On attend les chiffres

Bonne nouvelle, si j’ose dire, le Monde nous annonce que « … les cours pétroliers sont repartis à la hausse après la publication de chiffres hebdomadaires des stocks américains, montrant une nette contraction des réserves de brut. »

Eh oui, depuis que Jean-Marc Sylvestre and Co (en direct de la Bourse, of course) sont familiers de nos radios périphériques, nos boursicoteurs z’avertis attendent toujours, anxieux, « les chiffres du déficit américain » – ou les statistiques du chômage aux USA, la production de clarinettes au second semestre aux Etats-Unis, les résultats du Super-Bowl – pour déterminer leur stratégie du jour.

Il est donc fort réconfortant pour le quidam français qui arrive devant une pompe à essence – à fioul, d’ailleurs, le plus souvent – et découvre, écoeuré, que ça a encore augmenté, il est réconfortant, donc, de savoir que c’est pour une bonne raison ! Un type, là-bas, à Minneapolis ou à Dallas, a fait des additions, comme ça parce qu’il s’ennuyait ferme en attendant son bus, et voilà qu’il découvre, en cumulant les réserves de brut ici et là (c’est dans tous les journaux, vous savez ça) , que la somme obtenue est plus petite que ce à quoi il s’attendait ! Damned, by Jove, dit-il, et il fonce sur la première cabine téléphonique, introduit un quarter et beugle « operator, pass me the New York Herald Tribune, vite mon petit, please » : et hop, la nouvelle fait le tour de la terre, les stocks de brut aux USA se sont nettement contractés !!! panique à bord.

La mécanique est simple : soit les stocks se contractent (la demande est forte, les prix du pétrole vont grimper) soit ils augmentent (la demande est faible, l’OPEP hausse donc ses tarifs, et le pétrole va être plus cher) : la seule petite chance que notre gas-oil reste abordable à la pompe, c’est que les stocks ne bougent surtout pas !!! Pas bouger, les stocks aux USA. Au pied.

Alors, les mecs, là-bas, aux States, faites votre boulot, merde quoi, et surveillez-moi ces stocks un peu plus sérieusement. On a vraiment affaire à une bande de bras cassés, ma parole.