Des brevetés SGDG

Montcornet, dans l’Aisne… petit bled de la Thiérache, où l’on fabrique du cidre et du fromage, un Maroilles, notamment. Au passage regrettons que l’AOP de cette spécialité réputée odorante et goûteuse accepte les laits pasteurisés / thermisés : c’est tout simplement du sabotage, et comme c’est plus facile, la plupart des Maroilles qui circulent sont faits de lait pasteurisé ! Tant pis pour nous et pour le goût. Les Camembert, Beaufort et autres Comté sont plus vertueux…

Mais je ne voulais pas causer de ça : c’est que Macronious est allé célébrer une des défaites de l’armée française en mai 40 – sauf que cette « défaite » cachait une belle percée, autour de Montcornet justement, d’une division cuirassée constituée en hâte et avec des bouts de ficelles, et commandée en intérim par le colonel De Gaulle. Ouhlala ! Qu’a-t-il fait là ! Que n’a-t-on pas entendu ! On s’est étranglé, chez les Authentiques Gaullistes de la Vraie De Gaullerie. Monsieur Dupont-Aignan, debout-la-France, vitupérait Manu l’usurpateur ; chez Les Républicains c’était la levée de boucliers : Macronibus tirait outrageusement la couverture à lui, indécent, etc.

Bref, les authentiques estampillés SGDG, Saint-Général-De-Gaulle, se récriaient tous, indignés : Manu-les-Rouflaquettes rejouerait « Un héros très discret« , où Albert Dehousse-Mathieu Kassovitz se fait passer, la guerre finie, pour un ex-cador de la Résistance. Laissez moi ricaner : certes cette célébration à Montcornet n’a rien de très opportun par les temps qui courent ; certes Macron n’a ni l’âge ni les états de service lui permettant de se parer des dépouilles gaulliennes ; mais lequel de ces messieurs les rouspéteurs et contempteurs peut s’en réclamer ? ils ont tous un Morceau de la Vraie Croix (de Lorraine, what else ?), qu’ils disent, mais ils l’ont hérité d’un lointain ancêtre politique, acheté aux puces, piqué sur un cadavre… innombrables sont les héritiers du Grand Charles, tous plus insignifiants les uns que les autres.

Tibert

One thought on “Des brevetés SGDG”

  1. Vous connaissez l’anecdote ? Le Général, alors Président de la République, passe en revue l’équipage d’un navire de ladite République, au garde-à-vous sur le pont (je crois que c’était à Toulon, mais je ne suis pas affirmatif…)
    Tout au bout de la rangée, lui aussi au garde à vous, se tient le Contre-Amiral Philippe de Gaulle, à l’époque commandant dudit bâtiment, que le Président salue d’un « Bonjour, Monsieur le Contre-Amiral ! »
    À quoi, le commandant lui répond : « Bonjour papa… »
    Il existe un bouquin en deux volumes d’entretiens de Philippe de Gaulle avec Michel Tauriac* à propos du Général, intitulé « De Gaulle, mon père » que je conseille à ceux que le sujet intéresse : on y découvre un De Gaulle pas toujours semblable à sa légende. Il y a eu aussi – il y a des années de ça – un docu télévisé sur les De Gaulle au cours duquel Philippe fait, entre autre, le guide lors d’une visite de la Boisserie. Anecdotique, mais le personnage en sort plus humain…
    N’en tirez pas pour autant des conclusions hâtives sur mes « appartenances politiques » : je n’en ai aucune. Mais face à la triste cohorte des guignols aussi vaniteux qu’insipides/insignifiants au pouvoir aujourd’hui, il est parfois bon de se souvenir que ça n’a pas toujours été le cas et que jadis, il est arrivé – par exemple… – que le Président des USA de l’époque** fasse de son propre chef le voyage depuis Washington pour venir consulter le Général en personne sur les affaires du monde, et pas seulement pour dîner au 1er étage de la Tour Eiffel.
    Tempus mutantur…
    T.O.

    (*) Pocket N° 12241-12242
    (**) J.F.K.

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