Atrides putéoliens (*)

Mme Joëlle Ceccaldi-Raynaud fait partie des députés cumulards (comme des tas d’autres, de gauche, du milieu et de la droite) : elle est députée + maire de Puteaux, car député, ce n’est pas assez de travail, ça laisse plein de temps libre (ou inversement, maire de Puteaux, c’est peinard, pas grand-chose à faire, alors pour s’occuper, on fait aussi députée). Puteaux, ton univers impitoyable : La Défense ! les tours, les affaires, quoi… les milliards de contrats du BTP, avec tout plein d’appels d’offres tous plus alléchants et juteux les uns que les autres. Puteaux et ses voisines, Courbevoie, Neuilly, Levallois, Nanterre : le 9-2, que du beau linge.

Il se trouve qu’elle a de qui tenir, madame Ceccaldi-Raynaud, fille qu’elle est de monsieur Charles (idem), cumulard lui aussi, puisque ex-sénateur + maire de Puteaux. Et comme elle est soucieuse de la pluralité de la presse, et de la santé des titres les plus fragiles, elle a largement contribué à remonter le tirage de la dernière mouture du Canard enchaîné, en demandant à ses services d’acheter tous les exemplaires dudit Canard en kiosque – soit environ 600 exemplaires – sur l’emprise de sa commune.

Hasard bizarre, le « Canard » traitait justement, ce mercredi dernier, d’une accusation de pot-de-vin versé à  madame le maire dans une affaire d’attribution de marché par le Syndicat Intercommunal de Chauffage Urbain de la Défense. Cette  histoire date de 2007 – admirez la célérité de la Justice ; madame le maire était entendue comme témoin assistée. Pourquoi ? parce que son père, mis en examen pour « favoritisme, recel d’abus de biens sociaux et corruption passive »,  a mis en cause sa fille, qui aurait touché des commissions occultes.

C’est bien dommage, les habitants de Puteaux n’auront pas pu lire le « Canard ». D’autant plus que les acheteurs massifs ont vivement conseillé aux kiosquiers de Puteaux de ne pas se faire réapprovisionner.

Reste une interrogation : est-ce sur ses fonds propres que madame le maire de Puteaux a acquis les 600 exemplaires du Canard (auquel cas elle peut en faire des confettis ou les accrocher, découpés en carrés, au mur de ses houatères) , ou sur le budget de la mairie ? il faudra alors trouver à les utiliser au bénéfice de la commune, ces hebdomadaires satiriques ; je ne sais pas, moi, tapisser la salle des mariages, par exemple. Ou alimenter le Chauffage Urbain de la Défense.

Bébert

(*) Putéoliennes, Putéoliens, courez acheter le Canard » ailleurs qu’à Puteaux, ou lisez-le par dessus l’épaule de madame le maire.

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