Pénélope et Diafoirus

En ces jours fiévreux, que fait le gouvernement ? il détricote. C’est Pénélope, le gouvernement : avant de détricoter, il a tricoté, forcément. Pénélope qui aurait bien besoin d’Ariane et de son fil, pour ne pas avoir trop l’air d’errer dans le labyrinthe de ses initiatives hasardeuses, stupides ou contre-productives – ou les trois.  Nos grands chefs fonctionnent en fait comme ça : ils s’engagent dans une direction, ça plante ; ils font machine arrière, en ouvrent une autre, ça re-plante ; machine arrière, etc… en espérant qu’un truc finira par fonctionner. C’est très très empirique, tout ça, pas vraiment construit, mais bon, ils sont comme ça, nos princes, pas tout à fait poulets sans tête, mais pas loin.

Prenez la loi Alur, qui n’a vraiment point d’allure, comme on dit à Québec. Loi « Duflot », en fait, du nom de sa géniale initiatrice : eh bien, on est en train de la détricoter. Elle était chouette, la loi Duflot, bien rose-rouge, proclamée authentiquement de gauche. De gauche, si ça vous fait plaisir, mais authentiquement, concrètement contre-productive.

Moraliser le bâtiment ? on l’a peut-être moralisé, suivant les canons de la Gauche, la vraie, la pure. Et le voilà surtout plus mort, atone, languissant, exsangue. La loi Alur, c’est le remède de madame Duflot-Diafoirus, qui tue le malade pour le soigner.

Alors, là-haut, forcément, il va falloir détricoter… essayer autre chose…

Tibert

Au lait cru et moulée à la louche

Tenez, ceci : madame Duflot proteste car sa Grande Oeuvre, la loi Alur, qu’elle a portée, va se voir tailler les oreilles. Eh oui, on est ministre, excusez du peu, on se fait sa Loi, à son nom – Alur ça a point d’allure, ça sonne tellement mieux en « loi Duflot » – et la dure réalité, le marché du logement qui rampe, piteux, tétanisé… il va falloir la mettre à la poubelle, la belle loi toute neuve.

C’est que l’équilibre bailleur-locataire est délicat, que des locataires indélicats, justement, on en dénombre des palanquées, des bailleurs cyniques ou abusifs aussi, et que ça demande un équilibre subtil. A vouloir désigner systématiquement le bailleur comme le salaud, on le décourage, le bailleur, il va voir ailleurs où il y a moins de coups à prendre, il s’abstient de bailler.

Donc on va, là-haut, tailler les oreilles à Alur, parce qu’il faut faire quèqu’chose, parce que le logement doit se remplumer, reprendre du poil de la bête. Et que dit madame Duflot du retaillage de sa loi?

Elle dit, madame Duflot, deux points ouvrez les guillemets, et je le fais tout de suite, ça vient, ça vient, « Ne soyons pas dupes, il s’agit d’une opération qui consiste à attaquer une des véritables lois de gauche de ce mandat« .

Notez bien, madame Duflot n’est pas « de gauche », en principe. Elle est « écologiste ». Elle est chez EELV, c’est vert, en principe, EELV, c’est écrit dessus, pas rouge ! Mais il y a plein de daltoniens chez les chefs écolos EELV, à croire que plus on monte chez les écolos, plus on rougit – on peut aussi le dire autrement, plus ça monte, plus les verts-verts ont du mal à se faire une petite place.

Et voilà, et c’est pourquoi votre fille est muette ! madame Duflot le dit clairement : la loi « Alur » n’est pas une loi pour améliorer la situation de la France, pour le plus grand bien des Français : c’est une Véritable loi De Gauche, labellisée IGP, AOP De Gauche, comme le Camembert de Normandie. Une loi qui chante les Lendemains Qui Chantent et l’Avenir Radieux de l’Humanité, pas les demain matin qui s’améliorent.

Tibert