Vous m’oublierez. Vous m’oublierez ?

Mais non je ne vous causerai pas du tango “Dès que j’avance tu recules” Guy Bedos–Arnaud Montebourg, vous lirez ça dans votre canard, c’est assez juteux. Aujourd’hui ce sera une séquence Nostalgie. Non pour revenir sur nos sauvages chevauchées à vélo, à fond à fond vers la piscine à travers le petit bois et ses sentiers poussiéreux, mais ça c’est personnel ; je vais plutôt vous parler de madame Laborde, Catherine, qui à soixante-cinq balais a fait sa dernière météo sur TF1. Je ne regarde pas des masses la télé, c’est de plus en plus nul et putassier; et si je la regarde c’est entre autres pour la qualité et la justesse des  bulletins météo… mais rarement sur TF1. Ce n’est pas la faute de la météo, c’est celle de TF1.

Bref… madame Laborde, qui à la différence des politiciennes-et-des -politiciens ne se cramponne pas comme un morpion à son petit bout de pouvoir, de notoriété, part à la retraite. Et à la fin de sa “dernière séance” – rappelez-vous, la gorge serrée, Daudet et la “Dernière classe” de monsieur Hamel, l’instituteur alsacien – elle nous dit [NDLR – pour la ponctuation, c’est de mon cru, vu qu’à l’oral ça se perçoit comme ça peut] : “Je vous emporte avec moi ; vous m’oublierez, moi non. Je vous aime.“.

Bon, elle nous aime, elle a bien du mérite. Et puis “vous m’oublierez“.  C’est selon moi un constat. Doit-on y percevoir une interrogation ?  la supplique non formulée d’une dénégation, tout ça ? ben non. “Vous m’oublierez“. Et je parie un paquet de cahuètes que c’est aussi un souhait : qu’on l’oublie ! que dans la rue où elle passe pour aller acheter du beurre et des mandarines on lui foute la paix, on ne la bassine pas avec des “Ah mais regarde qui c’est c’est Catherine Laborde !“. Encore une fois, c’est le contrepied de nos cacochymes anciens ministres ou ex-grosses légumes qui font des pieds et des mains pour jouer les prolongations, pour qu’on – un copain bien en cour, évidemment – leur trouve un dernier gros nonos à ronger à soixante-dix, soixante-quinze ans et plus.

Moi aussi on m’oubliera, madame Laborde ; d’autant plus que je ne fais pas la météo sur une chaîne “grand public”, pour rester poli. Et puis ? c’est bien normal. C’est un constat : nous sommes de petits tirets dans l’espace-temps, un long tiret pour Napoléon ou Alexandre le Grand – ou plutôt la mémoire qui en reste – un tout-petit-tout-petit pour le charcutier au coin de ma rue. Et c’est très bien comme ça.

Tibert

Mes veilleurs meuh à moi pour 2017

je voulais vous entretenir de Charlie-Hebdo qui blasphème Vladimir Poutine et les glorieux Choeurs de l’Armée Rouge endeuillés par un accident d’avion : pas la peine, il se trouvera bien quelques nationalistes Grand-Russes et fanatiques bornés pour démontrer, Kalachnikov ou parapluie bulgare à l’appui, qu’il est interdit de se marrer de certains trucs – surtout si c’est de mauvais goût, ce qui est mon sentiment.

Je voulais vous causer de monsieur Estrosi qui, fort de l’appui (qu’il dit) de la Région PACA et de la Métropole Nice-Côte d’Azur, va en Israël bichonner monsieur Netanyahou dans le sens du poil et l’assurer de sa solidarité pleine et entière face à la récente résolution de l’ONU qui vitupère les implantations de colonies en Cisjordanie occupée. Monsieur Estrosi joue là un peu beaucoup perso, comme on dirait au foot. Il va se faire tacler.

Eh zut non, je ne vais pas vous gonfler avec de la politique, des problèmes de société, des histoires de bien-pensance : enfin une bonne nouvelle, c’en est fini de 2016, annus horribilis paraît-il pour les chanteurs en vogue. En fait j’ai du mal à suivre : s’il est vrai que j’ai pleuré la mort toute récente de Pierre Barouh, “chabadabada, chabadabada”, en revanche quand on m’a causé de George Michael, j’ai levé les sourcils “c’est qui ce mec ?” Bon, il faudrait suivre, mais j’ai du mal à suivre, je le répète ; à ma décharge il faut dire que George Michael ne m’a jamais été nécessaire.

Alors voilà : l’année 2017 sera, je le, je vous le souhaite ardemment :

  • pas bissextile : elle en restera à 365 jours, sinon elle serait divisible par 4 sans être un multiple de 100, ou dans ce cas ce serait un multiple de 400 (le prochain multiple de 100 et de 400 se fera sans moi, très probablement).
  • Première : 2017 n’est divisible que par 2017 ou par 1, ce qui est peu. Ce qui rend inutile également le paragraphe du dessus, expliquez pourquoi : vous avez une heure.
  • Ensoleillée le jour, et pluvieuse la nuit – modérément, mais assez pour arroser mes plants de haricots. Qu’il fasse jour à Honolulu quand il fait nuit chez moi me culpabilise un peu, mais bon, ils se feront une raison, c’est loin Honolulu.
  • Pas trop froide : je me chauffe au gaz, et comme le gaz va augmenter de 5 % alors que mes revenus sont immuablement identiques, hein, mollo les gelées matinales.
  •  Et surtout, surtout, hein, la santé ! ah ça oui, la santé c’est sûr que c’est précieux. Ma devise : “deux-mille-dix-sept, et péter de santé”. Sauf certains malfaisants, bien entendu, que j’ai déjà leurs statuettes de cire sur mon bureau, avec des aiguilles pour m’occuper d’eux.

Mais on l’a dit, pas de politique ! et puis, bonne année, hein, etc.

Tibert

Sur la prévention situationnelle de proximité

La quoi ? la “prévention… (zut quoi, lisez le titre ! ). Il s’agit de dissuader grâce à des particularités topographiques certains êtres vivants de nuire à notre environnement. Un exemple : pour se protéger des chiures et déjections diverses des pigeons – ils font comme des cochons n’importe où, mais de préférence en hauteur – on les dissuade de se poser grâce à des petites piques verticales disposées en damier régulier.

Autre exemple : vous disposez en ville, en façade sur rue, d’un bâtiment qui fait un angle rentrant. Je vous parie un paquet de cahuètes que  tous les matins vous retrouvez votre angle rentrant dans l’état d’une pissotière sauvage. Eh oui, c’est un coin farpait pour uriner subrepticement, le soir venu. Solution n° 1 au problème : vous mettez une caméra juste au dessus et vous allez porter plainte tous les matins au commissariat – mais je doute que ça fonctionne, les flics ont d’autres chats à fouetter que de faire appliquer l’interdiction d’uriner sur la voie publique. Solution n° 2, vous faites bétonner à vos frais dans votre angle rentrant un énorme plot  saillant genre quart de cône, ou bien fixer une barrière en quart de cercle à grosses piques : le pisseur occasionnel ira chercher ailleurs un coin propisse. Agissant ainsi, et tel monsieur Jourdain, vous aurez fait appel à de la “prévention situationnelle”. Idem pour le clochard qu’on empêche de s’allonger sur un banc, banc qu’on a judicieusement saucissonné au moyen de séparateurs verticaux, etc etc…

Mais pourquoi je vous cause de ça ? parce qu’on fait de la prévention situationnelle avec les migrants, maintenant.   Oui, vous prenez un terre-plein quelconque sur un large boulevard… dans le 7-5, le 9-3 (plus rarement à Revest-du-Bion, 600 habitants dans le 0-4, que nous saluons ici), bref vous voyez le genre. Si vous ne faites pas gaffe, aussi sec dans trois jours ce terre-plein sera plein… de petites tentes rapidement montables-démontables, avec dans et autour des tentes, des tas de gens – en très grande majorité de jeunes mâles non-Caucasiens et parlant mal notre langue, voire pas du tout. C’est gênant, alors vous mettez en oeuvre la “prévention situationnelle” : vous interdisez l’accès au terre-plein  au moyen de grilles, et tant pis pour les migrants – et pour les autres aussi. Evidemment des tas d’assoces lèvent alors les bras au ciel et crient  au scandale, la France Pays des Droits de l’Homme, Terre d’Asile, les Heures Les Plus Sombres, tout ça. Mais hein, faut ce qu’y faut, non ?

Alors ? alors on marche sur la tête, parce que si l’on en arrive là, c’est que l’Etat ne fait pas son boulot et ce pour quoi on le paye, l’Etat. De même que l’urineur sauvage et furtif est supposé se prendre une prune chaque fois qu’il se fait gauler, de même le “migrant” qui n’est pas demandeur d’asile devrait – selon la Loi – être systématiquement refoulé à la frontière (*) : il est en effet en situation illégale. Mais je t’en fiche, nos gouvernants regardent arriver les vagues de migrants comme les vaches regardent passer les trains.

Alors ? alors on fait de la “prévention situationnelle”, et puis les assoces poussent des glapissements, etc etc.

Tibert

(*) laquelle ? là est la question.

Omar m’a gonfler

Il n’y a rien à se mettre sous la dent du clavier ces temps-ci ; les canards de par chez nous rament pour produire assez de copie – dame faut justifier les tarifs d’abonnement, faut tartiner. Mais allelouïa, aubaine, en cette fin de 2016 où le papam François ne fait rien que du très classique avec sa bénédiction Ourby-et-Torby, où les Pères-Noëls se baignent à poil dans la Baltique – c’est d’un banal… –  le Parigot-aujourd’hui-en-France sort son inénarrable et bi-annuel classement des 50 Français les plus appréciés des Français.

Et puis voilà qu’aussi sec, le Monde et le Figaro, qui entre-temps ont pu boucher un trou dans une page avec la Reine des Anglais qui a séché la besse de Biduit à cause d’un gros rhube, emboîtent le pas au Parigot et nous régalent, comme de vulgaires torchons de salles d’attente de coiffeurs façon “Voilà” ou “Plusprès”, de ce palmarès de daube. Et surprise, la tête de liste est Omar Sy, le comédien Noir d’origine sénégalaise né à Trappes dans le 7-8, révélé, crois-je, supposé-je, par le film à succès “Intouchables”. Avant lui on a eu le même, ou Yannick Noah, ou l’Abbé Pierre, ou Jean-Jacques Goldman, ou Roger Dugenou… avec des “Poulidor” solides aux accessits, l’incontournable, l’icônique madame Simone Weil, ou Poivre d’Arvor, ou… bref vous voyez le topo.

C’est une enquête de faussaires, puisque la liste restrictive et préformatée des “nominés” (des sélectionnés) est mise sous le nez des 1.000 cobayes, échantillons représentatifs du peuple français. Supposez que par extraordinaire, le gus du Parigot vous sonde… vous voulez citer votre idole Yvonne Choquet-Bruhat, matheuse prestigieuse, ou l’illustre  Jacqueline Plaisir, membre du quadriumvirat qui pilote ATD-Quart-Monde, parce que c’est quand même un engagement qui vous épate ? eh bien le sondeur vous envoie dans les cordes. D’abord il ne connaît pas : “Qui c’est çui-là ? mais non, vous choisissez dans la liste ! là dans la liste !  Marine LeBen, Muriel Ropin, Cyril Hamouna, Gad Elbaleh, Martine Augry, Michel Molnareff…“.  Autant dire que c’est nul, biaisé de chez Biaisé.

Concluons : premio c’est un palmarès débile, quelque estime qu’on puisse avoir pour monsieur Sy qui a une trombine sympathique et en vaut bien d’autres ; deuxièmo, que des quotidiens supposés sérieux relayent sans aucun recul cette escroquerie racoleuse en dit long sur la navétude – merci madame Ségolène – où ils se vautrent. Allez, on va être indulgent, c’est la faute aux vacances ?

Tibert

C’est interdit, et alors ?

Il est des époques et des cultures. Notre époque est moderne, et notre culture est celle des mises en garde omniprésentes : “pour notre sécurité“. Pas un emballage qui ne contienne – surtout pas le mode d’emploi, ça c’est sur Internet si vous parvenez à le dégotter, ni le schéma du bidule avec la liste des pièces détachées, ça c’est top-secret, on est trop cons pour comprendre, encore moins des conseils de réparation, vous rigolez, non ? – qui ne contienne, donc, des “Attention…” et des “Ne pas…” en pagaille. Ne pas utiliser votre sèche-cheveux sous la douche, ne pas le mettre au micro-ondes, débrancher la prise de courant avant de le ranger dans son tiroir, le nettoyer avec un chiffon sec et doux, ne pas y introduire de tige métallique quand il chauffe… et bien entendu, s’il tombe en panne, 1) est-il branché ? 2) y a-t-il du courant ? 3) sinon alors le confier à un réparateur agréé, what else ? et si le prix de la réparation excède, comme c’est quasi sûr, le prix d’achat, alors mettez-le à la benne et achetez-en un autre.

Bref on est des incapables et des gogols, faut rien nous expliquer mais nous gaver de consignes. Dans cet esprit, et “pour notre sécurité“, la Promenade des Anglais, à Nice, est interdite à la circulation des camions de plus de 3,5 tonnes. C’est en principe un arrêté préfectoral, donc, nous dit la mairie de Nice, sa police municipale n’est pas habilitée à le faire respecter. C’est con, hein ? bon… mais encore ? mais encore, cet arrêté est assorti de dérogations. Tenez, sur Nice-matin :

“Il existe toutefois des dérogations à cet arrêté, a fait valoir la municipalité de Nice, évoquant par exemple les camions de déménagement ou les livraisons. “Si on voit un camion circuler dans Nice le 14 juillet, cela ne suffit pas pour simplement l’arrêter” car “il peut avoir une dérogation”, a-t-on souligné de même source.”

Donc les camions de plus de 3,5 tonnes sont interdits mais seule la Police Nationale peut sanctionner, et puis il peut y avoir des dérogations… donc en pratique les gros camions font comme ils veulent, vu que : 1) la police municipale s’en fout, ce n’est pas son job ; 2) la police nationale a le droit d’intervenir, elle, mais à supposer qu’elle soit présente sur les lieux pour constater la présence d’un camion, elle est fondée à supposer qu’il bénéficie d”une dérogation, vu qu’il en faut une, c’est logique, non ? d’autant plus que les warnings du bahut sont en fonctionnement : quand on allume ses warnings ça veut forcément dire qu’on bénéficie d’une dérogation.

… Ce qui explique le bilan du 14 juillet 2016 à Nice ; travail soigneusement préparé, le camion de 19 tonnes assassin de 86 piétons – sans oublier tous les estropiés – était passé en repérages onze fois auparavant, les jours précédents et le jour-même, sur ce parcours “interdit aux camions” (sauf dérogation). Vous pensez bien, Nice est truffé de caméras de surveillance, tout ça a été enregistré, forcément, mais comme “il peut y avoir des dérogations” et qu’en plus les bandes vidéo sont trop nombreuses et chiantes à analyser, ça a donné ce que ça a donné : onze passages peinards du même camion en infraction, et pour finir un massacre.

Mon sentiment est que les vidéos c’est bien mignon mais si personne ne les exploite c’est comme pisser dans un violon. Ce qui aurait été utile, c’est qu’un policier ait pris l’initiative “pour notre sécurité” de demander à l’islamiste-chauffeur, lors de ses onze repérages, à quel titre dérogatoire son camion se trouvait là… “papiers siouplaît” : vous y avez eu droit maintes fois, moi aussi, alors ?

Le courrier des lecteurs du Monde qui relate la plainte du maire de Nice contre Mediapart – ce site a eu indûment accès, et comment ?  à des documents en principe secrets  – donne beaucoup dans la politique, contre LR, contre monsieur Estrosi, également contre monsieur Sarkozy – c’est toujours quelque part “la faute à Sarko”, forcément –  mais je retiens surtout ce court commentaire, que je vous propose de méditer :

Il y a dans ce pays une culture de l’impunité ; il faudra très longtemps pour s’en débarrasser“.

Tibert – et encore faudrait-il qu’on le veuille !

A côté de leurs pompes

J’ai pas trop envie ce matin tôt de me casser le baigneur à composer un billet salé, tenez… une diatribe sur les effectifs innombrables et inutiles  de nos élus, soit  577 députés et 348 sénateurs, donc 925 parlementaires qui votent en gros comme 6 ou 7, ce qui nous ferait de très grosses économies.

J’ai pas envie non plus de gloser sur l’indispensable rôle que joue mon blog dans le paysage médiatique de ce pays, mais c’est pas l’envie qui m’en manque, et très modestement, si je puis me permettre, juste une anecdote… au Monde, ils on lu mon blog : nom de Dieu il a raison ! quelle bourde !  et ils ont tout de suite rectifié le coup de la banquise qui fond : maintenant elle fond plus en trois minutes, ça rassure.  Ils ont mis le titre comme je le suggérais affectueusement.

Mais baste, je veux z’ici vous souligner deux faits juteux relatés ce matin dans la presse nationale ou presque :

  • Le Figaro : Les flics du 3-0, le Gard quoi, voient une bagnole au comportement quelque peu zarbi… ils l’arrêtent, c’est une conductrice âgée… “papiers siou plaît ! ” etc… la nana, 72 piges sur lesdits papiers, a les pupilles dilatées, vous voyez le topo ? allez hop, contrôle salivaire… cannabis… cannabis ? affirmatif chef ! cannabis !

Le Figaro vous sort ça, c’est tout comme si la Tour Eiffel avait été se baigner dans la Seine ! Une nana – elle avait 24 ans en mai 68 – qui fume du cannabis, à son âge ! où va-t-on ! Pauvre France, et toutes ces sortes de choses.

  • Le Parigot-aujourdhui-en-France : un toubib, un pneumologue, Philippe Even, 84 balais, retraité depuis 16 ans, et qui  ne figure plus au tableau de l’Ordre des Toubibs, crache dans le potage à Diafoirus et sort un brûlot contre les “Putains académiques” (il parle de ses confrères…). Allez hop, les pontes médicaux mis en cause vont pas laisser passer ça comme ça, on va te le soigner ce mouton noir, et donc réunion de la Chambre Disciplinaire du Conseil de l’Ordre des Toubibs – il paraît que ça existe, la Chambre etc etc… – qui décide logiquement de le saquer, le mouton noir. Et ils l’ont salement, durement  assaisonné ! Savez ce qu’ils lui ont mis ? “Radiation de l’Ordre des médecins” ! Moi je vous le dis, il va pas s’en remettre.

Tibert

Vous auriez pas un strapontin pour moi ?

On va voir des recasages, et on n’a pas fini d’en voir.

Tenez, madame Royal, 63 ans, qui, sortie du Poitou vécut une période un peu flottante et désoeuvrée avant de se retrouver un bon job au gouvernement dans l’écologie ( il faut dire qu’elle y avait des  relations)…  que va t-elle devenir dans six mois ? pauvre  femme, 63 balais c’est encore jeune, encore deux ans à tirer avant de faire valoir ses droits à la canne à pêche et à la peinture sur soie. Eh bien on lui cherche activement un boulot-point de chute autre que d’ouvrir la porte d’un bureau de poste en tendant la main en forme de cuillère. L’ONU, ça irait ? c’est assez classieux ? ouais… à la rigueur… plus tard, d’ici une douzaine d’années et si la gauche revient aux affaires, il lui sera possible de briguer l’Institut du Monde Arabe (actuellement on peut y chercher Jack Lang,  77 printemps ; quant à l’y trouver…), puis encore plus tard le Conseil Constitutionnel (Lionel Jospin, toujours “disponible” à 79 balais). La politique ça conserve ! et comme les sardines en boîte, c’est encore meilleur à oublier au fond d’un placard.

Madame Touraine, Marisol, celle qui a gommé le trou de la Sécu – si si, c’est elle qui le dit – sauf qu’il n’y a plus grand-chose qui soit remboursé, madame Touraine veut recaser potablement un des ses collaborateurs, en fait un des conseillers de son cabinet : jeune et brillant, le nommé Frédéric Varnier. Mais zut alors, ça choque les us et coutumes de la profession : en principe, traditionnellement, le sous-directeur de l’Institut Gustave-Roussy (il s’agit de cette boîte et de ce poste, un truc quand même assez classieux pour un ex-inspecteur des Finances et futur-ex-conseiller de la Ministre de la Santé) devrait être désigné ou du moins validé, accepté par son supérieur hiérarchique (*).  Meuuuh non, la ministre n’a que faire de ces contingences mesquines, et donc elle veut coller son poulain là où ça lui va, et tant pis pour ceux qui ne sont pas contents.

Mes amis, on n’a donc pas fini d’ici mai 2017 de voir des types bien sapés sortir des ministères pour frapper à des portes que Popaul-Emploi ne sait pas ouvrir – dont il ignore même l’existence, d’ailleurs, puisqu’au besoin on sait en haut lieu créer des structures ex nihilo pour y loger des gus suffisamment bien pistonnés. C’est choquant ? eh oui c’est choquant, mais restons lucides et impartiaux, admettons que Droite et Gauche pratiquent ce sport de bidouillage-recasage de leurs ouailles avec une ardeur égale : l’exemplarité des moeurs de la classe politique peut attendre.

Tibert

(*) Moi, personnellement, que le choix du sous-chef soit agréé par le chef, ça me semblerait assez normal, mais bon, va savoir…

Désolé, cousin !

Les Français et les Italiens partagent bien des traits qui font leurs identités nationales (encore un gros mot !) respectives, le goût de la bonne bouffe, deux langues si proches, le pinard comme un art, la beauté de femmes bien habillées, et puis hélas le poids historique des partis communistes, ex-communistes ou crypto-communistes, des syndicats affiliés… et puis, et puis une classe politique innombrable, indécrottable, arc-boutée sur ses privilèges. Tenez, là-bas les sénateurs sont “à vie” : le rêve, le super-pied !! Ceci étant, d’autres problèmes leur sont propres, si l’on peut dire, avec la mafia – les mafias – qui gangrènent le pays ; chez nous ce sont d’autres misères… mais, bref, je le dis toujours, les Italiens sont nos plus proches cousins.

Et l’Italie s’est trouvé un réformateur jeune, hardi, décidé à faire la peau aux paniers de crabes qui prospèrent au soleil – un démocrate façon Macron, en grossissant le trait. Démocrate trop pressé, sûrement, et peut-être brutal ? maladroit ? pas assez pédagogue ? il vient de se planter, désavoué à 60 % dans un référendum. Les populistes et les immobilistes ont eu sa peau.

Ce qui, à mes yeux, préfigure assez bien ce qui peut se passer dans un pays truffé de blocages, de prés-carrés, de chasses gardées, un pays où la classe politique ne veut surtout pas se remettre en question, où les syndicats et les fonctionnaires (et les syndicats de fonctionnaires) ont un poids qui désespère tout mouvement. Suivez mon regard : les Italiens sont nos plus proches cousins.

Tibert

PS – Triste, j’apprends la mort de Marcel Gotlib, l’immortel créateur de SuperDupont et le jubilatoire dessinateur – grossier et cru, aussi ! – des premiers Echo des savanes. Ce sont toujours les meilleurs qui lâchent la rampe.

Des jobs et du Jobs

(Note liminaire : une “Rue Steve Jobs” à Paris ? il en est question… pourquoi pas une rue J-C Decaux (avec des sanisettes et un abribus), un square Paul Ricard (remarquez, il a déjà son circuit, mais privé, le circuit…) ou une avenue Bernard Tapie, ce flamboyant patron charismatique ? qu’a fait l’Etats-Unien Steve Jobs pour mériter une rue à Paris ? vendre nettement trop cher des smartfaunes certes mignons et plats mais surtout pas compatibles avec les connecteurs standard ? instituer l’obsolescence de ses produits tous les 9-10 mois pour inciter les gogos à se ré-équiper ? mener sa boîte californienne d’une main de patron de choc ? snober les réparateurs non labellisés ? bidouiller son organigramme mondial pour échapper insolemment aux impôts malgré des marges indécentes ?  encore un coup des groupies d’Apple… espérons que les autorités compétentes y mettront le holà. Ici je rejoins pour une fois les suggestions des écolos et élus de gauche ; Ada Lovelace (1815-1852) a ma préférence : quel personnage, et quel nom ! mais aussi son compère Charles Babbage, ou Alan Turing, Kurt Göddel, Grace Hopper, bref des têtes chercheuses hardies, pas des hommes d’affaires)

Mais poursuivons : les tares du système, suite. J’ai peu de temps aujourd’hui pour en traiter ; pas le temps, pas le temps… je me fais l’effet – en toute modestie  – d’Evariste Galois rédigeant fiévreusement la somme de ses géniaux travaux mathématiques, la nuit qui précéda le duel stupide où il perdit la vie – pour une sombre et ridicule histoire de femme, comme d’hab. Mais en peu de mots : j’entendais l’autre jour monsieur Mélenchon affirmer que les Français, contrairement aux supposés projets de monsieur Fillon, voulaient des services publics, tenaient mordicus à leurs services publics… (sous-entendu : avec des fonctionnaires, of course !).

Mais moi aussi… moi aussi, j’y tiens, aux services publics (de qualité, bien sûr, pas des guichetiers rébarbatifs et cossards). Et comment ! mais pour cela, pourquoi des fonctionnaires, avec le statut ruineux de fonctionnaires ? des salariés “normaux” ça ne le fait pas ? pourquoi ? ils sont pas bien, pas fiables, les salariés “normaux” ? les traminots de Clermont-Ferrand (pas fonctionnaires) versus les employés de la RATP (fonction “para-publique”) : ils font exactement le même boulot… et comparez les statuts ! c’est normal, ça ? c’est “Egalité” (et Fraternité, et tout le toutim) ?  Bon, j’arrête là, j’ai pas le temps.

Tibert

600.000 et 5.000.000

Promis, je vous dois de revenir – après l’impossible pipi en ville – sur les co… âneries qui courent de bouches à oreilles à propos des Services Publics. Amalgames et approximations – lisez Le Monde ou tout autre titre de la la presse de gauche, écoutez messieurs Mélenchon, Martinez etc… – approximations et amalgames qui courent d’autant plus ces temps-ci que monsieur Fillon a l’air de vouloir remédier – enfin ! pourrait-on dire – à nos maux en cette matière.

Notez d’abord que nous nourrissons deux armées mexicaines, plus fort que le Mexique ! cinq millions de fonctionnaires, et six-cent-mille élus fort coûteux, un élu pour cent habitants. Le Sénat coiffe admirablement le tout avec son effectif quatre à cinq fois trop important, son trésor de guerre, ses postes garantis pour neuf ans, sa gérontocratie et ses plafonds à caissons et dorures au Palais du Luxembourg : la République et la Démocratie se donnant l’accolade, en somme.

Mais bon… Prem’s, quid de l’égalité des Français devant le boulot ? il y a clairement deux codes du Travail , celui des fonctionnaires et celui des autres, d’ailleurs la récente  loi El Khomri ne s’applique pas aux premiers. Quand on braille et qu’on écrit partout “égalité” ça fait bizarre. Il fut un temps – les Trente Glorieuses – où l’Etat devait faire la danse du ventre pour attirer des candidats à la fonction publique : mal payé, contraignant… et à l’époque , il  a donc concocté aux fonctionnaires des contrats “aux petits oignons”. Que ne les payait-il correctement dans un cadre contractuel standard, tout simplement ? mais non, c’eût été trop simple… Or, depuis les années 80, la conjoncture s’est retournée – la sécurité de l’emploi est devenue une denrée rare et précieuse – mais on continue imperturbablement comme avant, soutenus par l’antienne syndicale des “avantages acquis”, alias la théorie du cliquet : un cran de plus, un cran de plus, un cran de plus…

Bref il existe un très fort décalage entre l’énorme et indémerdable (*) Code du Travail du secteur dit “privé” et le Code du Travail de la Fonction Publique, qui se décline, comme la Sainte Trinité, en trois entités : d’Etat, Hospitalière, Territoriale. Décalage choquant… et injustifié, s’agissant d’emplois qui sont exactement les mêmes des deux côtés, avec exactement les mêmes contraintes et la même conscience professionnelle : l’infirmière hospitalière et celle de la clinique privée, le prof’ d’anglais au collège conventionné Saint-Jérôme et celui du CES Jean Mermoz, les jardiniers du Sénat et ceux qui bossent chez Vilmorhin-et-Danube.

Que l’état gère “en direct” des hôpitaux et des établissements d’enseignement, pourquoi pas, ça peut se défendre, bien que ce ne soit pas du tout dans ses attributions… pour équilibrer le marché et donner le “la”, par exemple. Mais ses salariés ne font rien de spécial qui mérite un statut spécial…

Voilà : UN code du Travail pour tous les Français- égalité égalité on vous prend au mot – ça suffit largement, c’est logique et puis c’est tout simplement normal, ça tombe sous le sens. Eh bien, “y a plus qu’à“, comme on dit.

Tibert

(*) et on nous en a encore ajouté (rajouté, comme ils disent) une couche, avec l’ineffable “compte pénibilité” : encore plus de boulot retors pour les employeurs, c’était pas assez compliqué comme c’était !