Adieu gaieté ( bonjour tristesse !)

Quelqu’un a écrit jadis un truc intitulé « Adieu à la France qui s’en va« . Plus modestement, c’est la gaieté qui s’en va : ici et maintenant je suis en train de vous annoncer sa confiscation, son détournement. C’est un rapt terminologique, qui atteint également l’adjectif associé, gai, qu’on caviarde maintenant d’un « y » pour faire anglo-machin. Nous enterrons donc ici un terme aimable et bref ; il nous restera, avant qu’on ne nous en prive aussi – ça sonne comme des incongruités, tellement l’ambiance est morne – l’entrain, l’allégresse, l’humeur joyeuse ; mais ce sont surtout des nuances qui disparaissent, une langue qu’on appauvrit. Que reprochent-ils à « homo », nos pisse-copie ? c’est trop long ? c’est déjà abrégé… nous voilà donc condamnés, pour une raison que j’ignore (une lettre de trop ?), à un anglicisme, un de plus.

Et, rendez-vous compte, ce sont les journaleux qui font et défont notre langue : on est mal barrés.

Pour continuer dans les engouements anglomanes des canards, le Parisien nous régale des « Gay wedding planners« , encore du charabia rosbif à prononcer avec une patate chaude dans la bouche. Chez nous ce serait des « organisateurs de mariages homos », ça veut dire pareil mais c’est moins bien : c’est clair et pas en anglais.

A propos de mariages « pour toutes et tous », je me suis laissé dire que des associations musulmanes poussent et militent maintenant pour l’adoption constitutionnelle de la polygamie. Ben quoi, y a pas de raison, on peut être plusieurs à s’aimer, non ? les « bi », par exemple ( les bisexuels, à la voile et à la vapeur) seraient partants pour le « tri », le ménage à trois pattes ; pourquoi serait-ce pour eux fromage OU dessert ?

Enfin pour conclure ce large tour d’horizon de la situation politico-socialo-économique,  je lis que les Asexuels, essentiellement l’association AVEN, veulent aussi se faire reconnaître. Là, en revanche, le terme « mariage pour tous » tombe à pic : pour tous, bande d’illettrés, ça veut dire pour vous aussi, les « asexuels », jaloux des succès médiatiques des homolesbobitrans – et j’en oublie.

Au fait, AVEN : « Asexual Visibility and Education Network » : Réseau de visibilité et d’éducation sur l’asexualité. mais aussi « Association des Vétérans des Essais Nucléaires« .  Avec leurs bombes atomiques, ma pauvre dame, tout se détraque.

Tibert