Décentralisation : par Paris, comme d'hab'

Je parcourais aujourd’hui une revue “Demain Clermont” – vous ne l’aurez pas, à moins d’être de la région de Clermont-Ferrand, désolé pour vous, vous y verriez la trombine du sénateur-maire de la ville, monsieur Godard Serge, pas Jean-Luc (deux mandats électoraux majeurs en même temps, donc, pourquoi s’gêner… comme beaucoup d’autres, mais ça n’excuse rien), vous y verriez sa trombine, donc, à presque toutes les pages ousqu’y a des images.

Et on nous tartine encore là dedans sur l’urgent besoin du TGV qui relierait enfin l’Auvergne à… à ?? à ?? devinez… vous avez deviné ? Donc, les élus du coin sont mobilisés, ils rameutent la population, il faut pétitionner, tout ça pour que la SNCF, en se faisant tirer l’oreille (pas rentable, pas rentable), tire une ligne TGV Paris-Lyon, une autre donc, qui passerait “pas trop loin de Clermont-Ferrand” ! Pas trop loin, c’est à dire Montluçon ou Moulins, probablement. D’ici 15 ans, hein, eh oh, doucement. Resterait à mettre un tortillard TER entre la ville élue du TGV, Moulins ou Montluçon, et Clermont, et wouala ! du presque TGV pour Clermont.

Mais, je cite le préfet du coin, monsieur Schmitt, donc, qui s’est occupé du dossier : “Mais pour la desserte de Clermont-Ferrand à Lyon ( 2h15 minimum en TER, pour 200 km, note de la rédaction) on fera le maximum, mais pas à n’importe quel prix“. Traduisons : si on vous fait votre TGV pas trop loin de Clermont, pour la desserte directe de Lyon vous irez vous faire cuire un oeuf !

Je pose la question : en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, on construirait un TGV non pas entre Clermont et Paris, mais entre Clermont et Lyon ! oui, Lyon. Dans ces démocraties modernes, pas embousées dans le schéma con-centré sur Paris, des métropoles comme Hambourg, Birmingham, Bologne, Turin, Glasgow, Munich, Naples… ont plus d’importance dans leur sphère d’influence que Rome, Londres ou Berlin.

Je vous affirme donc que pour un Clermontois, pouvoir aller à Lyon en moins d’une heure avec une bonne fréquence des trains serait bien plus intéressant que d’aller à Paris en 2h 15. Et en plus, il y a de la cervelle de canut et du tablier de sapeur, du Beaujolais et des bugnes.

Dans le même esprit, relier Nantes et Rennes – comme Metz et Nancy – en 25 minutes par navette rapide serait une bien meilleure idée que de “pousser” la ligne TGV de Rennes… faisant ainsi de cette belle ville une banlieue de la capitale – quel honneur !

Au fait, la région Auvergne tente timidement – sans succès, pas rentable, pas rentable – de promouvoir l’idée d’un TGV Turin-Lyon-Clermont-Tours-Nantes : ça ce serait une idée qu’elle serait bonne, mais allez donc désembourber les neurones de tous nos indécrottables centralisateurs !

Tibert

En tutu, têtus

De nombreux lecteurs inspirent ma plume, et l’un d’eux me suggère de gloser sur la significative corrélation entre une forte espérance de vie et la citoyenneté d’un paradis fisco-bancaire :

– Le site cité ici aligne effectivement Macao, Andorre, Singapour, San Marin, Hong-Kong en un joli tir groupé en tête… d’où la présomption, selon mon lecteur, que les impôts excessifs “nuisent gravement”, comme dit l’autre. Certes… mais on ne m’empêchera pas de noter que, sur ce tableau, la France pointe à la 9ème place avec en gros 81 ans d’espérance de vie, quand Monaco ne fait que 21ème, avec un an de moins !! ça vous la coupe, hein ? il n’existe pourtant pas d’impôts à Monaco, qui est aussi un super paradis bancaire. Alors ? alors ? une explication ? si j’étais monégasque et si j’avais 79 ans, je demanderais aussi sec la citoyenneté française.

Une lectrice friande d’infos croustillantes me cite cet entrefilet du Figarôt, selon lequel un Groënlandais a violé la chiennne de son voisin, écopant de ce fait d’une amende de 134 euros. Je ne vois pas là ce qu’il y a de cocasse… la chienne était-elle consentante ? c’est en fait une histoire triste ; des liens très forts peuvent se nouer entre les chiennes de traineau et les voisins. En revanche, je relève l’inexactitude de l’article : le Danemark, dont le Groënland fait partie, a refusé d’entrer – à tort, selon moi – dans la zone Euro ! Il s’agit donc d’une amende équivalente à 134 euros, et non de 134 euros. Les journaleux ne sont pas à une ânerie près.

Non, je voulais plutôt mettre en lumière aujourd’hui, chère lectrice, lecteur estimé, ce fait divers, ô combien significatif :”Le Syndicat national indépendant et professionnel des CRS (SNIP) déplore l’absence, cette année, de fonctionnaires des CRS sur les marches du Festival de Cannes“. Lisez l’article si vous le souhaitez ; le prétexte invoqué ici par les CRS – la sécurité des habitants et des festivaliers – n’est qu’un minable écran de fumigène. En fait, remplaçant les petites danseuses en tutu au long des mythique marches du Palais du festival, il est loisible de se rincer l’oeil, d’apprécier le chic de la chute de reins de Penelope Crouse, le décolleté au relief explosif de Béatrice Quedalle… c’est quand même plus motivant que d’accompagner le Petit Nicolas au long de ses déplacements houleux, souvent ponctués, qui plus est, de tomates et d’oeufs pourris.

Il n’en reste pas moins que des petites danseuses, c’est plus mimi que des CRS sur les marches du Palais ! la solution, ce serait peut-être de choisir des CRS femmes, et de les habiller en tutu pour sécuriser le festival ?

Tibert

Pas "pour", c'est forcément "contre" ?

Il y a des termes qui nécessiteraient des précautions oratoires, des commentaires, des développements. Terrain miné, sinon minet.

Exemple : “homophobie”. On nous tartine sur l’homophobie : les canards, Act’up, tout le monde “progressiste” nous bassine sur l’homophobie, sur la Gay Pride, slips léopard, talons vertigineux et musique boum-boum-boum à fond à fond à fond (pourquoi faut-il en être fiers, hein ? et le proclamer en Rosbif, en plus ? est-ce que je suis fier de mes goûts, moi ? ni fier ni honteux, il sont comme ils sont, et c’est ma vie privée, point barre). Bref, nous enjoint-on, combattons, combattez l’homophobie, l’homophobie au boulot, l’homophobie dans la vie, l’homophobie chez ma crémière…

Précisons : l’homophobie, c’est un sentiment négatif envers l’homosexualité et / ou les homosexuels. On n’aime pas les homosexuels, ou on les craint, ou l’homosexualité nous rebute… et alors ? pourquoi faut-il combattre l’homophobie ? hein ? je n’aime pas la soupe aux choux : pourquoi diable devrais-je me forcer à aimer la soupe aux choux ? pourquoi tenterait-on mordicus de me faire bouffer de la soupe aux choux ? si je vis bien comme ça ? si ça ne “nuit pas gravement à votre santé” ?

Si, en revanche, j’avais la prétention d’interdire à quiconque d’aimer la soupe aux choux parce que personnellement je ne l’aime pas, j’aurais bien évidemment grand tort. L’innocuité de la soupe aux choux étant établie (et l’innocuité de l’homosexualité étant supposée établie itou), que ceux qui aiment ça s’en bâfrent jusqu’aux yeux si ça leur chante !

Homosexuels, aimez-vous comme ça vous plaît, c’est votre droit le plus strict ; mais arrêtez de réclamer que tout le monde vous aime – est-ce que tout le monde m’aime, moi ? – soyez fiers si ça vous chante, mais veuillez admettre qu’on n’ait pas vos valeurs.

Tibert

Le respect se perd

Au vu de ce que je lis (que ce soit sur ce journal-sur-Toile, ou les autres, tous rapportant à peu près les mêmes faits, soit le surinage d’une prof’ de maths de 5ème par un “apprenant” de 13 ans – élève, ça fait plouc, on dit “apprenant” chez les pédagos de l’Educ’Nat’ en débine – parce qu’elle refusait de lever une sanction consécutive à un devoir non rendu…, à lire ça, donc, je me félicite des propositions du ministre Darcos, concernant l’équipement des établissements d’enseignement en portiques de détection d’armes. Il faudrait y ajouter, pour éviter tous ces petits incidents qui gâchent l’ambiance, la fouille au corps des élèves, des maîtres-chiens à l’entrée pour renifler les cartables garnis d’herbe, quelques miradors pour guetter la possible survenue de bandes de zivas encapuchonnés en expédition intrusive, et bien évidemment des casques lourds et des gilets pare-balles pour les enseignants, dûment entraînés par ailleurs au close-combat.

Le pire n’est pas là : il semblerait qu’au cours de l’échange verbal entre la prof’ et l’apprenant – l’ apprenant au centre du système, comme on vous le serinerait en IUFM – celui-ci aurait dit : “bien, je vais TE tuer”. Voilà où nous en sommes, le respect se perd… on se permet de tutoyer les enseignants, maintenant… le respect se perd.

Comme le dit le recteur du coin où ce fait divers s’est passé,   “Désormais, il y a beaucoup plus d’enfants venus de milieux défavorisés. C’est le choc des cultures”. Eh oui, vous comprenez, dans les milieux défavorisés, on surine, que voulez-vous, on règle les devoirs pas rendus à coups de poignard, c’est culturel. Et il faut préserver cette richesse, cette diversité plurielle… si si.

Le choc des cultures, le choc de la lame du surin d’un gosse de 13 ans sur la 3ème côte gauche de sa professeure (*)  de  maths, qu’il tutoie.

L’Educ’Nat’ se porte à merveille ; l’apprenant est bien au centre du système, et envoie les enseignants à l’hôpital, après les avoir tutoyés.

Tibert

(*) Les castreurs/casse-burnes de la bien-pensance ont décrété qu’on doit écrire “professeure”, c’est le respect, ça… qu’on tutoie, qu’on surine, soit, mais la professeure ! non mais…

Va savoir !

Les sujets du jour sont légions…

– du Papam en visite en Israël et Palestine, qui a trouvé très moche le mur de la honte (pas celui en grosses pierres où l’on se lamente, l’autre, là, le gris, genre Berlin-Est, en béton…),

– aux interrogations sur les conséquences de la loi Hadopi-hadoptée massivement par des gens dont plus des trois-quarts n’ont jamais téléchargé de zizique ni de films sur la Toile. On y reviendra, car il faudrait, paraît-il, que chaque internaute installe sur sa bécane un “mouchard” pour prouver sa bonne foi ! Tous présumés coupables, donc, et tous sur Wouinedose de Microsofte, car le “mouchard” ne cause ni logiciels libres, Linux et assimilés, ni Appeul-La pomme  ! ça s’appelle de la vente forcée. Au reste, que fera ce mouchard, à part nous espionner ? toutes les craintes sont possibles… le Grand-Frère est là, chers z’auditeurs, et vous observe.

– et aux occupations de facs, le grand bazar, le fourre-tout de tous les malentendus. Là ce n’est pas du Hadopi, c’est du LRU. Bon, on lit tout et le contraire de tout là-dessus ! Par exemple, le Modem nous balance ceci :

Il semble aujourd’hui impératif de rappeler que l’université est un des rares lieux d’apprentissage de connaissances et d’outils critiques enseignés non pas dans un but directement utilitariste mais surtout dans une démarche de gratuité qu’il est essentiel de préserver dans une société souvent matérialiste et utilitariste.”

Et a contrario, la palme du malentendu, du contresens, de la terrible méprise, revient à cette étudiante en Histoire à St Etienne, qui glose pour le Figarôt :

«En tant qu’ancienne étudiante de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, je soutiens totalement le blocage du campus Tréfilerie (…) Les étudiants stéphanois comme leurs collègues des autres universités en ont ras le bol de faire 5 années d’études supérieures pour ne pas avoir d’emploi au final.
Titulaire moi-même d’un MASTER 2 Histoire en 2005, je ne cesse depuis de galérer admissible une fois au CAPES pour être refusée l’année suivante. Aujourd’hui je gagne 500 euros par mois… Les étudiants Stéphanois ne veulent pas de cet avenir là et je les comprends. L’Université produit des fonctionnaires mais l’Etat n’en recrute plus. Donc il ne faut pas s’étonner que ca pète !!!
»

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Modem et l’étudiante citée ci-dessus n’ont pas le même point de vue ! ou bien les facs sont là pour former à un  métier – allez, lâchons le mot, pour former des profs, quoi d’autre ? dans le cas précis des filières d’Histoire -, ou bien pour apprendre et apprendre à réfléchir.

Allez, je vous donne quelques repères, garantis “perso”, pour orienter le débat :

* les facs dispensent un savoir, et des méthodes pour travailler. Elles ne forment pas à des métiers ; pour cela, il y a des filières professionnelles.

* Les facs ne forment pas des fonctionnaires, ça se saurait… il y aurait un contrat…

* On peut être instruit et pratiquer un métier non “intellectuel” ; il n’y a aucune contradiction à bosser comme étalagiste, ou horticulteur, ou réparateur d’ascenseurs, et posséder une maîtrise de Philosophie, ou d’Histoire, ou de Lettres classiques : un horticulteur qui a étudié Hegel et Spinoza vit mieux qu’un horticulteur qui n’a jamais lu que Poilant-magazine et Pif-Gadget.

* Le travail manuel est aussi noble que la production de pensée. Et ça paye souvent mieux ! Et ça n’empêche pas de penser…

* Vouloir que les facs forment à un métier – ce qui est une tragique méprise – et refuser tout partenariat des facs avec les entreprises, c’est comme demander à un cul-de-jatte de s’inscrire au saut en hauteur.

* En cette époque de grand brassage de populations, où les distances sont abolies, où le terrassier vient du Sri-Lanka et le toubib de Lituanie, pourquoi diable faudrait-il que toutes les fac’s de France dispensent pile-poil le même enseignement  ? Si la fac’ de Neuneu-les Mines a un super Mastère en Histoire de l’Art, tant mieux pour elle et les étudiants en Histoire de l’Art qui s’y inscriront ; et que le meilleur gagne.

* Prétendre que l’enseignement supérieur doit rester gratuit, c’est se foutre du monde et c’est démagogique. Il est déjà payant, et depuis longtemps.

Allez, à la prochaine.

De l'utilité du Y

Nous disposons, pour nous exprimer clairement, ou pas, de 26 signes, dont le petit dernier, le W, un immigré, déjà, en son temps, naturalisé vers les années 1950. Et pour fignoler le tout, des accents : ne les oublions pas, ces accents qui nous permettent de faire le distingo entre la cote, la côte et le côté, la pêche, la pèche et le péché. On a même la possibilité de différencier le con et le çon, grâce à la cédille, la çédille, devrait-on écrire…

Et la ponctuation, donc ! ces simples, discrets, mais indispensables signes, qui rythment le discours, et nous évitent tant de contresens :

– Le curé, dit le maire, est un con.

– Le curé dit : le maire est un con.

C’est bien assez pour former tous les mots dont nous pouvons avoir besoin, et au delà  – largement suffisant ! et qu’avons nous besoin des mots du Rosbif pour compléter nos lacunes, alors que le glavule, la gaupière, le thimuret, les esbarres, sans oublier le séjiot, le blumet, la mirochite…. nous attendent, muets pour le moment mais prêts à servir vaillamment notre belle langue. Il suffirait de contrer chaque tentative d’infiltration du Rosbif par un mot issu de notre combinatoire : tenez, “snowboard” ? c’est moche, “snowboard”, pas latin du tout. Substituons-lui “bouronne”, ou “polchère”, par exemple. C’est chouette de glisser sur sa polchère, dans la poudreuse…

Et puis, s’agissant des substantifs dérivés des adjectifs : quel potentiel !! que de perspectives exaltantes, phonétiquement excitantes, de la bravitude – un classique, déjà – à la molléité, de la coquettité à la dubitativation.

Quant aux verbes destinés à incarner l’action associée à un substantif ou un adjectif… trace, tracer ; verbe, verbaliser, concept, conceptualiser ; bêche, bêcher ; juste, ajuster… quelle aisance, quand on songe qu’ils sont quasiment tous du premier groupe- tel “acter”, et le non moins atroce  “solutionner”, que des locuteurs barbares utilisent de préférence à “résoudre”, du fait qu’au subjonctif ça pose moins de problèmes…   que c’est simple, direct : de tout substantif jaillit un verbe, comme de la circulation d’une bonne bouteille jaillit la bonne humeur !

Mais où veut-il en venir, nom d’une pipe ? vous dites-vous in petto… pourquoi cette logorrhée sur la langue française ? eh bien, c’est délicat, ça nécessite ders précautions oratoires, ou plutôt clavières… hier matin, comme d’hab’, je parcourais la presse sur la Toile ; il s’agissait d’un sondage sur la question : “M. Kouchner va voter UMP aux élections européennes : l’approuvez-vous, ou non ? ” Sans la moindre hésitation, je cliquai du mulot sur “oui” (*). En réponse, une nouvelle page m’informa que mon sentiment dominait largement ; en prime, on me donnait des commentaires divers et variés sur le sujet…

L’un des commentaires disait en substance : “il faudrait analiser la question de savoir si blablabla…” : analiser !! voilà comment d’un adjectif relatif à un muscle lisse on dérive une action… en d’autres termes, de l’utilité de l’ “y”.

(*) Voter PS ? où ça, le PS ? cet ectoplasme, là ? vivement que le PS s’autodissolve, Mitterand est bien mort ! et que les “gauchos” rejoignent Mélanchon, Buffet ou Besancenot, les “modérés” ralliant Bayrou ou Royal dans un cadre repeint à neuf.

Y a comme un défaut

Le regretté Fernand Raynaud, l’Auvergnat le plus populaire en son temps (*) nous le disait : “Y a comme un défaut“. Il en est ainsi, en effet, du costard mal cousu que Fernand refuse timidement qu’on lui fourgue, comme de la pratique des religions : c’est mal foutu, dissymétrique, bancal. La démocratie et les paroles de paix d’un côté, la manière forte, les persécutions et la chape de plomb de l’autre. Quand le Papam se balade en Jordanie et assure que c’est juste pour la paix, quand il redouble de précautions pour ne pas sortir une nouvelle bourde, pour ne pas froisser les populations musulmanes du coin, quand il agite son mouchoir blanc (blanc, forcément) au bout de la crosse de sa canne de pélerin pour désamorcer les tirs de barrage (” J’ai un profond respect pour la communauté musulmane “, prévient-il, en d’autres termes,  “ne tirez pas, je ne suis pas armé” ), quand nos beaux pays occidentaux se prennent les pieds dans les tapis de prière, quand on construit des mosquées gauloises… pendant ce temps au Moyent-Orient les Chrétiens, Juifs, mécréants… et globalement tous ceux qu’il est commode là-bas de désigner par “les Infidèles” n’ont qu’à la boucler, fermer leur gueule, faire le gros dos et raser les murs.

C’est bien normal, certes, qu’on construise des mosquées gauloises pour les Gaulois qui vénèrent Allah… la liberté de croyance et des cultes est inscrite dans nos lois. Normal, oui, mais il semblerait que ça soit moins normal, voire carrément suicidaire d’être Chrétien ou Juif pratiquant en Irak, en Algérie, ou en Arabie Saoudite. Le simple bon sens voudrait pourtant qu’il y ait un minimum de réciprocité, non ? il faudrait à nos gouvernants un peu de courage pour le faire admettre. Mais il est des sujets qui fâchent, qu’on n’aborde qu’en murmurant… le Tibet ? chuuuut, ça fâche les Chinois. La liberté de culte au Moyen-Orient ? mais taisez-vous, bon sang ! vous voulez nous faire avoir des histoires ?

(*) L’autre plus populaire des Bougnats, là, Giscard… 80 balais, et il y en a qui pensent à lui pour présider l’Union Européenne !! avec Benoît numéro 16, c’est vraiment la gérontocratie galopante. Au secours, les vieux prennent le pouvoir !

Oui mais

Hier c’était le 8 mai (prononcez “oui mais”) et la France coinçait la bulle – prononcez “conciliabule” – sans pour autant que nombre de commerces alimentaires restassent fermés la journée durant. Pas la journée Durant, mais celle de la Victoire de 1945, dont les immigrés Turcs se tapent, vu qu’ils n’ont pas gagné ce jour-là… ce qui explique que certaines entreprises employant ce groupe ethnique aient turbiné ce 8 Mai, tout comme les boulangers et les fleuristes.

Groupe ethnique, ai-je écrit !! comment osé-je ! Ne lis-je point, dans un des blogs institutionnels de l’Hibernation, dans ce billet intitulé “Stats ethniques : Sabeg en mode mineur“, ces mots : “le terme honni de statistiques ethniques…” ; est-ce un blasphème ? voyons-voir, voyons voir…

Mon cher Petit Robert me sort ceci : “Ethnie : ensemble d’individus que rapproche un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et culture“. Bon, alors ça existe, les ethnies. Donc on peut les dénombrer, vu que les individus sont des ensembles discrets (pas toujours discrets, je vous l’accorde) ; donc on peut en établir des statistiques ! des statistiques ethniques, pardi.

Et pourquoi ce terme est-il honni ? hein ? qui donc ces mots défrisent-ils ? pourquoi est-ce horrible, “statistiques ethniques” ? pourquoi ne faut-il pas savoir (les implantations ethniques et leur répartition dans notre beau  pays ? ) parce que nous ne formons qu’une seule ethnie ?  nos ancêtres les Gaulois ? nos chères petites têtes blondes ?

Il y a de l’incantation et une immense mauvaise foi à diaboliser ce terme de “statistiques ethniques”, sinon une volonté délibérée de ne pas voir, sinon cacher la réalité. On ne peut plus rien dire, rien écrire, quoi… souvenons-nous que l’Illustre Cavanna écrivait déjà, en 1978, “Les Ritals”… un livre sur les immigrés Italiens en France, une ethnie, quoi, une communauté de langue et de culture, n’est-ce pas ? Et depuis, il y en a eu d’autres, des ethnies, à s’installer en Gaule.

Tiens, justement, la journaleuse qui rédige ce blog à l’Hibernation, celle qui nous tartine sur  “le terme honni…”, nous glisse ceci, en douce : “…Sabeg a-t-il été contraint de baisser d’un ton ? En janvier, ce grand patron d’origine berbère provoquait le scandale…” origine berbère ? donc, de l’ethnique, non ? les statistiques ne sont plus loin… appelons vite SOS Ethnisme !

Rendons toutefois justice à ladite journaleuse : “terme honni”, écrit-elle ; mais elle ne nous donne pas son sentiment personnel là dessus, ne prend pas parti quant au bien fondé de cette honnitude, comme dirait certaine.

Fo Q

C’est chouette, le langage SMS, non ? ça permet d’en signifier beaucoup en peu de lettres. Donc, oui, “Fo q”.

De quoi s’agit-il ? de radars, encore et toujours les radars ! les radars au bord des routes, qui permettent paraît-il de porter remède à la principale source de criminalité dans ce pays : la route ! les braquages, les vols à la tire, à la roulette, à la portière, les cambriolages, les agressions, les escroqueries… tout ça compte peu, c’est l’épaisseur du trait, et la Maréchaussée vous laisse l’initiative : à vous de vous déplacer au Poste, citoyens – si vous êtes en état de le faire – pour porter plainte, au moins signaler le truc… pour l’assurance ! en revanche, si c’est un “délit” sur la route, pas la peine, c’est auto-matique, vite un cliché, souriez, c’est dans la boîte, vous recevrez l’avis par la poste.

Et que dit d’intéressant le Rapporteur spécial, M. Mariton, dans l’article du Figarôt que je vous ai déniché ? des choses intéressantes, mais mezzo voce, hein, dans la demi-teinte :

– “ce qui reste du produit des amendes (…) doit être consacré à la sécurité routière. Une partie de cette somme – 208 millions d’euros en 2009 – sera versée à l’AFITF, l’Agence de financement des infra­structures de France. Or cet établissement public n’est pas en mesure de justifier clairement l’impact de ses investissements routiers sur la sécurité routière.” En clair : “on est censés utiliser le fric de ces amendes à améliorer le réseau, mais ça ne se fait pas”. Or chacun sait que si la route est dangereuse, c’est d’abord parce que la route est dangereuse ! les virages mal foutus, ça se corrige, les intersections sans visibilité, ça s’arrange, et pas nécessairement avec des putains de rond-points tous les 100 mètres.

“(…) l’objectif de passer à moins de 3 000 tués ne sera pas atteint. On obtiendra 3 350 tués. Par ailleurs, l’installation de radars s’est ralentie à partir de 2007. Or il ne faut pas relâcher l’effort dans ce domaine tout en associant mieux les usagers au choix des emplacements et de la vitesse limite“. C’est énorme, en gros, on nous dit :

– LA méthode pour réduire les tués sur la route, c’est les radars. C’est faux ! encore une fois, la qualité de nos routes est essentielle en ce domaine. Plutôt que de coller un panneau “Attention virage dangereux” et un radar, si l’on supprimait le virage dangereux ?

– que les usagers sont associés au choix des emplacements ! qui a jamais été consulté sur l’emplacement d’un nouveau radar ? et les radars mobiles, on vous a consultés avant de les dissimuler, dans une descente bien droite, par exemple ?

– “En 2008, la circulation a diminué de 1,5 % et l’accidentalité de 7,8 %.” En voilà un aveu qu’il est intéressant ! la densité du trafic y est pour quelque chose, dans les accidents.. pas que la vitesse, alors ? les tétrachiées de camions sur nos routes, ça pourrait y être pour quelque chose, dans les accidents ?

Un point reste très positif aux yeux du Rapporteur Spécial : les radars s’auto-financent largement, chaque radar rapporte de quoi peupler nos bords de routes, permet de faire des petits… chouette perspective, prendre la route va devenir de plus en plus plaisant.

Deux remarques pour finir, M. Mariton  :

Premio : si la SNCF ne se foutait pas de la tête de ses clients en leur proposant des billets hors de prix alors que les trains sont vides (exemple : le 1er Mai, tarif “gros trafic” et trains vides), on envisagerait de laisser notre bagnole au vestiaire, on prendrait le train… avec moins de risques d’accident, vous en conviendrez.

Deuxièmo : si les péages d’autoroutes étaient raisonnables, on envisagerait de déserter les voies ordinaires pour les trajets longs et usants. Il paraît que les autoroutes sont plus sûres. Mais se faire racketter de 30, 40, 50 euros, ça non. On pourrait, tiens,  affecter le fric des radars à réduire le montant des péages…

Pas de SMS, merci

Un fait divers qui fait froid dans le dos : supposez qu’une vague relation de travail, ou un ami, ou un “ami”, vous veuille du mal. Que fait-il ? (“il fait quoi ?“, diraient les animateurs de la télé) eh bien, il oublie les bonnes vieilles méthodes des corbeaux, façon Gregory dans la Vologne, ou les dénonciations anonymes, du style “untel héberge des parachutistes Anglais“, et se tourne résolument vers les nouvelles technologies (“les outils modernes, en français”). Il vous envoie un SMS ! oui oui. Simple, efficace. Vous voyez débarquer la maison Poulaga à la vitesse Grand V, garde à vue, lacets et ceinture, interrogatoire soutenu, bas-flanc avec les pochards et les travelos, nuit mémorable, tout le tralala. Et comment ce fait-ce ?

Il se fait que Big Brother, le Grand Frère Télécom, l’Orange, là, bouquine vos SMS, tranquille, il paraît qu’il a le droit… ça vous la coupe, hein ? là, le gars du fait divers dont je vous entretiens, reçoit sur son mobile “Pour faire dérailler un train, t’as une solution ? ” question stupide, certes ; blague idiote ; initiative incongrue. D’accord, c’est idiot, surtout si vous êtes embarqué dans une conspiration pour faire dérailler les trains : ce n’est pas le genre de question dont vous débattez par SMS interposés ! C’est manifestement une blague idiote, point barre.

Mais non, le message est lu, ça c’est sûr, adieu la vie privée et le secret de la correspondance, Orange ouvre vos SMS à la vapeur au dessus d’une casserole, et là ça fait TILT !  Ils disposent certainement d’un gros ordinateur qui analyse les mots-clés qui fâchent, et “dérailler un train” y figure. Donc, TILT. De la jugeotte ? de l’humour ? un peu de sang froid ? rien du tout, on convoque le gars qui a reçu le SMS, et garde à vue, interrogatoire soutenu, comme je vous disais.

Remarque au passage, c’est tout faux, leur dictionnaire de mots-clés. Les gars de Tarnac, si c’est eux du moins, c’est d’immobiliser les TGV qu’ils s’occupaient, pas de les faire dérailler, que je sache. Mais bon… ceci dit, dormez craintivement, braves gens, car, pour le procureur cité dans ce fait-divers, c’est une affaire presque banale : « La procédure pénale est la même pour tout le monde, que le risque soit probable ou peu probable ». Pénale, vous avez bien lu. On aurait pu se renseigner discrètement, vous rendre visite, vous poser quelques questions polies – vous n’avez rien fait de mal, vous avez reçu un SMS ! – mais non, le grand jeu, garde à vue, et suspicion de terrorisme, pas moins. Si ce n’est pas une politique d’intimidation, qu’est-ce ?

Priez donc le ciel – ça ne sert à rien, mais ça soutient – que personne ne vous envoie de SMS idiot ou saugrenu.