Et n’oublions pas les tailleurs de pierre gauchers

( A l’heure où je mets sous presse, on ne m’a toujours pas expliqué l’âge d’équilibre, alias âge-pivot. Il est vrai que je comprendrais mieux si l’on appelait ça âge recommandé. Je comprendrais encore mieux si l’on s’en tenait sagement à la notion de nombre de trimestres travaillés, et basta. La retraite par points : quand on sait combien de points on a ou aura accumulés, multipliés par la valeur du point, on a toutes les billes, non ? pas la peine d’aller chercher la racine de la valeur absolue du cosinus de l’angle sous-tendu par l’arc hyperbolique de mes deux… On a assez de sous pour partir ou on en a marre ? on part. Sinon on continue, du moins on essaye, vu que les vieux – ooups, les séniors – se font assez systématiquement mettre au placard, ou au rencart)

Ah, ce pays où il faut que tout soit compliqué ! Mais bon, passons… je lisais il y a deux jours, dans le Monde – j’ai perdu la référence de la page houèbe, mais je vous livre texto le lien sur lequel il était loisible de cliquer, vu que ça m’a frappé et que je l’ai copié-collé dans ma boîte à perles :

Article réservé à nos abonnés : Présence d’ados LGBTQ + dans les séries : un retard qui commence à être comblé.

Notez bien que c’est  « +  » , LGBTQ+ : il y a donc tout le monde, vu qu’on n’a pas encore répertorié de manière exhaustive les lettres de l’alphabet désignant les catégories sexuelles, physiques et / ou mentales. Et nous sommes, lecteurs du canard susnommé, rassurés de savoir que la proportion d’adolescents  LGBTQQIAAP (*) dans les séries-téloche se rapproche de, tend à être l’exact reflet des variétés et sous-variétés qui peuplent notre belle société : 0,4 % de Queer génétiquement mâle, 1,2 % de ceci, 2,3 % de cela… ça promet ! c’est sûr, ça va stimuler l’inspiration des scénaristes. On va passer de belles soirées dans nos chaumières, blottis devant l’écran blême et de plus en plus correct, politiquement.

Tibert

PS – A quoi reconnaîtrons-nous les ados « bi », « queer », « pansexuel » etc… dans les séries-télé correctes ? bonne question. On pourrait leur attribuer des couleurs ? avec des sous-titres pour les daltoniens.

(*) C’est la définition la plus complète et récente dont je dispose. Faites excuse si j’ai oublié quelqu’un.

One thought on “Et n’oublions pas les tailleurs de pierre gauchers”

  1. « … la proportion d’adolescents LGBTQQIAAP (*) dans les séries-téloche se rapproche de, tend à être l’exact reflet des variétés et sous-variétés qui peuplent notre belle société … »
    J’adore ce genre de propension (complète) à mesurer l’intérêt des oeuvres « d’imagination » au pourcentage de leur « véracité », c’est à dire à la façon dont des scénaristes le plus complètement dépourvus de la moindre étincelle d’imagination apposent, en guise de justificatif, le sceau « inspiré d’un fait réel » sur l’étiquette de leurs « oeuvres » ; comme jadis le « Port Salut », unique parce que c’était écrit dessus !
    Mon Dieu, ce monde devient de plus en plus débile. Et ça s’accélère… Morcellement, fragmentation, émiettement, segmentation au profit de classes sociales chaque jour davantage étanches ou de clans jaloux de leurs supposées « différences » et de leurs prérogatives défendues becs et ongles… : la société se pulvérise d’elle-même progressivement et elle en crève, faute d’un ciment social qu’on s’évertue à stigmatiser ; en particulier depuis mai 68 et, surtout, depuis l’avènement du Net* et de cette calamité que sont les réseaux pseudo « sociaux », qui semblent n’être là que pour entretenir l’illusion d’exister aux yeux du reste du monde pour chacun de nos petits Ego(s) aussi anonymes qu’insignifiants**, histoire de leur extirper un max de pognon… Résultat, un cloisonnement de plus en plus létal : tout comme le loup, l’homme demeure un être essentiellement social. Lorsqu’un site informatique vous explique que leurs « cookies » sont utilisés pour mettre à votre disposition un Internet « sur mesures », ils avouent tout bonnement vous enfermer de la sorte dans un schéma personnel particulier qui est exactement le contraire de cette large « ouverture sur le monde » qu’est – ou plutôt que devrait être… – la véritable culture ! Et désormais la télé s’y est mise aussi, avec une chaîne (cherchez donc un peu…) qui vous diffuse quotidiennement des heures entières de la vie intime d’un zoo dans tous ses détails – jusqu’aux plus répugnants ! – ou une autre, spécialisée dans la remise à neuf point par point d’une bagnole déglinguée qui coulait jusque-là des jours tranquilles sur le chantier d’une casse… (Même… la bonne vieille 404, désormais élevée au rang de « collector » ! Mon Dieu, et dire que j’en ai tué au moins une bonne demi-douzaine sous moi du temps que j’étais « actif ». Quel irresponsable je fais….)
    Bon. Allez, « Un bon reste » tout de même, comme on dit à Strasbourg !
    T.O.

    (*) J’avais déjà évoqué cette « dia-bolisation » du fonctionnement de l’informatique dans un précédent post ici-même et le cher Tibuche m’avait répondu… complètement à côté de la plaque ; en dehors de toute considération d’ordre religieux, je ne faisais allusion qu’au calcul binaire selon lequel fonctionne l’informatique et qui n’est rien d’autre que dia-bolique (de « dia bolo » ; c’est à dire, je jette de part et d’autre, je sépare ; étymologie du mot « diable » ; lui aussi qualifié de « Diviseur » dans la vieille tradition biblique…)
    (**) Il me souvient d’un organe de propagande célèbre des yankees après la guerre, le mensuel « Sélection du Reader’s Digest », qui ne manquait pas une occasion de faire l’apologie de célèbres anonymes dans une rubrique qui s’intitulait « L’être le plus extraordinaire que j’aie rencontré » ; laquelle mettait en scène d’obscurs MrMme Tout-le-Monde dans leurs pompes et leurs oeuvres ; avec un point commun toutefois : tous ces célèbres inconnus étaient de fort sympathiques citoyens américains, bien entendu !

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