Trop d'achromatiques ?

Dans le courrier des lecteurs sur l’affaire « Taubira-pas-au-courant-mais » dans l’affaire « Sarkozy-sur-écoutes » (c’est le système des poupées russes, l’affaire dans l’affaire dans…, vous suivez ?), un quidam s’indignait que la pauvre madame Taubira ait à subir toutes ces attaques, elle qui était « femme » et « de couleur ».

Je lui faisais remarquer, au quidam, que l’opposition, dans ses attaques, ne faisait aucunement état de la couleur (*) ni du sexe de madame Taubira. Que c’était lui, le quidam, qui donnait du sens à ces supposées discriminations et nous les jetait à la figure : il avait un problème, de ce point de vue. Madame Taubira était visée en tant que ministre de la Justice, et basta !

Mais allons plus loin : je lis, et vous conseille de lire, une intéressante étude menée par le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) sur la proportion de candidats « issus de la diversité » aux prochaines Municipales. Notons au passage qu’au CRAN, on dit et on écrit « Noir », pas « de couleur », et on a raison, le noir est une couleur, comme disent les Portugais, couleur tout aussi nommable que les autres, et qu’on n’a aucune raison de cacher.

Dans cette étude, le CRAN fait ressortir une représentation de 3 % de candidats « issus de la diversité », pour une proportion de 12 % dans la population. Amusons-nous au passage, de cette formule, bien alambiquée, bien faux-cul elle aussi, « issus de la diversité » : en clair, les Français non-achromatiques !

Je rejoins le CRAN sur une constatation, au terme de son étude : « les statistiques sont nécessaires« , eh oui ! ces détestables statistiques (ethniques, en l’occurrence), vomies par les bien-pensants, le CRAN les réclame, et il a raison : elles permettent de mesurer notre société, et quand on ne veut pas mesurer, c’est qu’on se réfugie dans le flou, la politique de l’autruche, et, comme disait madame Aubry, « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup !« . Au moins un point où je suis de son avis.

Mais je diverge sur les revendications de cette étude, qui veut nous entraîner sur la voie de la discrimination positive : il n’y a pas assez de candidats « issus de la diversité » ? ça viendra (je suis de même très réservé sur l’obligation des quotas 50/50 hommes-femmes : elles se la feront, de toutes façons, leur place au soleil, ne les sous-estimons pas !). Si la couleur de peau ou l’origine ethnique doit entrer dans la composition des équipes municipales, pourquoi pas au parlement, dans les équipes de foot, les jurys d’assises, les jeux télévisés, etc ? tiens, pourquoi les Petits sont-ils injustement discriminés au basket, tant qu’on y est ? pauvres Petits…

Au diable donc les comptes d’apothicaires et les courtes-échelles de commisération : pour diriger nos mairies, il nous faut des édiles honnêtes, compétents, énergiques, modernes. La couleur ? mélangez honnêteté, compétence, énergie, modernité.

Tibert

(*) « de couleur » ! formule débile et d’une hypocrisie crasse. A contrario, le « blanc » (osera-t-on dire « blanc » ? ), pourrait ainsi se définir comme « non-de-couleur » ? « sans-couleur » ? « achromatique » ? le voilà quasi albinos, ce pauvre blanc privé de pigments.

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