De la plomberie écologique

Aujourd’hui on change complètement de sujet. Quand monsieur Macron entreprendra, comme promis, de scalper jusqu’à l’os les retraités et les classes moyennes – double peine pour les retraités des classes moyennes – on reviendra à la politique.

Oui, j’ai depuis longtemps une idée lumineuse et toute bête que, par flemme de concourir, je n’ai pas présentée au concours Lépine (*). Les écolos de tout poil ont apparemment l’électro-encéphalogramme plat de ce côté-là, préférant enchérir très à gauche sur des thèmes sociétaux où ils n’ont rien à faire. Il s’agit de ne pas gaspiller l’eau.

Tout d’abord, vous avez déjà démonté un siphon de lavabo ou d’évier, bouché ? le pas de vis en plastique gris est coincé, ça force, les tuyauteries prennent du jeu, l’endroit est inaccessible… alors vous y balancez, lassé ou par crainte de mal vous en sortir, une grande rasade de soude quasi pure : un massacre ! alors qu’il suffirait de disposer de fonds de siphon (un siphon, font, font…) faciles à ouvrir : comme les bonnes vieilles bouteilles de limonade de notre enfance, avec leurs bouchons de faïence à bascule. On débouche d’un doigt, on rebouche très simplement, une fois le désordre réparé… évidemment les plombiers « c’est foutu faut tout changer » façon SOS-Plombard vont faire grise mine, on n’aura plus besoin d’eux.

 

 

Simple et génial, non ? mais poursuivons : si vous rincez une pêche, si vous lavez la salade, l’eau est ré-u-ti-li-sa-ble telle quelle ! eh oui… elle n’est pas polluée par du détergent, des graisses ou que sais-je ? Bref : vous avez sous votre évier un gros bac de 40 litres, et deux écoulements, avec un inverseur à votre choix : soit vers le siphon normal (eaux vraiment usées), soit vers votre gros bidon, ou une citerne idoine au sous-sol, ou toute autre réserve d’eau utilisable pour lessiver le carrelage, arroser le potager, laver la bagnole, etc. On peut perfectionner ce système rustique ; on fait des électro-vannes très chouettes de nos jours, et les éviers sont souvent électrifiés en Amérique du Nord, avec des broyeurs de déchets… pourquoi pas des électro-vannes ?

Voilà… ce que je fais là, ça s’appelle tirer les marrons du feu pour l’entrepreneur écolo et un peu démerde qui déposera les brevets et produira les éviers ou lavabos du troisième millénaire. S’il se reconnaît, qu’il me contacte, je prends 10 % sur les ventes.

Tibert

(*) Chaque fois que je passe devant les grands panneaux lumineux annonçant « La Belle Epine » dan le 9-2, je me demande comment ça se fait qu’aucun furtif artiste de rue n’ait eu l’idée de supprimer le E majuscule.

2 thoughts on “De la plomberie écologique”

  1. C’est pas pour dire, cher Tibert, mais votre siphon façon « bouteille de bière », j’avais déjà ça sous mon évier en Alsace au tout début des années 70 et, vu l’âge de la ferme que j’habitais alors et la fabrication – tout en fonte ! – de l’engin, il devait dater des années 70… du siècle précédent !
    Mais y’avait des trucs qu’on voyait pas en France « de l’intérieur », à l’époque ; comme les fusibles en porcelaine en forme de bouteille de lait avec un petit cachet rouge au cul (pas la peine de chercher pendant des heures sur le tableau qui en comptait parfois des dizaines quel fusible avait bien pu sauter : le coupable était celui qui n’avait plus son truc rouge !) ou encore, les cuvettes de WC avec chasse directement branchées sur une grosse conduite (pour le débit) et dotées d’un levier à bascule qui se refermait tout seul au bout de qqs secondes de torrent façon « déluge vengeur » ; sans les encombrants et dangereux réservoirs de fonte suspendus au-dessus de nos têtes comme l’épée de Madame Auclès qu’on affectionnait en France à l’époque… (ma mère a bien failli s’en prendre un sur la tronche dans un restaurant de Mazamet, alors qu’elle avait tiré sur la chaîne avec toute l’énergie d’un contrôleur parisien du temps des bus à « plateforme » : le réservoir s’est décroché du mur et a littéralement pulvérisé la cuvette « à la turque » !)
    Et en matière d’auto-diagnostic je ne vous dis rien de ces cuvettes allemandes – toujours elles ! – nanties d’une sorte de « proscenium » où vous pouviez en toute sérénité contempler « l’état des matières » avant de les expédier là où, etc. etc. ; tous les médecins sérieux (à commencer par Hypocrate ; mais en reste-t-il, des médecins sérieux ?) vous diront que justement, l’état apparent des « matières » est toujours un indice très important quant à l’état de votre santé.
    Bref : on n’est pas dans la m…e ! Mais c’est votre faute aussi, avec vos histoires de siphon-phon-phon… Ce qui nous ramène aux proches législatives : juste avant de balancer dans la cuvette la moitié du broc d’eau rédemptrice réservé à cet usage (à charge pour l’utilisateur de le remplir à la pompe proche pour le suivant…), mon grand-père avait coutume de s’écrier à haute et intelligible voix – on l’entendait jusqu’à l’autre bout du jardin, où se trouvaient encore les « commodités » en ces heureuses années d’innocence…- « A voté ! »
    Las, les traditions se perdent.

    1. Les siphons alsaciens à ouverture « bouteille Fisher » en fonte ? que des handicaps ! ça ne risquait pas de conquérir la planète… notez aussi que les gogues bataves – pas que les schleues ! – sont conçues itou avec votre fameux proscenium (avant-scène, en gaulois). Riches et fructueux échanges…

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