Vieillophobie

Ils ont décidément les vieux dans le collimateur, les Chefs là-haut. La dure CSG déjà, juste adoucie pour les plus pauvres ; et puis cette histoire toute récente, là : ils voulaient supprimer la “niche fiscale” pour les aides à domicile des anciens, ooups… des séniors. Tout le monde a trouvé ça idiot, même les anciens : économies de bouts de chandelles, image désastreuse, frein à l’emploi, encouragement au travail noir, etc…

Ils avancent, et puis aussi sec, ils reculent, comme dans le tango : ça ressemble à quoi, ces ballons d’essai improvisés ? c’est nul, contre-productif, ça donne un sentiment d’impréparation, de bricolage, de cacophonie, bref c’est très mauvais. On attend de gens aussi avisés, responsables, soucieux d’écouter les citoyens, des initiatives réfléchies et concertées ; des avancées utiles, pas des bouts de ficelles anti-vieux. Qu’est-ce qu’ils ont de pas bien, les anciens ? quelle est leur faute ? ils ne travaillent pas, c’est ça ? ils tardent à laisser la place ?  D’ici qu’ils mettent en place l’épreuve du cocotier pour les plus de soixante-dix (septante) printemps, il n’y a pas loin.

Tibert

( P S : je change de sujet : marre des pouces anglo-américains ! A la rigueur, qu’on parle de 12 pouces, 17 pouces… pour des jantes, des télés… ça peut se supporter, ce sont des nombres ronds. Mais quand on nous sort du 6,17 ou du 5,92 pouces pour un écran de mobile, ça  rime à quoi ? le CENTIMETRE, nom d’une pipe. Le Système de Mesure International ! il existe, et il y a en tout quatre pays au monde qui ne veulent pas l’utiliser – et d’indécrottables journaleux. )

Des spermatos et des systèmes

( Grosse évolution en perspective : La PMA pour toutes ! enfin, pour toutes… disons pour les femmes majeures, non ménopausées et demandeuses, ce qui limite quelque peu la casse. On va pouvoir suivre ce feuilleton ; on verra les positions, les blocages et les interrogations sur un changement assez clivant, comme on dit maintenant… mais en tout état de cause, il va falloir gonfler les stocks de sperme en conserve, sans en rabattre sur la qualité des donneurs – il paraît qu’il en manque, surtout des bons  😉 !  Gageons que, dans cette société de plus en plus mochement mercantile, on finira par payer les volontaires pour une séance de veuve-poignet à visée fertilisante : mère-1 et mère-2, quelle poésie ! le Meilleur Des Mondes nous est promis. )

Mais justement, à propos du Meilleur des Mondes : j’ai pu constater samedi dernier, jour de GJ, de Verts-pour-la-Planète, de black-blocs pour la casse, de syndicats arc-boutés à leurs acquis avantageux, une vraie et concrète convergence des défilés, des banderoles et des goualantes. En gros, je résume, a) Macronious est un infâme, tout est de sa faute ; b) Pollution, climat, réformes, incendies en Amazonie… c’est la faute au capitalisme. Changeons le système, pas le climat, c’est l’antienne…

… Changeons, changeons, mais pour QUEL système ? alors là… les avis divergent, suivant les chapelles. Selon les plus statiques, genre F.O, ne changeons rien ! ne touchons à  rien, et surtout pas à leurs avantages acquis. Pour d’autres, Léon Trotski le barbichu fait office de boussole intemporelle : on peut compter sur lui puisqu’il est mort. Sans oublier la décroissance chère aux décroissantistes. Moi, de mon petit point de vue partiel, je constate que parmi les plus gros pollueurs on a trouvé, on trouve encore les pays “socialistes” avec tout plein de guillemets, la défunte RDA et ses mines de lignite, la Russie, la Chine (je sais, je sais, ce ne sont pas des vrais de vrais, quoique… ).

Disons les choses comme elles sont : quel que soit le système, le merveilleux futur système tant espéré, on aboutira toujours, grosso modo, à trois strates : a) les clampins lambda qui subissent et font avec ; b) les courtisans, petits malins, resquilleurs, qui ramassent les bonnes miettes ; c)  le gratin, le dessus du panier, qui tient les manivelles et profite pleinement du système. Eh non, l’homme n’est pas né bon, et puis l’avenir n’est absolument pas radieux, nonobstant les gesticulations du vendredi ou du samedi.

Tibert

Adieu au clown blanc

Monsieur Trudeau, le Grand-Chef au Canada, est ces temps-ci en train de s’excuser, désolé, navré, je vous prie de me pardonner gnagnagna… : c’est qu’en 2001, il y a dix-huit ans, il s’était déguisé, pour une soirée costumée, en Alladin (Aladin et la lampe merveilleuse, ce genre-là), y ajoutant, pour la vraisemblance du personnage, pour masquer son visage et pour le fun, le visage passé au cirage noir – ou au noir de fumée, etc. Grosse erreur ! c’était raciste ! c’est qu’il n’est pas si bien qu’il en a l’air, cet homme… (*)

Je propose, dans le même ordre d’idée – ordre, c’est le cas de le dire, ordre moral, pas un poil de pensée qui dépasse – d’en finir avec le Pierrot, le clown blanc (**) : c’est raciste, bien évidemment. Restera l’Auguste, lui on pourra à la rigueur en rire, mais d’aucuns finiront bien par trouver que c’est raciste et inadmissible : ça stigmatise tous les clampins qui lui ressemblent.

On voit ainsi progressivement s’atrophier les muscles du rire, de l’humour et de la dérision : l’avenir s’annonce joyeux, je n’ose écrire gai ! Au fait, mettons à la poubelle Tony Curtis, qui a eu le mauvais goût – voir Some like it hot, Certain.e.s l’aiment chaud – de se travestir en femme, stigmatisant ainsi toute la gent féminine, et les travelos, LGBT+++ aussi par la même occasion (idem pour Tootsie-Dustin Hoffman, Victor-Victoria-Julie Andrews, etc etc). Aucun avenir non plus aux caricaturistes, qui ridiculisent leurs cibles de manière clairement stigmatisante : qu’ils se recyclent donc à Sauver La Planète, c’est très tendance.

Tibert

(*) On se demande quel est le salaud de journaliste vicieux du Time qui a exhumé, dix-huit ans plus tard, cette prétendue boule puante pour l’accrocher aux basques du Premier Canadien.

(**) Tenez, je n’invente rien : c’est sur Wiki. Notez comme on valorise le blanc au détriment des autres teintes : c’est manifestement raciste ! Je cite : “Le clown blanc, vêtu d’un costume blanc, est, en apparence, digne et autoritaire. Il porte le masque lunaire du Pierrot (…) Le clown blanc est beau, élégant”.

Légal et Légitime sont dans un bateau

(Après la RATP, les avocats, les pilotes de ligne, les podologues… inventaire à la Prévert des professions qui ont LEUR caisse de retraite à eux, pourquoi, alors là… L’antienne, c’est “on a cotisé comme des malades, et maintenant on va verser tout ça au pot commun ? ça va pas, non ? ” C’est clair, ce ne sera pas facile. Du pain sur la planche avant d’arriver à remettre de l’ordre dans ce regrettable foutoir des retraites. Où l’on découvre, si on ne l’avait déjà constaté, que pour faire compliqué, résolument corporatiste et indémerdable, nous Français sommes champions. )

Mais au fait : un juge vient de relaxer des militants se réclamant de l’urgence écologique et poursuivis pour vol, façon “Macron ne fait rien pour le climat, donc on pique son portrait dans les mairies pour le brandir dans les manifs avec la tête en bas“. C’est nouveau, ça vient de sortir, voyez les articles ici et … c’est la notion de légitimité d’une action manifestement illégale. La Justice ne dit donc pas la Loi, mais ce qui – aux yeux du juge, car là il n’y a pas de textes, on marche sans filet, au feeling – est justifié, compréhensible et pertinent, nonobstant la Loi.

Notons le fait que les protestataires climatiques se payent ces temps-ci le portrait de Macronious qui, selon eux, “ne fait rien” ; on peut en déduire qu’avant lui et sa déplaisante élection en 2017, ça se passait de manière satisfaisante, Hollande, Sarkozy, Chirac… oeuvrant résolument et dans le bon sens. C’est juste ce sale type, là…

Nécessité fait Loi, dit la sagesse populaire ; la sagesse d’un juge lyonnais y ajoute Légitimité fait Loi : reste à définir ce qui est légitime ! Légitime donc nécessaire, et hop !… Dans cet ordre d’idée, d’aucuns l’ont déjà exprimé, c’est vraiment illégitime qu’on soit élu avec moins de 24 % de suffrages : pas un chiffre satisfaisant, pas légitime, allez hop à la poubelle ! il devient légitime de refaire l’élection (*). Le champ des possiblement légitime est ainsi largement ouvert : une nouvelle certaine Justice se fait connaître.

Tibert

(*) En revanche, dans les élections à 98,5 % de suffrages pour le candidat unique et pour le Progrès, le Peuple et le Socialisme, ce sont les 1,5 % de réfractaires qui sont manifestement illégitimes, et qu’il convient de punir.

Sur le ring

La réaction massive des agents RATP, syndiqués (presque tous) ou pas (presque pas) au projet de mettre enfin fin à l’une des nombreuses verrues des régimes spéciaux de retraite (de fonctionnaires et assimilés, what else ?) met en lumière, s’il était besoin, le conflit à venir… si du moins nos Chefs veulent bien y aller – et depuis l’échec de Juppé en 95 face aux syndicats de la SNCF, aucun de nos dirigeants avant Macronious n’a eu le courage de s’y coller. C’est la Mère de Toutes les Batailles, ce truc, d’une limpidité terrible, d’un dépouillement dramatique admirable, quasi racinien : ceux qui bénéficient de ces régimes iniques et fromagesques, insulte pourtant évidente au principe d’égalité des travailleurs, sont précisément ceux qui ont le plus de moyens de coercition – des prises d’otages, en fait – pour empêcher qu’on leur rabatte leurs avantages – “avantages acquis”, comme de bien entendu, ad vitam aeternam. Le gong vient de retentir ; premier round, on montre ses biscottos.

Tibert

Oeillades interdites

( Grève RATP vendredi prochain : aaaah les bons vieux retours de vacances, encore bronzé mais déjà dans la douce routine des emmerdements récurrents : là, comme d’hab’, il s’agit de défendre les régimes spéciaux de retraite contre la réforme à venir, et plus précisément celui de la RATP, régime spécial s’il en est, et quelque peu à part, aux petits oignons en somme ; mais vous savez ça… bonne journée donc, les Parisiens, à vos vélos, trottinettes, monoroues, baskets, mots d’excuse… mais vous avez l’habitude ! les grèves RATP, comme des charentaises qu’on enfile... (*))

Et puis du bruit dans le Landerneau – Bruxelles en l’occurrence –  de la Commission Européenne : un type, un Grec en fait, a été nommé Commissaire à la Protection du Mode de Vie Européen (disons PMVE) . Tollé et hourvari en provenance de la Gauche, des Gauches : c’est inadmissible, c’est un clin d’oeil à l’extrême-droite gnagnagna… des oeillades à gauche OK, mais pas à droite ! l’oeillade est asymétrique ou ne doit pas être. Bref, la question se pose : pourquoi est-il condamnable de prétendre protéger notre mode de vie européen ? est-il menacé, notre MVE ? et puis qu’est-ce ? ( çékoi ?) Donnons des éléments de réponse : le saucisson à l’ail, le ballon de blanc sur le zinc, le survêt’ le dimanche matin pour aller chercher les croissants à 9h 45, la passegiata sous les arcades au crépuscule… oui il  y a un mode de vie européen, des éléments, des trucs qui font qu’on se sent en Europe.

Mais non, nous assure-t-on, la protection de notre MVE “fait référence aux valeurs européennes, à savoir la tolérance, l’accueil, l’asile“. Voilà qui devrait clore le débat et rassurer nos fervents immigrationnistes : tout y est, les valeurs, la morale et le toutim. Reste à tenter de préserver notre mode de vie européen, ou du moins un mode de vie vivable, tempéré, paisible et humain, à l’abri des religieux furieux, des mafieux, de la malbouffe, des escrocs, et j’arrête là mon énumération : ça va déborder.

Tibert

(*) Notez bien : charentaises, sans majuscule.

Tu vas la prendre, ta pub, oui ?

( Les Contribuables Associés ont lancé une consultation sur le rond-point routier le plus moche, le plus idiot… (le plus ruineux, le plus mégalo, le plus contre-productif…) : on sait que la France détient de très très loin le record mondial du plus grand nombre de ronds-points, gloire débile et ruineuse, puisque ça a coûté des dizaines de milliards aux citoyens, et que ça continue ! tant les maires sont dans l’émulation à çui qu’en aura le plus, et les plus grotesques. Qui saura les arrêter dans cette dérive folle, coûteuse et mortifère ? Vous vous ferez votre opinion, mais l’ouvrage de Pontarlier avec le totem d’André Malraux, effectivement, tient la corde : il est assez ignoble )

Mais les films interdits à la télé le mercredi, vendredi et samedi, ça sera peut-être bientôt fini, vu que cette mesure stupide – supposée obliger le consommateur à se sortir et à consommer des loisirs payants (*) – ne sert plus à rien, ou pas grand-chose : les Netflix et compagnie, les replay… tout ça a chamboulé la donne. Du coup, on assouplit, mais pas que : la pub va aussi monter d’un cran ! Tenez, je cite : “L’interdiction de diffuser des films de cinéma à la télévision certains soirs (mercredi, vendredi, samedi), par exemple, devrait être levée. Comme les chaînes le réclament, l’inclusion d’une troisième page de publicité pendant les films d’au moins 90 minutes devrait être autorisée. La diffusion de publicité avec ciblage géographique devrait également devenir possible (avec par exemple des pages de pub différentes sur une même chaîne à Paris, à Lyon ou à Strasbourg)“.  Bénéfice secondaire, pendant les films, et toutes les trente minutes, on va pouvoir aller pisser.

Notez bien, on n’a pas touché le fond, on n’a pas encore les délicieux cookies des ordinateurs à la télé, mais ça va venir ! vous avez commis l’erreur de laisser l’écran allumé sur les spots de bagnoles pendant que vous alliez faire pipi ? vous allez en bouffer ad nauseam, des pubs de bagnoles !

Tibert

(*) Quant aux ruraux, loin de tout cinéma, théâtre, boîte de nuit…, qu’ils crèvent et se gavent de talcs-chauds, de reality-shows, de… bref les merdouilles du samedi soir à la télé.

Pollution, bénévolat et circuit fermé

( Quand un type de l’administration Trump voyage, il descend dans un hôtel Trump ; pour sa partie de golf il se rend sur un terrain Trump etc… : premio ce sont des installations de première bourre, grand luxe et super bien placées ; deuxio comme ça l’argent va là où il est le plus intéressant qu’il aille ! Et ce ne sont pas pour des cacahouètes : il y en a eu, récemment, pour 3,6 millions de dollars, lors d’un déplacement de Donald-Casque-d’Or en Irlande, sur SON domaine de golf de terrain de golf à Doonbeg. On est des amateurs, nous en Europe, on ne sait pas faire des trucs astucieux comme ça… )

Mais, voyez cet intéressant reportage de France 24 : au Burkina-Faso, les Ouagadougoutiens se retroussent les manches pour d’utiles initiatives citoyennes. Là-bas, vu que les bouches d’égoûts  sont obstruées par des tas de cochonneries, l’eau y stagne, ça macère, ça pourrit et ça pue, les moustiques prolifèrent etc… et comme les services de la mairie ne font pas les curages nécessaires, eh bien ce sont les habitants qui s’y collent, vu que ce n’est pas tenable ! Chez nous c’est plus compliqué, il y faut un support idéologique ; alors on s’invente des “journées de la propreté”, des “nettoyages militants”, des B.A. façon scouts-toujours…

Tout ça parce qu’il faut remédier aux dégradations, déchets sauvages, négligences et incivilités ! Qu’en est-il des actions de la police municipale ouagoudoutienne pour sévir contre les pollueurs ? l’article de France 24 est muet là-dessus, et probablement pour une simple et bonne raison : nada ! Chez nous c’est pareil… on laisse faire. Tenez, hier, sur mon parcours de jogging urbain, sur un trottoir nickel sans doute fraîchement nettoyé, je croise un type qui ouvre un paquet de biscuits et balance l’emballage par terre : je me suis  bien gardé de lui faire les gros yeux et de l’engueuler, il avait l’air balèze et patibulaire. Non mais, j’ai envie de finir mon jogging en bon état, moi… pour rattraper je vais devoir m’inscrire à une journée “nettoyage citoyen” ; je vous parie que je n’y retrouverai pas ce sale type.

Tibert

Tout, rien, jamais, toujours…

( Oui, Greta Thunberg… pffff… bon, c’est du spectacle, du Barnum. Dommage qu’oncle Donald et les pollueurs fous trouvent en face d’eux cette caricature immature de Jeanne d’Arc improbable, labellisée écolo-scandinave. D’aucuns ont fait les comptes de cette démonstration ridicule de voyage Monaco-New-York en voilier “zéro émission” : ça a coûté un pognon de dingue, des tas de billets d’avion, et pour quel résultat ? il serait temps de passer à autre chose que des démonstrations de bateleuses surdouées… sans oublier que Greta, tout fabriqué que soit le personnage, nous rappelle l’urgence qu’il y a à s’occuper du futur de notre Terre, mal barrée ! ).

Mais au fait… je lis sur le Parigot : “Trop de viande à la cantine : des assoces réclament plus de menus végétariens“. c’est d’une logique terrible : au lieu de se dire tout simplement, avec bon sens,  ben si y en a trop y a qu’à en mettre moins, on  propose de n’en mettre plus du tout !  Voilà qui est typique d’une logique sectaire. Les végétaliens, les vegans, les bouffeurs de racines râpées, les adeptes du tout cru, de boire son pipi et autres déconnages alimentaires déséquilibrés vont frapper à la porte de la directrice pour réclamer eux aussi LEURS menus. C’est en bonne voie… dans la logique des religions, chacun la sienne avec ses exigences soi-disant incontournables.

Les gosses ont besoin de protéines, des bonnes, pour grandir et forcir : bien évidemment, les légumineuses, le soja… toutes les plantes riches en protéines peuvent aussi faire l’affaire dans des menus variés, équilibrés, mais pas que ! la viande contient des protéines ! elle est comestible ! on a essayé, ça fonctionne ! ça peut même être bon ! Ah, c’est d’un pénible ces discours de tout ou rien…

Tibert

Attention, on va sévir !

Le Grenelle contre les violences conjugales ! Voilà autre chose, tiens… il est question de se mettre autour d’une grande table comme en mai 68, pour y traiter des violences envers les femmes, en fait : dans l’autre sens, c’est moins physique… Dame, c’est qu’en France il meurt bon an mal an 120 à 150 femmes sous les coups de leur cher-et-tendre, ou celui d’avant. Compte non tenu des beignes, des marrons, des châtaignes, des bleus et des yeux au beurre noir (“je suis tombée dans l’escalier“).

Et voilà, maintenant basta, stop, ça suffit, qu’ils disent, on va faire quelque chose ! on va discuter : Grenelle ! Madame Schiappa, qui au gouvernement s’occupe de ça, fait les gros yeux devant les journaleux, je cite : “… le volet « punir ». Il existe un sentiment d’impunité de la part des auteurs. Il est temps d’y mettre fin avec des sanctions sévères“. Ah c’était donc ça, ils avaient, les brutes, le sentiment de… l’impression que… : ça rappelle furieusement le délicieux “sentiment d’insécurité” de l’ex-Premier Jospin. Hélas, madame Schiappa, ou plutôt heureusement, il existe un principe chez nous, ça s’appelle l’Indépendance de la Justice. Qui fixe les sanctions ? les juges. Vous pouvez flûter, il est temps de, gnagnagna…, vous piétinez là les plates-bandes de la magistrature : ce sont les juges qui punissent (*), inutile de faire des moulinets menaçants.

Et puis, posons la question : pourquoi un féminicide coûterait plus cher qu’un mâlicide ? un meurtre est un meurtre, la loi punit déjà sévèrement et à juste titre les meurtres – en principe, du moins. Traitons plutôt des violences non létales : là, il serait possible d’obtenir des résultats, avant qu’il soit trop tard. On pourrait, par exemple, changer quelque chose dans le suivi des signalements de violences, où, passez-moi l’expression, ça  déconne largement. Lâcheté, je-m’enfoutisme, minimisation sont les trois mamelles de la politique actuelle ; et là, madame Schiappa, on peut faire quelque chose, sans marcher sur les délicats orteils des juges.

Tibert

(*) Si je comprends bien, on aurait, en haut lieu, le sentiment qu‘ils ne punissent pas, ou pas assez, c’est ça ?