Omar m’a gonfler

Il n’y a rien à se mettre sous la dent du clavier ces temps-ci ; les canards de par chez nous rament pour produire assez de copie – dame faut justifier les tarifs d’abonnement, faut tartiner. Mais allelouïa, aubaine, en cette fin de 2016 où le papam François ne fait rien que du très classique avec sa bénédiction Ourby-et-Torby, où les Pères-Noëls se baignent à poil dans la Baltique – c’est d’un banal… –  le Parigot-aujourd’hui-en-France sort son inénarrable et bi-annuel classement des 50 Français les plus appréciés des Français.

Et puis voilà qu’aussi sec, le Monde et le Figaro, qui entre-temps ont pu boucher un trou dans une page avec la Reine des Anglais qui a séché la besse de Biduit à cause d’un gros rhube, emboîtent le pas au Parigot et nous régalent, comme de vulgaires torchons de salles d’attente de coiffeurs façon « Voilà » ou « Plusprès », de ce palmarès de daube. Et surprise, la tête de liste est Omar Sy, le comédien Noir d’origine sénégalaise né à Trappes dans le 7-8, révélé, crois-je, supposé-je, par le film à succès « Intouchables ». Avant lui on a eu le même, ou Yannick Noah, ou l’Abbé Pierre, ou Jean-Jacques Goldman, ou Roger Dugenou… avec des « Poulidor » solides aux accessits, l’incontournable, l’icônique madame Simone Weil, ou Poivre d’Arvor, ou… bref vous voyez le topo.

C’est une enquête de faussaires, puisque la liste restrictive et préformatée des « nominés » (des sélectionnés) est mise sous le nez des 1.000 cobayes, échantillons représentatifs du peuple français. Supposez que par extraordinaire, le gus du Parigot vous sonde… vous voulez citer votre idole Yvonne Choquet-Bruhat, matheuse prestigieuse, ou l’illustre  Jacqueline Plaisir, membre du quadriumvirat qui pilote ATD-Quart-Monde, parce que c’est quand même un engagement qui vous épate ? eh bien le sondeur vous envoie dans les cordes. D’abord il ne connaît pas : « Qui c’est çui-là ? mais non, vous choisissez dans la liste ! là dans la liste !  Marine LeBen, Muriel Ropin, Cyril Hamouna, Gad Elbaleh, Martine Augry, Michel Molnareff…« .  Autant dire que c’est nul, biaisé de chez Biaisé.

Concluons : premio c’est un palmarès débile, quelque estime qu’on puisse avoir pour monsieur Sy qui a une trombine sympathique et en vaut bien d’autres ; deuxièmo, que des quotidiens supposés sérieux relayent sans aucun recul cette escroquerie racoleuse en dit long sur la navétude – merci madame Ségolène – où ils se vautrent. Allez, on va être indulgent, c’est la faute aux vacances ?

Tibert

5 thoughts on “Omar m’a gonfler”

  1. Mon Dieu, Tibert ! (« mon Dieu est » ici une exclamation, pas une appréciation, hein !!! Non mais, des fois…) : Si vous partez en guerre contre la médiocronsécation et la navétude ambiantes, « z’êtes pas rendu », comme on dit à B’zançon…
    J’y songeais hier en parcourant les colonnes (hum) d’un site du Net consacré aux écrivains frustrés d’éditeur « normal » (Le nom, c’est « Encre » en latin… vous n’en saurez pas plus ; c’est le moment de vous rappeler que votre Gaffiot sert, depuis après votre bac, à remplacer un pied du lit matrimonial mis à mal à l’occasion de votre nuit de noce… C’était en combien, déjà…?)
    Bref : non seulement on ne croise pas un Marscel Prout à tous les coins de page sur cette « Encre de Miséricorde », mais encore – et c’est là que c’est délicieux ! -, de peur de rater un apologique renvoi d’ascenseur, les superlatifs y fleurissent comme tiers provisionnels en septembre tout au long des compliments réciproques que c’en est un plaisir ! Sauf que parmi toute cette faune si-dont-autellement méritante, il n’y en a , depuis la création du site, QU’UN SEUL qu’est parvenu à retenir l’attention de Gallimuche ! (et encore..; la « Série Nwâre »… mais sa « Faux soyeuse » n’était vraiment pas mal écrite. Si-si.)
    Ca n’empêche : on y continue à s’y balancer mutuellement des brassées de fleurs (avec les pots) et à s’y badigeonner entre génies méconnus au sirop d’orgeat bâtardé guimauve. Mon Dieu (bis) : tous ces talents perdus… M’enfin, comme le clamait déjà Guillaume d’Orange (et ça date pas d’hier !) « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer… »
    Allez : bonne St Etienne à tous ! (Aahahahh ! y’a qu’en Alsace que ce jour est férié. Histoire de se remettre sur pattes pour le second réveillon, une fois dissipées les brumes du premier. Sont fortiches tout de même, ces Alsaco, avec leur concordat taillé sur mesures… Voilà ce qu’on a manqué, nous avec nos sans culotte la-guillotine-entre-les-dents et notre République Laïque, Une et Indivisible !
    ( – Une et indivisible… comme l’Eglise, cher Timothy ?
    – Ben oui, cher Tibert : comme l’Eglise. De Rome.
    – Tiens, c’est curieux cette parenté, non..?
    – Mmmmfff… Et à part ça, c’était bien vot’ réveillon ?)

    1. Réveillon sage. Noël ? une belle fable racontée aux petits enfants et puis surtout une haïssable foire à la consommation. Berk.
      Ceci dit, je mets un bémol à votre portrait du milieu boursouflé des écrivaillons méconnus. J’ai pu lire un auteur refusé par tous les éditeurs, publié donc à son compte et sur la Toile, et qui à mon humble avis vaut très largement plus que des tas de besogneux poussifs du stylo et montés en mayonnaise – je pense par exemple à une Belge très maquillée et arborant des chapeaux improbables, voyez le genre. Le milieu de l’édition est bien bizarre. Qu’est-ce qu’un livre ? en général pas grand-chose, on en pilonne des tonnes tous les jours, ça force à l’humilité.

  2. Tiens, ça m’intéresse, votre bel inconnu… des fois que ça serait moi ! Non ; dîtes toujours (en privé si vous préférez ; z’avez ma bwâte à miel personnelle…)
    Blague à part, j’ai été assez largement publié en France et en Gèlebique, mais mes deux éditeurs en sont trépassés (porterais-je la schkoumoune littéraire ?) et il y a longtemps que j’ai retiré toutes mes « zeuvres » du Net : ça rapporte que des compliments Di-tire-en-bique dont je n’ai rien à tresser. Mais quand à l’auteuse dont vous causez (Nunuche mâtinée geisha façon « Madame Mouche-à-beurre »*, non ?), je vois à peu près à qui vous faites alluvion et ce constat m’emplit de stupeur et de tremblements, because la cosmétique de l’ennemi.
    Suis-je clair ?
    Bon, c’est pas tout ça mais faut que je sorte la trousse à zoutils : ma bécane a choppé le hoquet. Avec tous les excès du ouiquende noëllique, c’était couru !

    * « Butterfly », en engliche.

  3. … Merci de votre petit message privé, auquel j’ai voulu répondre, mais l’adresse que vous m’avez donnée a été rejetée. Ahhh les joies de l’infromatique…

    1. Effectivement le canal de messagerie tibert@tibertlechat.com semble défectueux… faites excuse ! on travaille activement à le remettre en service, et… oui ? ah on me signale… oui ?… l’équipe technique me signale que c’est réparé… Mais l’essentiel est fait, n’est-il pas ? ( il est ! )

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