Végétal sous hublot et vie végétative

( Le coup des vaches à hublot – j’en avais vaguement entendu parler mais trouvais ça farfelu – est une fenêtre (!) cruelle sur nos sociétés. Qu’on puisse ainsi torturer ces paisibles et utiles mammifères à des fins de voyeurisme digestif… cruel, inutile, et pourquoi ? pour savoir ? pour savoir quoi ? on sait déjà. Non, pour produire plus ! plus de lait, plus de viande, le fric, le fric ! Déjà que les Frisonnes, les Prim’Holstein sont des usines à lait ambulantes, mamelles distendues traînant au sol… C’est moche,  c’est indigne, voilà tout. Elles font trop de méthane en pétant ? nous aussi, nous aussi. Proscrivons donc les fayots, au lieu d’emmerder les vaches. )

Mais voilà le sept-cent-vingt-deuxième rebondissement de l’affaire Vincent Lambert. On y va, on y va pas, on y va, etc, sans discontinuer.  Ce coup-ci, on doit pouvoir y aller, avant le prochain revirement.  Et lui, là-dedans ? cloué sur un plumard d’hôpital depuis onze ans… onze ans à faire face légumineusement au plafond d’une chambre. Qu’on fasse preuve d’humanité, qu’on mette fin à cette torture, cet acharnement débile à prolonger cet état végétatif et sans espoir. C’est une mesure évidente à prendre. Le reste relève de la furie religieuse.

Vaches à hublot et légume hospitalier prolongé, les deux mamelles d’un monde moche, sans aucune empathie, avide de rendement, ou en proie à de vieilles lunes.

Tibert

One thought on “Végétal sous hublot et vie végétative”

  1. Moi-z-aussi j’en avais entendu causer de la vache-à-hublot* ; une sorte de station orbitale des prés et pâtures. Vous savez quoi ? L’intelligence artificielle (I.A. en langage d’aujourd’hui. Non, j’ai pas dit « Hi-Han ! ») progresse tous les jours, paraît. Mais c’est rien à côté de la connerie naturelle, qui prend de plus en plus souvent le mors aux dents : bientôt par exemple, on va faire surveiller nos hordes séniles de petits vieux increvables par des garde-chiourmes-robots. Paraît que c’est déjà le cas au Japon. Faut dire aussi qu’en matière de gérontologie, y sont en avance sur nous ! Est-ce que ça existe, les cours d’empathie pour robot ? Remarquez, quand je vois l’inertie, la froideur, l’indifférence et la désinvolture de certains de mes contemporains, je me dis que ça doit pas être difficile de faire un peu mieux. Même pour un robot !
    Pour le reste, je ne dirai rien sur le malheureux Vincent Lambert : sujet trop sensible. En outre, je comprends à la fois les « pour l’euthanasie » et les « contre », même si pour ces derniers on peut s’interroger sur le bien-fondé de leur argumentation… J’ai été plusieurs semaines en coma profond suite à un terrible accident de la route (en 1967) et j’en suis sorti (diminué, oui je sais…) et je suis encore là plus de 50 ans après. Et il est arrivé plusieurs fois que des gens laissés pour morts cérébralement parlant reviennent à eux après des décennies de vie végétative (notamment une femme-motocycliste soviétique revenue au monde après quelques huit années et des d’inconscience… et une autre, américaine quant à elle, qui vient de connaître le même sort il y a peu)
    La question est « Quelle est la situation psychique de l’accidenté ? Quel est son ressenti psychologique – s’il y en a un ? – » Je ne sais pas ce qui en est en cas d’encéphalogramme plat, mais je puis vous dire que pendant que je gisais inconscient, ça me turbinait dur sous le crâne ; que j’entendais souvent parfaitement ce qui se disait autour de moi – surtout quand ça ME concernait – ; que je ressentais – sans succès – un terrible besoin d’intervenir et une impuissance absolue et qu’aujourd’hui encore, il m’arrive de faire des rêves – ou plutôt des cauchemars – qui trouvent leurs racines dans cette période incertaine et confuse où j’ai été « abstrait du monde »…
    Alors ?
    Alors, on se trouve là face à un grand mystère, hors de notre portée pour l’instant. M’enfin, comme disait mon pôpa : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! »
    Toujours est-il qu’en aucun cas je ne voudrais être à la place de ses proches, moi qui n’ai pas pu retenir mes larmes lorsqu’il a fallu euthanasier Mister Sam, mon premier bull-terrier, victime à qqs 13 ans et des d’un AVC qui l’avait laissé à l’état de légume incontinent.
    Et ce n’était pas un être humain.
    Que Dieu leur/nous vienne en aide !
    T.O.

    (*) Non, pas Nicolas ! Çui-là, ce sont pas des hublots mais des œillères…

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