Déménagement sans tambour mais avec trompette

Allez hop, c’est tout neuf ça vient d’arriver mais il y a encore des vabures – vous les découvrirez vous aussi, mais le principal est là : pouvoir lire le billet tout frais pondu du jour.

Eh oui, après des années de bonne et loyale collaboration technique, je quitte le cocon douillet du site qui hébergeait gracieusement mes élucubrations blogales : ayant découvert que le site http://www.tibertlechat.com n’était pas occupé, opportuniste comme je suis, ni une ni deux, j’y ai emménagé. Avec quelques bogues, ça je sais.

Remarquez, tibertlechat.com, certes, ça sonne bien, mais lechattibert.com était libre aussi, tout comme tibertlematou.fr, ou legreffiertibert.org, ou .fr, ou .net, ou… vous n’imaginez pas le nombre de noms de domaines internet qui sont disponibles, et pas chers. Le problème, en fait, c’est pas d’avoir un site, c’est d’y mettre quèque chose.

Bon ben c’est tout quoi…  chers lecteurs et commentateurs-trices, blogophages blogophiles ou pas, n’oubliez pas de modifier le signet idoine dans votre barre de marque-pages, http://www.tibertlechat.com, là-haut sur votre en-tête de butineur internet, oui là, entre www.grossesblagues.org et www.videosmarrantes.fr.

Tibert

(dans tous les bons sites Web dont l’adresse est du genre http://www.tibertlechat.com)

Y a des phobies qui se perdent

Un portable c’était d’abord (prem’s !) un ordinateur de petite taille, léger et tout plat une fois fermé ; mais comme ça fatigue nos concitoyens d’utiliser des tas de mots – pourtant nos amis francophones, moins flemmards, le font, eux : le natel en Suisse, le cellulaire chez les Québecois, le GSM chez les Belges, une fois – eh ben chez nous quand le mobile a pris son essor et envahi nos poches, on a trouvé ça trop compliqué, alors le portable ?? vous avez le choix, l’ordinateur ou le téléphone cellulaire et mobile. On va gaiement vers les 800 mots maxi.

Mais ça vous savez déjà, je me redis… non, je voulais traiter ici de ce fait divers qui secoue Argenteuil, dans le 95 : une femme voilée (intégralement ? je ne sais)  a porté plainte pour agression à caractère manifestement islamophobe. En contrepoint de cette affaire, une émeute spontanée s’est formée il ya deux-trois jours parce que des policiers avaient contrôlé une femme voilée – celle-là, intégralement, ce qui est interdit dans l’espace public etc etc. Et la mairie d’Argenteuil a été assiégée par 500 personnes protestant contre, selon elles, l’ islamophobie ambiante.

Il se trouve que la femme voilée agressée téléphonait sous son voile au moment de son agression, et a pensé dans un premier temps qu’on en voulait à son cellulaire, ce qui est d’un banal, alors là, plus personne n’y fait attention. Mais non, c’était en tant que musulmane qu’on lui cherchait des noises, paraît-il.

Et là je m’insurge ! je m’insurge. On lorgne sur des bricoles et on fait fi des énormités. On monte en épingle deux-trois faits divers épars et sociétaux, on fait mousser l’ islamophobie, mais pendant ce temps-là on agresse, on pique à tour de bras les natels des Suisses, les GSM des Belges, les cellphones des Amerloques, etc etc, sans oublier les “portables” des Français. C’est un fait massif, çà, et pourtant personne ne s’émeut, pas de manif’s, pas de LDPTC (*), pas de pétitions, rien dans les journaux ; un mobile arraché ça ne vaut même pas un chihuahua écrasé. Que font le MRAP, la LICRA, la LDH, le… bref, que foutent toutes ces associations destinées, justement, à faire mousser quand ça ne mousse pas ? qu’attend-on pour protester contre l’aversion dont sont victimes les porteurs de téléphones cellulaires ? halte à la mobilophobie !

Tibert

(*) La Ligue de Défense des Propriétaires de Téléphones Cellulaires.

Je vous en demande, des statistiques, moi ?

Je n’ai pas trop le temps, là. Vite fait, alors ? allez, vite fait, c’est une information marrante, et qui vaut la peine de gratter fissa fissa un petit billet – sinon ça va faire une carence de billet.

Vous savez que la ministresse de la fonction publique, madame Lebranchu, a supprimé le seul “jour de carence” qu’on avait méchamment infligé aux fonctionnaires en cas de maladie – histoire de faire semblant de les rapprocher, les fonctionnaires, des travailleurs ordinaires : “injuste, inutile et inefficace“, disait la ministresse à propos de ce jour de carence. Disposition passée à la trappe, donc, allez on oublie le jour de carence.

Mais voyez : le jour de carence a fait chuter de 43 % et des pouïèmes le nombre de journées uniques d’arrêt-maladie dans la fonction publique territoriale. Soit, sur 10 arrêts-maladie d’une journée, 4 en moins. Pas mal, non ? alors, ce jour de carence, inutile, inefficace ?

Mais ce qui est rigolo, ou tragique, c’est selon le point de vue, c’est que le nombre d’arrêts-maladie de longue durée a, lui, fortement augmenté ! franchement, tant qu’à être malade et perdre un jour de salaire, autant que ça vaille le coup, non ?

Tibert

Ravel, le petit trot et les CRS

C’est en résumé un mauvais jeu de mots, un jeu de mots laid : “six bourres”…

Ciboure, bien sûr, bon sang ! je me souviens, nous fûmes ma petite famille et moi, il y a 2 ou 3 ans, en novembre à Saint-Jean-de-Luz. Et, le croirez-vous, nous eûmes un été indien et basque, basque mais indien, un temps délicieux, ensoleillé, doux, et sec !

Bref nous en jouîmes – le passé simple de “jouir”, je vous raconte pas, il vaut mieux jouir au présent de l’indicatif ! – nous en profitâmes un maximum, et, à cette époque adepte du la course à pied (le jogging, le footing, bref en français et à mon allure, le trot, ben quoi, il n’y a pas que les chevaux qui font du trot), donc, trotteur,  je me régalais à faire l’aller et retour jusqu’au bout de la jetée à Ciboure, sur la bande de terre en face de Saint-Jean. Parcours aéré, sauf à la traversée de la Nivelle (*) sur le pont quasi toujours embouteillé, parcours plat, iodé, coloré, pittoresque, bref le pied.

On passe ainsi, trottant, devant la maison natale de Ravel – salut Maurice ! – qui a rejoint son infante défunte, on suit le muret qui longe la plage et les rochers sur l’océan, en veillant à contrôler son souffle et ses foulées, et immanquablement on passe devant un minibus de CRS.  Bon… pourquoi pas ? il doit y avoir une raison… le lendemain, même scénario, et le surlendemain, etc. Il y avait toujours un véhicule de CRS garé sur le quai, face aux baraques bourgeoises alignées à Ciboure devant la baie. Ils n’étaient pas six, mais 3-4 généralement, si mes souvenirs sont bons.

J’avais zappé ces constatations, supposant que la maison natale de Ravel avait un intérêt insoupçonné, que l’on surveillait une planque, que… bref j’avais oublié Ciboure. Et ce matin, ouvrant mon journal internet, que vois-je ? l’illumination ! la révélation. Je vous le donne en mille : c’est la résidence temporaire de madame Michèle-Alliot-Marie à Ciboure qui est ainsi chouchoutée.

Ce genre d’informations ressort maintenant, un peu partout… tiens, pour vous faire une idée de ce que ça nous coûte, allez voir ça, on vous donnera des détails. Devant le tollé que ça provoque – avec nos impôts, en temps de vaches maigres, tout ce fric, et l’insécurité etc etc… – on apprend, ce matin, que Michel Charrasse, du Conseil Constitutionnel, l’homme au gros cigare, aux doubles lunettes carrrées et aux bretelles, vient de se voir priver de ses gardes du corps à Puy-Guillaume, commune tranquille de l’Est auvergnat. Justifiant ce traitement de faveur, il déclarait ne pas s’être fait “que des amis” lors de sa vie gouvernementale…

Et moi alors, avec mon blog impertinent, voire irrespectueux, où sont-ils mes gardes du corps ?

Tibert

(*) et non, ce n’est pas la Bidassoa, j’ai vérifié.

Quand on vote à Sion

Ajourd’hui on a voté en Suisse, on a encore consulté le peuple sur des sujets de peuple suisse. Des sujets comme le durcissement des lois sur le droit d’asile (on a dit “oui”), sur l’élection du Conseil Fédéral directement par les citoyens (c’est “non“, c’est le parlement qui continuera de s’y coller). On a aussi voté à Carouge, banlieue gènevoise, pour savoir si le budget serait laxiste ou si on se serrerait la ceinture – la question était, sans rire, “Voulez-vous payer plus d’impôts ?“, et, le croirez-vous, on a répondu “non”. La Gauche municipale a pourtant ramé, à Carouge, pour vanter un budget plus ambitieux, plus copieux, et donc, évidemment, plus coûteux… mais non, à Carouge on en a marre de payer toujours plus.

Bon mais vous vous en foutez, de la Suisse et des Carougiens, qu’est-ce qu’il vient nous importuner ce Tibert suissophile, avec ses votations à Sion ? chez nous en France on ne nous demande JAMAIS notre avis, c’est le parlement, le cénacle des godillots, une fois élu pour 5 années peinardes sans opposition possible, qui fait le boulot. Et si par extraordinaire le parlement renâcle, et bien on gouverne par ordonnances : c’est la démocratie française, tous les 5 ans – l’avenir est radieux, demain on rase gratis, si si, votez pour moi, etc.

Reste au peuple, privé de consultations directes, à se faire consulter dans la rue, façon “manif’ pour tous” ou défense de l’école privée ; le problème c’est qu’au dessous de 2 millions de manifestants – selon la police, et donc 5 à 6 millions selon les organisateurs – ça vaut pas, c’est pas assez puissant. Et, de toutes façons, ça ne serait pas possible, nous disent, doctes, les savants constitutionnalistes.

Il se trouve en effet que les députés ont voté, en avril dernier, – ce n’est pas vieux – une disposition instituant le “référendum d’initiative populaire” (ou “initiative partagée”, si vous y tenez (*)). Evidemment, le temps que le Sénat y mette son grain de sel, vous pensez, on verra ça à l’automne, au mieux. Mais que dit cette disposition ? il faut, pour déclencher ce truc, “un cinquième des membres du Parlement soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales – soit actuellement 4,5 millions de personnes“. Autant dire que la “Manif’ pour tous” peut se brosser, avec ses 300.000 manifestants – selon la police, ça va de soi. Bref, référendum, pas question, car…

– premio ils sont pas assez nombreux, comme on a vu, et puis c’est aux parlementaires d’actionner le dispositif,

– deuxio la loi promulguant le référendum gnagnagna… n’est pas encore publiée au Canard Officiel, et toc !

– troisio le “mariage pour tous” n’est pas un sujet valable pour un référendum : voyez ce lien passionnant, il vous explique tout, assez clairement. On peut ratifier un traité, revoir l’organisation des pouvoirs publics, ça oui, mais bref non là ce n’est pas possible, pas la peine d’insister.

Et le “Petit juriste” – que je vous ai indiqué son site web, là, juste au dessus ! – conclut son article par ce commentaire désabusé : “D’initiative populaire, le référendum n’a plus donc que le nom…” : on ne saurait mieux dire. Reste à jalouser les Suisses, ces veinards, qui non seulement ont du blé, du Fendant bien frais en pichets de 2 décis, mais aussi les votations, et que l’on consulte, et souvent.

Détail juteux : le Parti de Gauche a voté contre cette nouvelle disposition référendaire, dénonçant un “simulacre de référendum”. Monsieur Mélenchon et ses potes, le Petit Juriste et moi, on est bien d’accord.

Tibert

(*) partagée, mon cul ! comme dirait Zazie. C’est le législateur qui prend l’initiative, pas les électeurs.

Extrêmes guerriers

Monsieur et madame Poutine ont divorcé…

Un tennisman professionnel français va jouer aujourd’hui un match important…

Non mais on s’en fout ! on s’en fout… la France entière ne bruit que de ça : un skinhead a tué un étudiant unanimement connu comme étant d’extrême-gauche, lors d’une bagarre “de rue”. Il l’a tué, ou il l’a frappé très violemment, et, bref, le résultat est le même. Voilà… (*)

Bon, grand branle-bas de combat anti-fasciste (prononcer “fâchiste”, de même que fascination se prononce “fâchination”, et ascenseur, “achenseur”) dans Paris et toute la France. Slogans guerriers, le Premier Ayrault se fend d’une déclaration belliqueuse : il veut “tailler en pièces” – mais légalement, rassurez-vous – les groupes d’extrême-droite. Monsieur Bergé veut un million de manifestants, et un peu partout fleurissent des accusations comme quoi ce serait la faute à la “Manif’ pour tous”, qui aurait inspiré, suscité, encouragé ce débondage des extrêmistes de droite.

Sur ce on aperçoit dans une vidéo madame NKM, qui a eu l’initiative courageuse et quelque peu imprudente, voire saugrenue, de manifester son émoi à ce propos, se faire très violemment insulter par de jeunes manifestants – elle n’a pris aucun coup, grâce aux flics et services d’ordre vigilants, mais c’était très chaud. Elle est “de droite”, modérée mais de droite, DONC elle est coupable, haïssable, à abattre. De multiples photos montrent également des jeunes et des moins jeunes brandir le poing fermé et levé, dans une gestuelle pas vraiment pacifique. On pourrait presque les entendre chanter, sur un air connu, des textes traitant vraisemblablement de combat terminal : pas un chant de Bisounours .

Voilà… bien évidemment c’est horrible qu’une jeune vie en plein devenir soit fauchée comme ça, dans la rue, pour des remarques, des insultes ou des regards, ou juste des fringues trop identitaires. C’est horrible, et surtout c’est terriblement con, dans un pays où l’expression des opinions est en principe libre, à part quelques limitations (racisme, anti-sémitisme, blasphèmes autres qu’anti-chrétiens, négationnisme, j’en oublie peut-être…).

L’enquête dira qui a commencé à provoquer, qui a prononcé des mots insupportables pour l’autre bord, ou commencé à cogner. Elle dira si on a frappé pour tuer ou juste pour faire mal, si c’est un assassinat ou un meurtre, etc. Mourir pour des mots, c’est injuste et révoltant. Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, chantait quelqu’un de moustachu.

Mais on découvre assez unilatéralement, à cette occasion, un fait permanent : les extrêmes, gauche et droite, se sont toujours affrontés, et violemment !  le Quartier Latin des années 60-70 voyait les militants de l’Unef, les Jeunesses Communistes, les abonnés à “Clarté” (le canard des étudiants du PCF), etc, arpenter le pavé pour, littéralement, “casser du faf'” ; les membres des chapelles opposées, Fane, Occident, la fac’ de Droit d’Assas… en voulaient autant à l’encontre des précédents ; d’innombrables colleurs d’affiches nocturnes et sauvages, des deux bords, se sont fait casser la gueule ; les manif’s se peuplaient de pancartes dont les supports n’étaient pas de frêles baguettes de sapin, mais de robustes manches de pioches, etc. Les extrêmes se rejoignent, oui, mais la plupart du temps ce n’est pas pour se faire du bien.

Résumons-nous : foin des oeillères idéologiques à sens unique, ce qui fait mal, ce que la démocratie doit craindre et combattre, c’est l’ extrême-, pas les suffixes qu’on lui accole.

Tibert

(*) Un tic qui s’installe dans les débats, conversations, bavardages… “et voilà, et…” : écoutez bien, ça fait un tabac.

Eh non c'est pas pareil !

On entend d’étranges choses à la radio.

On y entend que le gouvernement, plutôt que de limiter son train de vie et celui de l’Etat par la même occasion (*), cherche au fond de nos poches les picaillons qui y seraient restés coincés.

Politique familiale, retraites, taxes, cotisations, tout est bon pour faire un peu de blé, d’argent de poche pour permettre de continuer à flamber, là-haut.

Mais v’la-t-y-pas, qu’une Conseillère d’Etat remet un rapport sur les pistes de réforme des retraites pour permettre d’équilibrer valablement, pérennement, les budgets des différents régimes… et, le croiriez-vous, elle évoque, dans sa candeur et son inconscience, l’allongement aux 10 meilleures années – les dernières, en général  – au lieu des 6 derniers mois, de la  base de calcul des retraites du Secteur Public.

Réaction des syndicats du Secteur Public ? “c’est pas possible”, “si on nous cherche on va nous trouver”, “casus belli”… et un délégué F.O. (du secteur Public, évidemment) de découvrir : “c’est pas du tout du tout pareil” !

On est contents de l’entendre dire, mais à vrai dire on s’en doutait un peu. Ce n’est donc pas pareil, les 25 meilleures – ou moins mauvaises – années, et les 6 derniers mois… et c’est maintenant qu’on le découvre.

Remarquez, elle y va pourtant mollo, notre Conseillère d’Etat : 10 ans au lieu de 25, il reste comme un écart.

DEUX Droits du Travail, dans un pays qui a écrit – ça fait longtemps, remarquez – “EGALITE” au fronton de ses édifices publics.

Reste à savoir si le gouvernement aura les c… de la faire, cette réforme. Les paris sont ouverts.

Tibert

(*) ceci en complète contradiction avec les recommandations de la Commission Européenne et du FMI.

L'identité de genre expliquée aux petits n'enfants

A madame Taubira t’obéiras, magistrat : elle t’a convoqué, ce lundi matin à 9 heures à Paris – forcément, à Paris, un Paris sinon rien – pour un stage sur  les “violences et discriminations à raison de l’orientation sexuelle». Et dans le corps du texte de la convocation, on développe, on explicite :

(…) le progrès [du mariage “pour tous”] “ne fera pas, à lui seul, reculer du jour au lendemain les expressions de peur, de rejet, d’intolérance, et de violence vis-à-vis de la différence relative à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre qui continuent de se manifester dans la société française». La citation est un peu longue, excusez, mais ça vaut le coup.

Car – je poursuis la logique de la pensée-Taubira, là – si ça “continue de se manifester”, nom de nom, faut que ça cesse ! la peur de la différence relative à l’identité de genre ? meuh non faut pas avoir peur. As pas peur mon gars (ou ma petite ma lesbienne mon gay mon travelo hormoné/pas hormoné mon lesbien mon hétéro mon trans-MTF, mon trans-FTM, mon nullo, rayez les mention inutiles) , as pas peur, et pas de rejet, de violence, d’intolérance, faut tolérer, par la porte ou par la fenêtre.

Peut-être faut-il aussi définir, ou redéfinir ce qu’est le GENRE ? l’identité de genre ? réunir le Congrès à Versailles pour inscrire ces mots, ces termes, ces expressions dans la Constitution ? il y a peu on hurlait à gauche contre toute tentative de traiter d ‘ “identité”, l’identité nationale en particulier, sujet maudit, sujet de droite, propre à ressusciter les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire. Mais la revoili la revoila, l’ identita, l’ identité à la sauce socialisto-trois-points, flanquée de son Genre en Papillotte et de ses Petits Légumes.

Eh bien, allons-y pour re-définir l’identité de genre… il nous faudra sans doute adopter l’une des deux démarches :

– soit supprimer toute référence à “il” ou “elle”, à “monsieur”, à “madame”  (“mademoiselle” on lui a déjà fait la peau), et définir un nouveau “genre” indifférencié, universel, propre à ne vexer personne, bref un non-genre,

– soit, à l’inverse, enrichir la nomenclature officielle, dresser un catalogue exhaustif, détailler finement toutes les variantes d’identité sexuelle présentes dans la nature humaine, afin d’épouser étroitement les courbes du terrain. Vaste programme, aurait dit De Gaulle.

Tibert

PS – Ecrivant “la nature humaine”, je frémis : “humaine”… vous voyez le truc ? humain, humaine, du latin homo, l’homme. LA nature HUMAINE : comment qu’ils ou elles vont nous reformuler ça ?

Tibert

Phile et Phobe sont dans un bateau

Un visiteur de mon blog me faisait tout dernièrement “ksss-ksss” bisque-bisque-rage à propos d’un de mes billets, et employait le terme “gay-friendly” (*). Il va sans dire que c’était à dessein, pour agiter le chiffon rouge, tout un chacun sachant que ce mot composé peut avantageusement être remplacé par “homophile”. C’est hérité du grec, je sais, mais que voulez-vous, le grec ancien se fond plus harmonieusement dans la langue française, où il a pris ses aises depuis des siècles, que les termes anglais contemporains.

Ainsi Montpellier serait une ville homophile. Je m’en doutais, d’ailleurs. Curieuse façon, n’est-il pas, de retourner comme un gant une réalité statistique – ce sont plutôt les homos qui sont Montpellier-philes, appréciant plus de vivre là qu’à Maubeuge, Niort ou Châlons-en-Champagne, ce qui peut aisément se concevoir. Mais passons.

Je m’interroge ici sur phile et phobe, les célèbres duettistes. Car, de même que “homo” et “hétéro”, autre couple antagonique, s’utilisent de façon assez cahotique, Phile et Phobe ont leurs bizarreries.

Tenez, vous avez sûrement déjà rencontré Hétéroclite ? eh bien son pendant est aux abonnés absents ! Homoclite, connais pas.  A contrario, si Homologue fréquente la langue, son frère ennemi fait défaut.

Il en va de même pour Phile et Phobe : on y distingue des couples harmonieux – hydrophile et hydrophobe, par exemple – et des unijambistes :  aquario- et haltéro- ne souffrent pas les -phobes, tandis qu’inversement claustro- et agora- ne se rencontrent que difficilement flanqués de -phile… sans insister sur le squalophile, l’ami des requins, qui relève certainement d’un traitement psychiatrique.

Mais là ou Homo- et Hétéro- sont purement techniques, ne traduisant qu’identité ou différence, Phile et Phobe ont des prétentions morales, qui les distinguent singulièrement ! ainsi Phobe, appliqué aux humains, ne se conçoit, le malheureux, que péjoratif : homophobe, pouah ! islamo- raciste, claustro- va te soigner, (anglo- ? oui pourquoi pas ? non, je blague, là). Bref, le -phobe, c’est vilain.

Et pourtant… tenez, l’Hitlerophobie, la génocidophobie seraient des sentiments louables, non ? eh bien elles n’existent pas. -Phobe, tout faux. Tenez, le pédophobe : sûrement un vieux grincheux qui déteste les enfants.

A propos de pédophobe – défiant la logique qui voudrait que le contraire d’un défaut soit une qualité – son inverse en -phile est bien mal barré, de même que le copro-, le nécro-, et j’en oublie. En somme, celui qui déteste a toujours tort, celui qui aime… ça dépend de sa façon d’aimer !

Tibert

(*) Notre Sarko national avait d’ailleurs commis une regrettable erreur en tentant une phrase en anglais – avec Angela, je crois – en usant de “friendly” comme d’un adverbe (“amicalement”, voulait-il dire) alors qu’il s’agit d’un adjectif. Damned, la terminaison en “ly” l’avait enduit d’erreur.

Gay comme un pynson

Eh ouy, on le sayt, ça y est, enfyn, et madame Boutyn peut rouscayller que nous sommes envahys de références au maryage homo. Bon, on peut passer à aut’chose ? j’en ay marre, qu’yls / elles s’ayment, et nous rendent notre adjectyf perdu.

GAI : enjoué, de bonne humeur, et pas autre chose, je persiste.

Au passage…

1° Je persiste aussi à penser que le petit enfant a besoin de sa mère, ou à la rigueur, d’une mère – de sexe féminin, avec des seins, etc…, c’est physique, symbiotique, et ce rôle ne peut être joué que très imfarpaitement par un homme mal rasé, fût-il très doux. A contrario, le gamin sorti de la petite enfance grandit mieux avec un père – un homme, quoi, qui fasse son boulot : fixer la Loi, les limites… c’est con, hein ? terriblement daté. Pathétique.

2° C’est la fin de la folie des clébards : teckels, scottish-terrier, king-charles… chez les couples homos, ils vont pouvoir passer à autre chose.

3° Nous avons pu admirer la gestion des priorités par Normal-Moi-Président, qui a déclaré la guerre au chômage, Priorité Nationale de Première Bourre – après le mariage homo, oeuf corse ! pas con, il sait que c’est LE truc qui va lui permettre de laisser une empreinte dans l’Histoire ; c’est toujours ça, faute de résultats mémorablement positifs sur les dossiers qui nous intéressent, nous concernent et nous cernent.

Bon, juste un mot sur l’actualité politique, justement : comme un seul homme et d’une seule voix, François et Jean-Marc, nos Grands Timoniers (de pédalo, suggérait le cruel Mélenchon) s’insurgent contre les urgentes et péremptoires  recommandations de la Commission Européenne à la France : non mais ! de quoi je me mêle ? d’abord c’est qui, ce Barroso, là ? qui c’est qui commande, ici ? qu’ils s’occupent des flacons d’huile d’olive sur les tables des restos, et basta !

C’est là qu’on voit qui c’est qui porte la culotte.

Tibert