Dislikitude

Il paraît, à lire l’excellent article du Monde dont je vous fournis le lien et vous recommande la lecture, très chères lectrices et estimés lecteurs (entre les deux je ne sais pas, c’est au coup par coup), il paraît que Normal-Premier dislike les asperges. A vrai dire je force un peu le trait, l’article ne déclare pas qu’il  “dislike les asperges“, mais – je synthétise :  “Les chefs [ les chefs cuistots des Présidents, NDLR ] se gardent aussi de communiquer publiquement sur les dislikes de leurs “patrons” ; un peu plus loin, on nous annonce :”...le nouveau chef de l’Etat [ Normal-soi-même, NDLR ] avait trouvé, dans son assiette berlinoise, des asperges. Un légume qu’il déteste“. Perfide Angela, qui offre des asperges honnies à Normal-Moi ? quand on connaît l’engouement des Berlinois pour ce légume du mois de Mai !

Mais là git le problème, et le loup aussi d’ailleurs : dislike est, dans l’article cité, pris en tant que substantif, et au pluriel. Et alors ? et alors ? et alors le journaleux qui a commis l’article n’avait pas sous la main de dictionnaire Français-Anglais et vice-versa : répugnant à téléphoner à Ségolène, la madonne des substantifs en -ude pas faciles à trouver, répugnant à y aller d’une détestation, d’une détestitude, d’une haine – excessif, la haine des asperges, ça devient freudien, et l’on voit tout de suite que c’est sexuel : que vous évoquent donc les asperges ? – notre rédacteur y est allé d’un anglicisme, et allez hop, un petit dislike vite fait, personne ne va s’en offusquer.

Meuhh non, enfin ! trop facile, l’anglicisme inutile, snob et malvenu. L’aversion se fait très bien,” j’ai de l’aversion pour les asperges” (pas moi, mais Moi-Président) ; l’antipathie, bof, c’est trop personnel ; la détestation, un peu long en bouche, comme les asperges, d’ailleurs. Le dégoût ? comme la haine, freudien. Bref, c’est clair, l’aversion pour les asperges, c’est ce dont souffre notre Président, et qu’une bonne thérapie comportementale pourrait soigner. Vous ignoriez, vous, qu’il dislikait les asperges ? avouez, vous n’auriez pas voté pour lui si vous l’aviez su.

Tibert

Foot et colliers

A l’heure blême où je vous cause, le résultat, sec, est tombé : 0-0, match nul entre les footeux français et leurs homologues géorgiens. Match nul, c’est à dire NUL. Heureusement que je me contrefous du foot, de ses spectacles poussifs et de ses histoires, sinon je serais triste pour eux. Se faire suer et courir 90 minutes pour RIEN, c’est quand même assez improductif. Le foot c’est bien autre chose, et d’abord un jeu pour JOUER, se remuer la couenne comme des gosses, pas pour épaissir son compte en banque ou ponctionner son stock de bières.

Je vous parle de foot, mais en fait France-Géorgie au foot, c’est du domaine du micro-évènement, ça ne mérite pas un lever de sourcils dans votre morne quotidien, deux lignes d’entrefilet dans votre morne quotidien. Ce qui motive ce billet, c’est Marseille. Encore un cadavre troué sur la chaussée marseillaise, et c’est quelque part pas loin du foot, figurez-vous. Marseille, une si jolie petite ville.

Il y a quelques lustres je lisais, choqué, qu’à Bogota (Colombie) les femmes évitaient de sortir avec des bracelets, boucles d’oreilles, colliers…  parce qu’elles se les faisaient arracher ! voire couper l’annulaire pour récupérer la bagouze. Vous imaginez ? eh bien c’est venu à Marseille, où le dernier sport “djeune” à la mode c’est d’arracher les colliers, à deux sur un scooter avec le casque intégral ou un foulard ou une capuche, évidemment, avec toutes ces caméras dans la rue, maintenant…

Bref, Marseille va mal – elle n’est pas seule, mais chhuut – , avec son {maire + sénateur} hors d’âge, sénat’maire, ou mairsénateur, ça dépend des jours – 74 ans et deux mandats électifs majeurs en même temps plus diverses bricoles, pourquoi se gêner, c’est encore licite  ! –  et qui caresse l’espoir de rempiler en 2014 !! en 2020 ça lui fera 80 balais, l’âge de la retraite ? va savoir… avec ses Kalachnikov et ses marchands de shit à à tous les coins de rue, avec notre ministre de l’Intérieur qui appelle à un pacte national ! Monsieur Valls, le “pacte national” ce devrait être le comportement par défaut, pas l’exception. Vous êtes tous élus ou nommés pour que ce pays fonctionne au mieux, pas pour vous tirer dans les pattes  pour vos idées plus ou moins fumeuses ou votre carrière.

Mais j’entends que, nonobstant les Kalachnikov, justement, la délinquance baisserait, à Marseille : les vols avec violence (enregistrés, évidemment, pas les autres) ont baissé de 18 % en un an… davantage de Kalachnikov, certes, hélas, mais moins d’arrachages de collier, paraît-il !

Moins d’arrachages de colliers ? cest simplement qu’il y a moins de colliers à arracher : les Marseillaises, pas plus connes qu’ailleurs, ont renoncé à les arborer dans la rue. C’est ça les bonnes statistiques, les amis : savez-vous que les agressions vespérales contre les allumeurs de réverbères ont baissé drastiquement ? en haut lieu on s’en félicite.

Tibert

Le contenant pour le contenu

Le “Monde” de ce soir – douce soirée de septembre, au fait, beau temps sur la France, pastis et espadrilles autour de bols d’olives et de cahuètes – titre un truc étonnant : “L ‘AFP retire une photo “ridicule” de François Hollande… et le regrette“.

Suit, sous le titre, la photo en question, avec Normal-Président soi-même : un Normal “ravi” qui fait sa plus belle grimace hilare sous un tableau de classe proclamant à la craie blanche, et en cursive : “Aujourd’hui, c’est la rentrée“.

Je vous pose la question : est-ce la photo qui est ridicule, ou le “ravi” ?  quelle photo “ridicule” ? celle que je vous cite est à l’état de l’art, une reproduction techniquement bien faite et bien composée, nette, en deux dimensions et en couleurs, d’une scène du réel. Normale, rien de risible, de daté, d’incongru, de loupé : une photo, quoi.

Eh non, c’est, bien évidemment, ce qu’elle donne à voir qui est ridicule. Le faciès de notre Président de la République en exercice, sur la photo : ridicule, vraiment. Pauvre homme… remarquez, je le plains. Avec les appareils actuels, capables de “tirer” des rafales de 8 photos à la seconde, il est très aisé de prendre un instantané savoureux, décalé, cocasse, choquant, assassin. Ils l’ont eu, les gars de l’ AFP, leur guignol de la rentrée, c’est dans la boîte, coco.

Alors, photo ridicule, ou photo d’un individu ridicule ? photo, en tout cas, d’une agence d’informations assez putassière en l’occurrence. Normal-En-Chef a assez de misères comme ça. “On ne tire pas sur une ambulance“, disait la gentille Françoise Giroud à propos de Chaban-Delmas : mesdames-messieurs les journaleux, ce serait charitable de vous en inspirer.

Tibert

Si t'y vas j'y vais

… ou, comme dans le tango bien connu :

Dès que j’avance tu recules,

Comment veux-tu

Comment veux-tu (etc)…“.

Le Barack, là, Obama a fait au bas mot un superbe contrepied à Normal-Premier, une rétro-pirouette bien exécutée : allez on y va ? on y va ! allez, on y va… bof, au fait, heu… je sais pas trop… oui mais non je crois que… ben non je vais pas y aller… pas tout de suite…  faut voir… consulter… convaincre…

Et notre Normal-Guerrier de se retrouver tout seul comme un grand, tout seul, droit dans ses Weston et en première ligne  : où suis-je ? où erre-je ? où sont les autres ? triste réalité : il n’y a pas grand-monde pour aller tirer les oreilles à monsieur Assad, ça ne se bouscule pas. A vrai dire, si ce conflit syrien a pu paraître initialement comme un avatar du “printemps arabe” avec plein de guillemets, une sympathique révolte contre un tyran de père en fils, il rameute aussi maintenant tous les fêlés belliqueux du fondamentalisme sunnite contre le camp chiite. Aller au casse-pipe pour punir les vilains ? certes, et pour tirer les marrons du feu au profit de l’Arabie Saoudite, de ses affidés et des djihadistes. Vaste question.

Reste à Moi-Président, constatant la dérobade du grand frère états-unien, la possibilité de se retirer raisonnablement et à peu près proprement : consulter enfin le Parlement sur cette question, comme les Britanniques ont su le faire. C’est ça la démocratie, coco. Le Parlement dira Non, ça c’est sûr, et il aura raison, pour une fois, le Parlement. Ce qui permettra de faire machine arrière en douceur et sans perdre la face. Important, ça, ne pas perdre la face.

En résumé : quand c’est mal emmanché, c’est mal emmanché.

Tibert

C'est la pause

On va donc pouvoir tirer le casse-croûte du sac de gym’, s’asseoir sur le bidon de peinture après avoir mis la fraiseuse en veille et donné un coup de chiffon sur l’établi : c’est la pause. Camembert, flûte fendue en deux, sauciflard, quiche froide, que sais-je ? on peut souffler, on a le droit.

Après ? après la pause, évidemment, au coup de sifflet ou de sonnerie électrique, on remettra ça. C’est réglé comme du papier à musique – en musique aussi, après la pause ça repart, pareil, on reprend le thème.

Tenez, Normal-Premier nous l’octroie, la pause. Interviouve au Monde : “Grâce à l’engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire – plus tôt qu’il n’avait été prévu – une pause fiscale“. Entre parenthèses, petit sondage du Figues-haro sur la question : Vous y croyez, vous, à la pause du Père François ?

– Oui : 5 %

– Non : 95 %

Bon, on ne va pas cruellement commenter ces chiffres, tout en nuances. Juste remarquer, hein, remarquer, que la “pause” c’est pour souffler avant de repartir de plus belle. Le dentiste qui vous charcute une molaire : vous gigotez sur votre fauteuil, bavant, hagard et poussant des cris inarticulés… il arrête sa chignole, “on va faire une petite pause, rincez-vous la bouche“… et ensuite il remet ça ! forcément.

En fait de “substantielles économies”, c’est l’économie d’une vraie réforme de la retraite et de ses inégalités honteuses que notre courageux gouvernement a faite : mesurettes mesurettes, je te rogne un pouième par ci, je t’élague une bricole par là… ça tiendra bien jusqu’à l’année prochaine, ne fâchons personne.

Bon, je disais ça, c’est juste pour meubler, en attendant la reprise (des hausses d’impôts-et-des-taxes), après la pause.

Tibert

Cornélien

Je prends Chimène ou je venge mon père ? dur, dur…

Je veille côté “veilleurs”, ou je veille contre l’aéroport le plus inutile (*) de tout l’Ouest ? il faut choisir, paraît-il.

Eh oui, hier à Nantes les “veilleurs” anti-mariage homo (pas gai, le mariage homo, juste homo) et les militants-veilleurs anti-Ayraultport “se faisaient face”, face-à-face tendu nous dit Libé-ration

Et pourquoi qu’on devrait être anti-mariage-homo OU anti-Ayraultport , hein ? les deux c’est pas possible ? c’est antinomique ? l’eau-le feu ? Capulet-Montaigu ? les Horace-les Coriace ? drôle de pays. Pendant que madame Aubry nous entonne en langue-de-bois-ENA des lendemains pur sucre qui roucoulent façon Socialisme-Dans-Un-Seul-Pays (“La France a la possibilité d’inventer un autre monde“, toute seule dans son coin, comme une grande, assure-t-elle) , la Préfecture de Police de Paris interdit aux “Veilleurs” anti-mariage-homo de défiler dans Paris : ils sont peu nombreux, mais bigrement dangereux dites-donc !

Je fais donc ce constat attristé, que décidément toute nuance est bannie du discours politique, qu’il faut choisir un camp pour y invectiver l’autre. Question :

– a)  Le mariage c’est, selon vous, un homme-et-une-femme, et basta,

– b) Vous contestez le stupide et anachronique aéroport de NDDL.

(non non non, vous pouvez pas cocher les deux cases, interdit !)

Tibert

(*) pas inutile pour gonfler le PIB, ni pour les bétonneurs, évidemment.

Pour la présidence d'honneur des cumulards

Trouvé sur Touitteur, en 140 caractères pas plus : lisez-donc ça, si vous aimez les inventaires à la Prévert et les cartes de visites à enroulement.

Philippe Duron : champion de France des cumulards“.

Pour l’humour : il est socialiste, membre du PS. Et on se lamente des chiffres du chômage ? ce surhomme occupe facilement 3-4 emplois plein temps. Mais c’est légal, hein, attention, c’est légal.

Dans le marigot politico-cumulard, il est talonné de peu par l’ex-Président du Sénat, Gérard Larcher, qui, lui, n’est pas socialiste.

Mais rassurez-vous, on va y mettre bon ordre : dès 2017, foi de Normal.

Tibert

Humour vert-carbone

On l'applaudit bien fort
" C'est pas un impôt, c'est une taxe ! "

C’est sur cette délicieuse saillie du ministre écolo Philippe Martin que son auditoire a manifesté son hilarité, comme vous pouvez le constater sur la photo. Madame Joly, à l’extrême-gauche (!), reconnaissable à ses bésicles vert-gazon, est en partie cachée par l’invitée du jour, la ministre de l’Incarcération-Qui-N’est-Pas-La-Solution, mais elle se marre itou, soyez en sûrs : elle est bien bonne.

Il est irrésistible, monsieur Martin, qui fait son modeste – on voit qu’il a la blague pudique, toute en retenue. Mais si mais si, elle est excellente, monsieur l’imaginatif ministre de l’Ecologie, cette blague sur la nouvelle ponction “carbone” que vous nous avez concoctée. Il y a vraiment de quoi se fendre la margoulette ; d’ailleurs mesdames et messieurs Joly, Taubira, Duflot, Canfin apprécient et tiennent à le manifester, ah ah ah.

Bref, à Marseille aux journées écolo, entre deux rafales de Kalachnikov, on s’amuse bien.

Tibert

Qui c'est qu'a commencé à monter le premier ?

Une tribune dans le très “people” Huffington-France nous interpelle : “Regardons en face la montée de l’islamophobie” (*). Discours habituel et convenu d’élus PS dans la bonne-morale, la complaisance vis-à-vis de leur électorat de prédilection et l’anathème envers leurs adversaires politiques, c’est la faute à la Droite etc.

(Remarquons au passage, remarquons que ces mêmes républicains qui dans les années 1900 ont mené des combats féroces contre la Calotte et les dévôts abusifs et envahissants : le Petit Père Combes, 1905, l’instituteur socialiste, forcément socialiste, faisant “croa coa” au passage du curé du village, etc, ces mêmes républicains assurent aujourd’hui les musulmans de leur affection et vont, par pure amitié, rompre à la nuit tombée un jeûne du ramadan très médiatisé autour d’une harira qui rira bien le dernier. Les temps changent…)

Mais revenons à cette tribune citée plus haut : le courrier des lecteurs qui suit recèle des avis très contrastés, critiques ou louangeurs, et en particulier ce court commentaire, en substance  : “ah zut je croyais avoir lu : regardons en face la montée de l’islamisme“.

Eh oui, islamisme et islamophobie sont les deux mamelles du problème. D’où la vaine et stupide question : qui c’est qui a commencé ? qui a monté le premier ? Car vitupérer l’islamophobie en passant sous silence les pressions de l’islamisme, c’est raisonner à cloche-pied. Les musulmans radicaux – disons extrêmistes – clament que la démocratie est incompatible avec l’Islam : voyons si monsieur Valls, en fin logicien qu’il est, saura démontrer qu’à l’inverse, l’Islam est soluble dans la République, comme il s’est tout récemment vanté de le faire.

Tibert

(*) encore une fois, la “phobie” n’est pas une maladie. Ne pas aimer ceci ou cela est dans la nature des choses, et l’Islam, pas plus que le gratin de poireaux, ne saurait faire l’unanimité des goûts – sauf dans les délires des islamistes, justement. Plutôt que d’ “Islamophobie”, on devrait traiter de “comportement agressif envers les musulmans” ; mais je sais, c’est trop long, que voulez-vous, une courte approximation vaseuse passe tellement mieux, et hop, un concept foireux de plus.

En fonçant sur des portes ouvertes

Je suis un peu en panne, là… actualité chiche, rien à se mettre sous la dent qui ait quelque consistance, 150 morts en Egypte, des queues de cerises, quoi… ah tiens, une superbe contradiction – j’adore mettre le doigt sur les contradictions.

– dans le Figarô-Madââme, une campagne pour que les Parisiennes victimes de violences portent plainte (*). Il paraît que 8 % seulement des femmes agressées portent plainte, va savoir pourquoi.

– Tandis que Monsieur Estrosi, le multi-cartes niçois de la politique, se lance dans la critique anti-Valls à propos de son action : trop souvent, dit-il, “les victimes sont découragées de porter plainte ; et ce ne sont pas les agents qui sont en cause, ce sont les consignes” . Donc, résumons-nous : il faut porter plainte, si si, c’est important. Mais justement, au commissariat, à la gendarmerie, on nous dit que ça vaut pas, c’est pas la peine, pas le temps, tsss pour si peu… bref, circulez.

Eh oui, que voulez-vous, tout le monde n’a pas la chance de se faire voler son scooter avec des papiers d’assurance au nom de Sarkozy. Mais je fais du mauvais esprit, là.

Tiens, je vais finir sur une évidence, le genre enfonçage de portes ouvertes. J’adore enfoncer les portes ouvertes. Le “Monde” du soir (et hop encore un pléonasme) nous apprend que “Les peines de prison ferme n’empêchent pas la récidive“. Docte position basée très probablement sur des études fort sérieuses… On peut en conclure dans la foulée, façon Taubira, que la prison ce n’est vraiment pas la solution… malheureux délinquants, que peut-on faire pour améliorer leur sort ?

Sauf que, justement si, et c’est prouvé scientifiquement, la prison ferme empêche à 100 % la récidive PENDANT l’incarcération. Bon, d’accord, vous me direz, c’est très secondaire, les victimes on s’en fout… oui, c’est vrai, les victimes, bof…

Tibert

(*) Pourquoi seulement les Parisiennes ? soit qu’en Province les femmes soient à l’abri de ces désagréments – j’ai des doutes – soit qu’on considère qu’elles peuvent bien crever la gueule ouverte.