobade, là où d’autres hauts fonctionnaires se montrent cyniques et sans aucun état d’âme – et préfère se rencoigner dans son bureau peinard plutôt que d’aller très probablement prendre des coups dans un difficile et délicat fourre-tout-défouloir. Je pensais pourtant naïvement que c’était pour ça qu’on payait royalement nos énarques : pour des boulot à haut risque, sinon c’est du fric gâché, non ?

      (*) Voir cet article éclairant des Décodnneurs du Monde sur les luxueuses niches à énarques.

  3. Du fric gâché ? Tout à fait d’accord. Quand à votre explication, je la « plusse »* aussi. Je parlais il y a peu ici du « Sens de l’État » (avec des majuscules)… Si la ‘tite mère Jouanno n’en avait eu ne serait-ce qu’un chouïa, elle aurait accepté l’honneur qu’on lui faisait… en précisant bien qu’elle effectuerait cette mission à titre citoyen – donc gracieux – et qu’elle demandait simplement à ce qu’on la défraie sur justificatif des dépenses de transport et d’hébergement engagées par elle à cette occasion. Ç’eût été autrement élégant et, qui sait, ça lui aurait peut-être ouvert l’accès à une carrière politique intéressante ? Mais selon toute apparence, l’élégance politique n’est sans doute pas le genre de chose qu’on enseigne à l’ENA.
    Pour le reste, son profil de karatéka lui aurait certainement été utile, parce que ce grand déballage risque – outre la belle pagaille qui va se trouver révélée à cette occasion – d’être une sacrée foire d’empoigne ! Du moins si, une fois de plus, tout n’est pas que vent, esquive, coups tordus et blablabla. On peut rêver. Mais comme on nous a déjà gentiment prévenus que quelles qu’en soient les conclusions, on ne « détricotera » pas ce qui a déjà été fait…
    Ça ne vous rappelle pas certain referendum sur l’Europe, ça ?
    Et comment donc tous ces « sachant(s) » si distingués ne comprennent-ils pas que la coupe est pleine ? Ils sont donc stupides à ce point ? Du moins, leur inexpérience – pour ne pas dire impéritie – en politique est-elle atterrante**. Sauf que si tout le système est mis à plat – ou plutôt, à terre ! -, c’est encore nous qui en paierons les inconvénients en premier lieu, comme c’est déjà le cas.
    Qu’est-ce que chantait Gavroche dans « Les Misérables », déjà ? : « Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, le nez dans le goudron, c’est la faute à Macron… »
    À part ça, l’Histoire ne se répète jamais.
    T.O.

    (*) Quelle horreur.
    (**) « Malheur à la ville dont le prince est un enfant… » Bis repetita placent. Il fut un temps où l’âge mûr était considéré avec respect, considérant l’expérience qu’il supposait. Aujourd’hui, avec la frénésie du jeunisme ambiant, c’est surtout synonyme d’Alzheimer rampant.

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