Reprises

J’avoue, hier soir… désoeuvré, j’ai quelque peu zappé devant ma télévision, pour y constater une immuable indigence – le samedi soir, n’est-ce-pas, nous sommes fermement poussés dans le dos par nos Maîtres pour aller dépenser nos sous au restaurant, au cinéma… bref, allez ouste, sortez claquer vos ronds. Par hasard, le mercredi soir, c’est du même calibre : nul à pleurer – les sorties du cinéma sont là, braves gens, qu’est-ce que vous attendez pour aller faire la queue sur les boulevards et sacrifier 7-8 euros pour 1 h 30 de probables fadaises ?

Echappant donc, grâce à ma zappette, à la 465.0827 ème retransmission d’un match de foot – j’ai déjà vu ça quelque part – je tombe sur un plateau girls-paillettes-projos-chansonnette (soirée Sidaction, « sortez coiffés », à vot’ bon coeur) et sur un duo jeune-vieux chanteurs poussant un vieux-vieux tube (du Delpech, et pas du meilleur), le vieux avec plus guère de voix, mais bof, avec plein de violons ça passe.

Et de me dire en moi-même : si les pousseurs de chansonnettes sont capables d’amuser la galerie avec les re-re-reprises des mêmes sempiternels couplets poussifs, pourquoi ne pas ressortir mes vieux tubes ? hein ? avec quelques violons, des girls, des projos laser, ça fait illusion – on n’a plus rien à dire, mais the show must go on, yeah !

Allez, une reprise, on se la refait ! M. Denis Baupin, alias paraît-il « le Khmer vert », ex-adjoint au maire de Paris, commente les résultats décevants des Verts aux Municipales : « Nous avons sans doute fait des erreurs. La principale donnée : finalement, on s’est laissé coincer dans l’image des empêcheurs de tourner en rond« .

J’aime bien ce genre de parler ! J’invite M. Baupin à venir voir les automobilistes « tourner en rond », comme il dit, sur le Boulevard St Marcel, à Paris : ils apprécient beaucoup son humour noir et ses brillantes initiatives ; mais cet embouteillage permanent et délibérément organisé, ce sabotage de la circulation, ce n’est qu’une image, dixit M. Baupin.

Allez, une autre, u-nautr’ !

La retraite après 41 ans de boulot, c’est dans les tuyaux. On n’a pas encore mis tout le monde à 40 (*), car les « régimes spéciaux » rouscaillent, mais l’avant-garde, sans doute les salariés du secteur privé, comme d’hab’, est sollicitée pour montrer la voie.

Eh bien, c’est carrément débile, et cette brève l’illustre bien : il faudrait que les « séniors » travaillent encore plus longtemps, mais par chez nous LES ENTREPRISES N’EN VEULENT PAS. ils sont, dès 50 ans, considérés comme bons pour la poubelle, voie de garage, placard à balais, pré-retraite. A 45 ans, si vous perdez votre job, bon courage et cherchez bien : on vous signifie que vous êtes déjà bien vieux. Mais qu’est-ce qu’on pourrait bien f… de tous ces pépés jusqu’à 62-63 ans et plus, je vous le demande ? Faut pas confondre les entreprises avec des clubs troisième âge !

(*) Sauf les métiers vraiment pénibles, j’y tiens.

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