Kaï kaï au large du Puntland

Je me suis trouvé des affinités avec… avec les pirates maritimes qui sévissent au large des côtes de Somalie et de la corne de l’Afrique ! eux aussi, Britney Spears leur fait mal, du moins quand elle « chante », si l’on peut dire. Moi c’est juste au Carrouf-Marquette ou chez GigaMegaSoldes que l’envie de fuir me tenaille, si j’ai oublié de me munir de mes tampons d’oreilles ; que voulez-vous, acheter des spaghetti ou des courgettes sur fond sonore agressif de glapissements rythmés en langue yaourt c’est dur.

Sur les côtes de l’Océan Indien c’est pareil : les pirates somaliens, du Puntland ou similaire, quand ils ont en vue un navire marchand, pourtant bien rebondi et alléchant, et qu’il leur déverse par dessus le bastingage et à cent décibels les hurlements cadencés et intraduisibles de la célèbre chanteuse anglo-saxonne ça leur caille les sangs : leurs Kalachnikov s’enrayent, leur détermination guerrière s’effrite, ils craquent, ils renoncent.

Le canard anglais, le « Sunday Post » à l’origine de cette information relayée par Le Monde donne des détails : les titres anti-pirates les plus efficaces sont « Baby one more time » (Chéri, encore une fois) et « Oops, I did it again » (Zut, j’ai  recommencé). je suppose qu’il y a là un enchaînement logique : le type à qui on demande de le faire un coup encore, (quoi ? je ne sais pas, j’ai pas bien compris), eh bien, ensuite il s’aperçoit qu’il a gaffé, qu’il a connement remis ça. Remarquez, il a la santé !

On apprend aussi, à lire l’article du Sunday Post, qu’il s’agit là de Culture Occidentale, et que ce sont les oeuvres de madame B. Spears qui ont été spécialement choisies par la marine marchande écossaise, car elles constituent aux yeux des pirates somaliens l’archétype, la fine fleur de cette Culture qu’ils haïssent et redoutent.

C’est un gros progrès accompli dans la voie (ou la voix ?) de la paix depuis 1938 : songez qu’à cette époque, c’était « Wenn ich das Wort Kultur höre, dann greife ich schon an meinen Revolver » (quand j’entends le mot Culture, je saisis mon révolver). De nos jours, c’est (en langue somali, mais je suis sympa, je vous le fais en français) : « Quand Britney Spears me glapit aux oreilles, je rengaine ma Kalachnikov« .

Tibert

PS : l’histoire ne dit pas si le personnel des navires menacés est équipé de tampons d’oreilles. Je suppose que oui, sinon ce n’est pas tenable.