Social casse-crouting

Je lis ça, c’est superbe : « Les tendances culinaires se suivent mais ne se ressemblent pas. On connaissait les restos monoproduits, les désormais bien installés food trucks et leurs petits frères les food bikes, le drunch qui pourrait remplacer le brunch, ou encore les insectes à table (*). Cette fois, c’est une nouvelle mode en plein dans la veine de l’économie collaborative qui commence à gagner l’Hexagone : le social dining. »

Bon, le food-truck je connais, le camion-bouffe, j’ai déjà vu ça en Dordogne sur un marché, un camion-fish & ships pour les nombreux exilés britanniques nostalgiques du filet de flétan frit et ses frites  blanches et molles au vinaigre roulés dans les rapports hippiques du Daily Telegraph. Le food-bike, là franchement à part les triporteurs pour les crèmes glacées et les chichis, je vois mal… cuire des frites sur un vélo ? c’est hyper craignos, si la friteuse se renverse, ça va brûler les pneus… pas raisonnable.

Mais, mes amis, que diriez-vous d’un drunch en social-dining ? ça serait super, non ? tout d’abord, sachez car je viens de le lire, que le drunch (à vos souhaits !) est la contraction du dîner et du lunch ! Entre 12 h 30 et 20 h 30, vous voyez ? vers 5 heures – 5h 30 du soir, donc. Un casse-dalle, un casse-croûte, quoi, un en-cas, un mâchon vespéral… (un machvesp, faut que ça soit court !!!), un graillou crépusculaire (un gracrep). Je m’en vais vous en faire, moi, des néologismes, si vous aimez ça.  Un goûter copieux, quoi, quasiment un dîner aux heures canadiennes, hollandaises, danoises etc, chez tous ces gens qui dînent très tôt tout simplement parce qu’ils ont faim, sans oublier les maisons de retraite et les hôpitaux, qui pratiquent le drunch sans le savoir. Le drunch… c’est idiot, le dîner (dr…) avant le le déjeuner (…unch) ! on aurait pu essayer  le lunner, le lundine (affreux tous les deux) mais non, faut que ça finisse en « tch » : ça fait « tchhh » c’est ça qui est chouette. Ou alors en … « ing », … ing c’est le top.

Ah oui, j’oubliais le social-dining : c’est la version bouffe du covoiturage. Moi j’aurais baptisé ça, tout connement, la cobouffe. Au lieu de dîner (druncher, bruncher, déjeûner), tout seuls face à la télé en expédiant une Gomino’s-Pizza-Xtra-Large-Quatre-Fromages+ une Grande Frite  en regardant les infos de TF1 sur le dernier sabotier de Mormoilles-les-Châteaux, les couples qui se morfondent à se regarder dans le blanc des yeux entre deux bouchées vous proposent maintenant, via la Toile, de venir becqueter chez eux, avec eux, devant leur télé, socialement. D’où le nom du concept, avec … ing à la fin, évidemment.

Tibert

(*) Les insectes à table, j’ai connu ça visitant Athènes dans un resto touristique multiproduits et à l’heure du greek-lunching, très chère : au milieu des strates de ma portion de moussaka trônait une grosse mouche noire et velue, morte hélas du fait de la cuisson. Un resto pionnier des insectes à table, c’était il y a quelques lustres. Sympa,  le patron ne me l’a pas facturé, le plat.

2 thoughts on “Social casse-crouting”

  1. le social-dining c’est pour faire du fric. Faut payer pour partager la pizza quatre fromages, c’est pas dit dans l’article, et ça aurait dû être dit. Par contre comme il y a du couch-surfing pourquoi on ne ferait pas du gratos-dining ? au fait peut-être que ça existe.

    1. Certes c’est payant, le social-dining, en plus d’être en anglais. Au fait, une lectrice avisée et gastronome me signale que Fish & Chips, pas Fish & Ships. Effectivement, aucun bateau dans le cornet de journal des courses, mais des frites généralement molles, grasses et blanches. Dont acte !

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