Vague au blog

Un blanc, un blanc bien blanc dans la litanie bloguine, bloguesque, bloguante, blogâtre. Que de billets bulles de savon, barbe à papa, poudre aux yeux, creux pour dire court. Une de mes belles-soeurs, peu fréquentable par ailleurs, disait détester les blogs, englués dans l’évènementiel, dans l’immédiateté, le nez collé sur l’actualité, marchandise à courte date de péremption. En l’occurrence elle avait raison, toute braque et mauvaise qu’elle était.

Ecrire sur la mort-bis de Pascal Sevran (ça sevran au plus offrant), annoncée deux semaines trop tôt, ou sur la chicaillerie poitevino-poitevine Royal-Raffarin, sur l’embellie du cours du dollar étasunien, sur l’anniversaire de la présidence de not’ Nicolas ?? pirouettes, bons mots, et à quoi bon ? on devient aquoiboniste à écrire des billets bloguiens.

D’un autre côté, donner la version 8722 du mythe décisif, ou de la légende de promettez, ou encore de la fable du gras Al, intemporels sujets, vastes couillonnades filandreuses où l’Humanité tout entière patauge depuis 2000 ans, en compagnie de Narcisse, Dédale et Orphée ? ah non, je ne serai pas ce plagiaire-là.

Passant qui passe devant les devantures et les étals (un étal, des étaux) des bouquinistes d’occasion et des soldeurs de livres, ou bien encore devant les cartons étalés à même le sol, pleins de vieux bouquins, des foires à la brocante et des vide-greniers, vois comment finissent les écrits, aussi prestigieux soient-ils. Hugo, Sartre, Camus, Balzac… tous par terre, dans la poussière, et à 50 centimes, en négociant bien.

Alors, écrire un blog ?? hein ? je vous demande un peu…

Titine au Tibet

Une nouvelle bigrement épatante – dépêche relayée par le site Libération de ce matin – et qui réjouira les sportifs de la planète : « La torche olympique a été hissée au sommet de l’Everest jeudi par une équipe d’alpinistes chinois pour le relais de la flamme, une première historique à trois mois des JO de Pékin, selon les images de la télévision chinoise. »

La belle histoire que voilà ! Hautement symbolique, c’est le mot qui convient, 8844 mètres au dessus du niveau de la mer de Chine. Mais ce décor a son envers, car techniquement ce n’était pas trivial du tout : comme nous l’apprenons grâce à ce site, il a fallu bichonner ladite flamme, une bonne bouteille d’oxygène ainsi qu’un petit jet de gaz du même métal pour lui donner vigueur et couleur.

Hautement symbolique aussi, cette assistance respiratoire ! S’il ne s’agit pas de stéroïdes anabolisants, de testostérone ou autres adjuvants pour obsédés de la gonflette musculaire, ça évoque furieusement le dopage à l’EPO, cette hormone bien connue des cyclistes professionnels et qui « stimule la fabrication par la moelle osseuse de globules rouges qui transportent l’oxygène vers les organes » : probable que sans sa petite piquouze d’oxygène, la flamme olympique aurait calé avant le sommet ! voilà qui augure bien de l’authenticité des prouesses sportives à venir cet été.

Cost + price = discount

Lisant la presse économique, les nouvelles du jour etc… par exemple « General Motors lance une voiture low-cost« , on s’aperçoit qu’en matière de prix bas – ou réputés tels – deux formules étrangères ont pignon sur rue, nous ont bouffé notre langue, ont fait leur anglais trou : « low cost » et « hard discount« .

Locoste, c’est audible, quoiqu’en bégayant ça donne lolocoste, aïe aïe aïe !! à éviter donc. mais harddiscount, alors là c’est infect. Il nous faut des formules plus douces à nos oreilles, et disons-le, de notre langue. Halte au rosbif !

halte au rosbif, certes, mais hélas, si « rabais dur » est viable, audible, voire rigolo car contractable (« Lidl, votre magasin rabédur »), « coût bas » et « bas coût » sont peu recommandables. D’autant que « coût bas » ne décrit que très imparfaitement de quoi il s’agit : en fait, peut-être les coûts sont-ils bas, mais ce qui compte, ce sont les prix ; on n’a jamais vu Ryanair, Logan, Easyjet… communiquer sur leurs coûts, mais sur leurs prix.

Ainsi, vu du côté du consommateur, alias le client, « coût bas » et « rabais dur » ne sont que deux signifiants pour un même signifié : des prix significativement bas. Au regard de quel standard ? des prix pratiqués généralement ailleurs, que ce soit pour les voitures, les transports aériens, la grande distribution.

Bon, brisons là, restons-en là : qui dit mieux que rabédur, ou durabé ? concours de signifiants, à vos plumes.

Service compris (de travers)

Conflit d’intérêts convergentsCe petit dessin pour illustrer mon propos…

Il se trouve que ce vendredi 2 mai, lendemain de l’Ascension pour les chrétiens – et pour les autres qui en profitent sans vergogne, cette fête étant chômée pour les mécréants comme pour les croyants en n’importe quoi ou n’importe qui – il y eut chez nous une tentative pour confier quelques heures une gamine délicieuse d’environ 2 ans à la halte-garderie la plus proche de notre bonne ville.

Que nenni ! Que dalle ! le local était fermé, une pancarte sur la porte annonçant d’ailleurs ce que l’on pouvait constater de visu. C’était pourtant un jour ouvré, normal, banal, un vendredi, mais hélas coincé, le pauvre, entre le jour de l’Ascension et un samedi !

Certes, certes, les salariés des services publics ont droit à leur « pont » de l’Ascension comme tout un chacun. Oui, je vous le concède, ce sont des hommes et en l’occurrence ici surtout des femmes comme tout une chacune, qui ont besoin de décompresser, de se changer les idées, de lever le pied. A ce propos, on en vient à se demander s’il ne serait pas plus honnête de décréter fériés ces 4 jours, allez hop, tout le « pont » de l’Ascension férié, ce serait plus clair, on saurait à quoi s’en tenir.

Mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que dans « service public » il y a la notion de service à tout le monde, à la communauté des habitants de ce pays. Qu’est-ce que c’est qu’un service qui ne fonctionne pas les jours ouvrés ? pour les gens qui bossent ? On ose espérer que les fonctions « de sécurité », les pompiers, la Police, les services hospitaliers… étaient en état de marche, fonctionnaient, elles, mais pourquoi une bibliothèque municipale, une halte-garderie, une crêche, ne seraient -elles pas à même de rendre service au citoyen un jour ouvré ?

Tiens, au fait, le lendemain samedi matin, le Ministre de l’Educ’Nat’ était dans notre bonne ville… une centaine de personnes, drapeaux syndicaux et banderoles, porte-voix et cordon de CRS goguenards mais pacifiques tout autour, se sont égosillés toute la matinée à porter la contradiction de vive voix audit Ministre… on a eu droit à « parents enseignants tous unis pour l’école publique », « des postes des postes des postes », « des emplois des emplois des emplois », et puis « l’école n’est pas une entreprise« .

L ‘école n’est pas une entreprise ? c’est bien ce que nous regrettons. C’est un gouffre à fric, un bateau ivre, une entité ingouvernable parce qu’hypertrophiée, un « mammouth » selon un ex-ministre en la matière, qui avait diagnostiqué juste mais s’est fait virer pour ce motif. Je persiste : enseigner n’est pas une fonction d’Etat, régalienne ; ce devrait justement être une entreprise, au sens d’entreprendre, et une entreprise, comme toute entité économique. Enseigner, c’est un beau métier, pas plus, pas moins, et ça se gère. L’enseignement privé fait ça aussi, en mieux, sans hurler à la mort, et sans pathos excessif.

Le blues du dimanche soir

Le Monde, mal renseigné par l’institut de sondages Monster (tout un programme, l’institut Monster…) se trompe complètement, se fourre le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate : il prétend que le stress du lundi empêche plus de 50 % des salariés de bien dormir la nuit précédente.

Je m’inscris en faux contre cette assertion ; objection, votre Honneur ; c’est rien que des conneries. Pour l’avoir vécu moult fois, je puis affirmer que ce qui tue la nuit du dimanche au lundi, ce n’est fichtre pas le stress du lundi ; non ! c’est le blues du dimanche.

Du dimanche soir, soyons précis. Quand en automne on est de retour de balade, que le soir et la fraîche tombent déjà ; quand en été on rentre la table de jardin, et qu’on s’attarde les yeux au ciel sur le vol zigzaguant et les piaillements des martinets, bientôt relayés par la danse erratique des chauve-souris ; quand en janvier on a passé la journée du dimanche à contempler le rideau de pluie brouillé par les rafales de vent, et que c’est déjà l’heure vespérale, une journée de foutue… on prend le blues, on se sent mauvais, lourd, abandonné, poète.

Le lendemain ? lendemain laborieux et pesant, rituelles réunions du lundi, pause-café « qu’es’ t’as fait hier ? », soleil radieux – chacun a pu constater qu’il fait toujours beau le lundi qui suit un dimanche pluvieux, rien que pour emmerder le salarié… mais le lendemain n’explique pas le bleu, le spleen, le blues, le cafard du dimanche soir.

Non, si plus d’un salarié sur deux dort mal le dimanche soir, c’est la faute au blues du soir qui passe mal, pas du lendemain qui s’annonce. Où suis-je ? où vais-je, où cours-je ? A quoi sers-je, Serge ?

Mais…

Le lendemain , elle était souriante,

A sa fenêtre, chacun pouvait la voir

Qui arrosait ses p’tites plantes grimpantes

Avec de l’eau de son arro-sesoir.

Vrooooom vroooom

Le pont du 1er mai – et l’Ascension en prime, tant pis pour les « pros » du pont, ça en fera un de moins – a vu mes compatriotes, plus quelques hordes de Pays-Basiens, Rosbiffes, Italiens… se ruer une fois de plus, leur réservoir de fioul plein du précieux liquide à 1,3 euros le litre, vers des destinations plus ou moins lointaines.

Par ailleurs il paraît que le marché français de la bagnole neuve a encore gagné 4,6 % en avril.

Remarques et interrogations :

– Sachant que la baignoire est percée et perd 2 litres d’eau par minute… à quel prix faut-il mettre le litre de gasoil pour que le Français songe enfin à rester peinard chez lui ? car le litre de gasoil peut être mis à n’importe quel prix, le prix du gasoil c’est politique, et rien que ça : d’accord on paye le brut en dollars (pourquoi, d’ailleurs ?), d’accord le dollar ne vaut plus un clou, mais l’essence coûte 8 centimes d’euro en Iran, et à peine plus cher en Arabie Saoudite : ils ne raffinent pas mieux que Total ou Esso, pas vrai ? A prix coûtant, le litre de carburant c’est donc 8 centimes d’euro, plus le baril, plus les fuites et le rendement du raffinage… allez, 40 centimes. Mais pour que le Français arrête de circuler et vibrionner comme un fou sur ses autoroutes hors de prix, c’est… combien ? 3 euros le litre ? 10 euros ? à 10 euros, il y aurait encore la queue au péage de Fleury-en-Bière.

– Du pouvoir d’achat, il y en a : pour la bagnole.

– Ca n’a rien a voir avec la bagnole (quoique…), mais hier j’ai voulu acheter un Camembert chez Leclerc : impossible, il n’y en a pas. Des fromages de forme cylindrique plate, fabriqués plus ou moins dans le Calvados et moulés à la machine ou à la louche, oui… mais un Camembert AOC, au lait cru (*), non. Les industriels fournisseurs de pâtes lisses et sans goût ont gagné : d’accord ils n’ont plus droit à l’AOC, mais ils s’en tapent, l’AOC a disparu des rayons. Ne restent que les ersatz. Si encore on pouvait rouler avec…

(*) Voir ce billet dans mes archives. Désormais je boycotterai ce centre Leclerc.

Salmigondis de premier Mai sauce métaplasme

Il est des jours où le « tartare » descend du « barbare », où par métaplasme puis métonymie (beurk ! ) la viande hachée crue, assaisonnée de frites plus ou moins « maison » se substitue aux hordes d’Asie centrale déferlant sur leurs canassons et sur la steppe, un steak (de ch’val) sous la selle pour l’attendrir (le steak, pas la selle). Reportez vous à cet appétissant article du Monde, lequel vous apprendra qu’il reste à peine 20 boucheries de ch’val à Paris, ce dont je me contrefous, n’y séjournant pas.

Mais nous apprenons également, sidérés, qu’en France les enseignants-chercheurs (croisement improbable façon poisson-bicyclette) se recrutent essentiellement par cooptation locale : on a 18 fois plus de chance de se retrouver encherchant-saigneur dans une fac’ si l’on y a préparé sa thèse, que si l’on vient d’ailleurs. Vous savez déjà ce que je pense de la fumisterie des enseignants-chercheurs (voir mon blog, archives) ; eh bien ça ne s’améliore pas avec la confirmation de ces pratiques de copinage : la compétence passe, semble-t-il, largement après les intérêts de voisinage.

Et pour clore ce vaste tour d’horizon du Muguet’s Day, le Figarôt nous régale d’une bonne nouvelle : on se bat, quelque part au parlement ou ailleurs, oui on se bat pour que les bonnes vieilles plaques minéralogiques soient conservées – car le gouvernement, sans vergogne, voulait que désormais et dès janvier 2009, les « Parigots-têtes de veaux », les « 9-cube », les « tiens, un 03, encore un bouseux de l’Allier » puissent circuler incognito derrière un quelconque « FDR492B » , nous privant du même mauvais coup de la grande joie des insultes « racistes », des excuses façon « je m’en fous, vous voyez bien que je suis pas d’ici » et des concours chers à mon enfance, qui meublaient les longues heures de bagnole : qui qui serait le premier à décrypter la plaque minéralogique de la bagnole qu’on venait de croiser ? j’en ai gardé une solide culture du style « 61 ? l’Orne » ; mais de nos jours, les écoliers ne savent plus ce genre de choses – d’ailleurs savent-ils seulement lire les plaques minéralogiques ? – et ce mauvais projet gouvernemental n’a pour but, si ça se trouve, que de nous cacher cette ignorance crasse.

A trente-cinq ans, t'es foutu

Je lisais ceci dans la feuille de chou gratuite « Metro » (*) hier, en page 13, consacrée au « boum » de l’emploi des informaticiens, et notamment en région PACA :

  • Si les jeunes diplômés croulent sous les propositions, il n’en va pas de même pour les plus âgés. “Au-dessus de trente-cinq ans, les candidats ont plus de difficultés à trouver un emploi”, indique Sandrine Drai, consultante à l’Apec.
  • « Les plus expérimentés nous envoient beaucoup de candidatures spontanées, liées à l’attractivité de la région. Mais il y a moins d’opportunités pour eux”, précise Corinne Pirinoli, pour Amadeus.

Je constate donc, goguenard et sombre, que lorsque je parle des salariés qui dès 40 ans ont du souci à se faire pour retrouver du travail, je suis en deçà de la réalité !! Mais qu’est-ce que c’est que cette société de m… qui vous déclare bons pour la réforme quand vous êtes en pleine possession de vos moyens ? Et l’on parle de nous faire travailler 41 ans ? Il y aurait comme un problème, là, non ?

(*) Pub’ gratuite, ce canard est téléchargeable en format pdf : voir ce lien. Et pourquoi je vous dis tout ça, hein ? biscotte chaque jour on y trouve un sud-au-cul tout neuf pour occuper les longues heures d’attente au guichet de la poste, ou dans la salle d’attente du toubib, ou…

Des magots

Oui, démago, tel est le qualificatif que je placardais l’autre soir sur le plastron de Mme Royal, qui était invitée au Canard Télévisé de la 2, je crois, si je ne m’abuse, et questionnée par Mme Laborde. Démagogique, car elle martelait son message sur les milliards de cadeaux sarkoziens aux riches (le « paquet fiscal »), avançant qu’avec ces sous on pouvait régaler les salariés modestes d’une prime pour l’emploi plus substantielle.

Elle y allait même d’un couplet sur un super-riche à qui le Ministère des Finances, dans le cadre de ce fameux « paquet fiscal », avait fait un chèque de 7 millions d’euros.

Voilà donc notre Ségo la Melloise retombée dans l’ornière des incantations habituelles de la Gauche, avec les vieux thèmes de l’assistanat et de « faire payer les riches » (kif-kif PCF), ayant jeté aux orties ses prétentions à moderniser son parti.

Je puis lui rappeler gentiment que le « paquet fiscal » ne fait qu’essayer de dissuader les super-riches de foutre le camp en Belgique, Suisse, Italie… où le Fisc les matraque moins ; donc, soit on continue à les pressurer un maximum, et ils détalent, donc rentrées fiscales nulles, soit on édicte des règles plus réalistes, compatibles avec celles des états voisins, et ils restent, d’où rentrées fiscales… et si l’on édicte des règles, on les respecte, c’est le B-A-BA d’un état de Droit : donc s’il faut rendre 7 millions à quelqu’un, c’est qu’on les lui doit ; eh bien on les lui rend : au fait, si on lui a rendu tout ça, combien lui avait-on pris ?

Deuxio, la prime pour l’emploi c’est de l’assistanat, encore de l’assistanat, eh oui. Qu’une rallonge de cette prime donne du « pouvoir d’achat », certes, mais c’est toujours du replâtrage ponctuel. Qu’on s’attaque donc, chère Mme Royal, aux vrais problèmes structurels qui plombent le pouvoir d’achat : les circuits de distribution obscurs et pleins de fuites, les entraves à la concurrence, les fromages injustifiés, les ententes illicites, les numerusses claususses (il y en a plusieurs, donc…), les étiquettes imposées par les fabricants… et tiens, comme le cite Mme Lagarde, la Ministre de nos finances, qui boit de l’Orangina, pourquoi justement la bouteille d’Orangina est-elle 20 centimes plus chère en France qu’en Allemagne ? hein ? pourquoi ? on va instituer une prime à l’Orangina pour les revenus les plus modestes, c’est ça la solution ?

Tenez, la même Mme Lagarde nous annonce des efforts pour débloquer la concurrence et assainir les circuits du commerce : voyons et attendons. Si c’est autre chose que du pipeau, ça pourrait marcher, et nous procurer du « pouvoir d’achat », du vrai, pas une aumône.

Cuisine molle et culaire

Le Figarôt du matin (très très tôt) me fait plaisir, pour une fois, apportant de l’eau à mon moulin concernant la bouffe, et plus précisément les restaurants. Monsieur François Simon énonce de bonnes vérités, et les réactions des lecteurs vont globalement dans le bon sens : les glaces au bacon, les carpaccios de chou-fleur sauce chocolat, les porridges d’escargot servis par 3 pingouins obséquieux, présentés dans de ridicules verrines étroites semblables aux éprouvettes de mes cours de Chimie, et qu’on avale en deux cuillérées à 12 euros l’une : beurk. Au diable tous ces trucs de snobs, je ne fréquente pas ces mangeoires ; mais ce qui pose problème, c’est que trop de cuisiniers mal inspirés se figurent que c’est ce genre de « plats » qu’il convient d’élaborer.

Donc, redisons le bien fort : la déco de l’assiette / dans l’assiette, oui, pourquoi pas, si c’est le « petit plus » qui fait plaisir, mais d’abord… des portions honnêtes, un service simple, aimable et assez rapide, des plats qu’on ne ferait pas chez soi mais qui ne sont pas tombés sur la tête, faits du jour, avec des produits frais, et puis du bon pain, et pas de zizique d’ambiance.

Donc, la classification des 50 meilleurs restaurants du monde ? Je m’assois dessus. Ce midi, je me taperais bien une morue marinée à la toscane, une salade verte à l’huile de noix, un beau morceau de fourme de Montbrison, le tout avec du bon pain, puis un café parfumé. Quelques petits verres d’un Côte Roannaise, assez frais, pour faire glisser tout ça… allez, bon app’ !