Vingt ans après

Comment évolue-t-on, en 20 ans ? Beaucoup, et pas forcément en bien. On se ride, certes – pas tout le monde : selon la regrettée Arletty, « des rides, je n’en ai qu’une, et je suis assise dessus » – mais on mûrit, et on se calme, aussi. Le jeune Jospin trotzkyste devient socialiste (mais cesse-t-il pour autant d’être trotzkyste ? pas forcément, connaissant les techniques d’ « entrisme » chères aux disciples de Léon (*) )… bref en 20 ans on change, c’est sûr.

Nathalie Ménigon est restée jusqu’ici 20 ans derrière les barreaux, et c’est normal, s’agissant pour elle et ses complices de 2 assassinats. Justifiés par des considérations politiques, oui, mais à cette aune n’importe qui peut flinguer n’importe quoi ; ce sont des assassinats quand même. Ceci dit, elle a payé, cher, elle est physiquement foutue, une espérance de vie désormais misérable : on lui concède la semi-liberté, et c’est humain, au sens où c’est un geste d’humanité ; disons que la Société se montre humaine.
On est d’ailleurs surpris que cette fois-ci le Parquet et le Ministère ne fassent pas appel : eh bien sans doute que le Président a changé, et les jusqu’auboutistes de la vengeance ont peut-être mis une sourdine. Et c’est une bonne nouvelle.

(*) En triste, pourrait-on dire, ce qui colle bien au personnage !

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