Le crime de craindre

On n’en finit pas de border légalement la parole et l’écrit – enfin, en théorie ! parce que dans la réalité, rien qu’à surveiller les horreurs qui se disent sur les réseaux sociaux-poubelles, ça demanderait des armées de modérateurs-délateurs. On borde, on circonscrit, on encadre : il est désormais puni par la loi de dire que… il est criminel d’inciter à la haine de… de nier que… de prétendre que… : on ne pourra bientôt plus rien dire en public, à part d’inoffensives considérations sur la qualité d’un pinard ou sur le temps qu’il fait.

Tenez, la MachinTruc-phobie a encore tenté de sévir, de museler : en Italie, selon un article de France-Info à la rubrique « Vu d’Europe – a european perspective » , on lit ceci : « ITALIE : Des applaudissements éclatent au Sénat italien après un vote bloquant le projet de loi anti-homophobie« . C’est un test de QI, on a superposé deux négations… traduisons donc : les sénateurs italiens ont rejeté – ils ont bien fait – la proposition de loi Zan (du nom du député de centre-gauche Alessandro Zan) qui date de mai 2018 ; cette loi aurait fait de la discrimination et de la violence à l’égard des personnes LGBTQ+, des femmes et des personnes vivant avec un handicap, un crime de haine.

Là je m’interroge : bien évidemment, discrimination, violence, aucune hésitation : c’est condamnable. Condamnable envers tout être humain, d’ailleurs, pas que les LGBT++ etc. Mais pourquoi une loi spécifiquement pour eux ? (elles et eux, comme ils disent). Pourquoi la discrimination envers les albinos, les petits, les rouquins, la violence envers les gros, les moches, les chauves, les qui ne vous plaisent pas… coulerait des jours paisibles, quand envers les LGBT++, les femmes et les handicapés, ce serait très vilain, condamnable ?

Et ce crime de haine ?! c’est clairement du délire. Haïr (sans agresser, évidemment) n’est pas un crime, c’est un sentiment. Moi, personnellement, tenez, je hais, eh oui. Par exemple, entre autres, je hais le rap, le heavy-metal, « Perles de cristal » à l’accordéon-musette, les ziziques sirupeuses de Clayderman, les romans de… ne vexons personne, les sonos à donf’ qui font vibrer la peau du ventre, les retransmissions du Tour de France, et un certain nombre d’artistes ou prétendus tels. Et puis, si j’aime ou hais plein de choses, je crains (phobie, donc) un tas de trucs. Et alors ? j’en ai le droit, c’est MON choix, comme ils disent. En quoi cela perturbe-t-il la société ? Alors, comme ça, il serait interdit d’éprouver de la haine ? de la crainte ? on va où, là ?

Tibert

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