Plus plus ? plus ?

Ce matin tôt (au fait, avez-vous comme moi le bonheur d’entendre le concert des oiseaux sur le coup de 5h 15- 5h 30, quand Potron-Minet montre le bout de son museau ? tiens, une chauve-souris qui volète, elle va bientôt se rentrer et se mettre au plume… fin de la parenthèse naturaliste – mais vous pouvez dormir la fenêtre ouverte, vous entendrez les piafs depuis votre lit, c’est moins fatigant), bref, disais-je, tôt ce matin, virgule, je lis dans la presse du matin (celle de la veille au soir est, ce matin, identique à son contenu de la veille au soir) deux points ouvrez les guillemets Plus de femmes chez France-Télévisions à la rentrée fermez les guillemets point

Et, comme j’étais dans l’incertitude de la date de début du Ramadan, était-ce hier ? était-ce ce jour ? les théologiens musulmans se déchirent sur ce point, et je m’en désole, j’en étais à me demander, peu après le concert des oiseaux, si j’allais me taper le reste du rosbif froid du repas d’hier midi, sur une belle tranche de pain frais, avec de la mayo, de la moutarde (*) et une tasse de thé, ou si ça valait la peine d’attendre l’heure officielle de la rupture du jeûne nocturne – ça s’appelle communément “petit déjeuner”, la rupture du jeûne nocturne – muni de la seule tasse de thé. Mais vous vous en foutez, je le sens, je n’insiste pas. Avouez, tout de même, c’est quèque chose qu’on soit aussi incertains sur la date d’ouverture du Ramadan, en 2013, zut quoi.

Et donc, je lis “Plus de femmes chez France-Télévisions à la rentrée” et je me demande : Plus ? ils ne veulent plus de femmes à FT ? ou ils veulent plus de femmes à FT ? eh bien le titre est infoutu de me dire ce qu’il en est, et on ignore, le lisant, si on n’en veut plus (plu), ou si on en veut plus (plusse). Alors je vous le demande : à quoi ça sert un titre, si ça peut signifier tout et le contraire de tout ? faut aller lire les articles, maintenant ? où on va, là ?

Mais bon, le Politiquement Correct veillait, et, ouf, c’est “plusse” qui valait, bien évidemment. Des femmes en plusse à FT à la rentrée, donc. Ahhh ! vous pensez comme je suis heureux de l’apprendre. Reste à savoir comment elles vont gérer, avec leur mec, à la rentrée, avec leur boulot à FT, ces femmes, la garde du loupiot ou de la loupiotte (ou alors loupiote ? le dico est muet sur ce point) qui ne contrôle pas encore ses sphincters. Car, madame Pécresse l’a dit, le congé parental pour les hommes dans les premiers mois du bébé, c’est un mauvais plan, “Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? “.  C’est bien un truc de femme, ça, d’avoir envie de changer des couches.

Tibert

(*) et à cette heure matinale encore quelque peu obscure, précision importante, on pouvait distinguer le jaune de la moutarde issue de l’industrie agro-alimentaire dijonnaise du jaune de la mayo, qui était, faut-il le préciser, une mayonnaise Maison.

Boulots d'avenir : écrivain public sur Toile

La fracture numérique existe, j’habite juste à côté.

Tantôt ce sont des immeubles de centre-ville, hyper-branchés en fibre – Orange se bagarre avec Free pour brancher avant l’autre -, des ménages pour qui l’ordinateur, Internet, commander des machins sur la Toile… tout ça c’est du banal de chez Banal.  Le petit dernier joue en ligne, papa va sur les forums qui lui bottent, mamma tchatche sur Fesse-bouc…

Ailleurs c’est tout juste si l’on vient de mettre au grenier – on ne sait jamais – le modem 56 K qu’on branchait une fois par jour pour relever ses mails – en priant le Ciel pour qu’il n’y ait que du texte ! – parce que l’Internet, tintin, trop loin, trop isolé, on peut crever. Mais avec du pot, le hameau peut bénéficier de l’ADSL –  poussif, athmatique et qui se traîne à 512 K. On arrive même à surfer, c’est dire…

Et puis il y a Paulette et Roger, ou Lucette et Maurice, les anciens, qui quel que soit le branchement, fibre supersonique ou modem 56 K à pédales, rechignent, traînent les pieds, ces cons. Internet pour eux c’est du chinois, l’ordinateur du grec ancien. Alors on va à la poste, on écrit, on se déplace aux guichets pour la Sécu, pour les trains, pour s’inscrire à ceci ou cela… on achète des tas de timbres… on s’emmerde la vie parce que de plus en plus on est foutu si l’on n’a pas Internet, vous le savez comme moi.

Et, tenez, les avides du Fisc, les gloutons qui avalent tout cru les picaillons que naïvement nous croyions nôtres, projettent de rendre les déclarations d’impôts “en ligne” obligatoires pour “certains contribuables”, sans qu’on sache lesquels. Et, naturellement, si Paulette et Roger sont concernés, comment feront-ils ?

Eh bien, le Ministère y pense, oui, ils y pensent, aux “anciens” récalcitrants, aux mal-voyants têtus, aux nécessiteux qui ne peuvent pas se payer une bécane et une connexion Internet  : ‘ l’administration fiscale prévoit de “promouvoir la télédéclaration pour compte d’autrui”, au travers de “partenariats faisant appel à des organismes sociaux ou des associations” ‘. Reste à savoir si ce sera du boy-scoutisme “à vot’ bon coeur” ou du boulot enfin reconnu. Parce que je vous parle d’expérience, je préfère cent fois – c’est la parabole maoïste du mec affamé au bord de l’eau que je vous ressers, là – filer du poisson à celui qui a faim que lui apprendre à pêcher : d’accord, c’est moins politiquement correct, ça fait mauvais genre, pas pédagogique du tout, mesquin, tout ça, mais si vous saviez le boulot que c’est d’expliquer à Paulette ou Roger (au meilleur des deux) les subtilités du clic droit du mulot, et que pour Arrêter, il convient de Démarrer !

Tibert

LibLeMonde ? Le Mondlibé ?

Quand on voit double…

————————– Le Monde de ce dimanche-sur-Toile :

“La BBC a dû s’ excuser, samedi 6 juillet, après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas “un canon”.
“Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons”, a déclaré un porte-parole de la BBC. “Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre’ ?”, a demandé Joh, Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à ‘Allemande Sabine Lisicki.

Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. “Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument”, a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi…”

——————————– Libération, ce même jour sur la même toile :

” La BBC a dû s’excuser samedi après qu’un des journalistes sportifs vedettes de la radio britannique a tenu des propos sexistes à l’encontre de la joueuse de tennis française Marion Bartoli, victorieuse du tournoi de Wimbledon, déclarant notamment qu’elle n’était pas «un canon»«Nous admettons que la remarque était désobligeante et nous nous en excusons», a déclaré un porte-parole de la BBC.

«Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre ?’», a demandé John Inverdale à ses auditeurs lors d’une émission de radio samedi, après le succès de la Française en finale de Wimbledon face à l’Allemande Sabine Lisicki. Cette intervention lui a valu un déluge de critiques sur le réseau social Twitter, sous le mot-clé #everydaysexism (sexisme de tous les jours).

Bartoli, âgée de 28 ans, a minimisé l’incident. «Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument», a-t-elle réagi. John Inverdale a expliqué qu’il avait déclaré cela sur le ton de la plaisanterie, ajoutant qu’il était un grand fan de la joueuse qui a remporté sur le gazon londonien son premier tournoi…”

———————– Moi, Tibert, qui hallucine : sur quel site erre-je ?

Bon ben c’est pas la peine de se payer la lecture de deux canards différents, ça va m’épargner de la revue de presse.

Remarquez, ce n’est que du sport, du sport-pipôle, limite ragots de couloirs. Bon, accordons leur le bénéfice du doute, sur des sujets plus discriminants, politiques, sociétaux, que sais-je ? Le Monde et Libération devraient cesser de se copier servilement. Mais quand j’entends parler – sérieusement ! – de la nécessité de “quotas de Journalistes de Droite”, sans nier le problème,  qui est réel, je m’interroge : avant d’avoir des journaleux de Droite – à dose évidemment très faible, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, un journaliste de Droite – si nous pouvions lire la prose de journalistes qui écrivent par eux-mêmes ?

(Remarquez, ce long billet m’a coûté très peu de sueur de clavier : le copié-collé est une chouette invention.)

Tibert

On se marre (aux canards)

… aux canards qui ont oubié de brancher le correcteur orthographique, syntaxique, etc – ou bien c’est l’effet vacances, les relecteurs sont à la page plage ?

De bien beaux échantillons ce jour. Tenez, on se fait, lisant la presse sur la Toile, l’impression du pêcheur qui remonte dans ses filets, non des merlus ou des daurades, mais des tongs fatiguées, des godasses détruites et de vieilles cafetières perçées de rouille.

Le Parigot-aujourd’hui, quand il reste un peu de place rédactionnelle une fois le football traité in extenso, nous régale généralement de faits divers franciliens. Là, ils ont poussé un peu plus loin, s’aventurant jusqu’à Besançon. Et, ma foi, le chroniqueur sportif devait être de permanence hier soir, il semble que c’est lui qui a traité le sujet “Benoît Poelvoorde insulte Besançon“. Il se trouve que cet acteur belge, une fois, dit s’être fait suer à Besançon durant un tournage, ayant oublié sa liseuse, son recueil de sudokus, les 8 tomes des “Thibault”, l’exposé de la démonstration du théorème de Fermat, son jeu de tarots. Ou bien c’est simplement qu’il a de l’humour, accordons-lui ça, et il a voulu faire un clin d’oeil à son collègue Jamel Debbouze, qui avait eu un petit accrochage du même genre avec les citoyens de Montbéliard, ville voisine. Bref, monsieur Poelvoorde se fend d’un “Les gens qui survivent à Besançon ont mon respect“. Boutade, vanne, évidemment ! les Bisontins, eux, s’en foutent, il faut bien vivre quelque part ; et si monsieur Poelvoorde ne veut pas s’installer à Besançon ils n’en feront pas un fromage. Mais les canards adorent faire mousser ce genre d’évènements minuscules. Et ça donne “ l’acteur tacle à son tour une ville franc-comtoise, Besançon…“. On tacle les villes, maintenant, le ballon entre les jambes, sans doute… c’est vraiment moderne.

Et puis monsieur Sarkozy a quelques raisons de penser qu’ “on” veut sa peau, et si possible avant 2017, car de nombreux signes concomitants montrent comme une sorte d’acharnement autour de sa personne et de ses amis. Je parie un paquet de cahuètes que certains seraient ravis de le voir plonger comme un vulgaire Berlusconi. Et le Figaro remporte à cette occasion l’Oscar de la coquille du jour. Le Directeur-Adjoint de la Rédaction, sous le titre “La gauche veut-elle tuer Nicolas Sarkozy ?” estime (je cite) …que la décison du Conseil Constitutionnel [invalidant les comptes de campagne du candidat Sarkozy, NDLR] est un pavé dans la marre de l’UMP.

Je comprends qu’à l’ UMP on en ait marre, et y a pas de quoi se marrer. En voilà une qu’elle est digne de figurer à la prochaine livraison du Canard enchaîné, tapie (*) dans sa mare, mais je les ai devancés, nananè-re !

Tibert

(Celle-là je l’ai faite exprès, vous vous en doutez)

Bien lassée de sa gap year…

Le Figues-à-rôts est une mitrailleuse à anglicismes inutiles – enfin, inutiles… utiles à saboter notre langue, et à introduire massivement des expressions états-uniennes. Remarquez, ce ne sont pas les seuls, les diverses “avant-gardes” sociétales ou réputées telles nous arrosent d’anglicismes sournois ou provocateurs à jet continu, je vous cite juste la Gay Pride (la-les fierté(s) homo(s)), les Femen dépoitraillées aux slogans exclusivement en anglais sur leurs pâles nichons, “Act Up“, parce que Down ça ne le fait pas, etc.

Dimanche j’ai voulu acheter un polar d’occase dans un vide-grenier de rue… de la collection “Berges obscures”, je crois. Et le vendeur de commenter : “ouais, c’est excellent, mais attention, c’est un peu dark“. Dark ? vous voulez dire “noir” ? “sombre” ? “glauque” ? lui répartis-je, pourquoi dark ? bref on n’a pas conclu l’affaire.

Après la street-food ( la bouffe de rue) et la fashion week (la semaine de la mode) voici le temps de la gap year. La semaine dernière nous eûmes droit à une grande tartine figaresque sur les bienfaits de la gap year. La gap year, très chêêre, qu’est-ce ?

C”était encore récemment une année sabbatique, mais on a changé tout ça. On a une gap year… “gap” c’est le trou, l’intervalle, c’est donc, n’est-ce-pas, une année-trou. Un trou, on peut y mettre ce qu’on veut, mais avant qu’on y ait mis quoi que ce soit, c’est creux, ça bée, un trou. Béée, béée, fait le trou. L’année sabbatique – et a priori bien sympathique – était, elle, la promesse de voyages au long cours, de réalisation d’un projet cher à tous points de vue, de buller longuement, assidûment, en regardant passer les nuages, de se mettre à la sculpture sur bois, au mandarin, au Mandarin-citron…

La gap year c’est l’année béante, et en anglais, en plus. Je vous demande, la gueule que ça peut avoir… le seul avantage, certes, oui, concédons-le, c’est que ça fait, blanc compris, 8 caractères, tandis que “année sabbatique”, alors là… interminable ! 16 caractères, le double. Et quand on est journaliste et qu’on a horreur des mots, de la parole, de la langue, économiser 8 caractères, ça justifie toutes les trahisons.

Année sabbatique : le sabbat, la mise en retrait, la parenthèse, et surtout pas un trou. Mais, je sais, certes, en 16 caractères interminables : on n’en voit pas le bout. Vous vous rendez compte ? c’est ça qui serait chouette, l’année sabbatique dont on ne verrait pas le bout.

Tibert

Blackfoot, Wabash et les Bisounours

L’Europe s’offusque ces jours-ci des révélations sur le programme “Prism“. Prism ? le programme d’espionnage opéré par la National Security Agency, la NSA, qui permettait – qui permet toujours – aux Etats-Uniens de suivre de très près, de bien trop près, ce qui se passe chez nous. Pour les Français, surveillés aux petits oignons, c’étaient les initiatives Blackfoot et Wabash.  Horreur ! découvrons-nous, nos amis Etats-Uniens nous espionnent ?

C’est donc horrible ? c’est une révoltante découverte ?

C’est hypocrite, ou, plus grave, c’est de la bisounourserie. Le scandale, c’est qu’on ait soulevé le couvercle ! que les taupes fouinent, que les fouines fouissent, mais sous terre, et discrètement ! Car, qui peut croire un instant que nos “amis” Etats-Uniens n’aient que des sentiments amicaux à notre égard ? qui a voyagé aux USA sait qu’on lui a demandé la couleur de sa culotte, si sa grand-mère fréquentait les socialistes, si… en contrepartie, les citoyens Etats-Uniens viennent chez nous sans précaution spéciale :  c’est la symétrie, la réciprocité “amicale” comme elle se pratique avec les USA.

La réciprocité amicale ? elle devrait être une règle de bonne conduite, mais je t’en fiche ! tenez, un fait divers passé sous silence en France (*) illustre bien la réciprocité mal comprise, et ce qui s’ensuit. Le gouvernement norvégien vient de refuser la construction de mosquées (**)  là-bas, bien que la liberté religieuse y soit reconnue. Au motif ? au motif que, si des apports financiers externes massifs sont en cause – ce qui était le cas, en provenance d’Arabie Saoudite –  ils sont soumis à l’approbation du gouvernement. Et le gouvernement a dit que non, eh bien, des mosquées financées massivement par l’Arabie Saoudite, non. Citons le ministre des Affaires Etrangères norvégien, monsieur Jonas Gahr Store : “il serait paradoxal et anormal de donner notre approbation à des fonds en provenance d’un pays qui ne respecte pas la liberté religieuse. ” Et d’ajouter : “Nous aurions pu répondre simplement ‘non’ (…) mais puisqu’on nous le demande, je saisis l’occasion d’ajouter qu’une approbation serait paradoxale, sachant que c’est un crime en Arabie Saoudite d’établir des communautés chrétiennes“.

Bon, ce n’est pas enveloppé dans du papier de soie, pas vrai ? eh non, c’est envoyé bien fort et bien clair, pas du tout souterrain, et c’est le simple et lumineux rappel de ce que devrait être une courtoise et saine réciprocité. Il se trouve que les USA, eux, sont parmi les plus fervents amis du régime saoudien, faisant preuve à son égard d’une indulgence et d’une myopie confondantes ; il est vrai que le pétrole se fiche de la courtoise réciprocité et du respect des libertés religieuses.

Tibert

(*) et c’est justement pour ça que je vous en cause, que je vous bichonne, chères lectrices et chers lecteurs – mais surtout les lectrices.

(**) en anglais, je sais, c’est dur… mais des dizaines de sites en français reprennent les mêmes faits, de manière généralement trop polémique – restons froids et objectifs, autant que possible.

Berçeuses en duo

La Cour des Comptes, chose étonnante, dit comme moi ( bande de plagiaires ! ) :  il faut réduire la voilure administrative, monsieur Moi-Président, au lieu de nous infliger de nouvelles taxes  “indolores” tous les deux jours, n’est-ce pas madame la Ministre de la Culture ? eh oui, la voilure, les armées de fonctionnaires, dont une faramineuse quantité, incontrôlable, dans la Fonction Territoriale.

Conformément à la logique politicienne, Normal-Moi ne veut pas suivre les avis de la Cour des Comptes. D’abord, nous touchons là au coeur du coeur, au noyau dur de l’idéal social et socialiste français : la Fonction Publique, l’incarnation du bonheur de travailler pour le bien de tous. La défunte Allemagne de l’Est voulut se faire le laboratoire et la vitrine européenne de cette radieuse chimère : tous fonctionnaires ! on sait ce que ça devint, entre la Trabant qui fumait bleu, le désastre écologique et la Stasi qui espionnait tout le monde.

Non, Normal-Premier ne suivra pas les avis de la Cour des Comptes, et la deuxième raison – la vraie raison, car les credos du socialisme et le naufrage de la RDA, il s’en fout, lui – c’est que ce serait se mettre à dos tous les fonctionnaires, leurs syndicats – les seuls qui aient quelque épaisseur et des moyens – et c’est beaucoup trop dangereux pour lui et ses amis. C’est sa base électorale, la fonction publique ! c’est le poumon et le moteur et la raison de vivre du PS, et vice-versa.

Mais… quand le Premier Violon joue sa partition “non non non”, le Deuxième Violon, lui, joue le contrechant “mais si mais si”, ça fait une mélodie plus riche, et la musique adoucit les moeurs des Français usés d’être tondus. On a donc entendu le Premier Ayrault affirmer, juste avant François Premier, que, si si, on suivrait les conseils de la Cour des Comptes, car elle a bien raison. Manière de faire passer la pilule du gel du point d’indice.

C’est beau la politique, on dirait de la musique.

Tibert

Toto, mange ta soupe !

J’ai vu un “clip” à la télé – et entendu, car ce clip n’était pas muet, mais allez savoir pourquoi, on “voit” à la télé, comme si les oreilles passaient à la trappe – j’ai vu, donc, un clip façon “Ici C’est Le Gouvernement Qui Vous Cause, r’gardez bien et ouvrez vos esgourdes”. Et ce clip énonce que tout châtiment corporel envers les enfants est à proscrire. Ah bon, me suis-je dit, on nous en remet une couche, le gouvernement nous enjoint déjà de nous astreindre tous les jours…

– A ne pas boire plus de 2 verres de pinard pour les unes, un de plus pour les hommes, les vrais – les homos ? je ne sais pas, les trans-hormonés ? aucune idée, quant aux 44 autres “genres” qu’on nous prépare, alors là on n’a pas encore les chiffres.

– A marcher vite au moins 45 minutes, ou l’équivalent en escaliers – là c’est pareil tous sexes confondus,

– A bouffer au moins 5 fruits ou légumes – dans l’ordre qu’on veut, tout de même,

– A ne pas manger trop sucré, salé, gras, ou toute combinaison des trois – donc éviter les chips à la chantilly,

– A nous péter les vertèbres, et les amortisseurs de la bagnole avec, sur les innombrables grosses bosses “30” qui poussent comme des champis après une averse en septembre dans les rues de nos bourgs, bourgades, villes, villages, à tort et à travers, et si possible juste avant et après quelques rond-points pompeux et inutiles, sauf pour les marges financières des entreprise de Travaux Publics qui les fabriquent.

Maintenant on y ajoutera de ne pas donner de baffe, gifle, tape, claque, fessée à un enfant, ou toute combinaison de ces châtiments, serait-il indéniablement punissable. Ben voilà, c’est l’encerclement qui continue, me suis-je dit. Un oukaze de plus ; il manque juste le refrain “pour votre sécurité...”.

Mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que c’est une entité totalement privée, la Fondation pour l’Enfance, qui se paye cette campagne de pub’, car c’est de la pub. Bien évidemment, le clip télévisé déclare s’appuyer sur des études en apparence fort sérieuses, on invoque les incontournables références anglo-saxonnes, c’est les meilleurs, et de doctes conclusions médicales, psychologiques, et tout le saint-frusquin, bref la bénédiction des savants – les savants des autres.

Mais c’est un clip totalitaire que j’ai vu, là : aucune voix différente n’a la possibilité de s’exprimer ; aucune étude contradictoire n’est citée ; et la gifle qui illustre la séquence vidéo, reproduite au ralenti,  est évidemment destinée à dramatiser le propos. Pas un tabassage, mais pas loin.

Tout ça pour dire que, non seulement Beaunux-Cadeau et les pâtes Lastoucru essayent de nous fourguer leurs  soupes respectives via la télé, mais également des officines “sociales” avec plein de guillemets, aux noms ronflants et qui n’ont d’autre légitimité qu’elles-mêmes – mais elles se présentent comme causant ex-cathedra, La Voix De La France. C’est juste la voix de gens qui estiment – c’est leur droit, absolument – que toute forme de réaction agressive physique envers un enfant est à proscrire. Mais leur façon de se présenter comme des officiels, de culpabiliser, de caricaturer, de faire passer toute baffe spontanée pour un cassage de gueule, toute torgnole pour un direct du droit… tout ça est malhonnête.

Et la violence verbale ? hein ? vous y avez pensé ? quand vous pétez les plombs parce que votre marmot vous tanne le cuir sans relâche depuis 30 minutes et que vous haussez la voix… vous y avez pensé ? mauvais parent…  au lieu de hurler, faut lui expliquer, à votre gosse… argumenter… garder votre calme…

Tibert

Le référentiel, vous dis-je !

Le déroulement du procès de Matthieu devant les Assises de la Haute-Loire nous permet d’enrichir notre nuancier d’expressions défaussières. Nous avons eu droit à l’illustre “responsable mais pas coupable” à propos du sang qu’on t’a miné, et nous découvrons la faiblesse. La Protection Judiciaire de la Jeunesse, la PJJ, la pauvre, a eu une faiblesse – une baisse de tension, une carence en magnésium, peut-être ? Mais pas de faute, ah non, y a pas faute, le référentiel a été respecté : l’éducatrice chargée de suivre Matthieu “a accompli, selon le référentiel méthodologique, son travail sans faute professionnelle“.

On est donc bien protégés, rassurons-nous, et, jeunes filles, vous pouvez sans crainte sortir le soir avec un copain, le référentiel veille – de très très loin. Pourquoi a-t-on remis Matthieu en liberté après son premier viol ? ça c’est une autre faiblesse, probablement, mais au Puy-en-Velay on ne fait pas le procès de la mansuétude coupable, du laxisme de la Justice qui relâche dans le circuit un prédateur ; non, car tout était cadré, la PJJ était là, armée de son référentiel, pour faire de ce psychopathe un gentil garçon. A l’aide d’une pédo-psychiatre lituanienne, d’un infirmier psychiatrique, puis d’une “psychothérapeute” (*) qui n’en a pas le titre – pourtant pas bien contraignant, voyez le wiki qui en traite – mais “respecte le référentiel” .

Il est intéressant de questionner, à ce propos, le sens des termes Protection Judiciaire de la Jeunesse : qui protège-t-on à la PJJ ? ici, très clairement, il s’agit de protéger Matthieu ! Pas rééduquer, non, protéger. Le protéger de ses pulsions sexuelles sadiques, de sa psychopathie, la vilaine.

Quant à protéger Agnès, qui, elle, n’était pas psychopathe, c’est loupé ; c’est trop tard.

Tibert

Allumez tout !

Un fait qui m’était inconnu, et que je découvre, et que, donc, lecteurs et lectrices estimables et estimables, je vais vous faire partager, car vous le valez bien : dimanche dernier, les grossistes en électricité ont payé pour vendre leur production ! en clair, le Mégawatt-heure se négociait à – 41 euros. Ah bon ? Ouais, MOINS 41 euros.

Et, comment se fait-ce ? est-il possible ? eh oui c’est possible, car les énergies “propres” (propres mon oeil !) l’éolien, la dynamo branchée sur la cage rotative du hamster, le photovoltaïque… sont obligatoirement achetées en priorité. Et comme dimanche, il faisait chaud, soleil et venté, que les entreprises ne tournaient pas, etc… il y a eu surproduction d’électricité, et comme on ne sait pas la stocker… ne sachant pas qu’en faire, on a eu des prix dissuasifs – pour le vendeur – c’est-à-dire négatifs !

C’est idiot, n’est-ce pas ? d’abord, parce qu’en fait, on sait très bien stocker l’énergie – électrolyser l’eau pour produire de l’hydrogène, par exemple. Ensuite parce que c’est tout bête, si on fait appel à notre légendaire civisme : si vous et moi nous allumons nos fours et nos lustres, faisons chauffer nos fers à repasser, monter et descendre inutilement nos ascenseurs, circuler nos trains électriques pour rire etc…  ça va en consommer, du jus ! et du coup, plus de prix négatifs du Kilowatt-heure.

Reste que ça nécessite qu’EDF fasse un petit effort : dans ces situations spéciales, inverser le compteur électrique, et nous rétribuer au lieu de nous facturer notre consommation. Logique, non ? on lui  fait faire des économies. Le fin du fin, le beurre bien beurré et l’argent du beurre, c’est si vous avez des panneaux photovoltaïques sur votre toit : 1° il fait beau, et vous vendez vos kilowatt-heure solaires à EDF plein pot, tarif fixe et subventionné, 2° vous consommez du courant en pure perte pour aider EDF à écouler ce courant, 3° EDF vous paye pour ça !

C’est beau, l’écologie, non ?

Tibert